[M] [Critique] Solo pour une blonde (The Girl Hunters)

 
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 10:02 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Solo pour une blonde (The Girl Hunters) Répondre en citant



Solo pour une blonde (The Girl Hunters)
Royaume-Uni - 1963
Réalisation : Roy Rowland
Avec : Mickey Spillane, Shirley Eaton, Scott Peters, Lloyd Nolan, Guy Kingsley Poynter, James Dyrenforth, Hy Gardner...
Genre : Film noir
Accroche : Du « hard boiled » plutôt mou




New York, au début des années 60 - Une patrouille de police recueille un ivrogne groggy dans une impasse. Il s’avère que cette épave est l’ex-détective privé Mike Hammer, que le capitaine Pat Chambers recherche comme témoin dans une affaire de meurtre. Remis sur pied, Hammer est présenté à Chambers ; les deux hommes se connaissent bien, ils ont été collègues. Chambers est pour une obscure raison très remonté contre Hammer, il l’insulte puis le corrige, avant de lui révéler ce qu’il attend de lui : un contrebandier à l’article de la mort, après s’être fait tirer dessus, a demandé à parler à Mike Hammer, et seulement à lui. Or, la balle qui a blessé ce contrebandier sort de la même arme que celle qui a tué l’influent sénateur Knapp quelques mois plus tôt. A l’hôpital, le moribond, un inconnu pour Hammer, lui fait une étonnante révélation : son meurtrier serait sur la trace de Velda, la secrétaire et amante de Hammer, qu’il croyait disparue à jamais…



Quatrième adaptation cinématographique des aventures du plus célèbre détective de fiction des années 50, ce film se distingue par la présence dans le rôle principal, cas rarissime, de l’auteur du roman adapté. Bon, alors autant être direct, pour un polar « hard boiled » ce Solo pour une blonde est plutôt mou et excessivement bavard (dans les rares moments sans dialogues, on a droit à la voix off du héros qui nous résume l’intrigue). Le film reprend pourtant tous les ingrédients des bonnes séries noires : héros solitaire et désabusé, blonde vénéneuse, tueur froid, flics brutaux ; mais hélas la sauce ne prend jamais vraiment. On est loin du film d'Aldrich « En quatrième vitesse » (autre adaptation d’une aventure de Mike Hammer), Ici ce serait plutôt « j’ai du mal à passer la seconde ». Le rythme est plan-plan, la violence quasi absente, malgré l’accumulation de cadavres, et l’érotisme très gentillet.



Bien que réalisé par Roy Rowland, ce film est l’œuvre de Mickey Spillane, auteur du roman adapté, co-scénariste et acteur principal. Peu satisfait par les précédentes incarnations de son personnage fétiche, Spillane décida ici de s’y coller lui-même, ce qui peut se comprendre dans la mesure où (comme souvent dans la littérature populaire) le personnage romanesque est un avatar fantasmé et sublimé de l’auteur. Le problème, c’est que Mickey Spillane n’est pas un acteur et ça se voit. Alors certes, pour un néophyte il s’en sort honorablement (on a vu pire et on sent que le personnage lui tient à cœur), et s’il n’avait qu’un rôle secondaire cela passerait. Hélas, il est ici omniprésent, et seul le vétéran Lloyd Nolan a droit à une scène où Spillane est absent, scène dans laquelle il dialogue au téléphone avec ce dernier. Mais surtout, Spillane n’est pas « physiquement » crédible dans le rôle, on a du mal à l’imaginer en train de rosser les méchants et de faire tomber les femmes fatales dans ses bras.



Le réalisateur Roy Rowland, s’il n’est pas un génie du 7ème art, s’avère être un technicien capable. Exécutant de studio, officiant à Hollywood dans les années 40 et 50, puis en Europe dans les années 60, son œuvre la plus célèbre reste Les 5000 doigts du Docteur T, un classique du film fantastique pour pré-pubères. Sa carrière s’achèvera trois ans seulement après ce Solo pour une blonde par la supervision des versions anglophones des films sur Surcouf avec Gérard Barray. Ici, il fait ce qu’il peut, compte tenu de moyens financier assez limités et des dons artistiques de sa vedette, l’obligeant à des ultras gros plans dans certaines scènes d’émotion et à des plans très larges, pour ne pas dire éloignés, dans les rares scènes d’action.



Mais l’atout majeur du film réside en la (fausse) blonde qui donne son titre français au métrage. L’anglaise Shirley Eaton (incarnant la blonde vénéneuse indispensable à tout film noir, même si elle peut être avantageusement remplacée par une brune fatale, voire - si le film est en Technicolor - par une rousse ou une beauté exotique, mais convenons qu’un film noir en Technicolor est une hérésie) n’est pas ce que l’on pourrait appeler une beauté classique, mais elle gagne à apparaître court vêtue, ce que réalisateur et scénaristes ont bien compris. Elle ne portera donc, dans les trois quarts de son temps de présence à l’écran, qu’un simple bikini. Spillane gagnant lui à apparaître en complet avec veste rembourrée aux épaules, cela nous vaudra quelques scènes de romance assez surréalistes d’un point de vue vestimentaire. Shirley Eaton accédera l’année suivante à la gloire dans Goldfinger en portant les mêmes tenues que dans le présent film, avant de se faire plaquer en or par Gert Fröbe.



Le reste de l’interprétation, mi-britannique mi-américaine, est dominé par le vétéran Lloyd Nolan, dont la carrière échelonnée sur plus d’un demi-siècle lui verra donner la réplique à George Raft et à John Turturro. Pour l’anecdote, on notera que Spillane a imposé son ami, éditorialiste New-yorkais, Hy Gardner dans la distribution (il joue son propre rôle), leur scène de dialogue étant le seul moment où la « vedette » ne souffre pas de la comparaison avec son partenaire.



Malgré tout ses défauts, nous avons là un polar honnête que son statut de curiosité et son appartenance à un genre aujourd’hui disparu (le film noir), qui vivait alors son âge d’or, rend attractif pour les amateurs de films policiers hollywoodiens (d’hollywoodiens anglais ici). D’ailleurs, point positif pour le film, bien qu’il ait été entièrement tourné en studio à Londres, on se croirait en permanence dans la jungle d’asphalte new-yorkaise

7/10




Dernière édition par sigtuna le Mar Juin 07, 2011 6:42 am; édité 3 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 10:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fiche DVD



Solo pour une blonde (The Girl Hunters) - Carlotta

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Carlotta Films
Pays : France

Sortie film au Royaume-Uni : 12 Juin 1963
Sortie DVD France : 15 Juin 2011

Durée : 89 min

Format vidéo : 2.35 - 16/9 (compatible 4/3)
Format audio : Dolby Digital 2.0 mono

Langues : Anglais, Français
Sous-titres : Français

# Bonus :
- « En attendant Lili : 3 jours avec Mickey Spillane » (1991 – 55 mn)
- Bande-annonce



Ce « Solo pour une blonde » était jusqu’à ce jour inédit en France en DVD. Remercions donc Carlotta pour la présente édition qui nous permet d’apprécier ce film en VOST et en VF, dans une copie magnifiquement restaurée. Notons que dans la VF, Mickey Spillane est doublé par Jacques Ballutin, mais je vous rassure, Shirley Eaton n’est pas doublée par Francis Lax. L’image (en noir et blanc) et le son sont impeccables.



Le bonus principal consiste en un documentaire tudesque de 1991 (signé Christian Bauer), constitué d’une série d’entretiens, dont un avec le célèbre romancier, âgé de 73 ans à l’époque. Spillane, aujourd’hui décédé, évoque sa carrière et son mode d’écriture, ainsi que ses rapports avec Hollywood. Il est aussi beaucoup question d’un ouragan qui frappa le lieu de résidence de Spillane lors du tournage. Ce film de près d’une heure est en allemand et anglais, sous-titré en français.



Un achat donc indispensable pour les admirateurs de Mickey Spillane et de Mike Hammer, même si le film en lui même est loin d’être un chef d’oeuvre.

Note (de l’édition DVD) : 9/10
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Bigbonn
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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2011 8:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
Le bonus principal consiste en un documentaire tudesque de 1991 (signé Christian Bauer)

ça veut dire quoi, tudesque???

sinon, ce Solo pour une blonde n'est effectivement pas très réussi... Outre les défauts que tu as relevé, notamment dans le jeu de Spillane, je trouve aussi sa voix assez peu cinématographique (j'aurais peut-être dû regarder la version avec Balutin!)
Quelques cadres sont sympas, type gros plan avec des personnages typés, mais finalement plutôt stéréotypés et qu'on sent plus mis là pour coller au genre que par nécessité.
et l'histoire est assez confuse et offre peu d'intérêt, on a du mal à s'y accrocher...
bref, bof. icon_confused
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Nov 14, 2011 8:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bigbonn a écrit:

ça veut dire quoi, tudesque???
Allemand (ça dérive de "teutonicus" je pense) ça a donc un coté peut être un peu péjoratif, mais on ne saurait me reprocher d'être germanophobe, au contraire (sauf pour leur langue, imbitable).

Ce qui est étonnant c'est la passion des allemands pour les roman de gare "anglophone", soit parce qu'il n'ont pas ça chez eux, soit parce qu'après la seconde guerre mondiale il y a eu un rejet de la culture populaire autochtone évoquant trop le régime précédent ?
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mer Nov 16, 2011 8:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
Bigbonn a écrit:

ça veut dire quoi, tudesque???
Allemand (ça dérive de "teutonicus" je pense) ça a donc un coté peut être un peu péjoratif, mais on ne saurait me reprocher d'être germanophobe, au contraire (sauf pour leur langue, imbitable).

Ce qui est étonnant c'est la passion des allemands pour les roman de gare "anglophone", soit parce qu'il n'ont pas ça chez eux, soit parce qu'après la seconde guerre mondiale il y a eu un rejet de la culture populaire autochtone évoquant trop le régime précédent ?

les germanistes du forum ne semblant pas très nombreux, pas sûr que tu aies jamais de réponse à cette question.

sinon, pour revenir au film, un truc un peu chiant aussi, c'était l'utilisation du thème musical repris et repris à l'excès comme si, trop content d'avoir trouvé quelques petites notes de musique faisant un air collant au film, il fallait l'appliquer régulièrement et sans variation ou presque...
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