[M] [Critique] The Sadist

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Sam Juin 14, 2008 10:15 am    Sujet du message: [M] [Critique] The Sadist Répondre en citant



The sadist / 1963

Origine : Etats-Unis
Genre : Thriller / Survival

Réalisé par James Landis
Avec : Arch Hall Jr., Helen Hovey, Richard Alden, Marilyn Manning, Don Russell...

Producteur : L. Steven Snyder
Scénario : James Landis
Image : Vilmos Szismond
Montage : Anthony M Lanza
Musique : Paul Sawtell et Bert Shefter

Résumé :
John Tibbs est un sadique. Un tueur implacable. Il aime torturer, humilier et tuer tous ceux qui croisent son chemin. Accompagné de sa petite amie Judy, il prend en otage trois personnes dans une casse de voitures. Un huis-clos morbide commence…



Apparemment, ce petit film tourné pour presque rien se targue d’une sulfureuse réputation outre atlantique, due sans doute au sujet et aux libertés que le métrage a pu prendre envers la morale et la censure de l’époque. On pouvait espérer que cette petite bande fauchée garde après tant d’années toute son efficacité. Malheureusement, il faut bien avouer que là ce n’est pas tout à fait le cas. Pourtant le sujet était des plus prometteurs et surtout assez innovant pour l’époque, faire s’affronter trois citadins à un être malfaisant ; le tout filmé dans un décor inhabituel et en temps réel. On peut se douter qu’abattre un homme d’une balle en plein visage et peloter une femme dans la poussière pouvait choquer un public encore vierge de la violence et de l’horreur qui était encore l’apanage de certaines productions. Cette recherche de la provocation et de l’effet choc à tous prix est aussi la faiblesse du film, car ce dernier bouscule volontiers les conventions sans jamais aller au bout de sa démarche.


L’autre gros problème vient du fameux « Sadist » alias Charlie, interprété par Arch Hall Jr dont le physique et la démarche rappelle les gorilles de « La planète des singes ». Grimaçant avec sa voix crispante, il devient vite plus agaçant que terrifiant. Ce personnage caricatural va se retrouver en face de trois beaux spécimens stéréotypés de l’ « American way of life » des années soixante période Kennedy. Trois enseignants composés d’Ed, un beau musclé ancien militaire, de Carl la figure paternelle et le membre le plus âgé du groupe, et de Doris la blonde timide et coincée en opposition à la brune désinhibée qui accompagne notre anti héros. Tout ce beau monde se retrouve donc à l’arrière d’une station service isolée sous un soleil de plomb, tous les ingrédients sont alors réunis pour commencer le massacre ; car bien évidemment il ne pourra en rester qu’un(e), comme dirait l’autre. Pour le pauvre Charlie, la présence de ces trois enseignants est une aubaine, lui qui hait cette société qui le rejette se voit offrir sur un plateau trois de ses plus beaux représentants : deux poulets à saigner et une belle dinde à …





Pour Charlie et son alter ego féminin Judy c’est l’occasion de pouvoir libérer leurs pulsions les plus méprisables. Ils vont donc prendre un malin plaisir à agresser leurs proies aussi bien physiquement (la mise à mort très symbolique et pénible du plus âgé qui perd toute dignité) que psychologiquement (comme déchirer les billets du match, un sacrilège en Amérique). La pauvre Doris sera le bouc émissaire idéal du couple, surtout envers Charlie pour qui elle représente à la fois le désir (car elle incarne une certaine féminité absente chez Judy) et la haine envers tous les enseignants qui l’ont brimé. Elle subira donc moult humiliations de la part du couple : souillée, agressée ou vilipendée par divers comportements comme agiter devant elle une bouteille de coca de manière obscène (presqu’un viol aux yeux de la pauvre enseignante). Le réalisateur utilisera souvent ce genre de parallèle équivoque et fétichiste notamment lorsque Charlie observe l’enseignante avec concupiscence, le réalisateur ne fixe non pas sa poitrine ou son postérieur mais bien ses escarpins (accessoire féminin fétichiste par excellence), sans parler de la manière dont le tueur exhibe frénétiquement son arme. Inexorablement, dans cette atmosphère moite et violente, le nombre des protagonistes va diminuer de manière inquiétante jusqu'à l’ultime face à face, comme si le destin réservait le meilleur pour la fin. Rassurez vous, le réalisateur n’ira pas jusqu’au bout de la provocation et réservera aux deux amants diaboliques le sort qu’ils méritent. Un petit face à face avec quelques sympathiques reptiles pour Charlie, tandis que sa compagne sera stupidement abattue par son amant, qui, aveuglé par un jet d’essence, l’a confondu avec l’une de ses victimes. La morale est donc sauve, la brave Doris aura ainsi préservé son postérieur d’un sort peu enviable. Dommage !

Le casting reste assez honnête, même si à certains moments la plupart des protagonistes ont tendance à surjouer. Par exemple, lors de la première apparition du couple maudit, nos trois citadins réagissent comme s’ils tournaient dans un film muet. Mais c’est surtout le personnage de Judy qui marquera les esprits, une lolita perverse impeccablement interprétée par Marilyn Manning (qui ressemble étrangement à l’actrice Frances McDormand). Il est regrettable que son rôle ne soit pas plus exploité. Un personnage sûrement inspiré par le « Lolita » de Kubrick, sorti l’année précédente, et qui servira d’exemple à bien d’autres garces.
Malgré ces nombreuses maladresses, le film de Landis possède quelques atouts non négligeables. Techniquement, on remarquera une splendide photographie noir et blanc de Vilmos Szismond (Délivrance, Rencontres du Troisième Type, The Deer Hunter… ). Mais c’est surtout la réalisation assez moderne de Landis qui surprend agréablement. Une réalisation efficace qui multiplie les points de vue (utilisation de la caméra subjective) et dynamise les quelques moments forts du film, comme la mort de Judy, l’exécution de sang froid de Carl, ou la mort héroïque de Ed devant le regard effrayé de Charlie qui pour une fois ressent la peur,…
Rien que pour ces moments le film mérite qu'on y jette un oeil.





Pour l’anecdote, le film s’est très librement inspiré des exploits de deux jeunes tueurs en série à la fin des années 50 ; Charles Stark-Weather et Caril Fugate, âgés respectivement de 19 et 14 ans au moment des faits. Une histoire qui inspira aussi le mythique « Badland / La Ballade Sauvage» de Terence Mallick. Evidemment, on est ici très loin du duo romantique Sheen / Spacek.
A noter que la voie off entendue au début et à la radio pendant le film est celle du papa de l’acteur principal Arch Hall Sr.



« The Sadist »

Région : Zone 2

Editeur : Le chat qui fume
Pays : France



Sortie film : 1963
Sortie dvd : Février 2008

Durée : 87 min
Image : Format original respecté 1.66 - 16/9 compatible 4/3
Audio : Mono

Langues : Anglais
Sous-titres : français



Bonus :
Bandes Annonces :
Carnival of Soul
House of the Hauted Hill
The Sadist
Forbidden Zone



Comme pour «House of the Hauted Hill » nous avons droit à une galette assez légère qui propose le film dans une copie honnête pour une production de cette époque tournée dans des conditions qui furent loin d'être optimales (on notera quelques ligne noires) avec une bande son fluide et comme bonus quelques bandes annonces. Mais pour le prix (9.99€), on aurait tort de se plaindre. Je signale un léger bug sur certains DVD, où il est impossible de passer au chapitre suivant avec la touche « next » en cours de lecture (ce qui bizarrement est possible dans l’autre sens). Le menu utilise l’introduction du film comme fond d’écran avec le regard exorbité d’Arch Hall Jr.


Une critique de Throma sur le même film. CLIQUEZ ICI


Dernière édition par The Omega Man le Sam Juin 21, 2008 10:32 am; édité 2 fois
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mallox
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MessagePosté le: Sam Juin 14, 2008 10:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bah me concernant j'ai bien marché et je trouve le dernier 1/4h carrément haletant. La musique est terrible et m'a fait pensé à celle de "la nuit des mort-vivants" rien que ça. Tout comme la photographie splendide elle aussi. Quant à Arch Hall Jr, si son physique peu prêter à rire (je me suis pas gêné je l'avoue), je trouve qu'il représente assez bien la bestialité qui habite justement ce film très sauvage et parfois même très cru. J'adore la scène où il décharge son pistolet sur l'homme qui a pourtant déjà son compte. Finalement son physique de primate contribue selon moi à l'angoisse puisque l'issue semble inéluctable avec un tel décérébré, tout dialogue semble impossible. En plus le film dégage un côté hui-clos en plein air assez étouffant. Vous l'aurez compris, une très bonne série B pour ma part .

7,5/10


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xawa
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MessagePosté le: Sam Juin 14, 2008 1:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Contrairement à Omega Man, j'ai trouvé ce petit film vraiment bluffant et il n'a pas perdu son impact. Les films sont faits pour les siècles des siècles, amen.
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flint
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MessagePosté le: Dim Juin 15, 2008 4:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pas un chef d'oeuvre, certes, mais j'ai bien accroché. En fait, j'ai trouvé que le film de Landis était plutôt précurseur dans le genre, avec un côté BD trash, des personnages dont les qualités et les défauts sont étirées jusqu'aux limites de la caricature, une manière de cadrer très particulière, des gros plans sur les visages torturés par la douleur ou le plaisir. Cela m'a fait penser à des films comme le "Motor Psycho" de Russ Meyer, sorti deux ans plus tard, assez révolutionnaire, lui aussi. Ce qui renforce l'idée que Landis était relativement novateur avec "The Sadist".
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Kidam
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MessagePosté le: Sam Juin 21, 2008 9:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un peu comme Omega le plaisir pris à voir le film fut quelque peu gâché par l'acteur Cornelius. Difficile de ne pas penser à la planète des singes (celui-ci s'en est-il inspiré?) à chacune de ses apparitions et du coup pour ma part, ça le plombe. En revanche on a une belle radioscopie d'une époque et de ses moeurs et comme l'a dit flint, un zeste de Russ Meyer à venir. Merde à l'écrire, le film me semble meilleur que dans mon souvenir !
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RuggeroPark
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MessagePosté le: Sam Juil 05, 2008 5:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime beaucoup ce film, je le trouve même en avance sur son temps. Me fait penser à Kalifornia de Dominic Sena en 100 fois mieux.
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Krapulax
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MessagePosté le: Mer Mar 18, 2015 11:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

super film vu tout récemment, super ambiance, les deux filles sont pas mal non plus
c'est marrant quand on le voit la première fois parce qu'on se demande vraiment jusqu'où le type va aller, c'est une véritable enflure
évidemment c'était sûr qu'il allait pas pouvoir s'en tirer comme ça, et la toute fin est bien intense aussi, la haiiiiiiiine frank_PDT_13
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