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Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Mar Déc 28, 2010 9:20 pm Sujet du message: [M] [Critique] Le seigneur de la guerre |
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Le seigneur de la guerre (The War Lord)
USA - 1965
Un film de Franklin J. Schaffner, avec Charlton Heston, Richard Boone, Rosemary Forsyth, Guy Stockwell, Niall MacGinnis, Henry Wilcoxon.
Genre: aventures, cape et épée.
En plein Moyen-Age, au onzième siècle pour être précis, Chrysagon de La Cruz (Charlton Heston) vient prendre possession du fief que lui octroie, pour services rendus, le Duc de Normandie. Guerroyant depuis plus de 20 ans, Chrysagon arrive sur ces terres marécageuses habitées par des paysans pauvres et dotées d'une simple tour fortifiée en guise d'habitat seigneurial avec une certaine émotion et le sentiment d'être chez lui, tout en ressentant une impression étrange. Son fidèle lieutenant à la voix rocailleuse, Bors (Richard Boone), n'y voit guère d'inconvénient (puisque ça plaît à son maitre, alors cela lui plaît aussi), ce qui n'est pas le cas du frère de Chrysagon, Draco (Guy Stockwell), qui trouve ce territoire misérable et sans grand intérêt.
A peine sont-ils arrivés sur place que Chrysagon et son frère se retrouvent aux prises avec une horde de Frisons, ceux-là même qui, 20 ans plus tôt, avaient enlevé leur père et l'avaient ruiné, les jetant sur la voie des armes pour pouvoir continuer à vivre dignement leur rang. Vite repoussés, les Frisons rembarquent sur leurs navires en laissant une prise de taille aux Normands: le fils du chef! Agé de 8 ou 10 ans, celui-ci a déjà suffisamment de présence d'esprit pour cacher son statut et n'être considéré que comme un simple prisonnier, captif personnel du nain Volc qui le tient en laisse et veut s'en faire un semblant de vassal qui lui donnerait le statut de seigneur.
En cette période hautement féodale, la bravoure du nouveau chef est vivement appréciée de la population locale qui l'accueille donc avec satisfaction. De son côté, Chrysagon est bien décidé à ne pas s'aliéner son amitié, ceci en conformité avec les instructions du Duc qui lui a accordé ce fief. Et tout irait probablement pour le mieux si Chrysagon, vieux guerrier las des batailles ne tombait rapidement sous le charme de la belle Bronwyn (Rosemary Forsyth), une simple bergère qui élève des cochons, au point de ne plus penser qu'à elle et de se mettre à la convoiter. Petit problème: la jeune femme est vierge et promise à Marc, un jeune du village fougueux et jaloux, qui doit l'épouser très bientôt.
Pour Chrysagon, qui a donné son accord aux noces des deux tourtereaux, le remords arrive vite et sa décision aussi: puisque le droit de cuissage existe, il va s'en servir et c'est donc lui qui passera la nuit de noces avec la mariée! La règle indique juste qu'il doit la rendre aux premières lueurs de l'aube à son mari et c'est évidemment là que les choses se compliqueront: follement épris de Bronwyn, il n'est plus décidé du tout à s'en séparer, celle-ci d'ailleurs s'y résolvant assez vite, amoureuse à son tour de son seigneur et maître... qui se met ainsi les villageois à dos...
Le seigneur de la guerre est une belle réussite à tous points de vue: l'histoire et les personnages sont riches, les décors sont souvent parfaits et l'ambiance tout à fait médiévale. Tiré d'une pièce de théâtre de Leslie Stevens (créateur de la série télé The Outer Limits - Au-delà du réel - durant les années 60 et réalisateur en 1965 d'Incubus, un film qui a la particularité d'avoir été tourné en espéranto), le film ne ressemble pourtant pas du tout à du théâtre filmé. Il manie scènes intimistes et combats épiques dans une totale harmonie et se passe en intérieur comme en extérieur sans que cela nuise en rien à sa fluidité narrative.
Chrysagon de La Cruz (drôle de nom, certes) est un seigneur et se considère comme tel. Lorsqu'il a la possibilité de voir Bronwyn nue à la rivière, il ne s'en prive pas (il n'en ira pas de même pour le spectateur, la chasteté du cinéma de l'époque plaçant très vite hors-champ le moindre bout de fesse...). Il fait même une allusion bien lourde la ramenant à la condition d'un animal domestique. Et pour le seigneur en son fief, on sent bien que les simples paysans, tous ces gens qui l'entourent, ne comptent pas beaucoup plus qu'un cheval ou qu'une épée et seraient même considérés comme moins utiles...
Vassal du Duc de Normandie, il lui désobéit néanmoins en se mettant à dos la populace. Seigneur d'un confetti de Normandie, il se retrouve prisonnier de sa propre demeure en se retrouvant assiégé dans sa tour par les Frisons informés par les villageois de la présence du fils de leur chef...
Le film se fait alors film de siège, les Frisons tentant par tous les moyens d'entrer dans la tour tandis que ses occupant font tout pour les repousser. Filmées formidablement, les scènes d'action et de batailles sont passionnantes et palpitantes. La rivalité fraternelle entre Chrysagon et Draco, qui pourrait virer fratricide, s'ajoute à l'ensemble et crée un surcroît de tension qui rythme le film jusqu'à sa fin ambivalente.
Ce n'est pas là le film le plus connu de Schaffner mais s'il a moins brillé que La planète des singes, Patton ou Papillon, il n'en reste pas moins largement à leur niveau. L'interprétation sans faille de Charlton Heston, jamais ridicule malgré sa coupe au bol, du granitique et excellent Richard Boone, du trouble et troublé Guy Stockwell ou de la belle promise Rosemary Forsythe en est en partie la cause. La richesse des reconstitutions (malgré un budget semble-t-il modeste) et l'univers évoqué n'est pas sans rappeler d'autres films et, de façon surprenante, The Wicker Man notamment, celui de 1973 bien sûr, réalisé par Robin Hardy, lors des cérémonies païennes auxquelles s'adonnent les habitants de ces terres désolées, encore mal christianisées, notamment pour mettre en scène les épousailles. Mais on pense aussi à La chair et le sang, dans l'utilisation d'armes comme les catapultes, le bélier ou la tour d'assaut, mais sans l'excès d'inventivité que Verhoeven avait accordé à ses personnages.
Le seigneur de la guerre est donc un film d'action mais aussi d'amour, un film de siège et une tragédie, un film historique et un grand récit d'aventures. Tout cela dans une ambiance de féodalité où les statuts des uns et des autres sont bien déterminés et où chacun doit garder son rang et rester à sa place, le pas de côté fait par Chrysagon déséquilibrant complètement un monde régi par des lois injustes mais admises par l'ensemble de la société. Un film à voir, incontestablement.
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flint Super héros Toxic
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Mer Déc 29, 2010 12:28 pm Sujet du message: |
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Pas grand chose à rajouter à la critique de Bigbonn, je partage son enthousiasme pour ce film qui m'a laissé un très bon souvenir. J'avais eu la chance de l'enregistrer lors de l'une de ses rares diffusions à la télé, sur FR3, il y a plus de 20 ans.
Il faudra bien que je me dégotte un jour le dvd.
Encore un grand rôle pour Charlton Heston... |
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mallox Super héros Toxic
Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mer Déc 29, 2010 12:48 pm Sujet du message: |
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Découvert tout comme Flint y a 20 ans sur FR3 (La dernière séance ?) puis revu sur le câble il y a quelques années. Un beau film original et romantique. Avec une grosse reconstruction d'époque, notamment ce cheval de Troie. _________________
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sigtuna Super héros Toxic
Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Ven Déc 31, 2010 8:15 am Sujet du message: |
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Pareil que les 2 précèdent, sauf que j'en avais un merveilleux souvenir, mais à la revoyure sur le cable (il y a déjà longtemps) j'avais été un peu déçu.
Mais globalement un très bon film. |
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igorfx 40 % irradié
Inscrit le: 19 Sep 2006 Messages: 484 Localisation: Au-delà d'URL
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Posté le: Lun Jan 17, 2011 6:06 pm Sujet du message: |
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Assez déçu pour ma part, j'ai largement préféré les Vikings ou la Chair et le Sang pour le rendu de l'ambiance médiévale.... et le côté romantique du film m'a carrément agacé, j'ai du mal à croire qu'à l'époque ils avaient du temps pour une bluette dans ce style, et surtout entre une fille de la campagne et un noble... c'est Pretty woman avant l'heure ! |
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sigtuna Super héros Toxic
Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Mar Jan 18, 2011 7:39 am Sujet du message: |
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Ah moi j'ai plutôt tiqué sur les "Frisons", et leur tenu qui semblent dater du 9e siècles au moins, qui font des raids sur la Normandie. Sinon l'histoire d'amour entre un noble et une roturière au début du 11e siècle c'est plus ou moins l'histoire des parents de Guillaume le batard/conquérant (sauf que c'est entre le duc de Normandie et la fille d'un marchand). |
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Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Mer Jan 19, 2011 1:33 pm Sujet du message: |
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igorfx a écrit: | Assez déçu pour ma part, j'ai largement préféré les Vikings ou la Chair et le Sang pour le rendu de l'ambiance médiévale.... et le côté romantique du film m'a carrément agacé, j'ai du mal à croire qu'à l'époque ils avaient du temps pour une bluette dans ce style, et surtout entre une fille de la campagne et un noble... c'est Pretty woman avant l'heure ! |
Pour ce qui est de l'ambiance médiévale, suis pas sûr qu'un film soit plus crédible qu'un autre: ça reste du cinéma et l'idée qu'on a du moyen-âge est bien souvent plus lié au cinéma justement qu'à la recherche poussée dans des manuels d'historien (c'est d'ailleurs également valable pour les westerns, les films de pirates, etc).
J'aime beaucoup Les vikings et La chair et le sang mais dans ce dernier je trouve que Rutger Hauer est beaucoup plus contemporain que médiéval.
Quant au côté romantique du film, il ne m'a pas gêné du tout. D'abord, il n'y a pas de bluette mais le Charlton exerce bel et bien son droit de cuissage, droit du seigneur à s'offrir une vierge qui se marie, même si la fille n'a pas l'air contre du tout.
Ensuite, le film se déroule à une période et dans des lieux pas très éloignés de ceux des écrits de Chrétien de Troyes (qui sont de la fin du douzième siècle), auteur médiéval qui, me semble-t-il, avait justement mis en mots l'amour courtois, les thèmes du chevalier servant et des tiraillements entre responsabilités et choix individuels (comme l'amour pour une femme notamment), cf. wikipedia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tien_de_Troyes
Je lis notamment: wikipedia a écrit: | Les héros sont souvent confrontés à un choix difficile entre leur amour et leur devoir moral de chevalier. |
On est en plein dedans.
Après, évidemment, il y a un traitement hollywoodien de l'affaire mais je trouve que ça passe très bien (à mes yeux en tout cas!)
Edit: j'ajouterai que la question du temps soulevée par Igor FX (ont-ils le temps de s'adonner à des bluettes?) n'a pas vraiment lieu d'être: pas de télé, pas d'internet, pas de vraies guerre en cours (même si batailles épisodiques contre les pillards Frisons): du temps donc, puisque le surmenage ne semblait pas guetter le coin.
Et où le seigneur local (de ce très petit fief) entouré d'une troupe exclusivement masculine pouvait-il aller chercher le repos du guerrier si ce n'est dans la population féminine, locale, également?
Dernière édition par Bigbonn le Mer Jan 19, 2011 1:49 pm; édité 1 fois |
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mallox Super héros Toxic
Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mer Jan 19, 2011 1:40 pm Sujet du message: |
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Citation: | Pour ce qui est de l'ambiance médiévale, suis pas sûr qu'un film soit plus crédible qu'un autre |
Le plus fidèle à l'histoire restant tout de même l'inégalable "Les visiteurs"
Citation: | Charlton exerce bel et bien son droit de cuissage, droit du seigneur |
Un peu comme le comte de Montmirail avec sa cousine Frénégonde de Pouille.
Citation: | le film se déroule à une période et dans des lieux pas très éloignés de ceux des écrits de Chrétien de Troyes |
En fait, il se déroule dans "Les couloirs du temps : Les visiteurs 2" !
Citation: | Après, évidemment, il y a un traitement hollywoodien de l'affaire |
Exactement comme "Les Visiteurs en Amérique" finalement.
_________________
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sigtuna Super héros Toxic
Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Jeu Jan 20, 2011 7:59 am Sujet du message: |
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Les visiteurs le meilleur film sur le moyen age
Bon sinon Bigbonn n'a pas répondu pour les pillards Frisons
Apparemment (rapide coup d'œil sur la toile) c'est du pipo, leur période de piraterie sur les cotes de la mer du nord date d'avant l'ère viking.
ca fait tache quand même dans un film qui se veut réaliste. |
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Lynch971 40 % irradié
Inscrit le: 16 Juin 2009 Messages: 390 Localisation: In Uranus
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Posté le: Jeu Jan 20, 2011 8:23 am Sujet du message: |
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igorfx a écrit: | D'abord, il n'y a pas de bluette mais le Charlton exerce bel et bien son droit de cuissage, droit du seigneur à s'offrir une vierge qui se marie, même si la fille n'a pas l'air contre du tout. |
Pour en rajouter une couche le droit de cuissage n'est qu'un mythe, il a été inventé au XVIII° (période libertine, sous la Régence) dans un but purement idéologique: calomnier définitivement l'Ancien Régime et son système féodal. Si on rapporte toutefois quelques cas de seigneurs ayant abusé de leurs autorités, ceux-là ont tous été puni sévèrement, les intendants du roi étant extrêmement stricts là-dessus en les surveillant au doigt et à l'œil (merci ma première année d'Histoire ) _________________ "La vie est une chienne avec un god-ceinture de 30 cm de long" V.Masuka, Dexter |
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Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Jeu Jan 20, 2011 5:26 pm Sujet du message: |
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Lynch971 a écrit: | igorfx a écrit: | D'abord, il n'y a pas de bluette mais le Charlton exerce bel et bien son droit de cuissage, droit du seigneur à s'offrir une vierge qui se marie, même si la fille n'a pas l'air contre du tout. |
Pour en rajouter une couche le droit de cuissage n'est qu'un mythe, il a été inventé au XVIII° (période libertine, sous la Régence) dans un but purement idéologique: calomnier définitivement l'Ancien Régime et son système féodal. Si on rapporte toutefois quelques cas de seigneurs ayant abusé de leurs autorités, ceux-là ont tous été puni sévèrement, les intendants du roi étant extrêmement stricts là-dessus en les surveillant au doigt et à l'œil (merci ma première année d'Histoire ) |
arf! ben alors si on peut plus faire confiance à hollywood pour faire preuve de véracité historique, où allons-nous? |
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