Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
The Omega Man 99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006 Messages: 1155 Localisation: Belgique
|
Posté le: Jeu Nov 08, 2007 5:43 pm Sujet du message: [M] [Critique] Le justicier de minuit |
|
|
Le justicier de minuit/Ten to Midnight
USA - 1983 Golan-Globus / City Films
Producteurs : Lance Hool & Pancho Kohner
Réalisateur : J. Lee Thompson
Scénario : J. Lee Thompson & William Roberts
Image : Adam Greenberg
Musique : Robert O. Ragland
Montage : Peter Lee Thompson
Accroche : Le justicier du vendredi !
Avec :
Charles Bronson (Leo Kessler), Gene Davis (Warren Stacey), Andrew Stevens (Paul McCann), Lisa Eilbacher (Laurie Kessler), Wilford Brimley (Malone), Geoffrey Lewis (Dave Dante), Ola Ray (Ola), Kelly Preston (Doreen), Jeane Manson (Margo), Deran Sarafian (Dale Anders)
Résumé :
Le lieutenant Leo Kessler et son adjoint, le jeune Paul Mc Cann, sont sur la piste d’un tueur en série. A l’enterrement de l’une des victimes, leur attention est attirée par le comportement de Warren Stacey. Lorsqu’une nouvelle victime, qui elle aussi venait d’assister à l’enterrement, est retrouvée assassinée, Kessler est persuadé que le tueur est Stacey, mais ce dernier a toujours un bon alibi. Kessler décide alors de fabriquer de fausses preuves.
Charles Bronson avait pensé trouver son alter ego en la personne du réalisateur Michael Winner, mais après le succès du premier « Justicier » ce dernier ne désirait pas devenir le « Yes Man » attitré du brave Charly. Il s’était alors lancé avec plus ou moins de bonheur dans des projets en solo ("La Sentinelle des Maudits", "The Wicked Woman"…). Le hasard faisant parfois bien les choses, Charly fait un beau jour la connaissance, sur le tournage de « Monsieur St Yves », du réalisateur Jack Lee Thompson. Les deux hommes sympathisent et deviennent très rapidement amis. Bronson trouve enfin en Thompson son « Yes Man » attitré, un réalisateur plus docile, mais néanmoins expérimenté qu’il pourra utiliser sans peur d’être désagréablement surpris (prémonitoire quand on voit « Le Justicier de New York »). Il fait entrer son ami au sein de la Cannon, dont il est devenu l’un des poulains depuis le succès du « Justicier dans la Ville 2 ». C’est donc sans surprise que Bronson propose Thompson comme réalisateur de son prochain film pour la Cannon, intitulé « Ten to Midnight ».
Le scénario écrit par Thompson et William Roberts (« Les 7 Mercenaires ») nous présente Warren, un jeune homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire à part un petit détail : c’est un tueur en série. Certains collectionnent des timbres, d’autres vont à la pêche… Lui se met tout nu et trucide ses concitoyens, avec une prédilection pour les jeunes femmes qui refusent ses avances. Notre brave streaker/tueur aurait pu continuer sa carrière sans problème s’il n’avait pas exercé sa passion dans la ville où Charles Bronson est inspecteur. Un inspecteur qui va se faire un devoir de mettre hors d’état de nuire le psychopathe, même si pour cela il doit fabriquer de fausses preuves contre lui. Pas de chance, le pot aux roses est découvert par son jeune adjoint trop zélé, et le tueur se retrouve en liberté. Mais Papy Bronson n’a pas du tout l’intention de le laisser tranquille. Très énervé par l’attitude peu conciliante de la police, notre psychopathe décide alors de se défouler sur la fille de l’inspecteur, et accessoirement ces co-locatrices. Il se présente à leur appartement…
Tout cela aurait pu donner un bon petit polar bien nerveux et sauvage. Malheureusement l’interprétation ne suit pas. Gene Davis, qui fait pourtant de son mieux, n’a pas, hélas, le charisme d’un Andy Robinson ("Dirty Harry") ou d’un Wing Hauser ("Vice Squad"). Ne parlons pas de l’interprétation figée du brave Charly qui est proche de l’autisme. Le reste du casting est un incroyable patchwork d’acteurs et actrices issus de la série B et de la télévision. En tête, Andrew Stevens, ex jeune premier prometteur ("Fury" de De Palma), devenu réalisateur et producteur de séries B ("Walking Tall 2"). On trouve aussi dans un petit rôle Derian Sarafian, lui aussi acteur ("Zombie 3"), réalisateur ("Death Warrant" avec JCVD) et producteur. Du côté féminin, on peut remarquer la présence d’Ola Ray, chanteuse/actrice ("48h" et "Fear City"), dont le titre de gloire fut d’être la co-vedette du fameux « Thriller » de Michael Jackson, une brève notoriété qui l’amena à dévoiler ses charmes dans les pages du fameux Playboy. Pour les vrais pervers, notons aussi l’apparition anecdotique de la chanteuse Jeane Manson dans le rôle d’une prostituée.
Jack Lee Thompson (1914-2002) est un réalisateur de la vieille école, sans génie particulier mais avec ce savoir faire britannique qui lui permet de diriger sans problèmes des super productions comme « Les Canons de Navarrone » ou « L’or de Mac Kenna ». Il tourna aussi les deux derniers épisodes de la fameuse saga de la Planète des Singes « A la conquête de la planète des Singes et La bataille de la planète des Singes ». Embauché au sein de la Cannon, il deviendra un réalisateur maison et y finira sa carrière. Outre les cinq films qu’ils tourneront ensemble, Thompson réalisera « Firewalker » et surtout « Les Mines du Roi Salomon », gros succès de la firme à l’époque. On peut retenir deux films intéressants de cette amicale collaboration : le méchant « L’enfer de la violence », le seul de cette période produit hors des studios Cannon par Jill Ireland et Pancho Konher, et le sympathique « La Loi de Murphy », les deux meilleurs films du duo Bronson/Thompson.
Le problème de ce film, qui n’a aucun rapport avec la série des justiciers, c’est qu’il n’est pas réalisé par Michael Winner. L’ensemble manque singulièrement de punch, et la réalisation empâtée de Thompson, si elle s’accordait parfaitement sur des super productions, est ici totalement inadéquate. Il manque singulièrement cette petite touche de délire et/ou de mauvais goût qui sauvait « Le Cercle Noir » ou « Le justicier de New York » du néant. Il reste néanmoins quelques scènes intéressantes, notamment les vingt dernières minutes lorsque le tueur se présente à l’appartement de la fille de Bronson et commence méthodiquement à massacrer toutes ses occupantes. Une scène qui n’est pas sans rappeler le final du giallo déviant de Fernando Di Leo : « La clinique sanglante ». Pour le reste, Jack Lee Thompson mélange maladroitement et sans trop d’originalité le polar urbain et le psycho killer, en vogue à l’époque.
Comme on le voit, le script ne donne aucune circonstance atténuante au tueur. C’est un pervers qu’il faut éradiquer de la surface du globe, tout cela pour amener le spectateur à accepter l’inexorable dénouement. Le film se conclut donc par la scène qui fit couler beaucoup d’encre et entérina à jamais Bronson dans son rôle de vigilant de l’Amérique profonde. Poursuivant la seule rescapée du massacre (la fille de l’inspecteur Bronson justement), le tueur est coincé par notre inspecteur et un escadron de policiers. Notre streaker fou se lance alors dans un petit laïus où il explique qu’il plaidera la folie et sortira de l’asile dans deux ou trois ans. Ne t’inquiète pas je reviendrai , lance- t- il à un Bronson impassible qui lui rétorque alors : Oh non, tu ne reviendras pas, et lui tire froidement une balle dans la tête. Tonnerre d'applaudissements dans la salle, avec un nouveau succès au box office, et pour Bronson une fin de carrière basée sous le signe de la justice expéditive et sans nuance. L'acteur a trouvé sa voie : libérer l'Amérique des violeurs, désaxés et autres dégénérés qui souillent les belles couleurs du drapeau étoilé… God Bless America !
 |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
|
Posté le: Jeu Nov 08, 2007 6:42 pm Sujet du message: |
|
|
Le genre de films que j'aurais souhaité découvrir en salles.
Note pour le site :10/10.
Bronson à un journaliste, plan d'ouverture : " je ne suis pas quelqu'un de gentil, je sais que tu veux un article mais moi je veux un assassin, et ce que je veux passe en premier".
Ca c'est du cinoche, mon bon monsieur  |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
pascalum 20 % irradié

Inscrit le: 30 Sep 2006 Messages: 132
|
Posté le: Sam Nov 10, 2007 12:39 pm Sujet du message: |
|
|
j'ai vu ce film lors de se sortie en VHS. effectivement il surfait sur le succès des Justicier dans la Vill et autre Vigilante. Quel Nanar, lent et sans surprises. mention spécial au tueur a poil qui était particulièrement insuportable. j'ai moi aussi applaudi en me levant de mon canapé lors de l'éxecution de ce minable.
Je pense que seule la communauté Gay pourrait trouver du plaisir en regardant ce film, pour le cul musclé de l'acteur courant partout dans les rues :) _________________ Bande Dessinées uniquement à base de Zombis:
http://www.zombiblog.fr/
Mon Home studio :
http://pascalum.over-blog.com |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
|
Posté le: Sam Nov 10, 2007 12:41 pm Sujet du message: |
|
|
pascalum a écrit: | j'ai moi aussi applaudi en me levant de mon canapé lors de l'éxecution de ce minable.
Je pense que seule la communauté Gay pourrait trouver du plaisir en regardant ce film, pour le cul musclé de l'acteur courant partout dans les rues :) |
 _________________
 |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
|
Posté le: Sam Nov 10, 2007 1:42 pm Sujet du message: |
|
|
Nanar, lent et sans surprises, je ne peux être qu'en désaccord avec ça.
Et d'une, on est pas sur Nanarland ici (faudra m'expliquer en ce cas ce qu'il y a de "Nanar" là dedans)
Cinquièmement, aucune suprise, si, au contraire. Tout le film en est une. Personnellement, avant de découvrir le film, je m'attendais logiquement à du Bronson pur jus, avec descente de racaille, grosse pétoire et carambolages. Hors, ce n'est absolument pas le programme. S'il flotte toujours le spectre de la justice immédiate, la démarche est ici totalement différente par rapport à ce que pouvait tourner Papy Bronson pour Mémé et Yoyo à cette époque.
La grande force du film est de le relier au courant du psycho-killer et de le combiner avec le genre dit "de procès" (une bonne partie du métrage se déroule quand même dans un tribunal). Mélange assez novateur il faut le reconnaitre.
Cette fois çi, Charlie n'a qu'une fripouille (j'aurais pu mettre chenapan mais ç'aurait été trop violent à lire) à coffrer et quelle fripouille ! Particulièrement tordue cette ordure, et torturée. Jack Lee Thompson et ses scénaristes ont inventé là un sacré psychopathe et, me concernant, je trouve l'interprétation de Gene Davis particulièrement convaincante, avec ses allures de gendre idéal sortant d'Harvard.
Donc, peu d'action à relever ici mais un peu de changement, ça fait du bien.
Un des meilleurs Bronson pour moi. Je le préfère par exemple au premier "Death Wish". _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
|
Posté le: Sam Nov 10, 2007 2:43 pm Sujet du message: |
|
|
On a pourtant quelques films en commun avec eux...
En passant, le Bronson est souvent cité sur leur forum.
Je pense que pascalum a eu la même vision que moi. Celle d'un film sans rythme, ressemblant à un téléfilm chiant, tout plat, sans réel enjeu dramatique, doté d'un tueur stupide et fadasse comme pas permis, si pénible que oui, on est content d'en être débarrassé. L'idée du gendre modèle soit, ça aurait pu le faire, mais perso, l'acteur passe pas. Avec au scénar et derrière la caméra un Lee Thompson qui ne sait plus trop comment innover, d'où le fait que ça ne ressemble plus à un opus de la série des justiciers, ni à pas grand chose de vivant en fait, et surtout le fait de vouloir surfer sur un "success" pour rentrer sousous. The Omega Man n'en dit pas trop de bien, et pour ma part je suis d'accord avec lui. Autant qu'avec l'intervention pleine d'humour de Pascalum. Avis perso.
procès + psychokiller = Cran-d'arrêt de Tessari, non? _________________
 |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
|
Posté le: Mar Aoû 19, 2008 8:43 pm Sujet du message: |
|
|
Je viens de visionner la VHS. Un film sans réelle surprise (ni suspens, on devine comment il va finir), mais un bon spectacle pour ma part. L'idée du tueur exhib' m'a bien amusé, et au fur et à mesure que le film avançait je me demandais quelle astuce allait trouver Thompson pour cacher les gonades de l'acteur. Un coup, un savant effet d'ombre, un coup un élément de décor salvateur... Pour un peu, on se serait cru dans un film japonais (la remarque vaut aussi pour les actrices, voir la course-poursuite du début autour du lac).
Bref, un film couillu, mais sans poils.  |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
|
Posté le: Mar Aoû 19, 2008 11:00 pm Sujet du message: |
|
|
Throma a écrit: |
La grande force du film est de le relier au courant du psycho-killer et de le combiner avec le genre dit "de procès" (une bonne partie du métrage se déroule quand même dans un tribunal). ". |
Tu devais être rond car le procès doit faire en tout et pour tout trois bonnes minutes  |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
|
Posté le: Mer Aoû 20, 2008 7:08 am Sujet du message: |
|
|
Allez, cinq bonnes minutes, disons.
Mais on a quand même un Bronson assez original, qui ne passe pas son temps à tirer au revolver pendant tout le film. Sa tactique à harceler moralement le tueur est fort plaisante, et j'aime beaucoup la scène où il le suit en voiture sans relâche, venant lui faire coucou aux feux rouges, avec un sourire de contentement qui en dit long sur ses intentions.
Sinon, quelqu'un sait-il à quoi correspond le titre original "Ten to Midnight". J'avais pensé à la durée de la séance de cinéma lorsque notre "streaker killer" (bien surnommé par l'Omega Man) va voir "Butch Cassidy et le Kid" pour se constituer un alibi. |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
|
Posté le: Mer Aoû 20, 2008 10:36 am Sujet du message: |
|
|
flint a écrit: | Allez, cinq bonnes minutes, disons.
Mais on a quand même un Bronson assez original, qui ne passe pas son temps à tirer au revolver pendant tout le film. |
Bah, sauf le respect qui est dû à l'immense Charles Bronson (je dis ça pour Xaouah - faudrait pas qu'il pense que j'aime à détruire son icône qui m'a moi-même apporté de beaux émois cinéphiliques dont une "Grande évasion" au ciné, enfant, de laquelle je ne me suis jamais vraiment remis - ah et puis mon Steve Drag Queen ! ), c'est qu'il commençait surtout à se faire un peu vieillissant pour dézinguer du type à tout va. D'autant que qu'il lui fallut courir parfois après ses proies dans les opus précédents.
Mais vu comme les avis sont plus partagés que je l'aurais penser, et bien je le reverrai ! Avec certainement plus d'indulgence qu'à une époque où il est vrai, lorsqu'on voyait l'affiche du film, certains dont j'étais, se gondolaient par avance, se demandant jusqu'où "les justiciers" allaient nous amener... _________________
 |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
RuggeroPark 20 % irradié


Inscrit le: 02 Juin 2008 Messages: 162 Localisation: Serial suceuse de Bondy Nord - Bientôt je m'attaque au Sud !
|
Posté le: Dim Aoû 24, 2008 5:15 pm Sujet du message: |
|
|
C'est sur que Jack Lee Thompson a montré un talent solide avec quelques belles réussites et qu'il conviendrait de le réhabiliter quelque peu. (la conquête de la planète des singes est très bonne par exemple). Mais sa fin de carrière, je la trouve vraiment fatiguée et sans inspiration, avec derrière des films horribles comme "Allan quatermain et les mines du roi salomon" et des trucages comme on osait même déjà plus en faire dans les années 80.
Ce film m'a toujours parut sentir le filon thunes ni plus ni moins. J'avoue ici, m'être bien marré à l'époque avec ce type à poil, filmé de façon prude qui plus est, toujours cadré sans quéquette ni poil, et l'avoir considéré comme un ignoble naveton opportuniste de série, mollement filmé.
Bon, faut que je le revois aussi celui-ci, c'est ça ? |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
|
Posté le: Mar Aoû 09, 2011 10:15 am Sujet du message: |
|
|
vu pour la première fois hier soir et, comme flint, je retiendrai surtout l'incroyable talent de thompson pour filmer des acteurs nus sans jamais dévoiler leur intimité. plus qu'un tour de force, un exercice de style!
reste un polar un peu molasson et téléphoné mais solide et pas déplaisant. l'affrontement entre kessler et stacey se joue carément plus du côté des procédures judiciaires que de la force brute, d'ailleurs le face-à-face final tant attendu est bien trop vite expédié. un peu de dramatisation n'auait pas été un luxe. |
|
Revenir en haut de page |
|
 |
|