[M] [Critique] Hurlement 2

[gregore]

Hurlement 2 - 1985
Howling II

Origine : Etats-Unis
Genre : Loup-garou

Réalisé par Philippe Mora.
Avec Christopher Lee, Sybil Danning, Reb Brown, Annie McEnroe, Marsha A. Hunt.

"Car il est écrit : les habitants de la Terre se sont saoulé du vin de sa prostitution…"
C’est ainsi que sur un ton solennel Christopher Lee apparaît en fondu par une nuit étoilée; s’en suit un squelette et à la fin de son monologue arrive enfin le générique avec le thème musical récurrent simili-punk du film, dans l’esprit (seulement) du morceau de 45 grave pour Le retour des morts vivants.
Après cette mémorable introduction, l’histoire reprend là où le film de Joe Dante s’était arrêté, on assiste à l’enterrement de Karen White, et un mystérieux personnage prend contact avec le frère de la victime, une journaliste qui passait par-là en profite pour se joindre à l’affaire.
Cet expert en occultisme va leur apprendre que Karen était un loup-garou, preuves à l’appui. Il a en effet la fin du premier opus en VHS (le veinard), ce que personne n’a vu, c’est la transformation suivie de la mise à mort de la présentatrice avec des balles en argent provenant d’on ne sait où !
Suite à une petite visite nocturne du mausolée et un affrontement direct avec les bêtes, nos deux jeunes gens acceptèrent la réalité et partirent avec notre expert à la chasse aux garous… là où bien évidemment (car c’est connu de tous) se terre leur reine Stirba : la Transylvanie !
Pour incarner le rôle de Stirba, on retrouve la deuxième grande star du film (si si) alias Sybil Danning et ses tenues traumatisantes, cette maîtresse des loups-garous est également une des reines du décolleté…

La suite de l’histoire se résume en fait à l’affrontement entre les gentils (auquel se rajoute un curé et quelques autochtones, dont un nain) et les lycanthropes.
Philippe Mora distillera tout au long de son film des images ou des scènes totalement inutiles et gratuites, la plus remarquable étant la scène très chaude entre trois garous dont Sybil Danning, qui déchirera sa robe pour le grand plaisir du spectateur ébahi, spectateur qui, déçu de n’avoir pas eu le temps d’apprécier le moment, pourra se reporter sur le générique de fin où ce délicieux instant passe une bonne dizaine de fois ! (en rythme avec la musique récurrente).
Pour ce qui est des maquillages et autres, on trouve des loups-garous peu convaincants que l’on ne voit guère (un bras poilu, une oreille), les scènes de transformation se résumant à quelques plans souvent réutilisés et dont certains ressemblent étrangement à ceux présents dans le premier film. Côté gore, peu de scènes également, en fait surtout une, celle du curé attaqué par une chauve-souris très vorace.
On arrive à se demander si Mora était conscient de ce qu’il faisait tellement certains passages sont improbables et hallucinants, les citer triplerait assurément la taille de cette critique et honnêtement, ne vous apporterez rien. Je vous conseille donc, amateur de loufoqueries, de vous procurer assez vite cette bobine afin de vivre cette aventure.

[Throma]

Hurlement 2, pour moi, c'est clairement le meilleur volet de la saga.
oui oui, supérieur au premier même qui a un sérieux manque de rythme, malgré les magnifiques effets spéciaux que l'on connait.
Et puis, en l'espace d'un seul film, on bascule totalement.
De l'horreur sérieuse et tétanisante du premier, on passe au Z fauché et foncièrement drôle.
Entre l'apparence plus bisounours qu'autre chose des loups-garous, les entractes avec des concerts punk qui n'ont aucun rapport avec l'histoire, les foirages de la réalisation (on voit clairement l'ombre du cameraman lors d'une poursuite dans l'entrepot au début), Sybil Danning qui arrache 15 fois ses fringues, la pauvreté des décors (le village roumain complètement risible) et puis sans oublier Reb Brown, le pire acteur de l'histoire du cinéma juste derrière Richard Harrison...
Un grand moment de cinoche.
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Toxic_avenger]

j'ai pas trouvé mieux.

[Tomak]

Sans transition, Joe Dante passe le flambeau à un français, Philippe Mora, pour adapter les romans The howling de Gary Brandner. Pourtant, pas de quoi hurler cocorico face au résultat d’un film qui hante encore les cauchemars, tel un écho, de Christopher Lee. L’anglais aimerait pouvoir exposer le négatif original et ainsi faire subir au métrage de Philippe Mora le même sort que son personnage dans Horror of Dracula.

Le prologue en dit long sur les moyens financiers et la talent du réalisateur. Christopher Lee, qui apparaît en surimpression sur un ciel étoilé, lit un passage de l’Apocalypse. A ses côté, se dessine petit à petit, un squelette à peu prêt aussi effrayant que celui présent dans toutes les classes de sciences naturelles du monde.

Le reste est à l’avenant avec des lignes de dialogues qui semblent écrites pour délier les zygomatiques des vieilles filles les plus acariâtres. Et lorsqu’elles sont déclamées par Reb Brown, autrefois chasseur du futur chez Antonio Margheriti puis soldat viril chez le pacifique John Milius, le succès est est assuré. Le fier blondinet à la mâchoire carrée part en transylvanie débusquer du loup garou accompagné d’une journaliste prête à risquer sa vie pour un scoop.

Si Hurlements II reste dans les mémoires, c’est grâce à sa splendide musique anachronique et ringarde, sa photo terne dénuée de tout relief et sa mise en scène plan/plan qui évite avec un art consommé de mettre en valeur les effets spéciaux. Les transformations se résument à quelques inserts, montés de façon récurrente tout au long du métrage, sur des griffes qui poussent, une touffe de poils qui foisonnent et une oreille qui s’allonge… Philippe Mora, qui ne s’encombre point de scrupule, récupère d’une façon toute commerciale le mythe sexuel de la bête lors de scènes de sexe racoleuses et gratuites. L’occasion de découvrir sous nos yeux ébahis, la superbe poitrine de Sybil Danning à qui est octroyée la tâche d’incarner la reine des loups garous. Tâche, ô combien difficile à porter lorsque celle-ci revêt d’improbables tenues datées 80’s. Avec la cerise sur la gâteau, lorsqu’elle porte des lunettes de soleil style Ray Ban en pleine nuit. Il est heureux que le ridicule ne tue pas. Car alors, la moitié du casting serait, à l’heure qu’il est, décédée d’avoir du devoir hurler à la mort dans de frêles tenues de cuirs.

Tout cela pourrait faire oublier que Philippe Mora est metteur en scène avec des intentions. Le montage en contrepoint n’a pas de secrets pour lui, lorsque Reb Brown, affublé d’un nain chrétien, fuit le château de la belle qui est aussi une bête. La poursuite, soutenue par une horrible musique électronique, se termine par une splendide énucléation des plus immondes. Un effet gore qui a monopolisé la majeure partie du budget ? Qu’importe ! Le réalisateur ose tout. Sous les yeux du spectateur incrédule, Christopher Lee et Sybil Danning s’avouent être frère et sœur qui finissent consumés lors d’une ultime scène pleine d’émotion. Ainsi, Philippe Mora ne recule devant rien pour bousculer les dogmes de l’église et de la morale sociale avec cette parabole sur les incestueuses relations amour/haine. Toutes ces péripéties dignes d’une fresque épique sont pourtant contenues dans à peine une heure et demie de film. Et comme pour récompenser le courageux spectateur qui a su rester jusqu’au bout, Philippe Mora, toujours avec goût et subtilité, n’hésite pas à monter en boucle, Sybil Danning en train d’arracher l’une de ses sobres tenues sous les yeux ébahies des différents protagonistes du film.
_________________
Chiquita : "I have no luck today..."
Bill : "Yes, but you are beautiful !"
Burt Lancaster & Marie Gomez in The professionnals

[stebreizh]

j'avais foutu sur youtube justement le générique de fin :

http://www.youtube.com/watch?v=l8F37IOjMpM

[flint]

Ah quel pied ! Un film dont le sous-titre est "Ta soeur est un loup-garou", dans lequel on peut voir des chasseurs de lycanthropes mettre des boules-quies bénies pour lutter contre l'adversaire, Christopher Lee porter des lunettes "ska", des acteurs en dessous de tout, des auto-stoppeurs allemands fringués comme des tyroliens échappés d'une sexy-comédie teutonne, une messe noire bien kitsch tendance Lloyd Simandl, et Sybil Danning... :monster:
Sybil dans des tenues qui feraient baver Paco Rabanne et Jean-Paul Gaultier, Sybil qui initie le spectateur au triolisme chez les loups-garous, Sybil qui porte des Ray-Ban top "fashion"...
Un village d'Europe de l'Est où les gens dansent non stop jour et nuit... Bref, que du bonheur... Encore merci à Philippe Mora, pour ce grand moment de n'importe quoi !




Christopher Lee, 1ère minute - un film sérieux ?

7 minutes plus tard, le même Christopher Lee :



Et bien sûr, Sybil Danning :









Par contre, la seule chose qui m'a été pénible, c'est la musique, avec ce groupe qui n'a rien de punk, en fait, mais dont la chanson (nulle) ressemble plutôt à du Duran Duran.

Vu sur le dvd de MGM zone 1, qui propose des sous-titres français. Le dvd est double face, avec choix du film en format scope ou en plein écran.

En voyant le film, il ne fait aucun doute que Philippe Mora a adopté volontairement le second degré. On est clairement dans la parodie.

[The Omega Man]

Entièrement d'accord avec Flint, c'est du bonheur pelliculé !

Un de mes films préférés !

[Camif]

Ah oui alors ! On prend un pied pas possible. En plus, j'aime bien Duran Duran, ça me rappelle mes premiers amours
_________________
"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[mallox]

Avec 20 ans de retard sur tout le monde, j'ai découvert ce film hier soir. Le film de Dante était pour moi l'une de mes premières expériences horrifiques au cinéma, quand bien même il manquerait un poil (de loup) de rythme que c'est un film que j'aime bien. j'ai donc zappé durant toutes ces années les suites.
Chose faite donc, et je me vois un peu désolé d'avouer que mes impressions vont le souvent à l'inverse de celles que je trouve ici. Alors soit, il y a pas mal d'idées délirantes (pour moi la meilleure scène et la plus drôle reste celle où la Danning poilue fait l'amour avec 2 loups-garous , j'aime beaucoup également Christopher Lee avec ses lunette de ski), mais tout cela est tout de même assez répétitif sans parler d'une trop grande confusion (fourre-tout jouissif pour pas mal de monde à ce que je vois ?) dans le récit pour accrocher 90 minutes durant qui s'éternisent carrément sur la fin.
Alors oui, ça ne se prend clairement pas au sérieux, oui, le ton de la parodie est volontairement adopté, certes aussi, le manque de moyens et d'effets spéciaux - très bien décrit par Tomak du reste avec la scène d'énucléation qui a dû bouffer tout le budget- ne nuit pas au film mais participe à sa manière à une obligation de se renouveler niveau imagination, mais c'est tout de même trop long et redondant à la longue.
Quant au groupe présent dans le film, une fois de plus, je ne suis pas d'accord avec la majorité des intervenants, je l'ai trouvé fort sympathique, et ce n'est pas à Duran Duran qu'il m'a fait penser mais plutôt au groupe mythique Devo. D'ailleurs quelqu'un ici sait-il quel est est ce groupe si rédhibitoire pour certains ?
Bref, pas un film antipathique, loin de là, mais je garde pour ma part le Joe Dante.
Bon et puis c'est vrai que la Sybil Danning, je m'en carre un peu, je la trouve même physiquement assez repoussante.
_________________

[Valor]

[flint]

[mallox]

[The Omega Man]

[Warbeck]

[sigtuna]