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Bastien 40 % irradié


Inscrit le: 19 Mar 2008 Messages: 364
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Posté le: Dim Mai 20, 2012 12:48 pm Sujet du message: [M] [Critique] Dario Argento 's Dracula 2012 |
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Dario Argento’s Dracula
Nationalité ? (français, espagnol, italien sur allociné, hongrois sur imdb...) - 2012
Genre : vampire.
Réalisation : Dario Argento.
Avec : Rutger Hauer, Asia Argento, Thomas Kretschmann, Marta Gastini, Morgane Slemp, Unax Ugalde.
Dario Argento’s Dracula : la critique du film en avant-première mondiale !
Ce dimanche 20 mai 2012, à 0h30, avait lieu au festival de Cannes l’avant-première mondiale du dernier film de Dario Argento. Un événement ? Forcément. Le réalisateur italien, maître du giallo qui a écrit sans doute les plus belles pages de ce genre, a été totalement ignoré par la critique officielle dans le meilleur des cas ou traité de fou dangereux dans les pires. C’est donc à l’âge vénérable de 71 ans que le réalisateur, autrefois maestro dans l’art de distiller la peur à l’écran, est donc salué par le festival de Cannes.
Toutefois, ses derniers films ont fait l’unanimité contre lui. Si Le fantôme de l’opéra était déjà bien faible, Le Sang des innocents était, quant à lui, très recommandable. Un manqué pour un réussi. Mais les trois films suivants, à l’instar du faiblard The card player, à l’intrigue et à l’intérêt rivalisant à peine avec un téléfilm, ont beaucoup déçu. Le pire fut sans doute son troisième volet des trois mères faisant enfin suite, après trente ans, à Suspiria et Inferno ; un film dont l’attente était très forte en termes de créativité et de renouvellement artistique, or ce fut une calamité ! Rien ou presque, dans ce film qui tutoie la série Z, n’était digne des deux premiers volets. Le scénario était inepte, les réactions des personnages peu crédibles, la retranscription de notre monde gagné par la folie (des automobilistes qui se battent tels des supporters de l’AS Roma ou encore une femme qui jette son bébé) plongeait le spectateur le plus indulgent dans la consternation. Ajoutons une résolution du film pour le moins ridicule et cédant à la facilité – découvrir où se trouvait les sorcières occupait les héros des deux premiers volets alors que cela est dénoué en très peu de temps dans ce troisième volet - et le fan de cinéma d’horreur exigeant ne pouvait qu’enrager. La sortie du film Giallo où l’on ne pouvait rien sauver, si ce n’est une belle séquence splendidement éclairée, chacun se posait une seule question pleine de bon sens : qu’était-il advenu du talent de Dario Argento ?
On peut dire que l’annonce du film Dario Argento’s Dracula, anciennement Dracula 3-D, faisait craindre le pire à absolument tous les fans de cinéma de genre. Non seulement Dario Argento était qualifié de has been, mais en plus les producteurs étaient ceux de films incroyablement nuls de Bruno Mattei, les déplorables Land of the death et Cannibal World. Non seulement ces films étaient bâclés, sans idées ou inventivité dans la mise en scène, mais ils plagiaient énormément Cannibal Holocaust !
Autant dire qu’étant donné l’essoufflement artistique du réalisateur, son alliance avec les derniers (ou presque) ou les plus mineurs producteurs d’Italie encore voués au fantastique (au rabais), ainsi que les premiers bruits de critiques insistants sur la médiocrité des premières minutes présentées ici ou là, Dario Argento’s Dracula était donné comme l’ultime naufrage du maître, celui dont il ne se relèverait jamais plus et qui mettrait un point final à sa longue carrière à laquelle il avait tout donné et dans laquelle il ne restait plus rien en terme d’inspiration ou de créativité. C’est donc à un film donné perdant que je me rendis sans enthousiasme, néanmoins assez heureux d’avoir obtenu une place, par une grande chance et un bon coup de pouce d’un ami. Qu’allait-il donc se passer ? S’agissait-il en effet de l’ultime naufrage de notre réalisateur, jadis grand ?
La projection s’est donc déroulée dans la plus grande salle du palais, une marque d’honneur pour notre réalisateur qui a enfin monté les marches en compagnie de sa fille, Asia, Thomas Kretschmann ainsi que quelques acteurs de ce film. Il s’en est suivi une ovation de sa personne, une présentation de sa carrière, agrémentée d’un montage accompagné d’une musique de Claudio Simonetti qui remixait les meilleures musiques des Goblin. Puis, le film put enfin commencer, en 3-D. Mais les premières secondes rencontrèrent les huées du public : les lunettes 3-D ne reflétaient que des images plates ! Allait-on voir ce film gâché de cette manière ? Nenni. Une mise au point technique fut vite entreprise et le film reprit, enfin…
Les premières minutes de Dario Argento’s Dracula étaient déjà de bon augure et la 3-D utilisée l’une des meilleures vues jusqu’à présent ! Bien mieux que certaines productions américaines telles que Tron Legacy ! Les champs de profondeur sont multiples et variés tandis que des éléments tels que des mouches semblent en fait se diriger droit vers le spectateur. Mais l’essentiel est bien le film. Il reprend donc dans les grandes lignes l’arrivée de Johnathan Harker dans une petite ville étrange où il se déroule, en de rares occasions il est vrai, des meurtres de nature surnaturelle. Mais la population locale ne semble pas particulièrement se méfier du Comte local, qui s’est montré très généreux pour leur petite ville en contribuant financièrement à son essor économique tout en la dotant d’infrastructures…
Johnathan se rend donc au manoir du Comte où il a pour tâche de cataloguer l’impressionnante bibliothèque. Mais des éléments étranges le troublent : des loups semblent garder la forêt, la « nièce » du Comte est étrangement entreprenante à son endroit, le Comte lui-même parait fort singulier et Johnathan réalise qu’il ne voit que son reflet et lui seul dans un reflet d’une vitre. Cela est sûrement dû à un effet de lumière ! Mais la nièce du Comte l’agresse et Johnathan ne tarde pas à devenir une proie qui succombe au Comte, un vampire aux pouvoirs surpuissants.
Peu de temps après, sa jeune femme nommée Mina arrive à son tour dans la ville. Elle est accueillie par son amie Lucy qui est soudainement prise d’un étrange mal, un mal qui se semble frapper de plus en plus les habitants de cette petite ville et dont les autorités commencent à s’inquiéter. C’est là que la vérité apparait. Les légats du village, forces de police en tête, ont passé un pacte avec le Comte Dracula. En échange d’une certaine soumission, les autorités, à l’exception du prêtre du village totalement terrifié, bénéficient d’une certaine prospérité. Mais l’arrivée de Johnathan, puis de Mina, semble avoir déclenché une certaine frénésie meurtrière chez le Comte. Si les quelques morts dues à des imprudences étaient jadis tolérées, puis camouflées à la population soigneusement tenue dans l’ignorance, l’accumulation de morts trouble nos potentats, tant et si bien qu’ils se demandent s’ils doivent se rebeller contre le Comte Dracula. Et la solution pourrait bien provenir d’un certain Abraham Van Helsing…
L’histoire de Dracula, l’une des plus adaptées au cinéma, connait dans cette version quelques aménagements bienvenus qui servent bel et bien le film. La population ignore tout ou presque du Comte, l'aspect sombre et gothique des films de la Hammer est mise de côté, enfin, et Dario Argento ne nous rabâche pas la version que Francis Ford Coppola avait, en quelque sorte, établie comme définitive. Nous avons donc un traitement relativement neuf qui permet aux spectateurs connaissant cette histoire, c'est-à-dire presque tout le monde, de ne pas s’ennuyer.
La principale interrogation concernant la mise en scène peut –enfin- être levée… Oui, Dario Argento a réalisé un bon film, solide, bien rythmé, fort bien éclairé par son directeur de la photographie de l’époque de Suspiria, Luciano Tovoli, et le film est attrayant, sanglant et dynamique. Cependant, nous ne sommes clairement plus en présence des fulgurances artistiques de la grande époque du maître. Dario Argento’s Dracula ne parvient pas à restituer les effets d’emphase et de subtilité de ses premiers films. La réalisation, bien qu’à la hauteur contrairement à La troisième mère, ne possède ni le souffle, ni l’innovation, ni la subtilité dans la distillation du suspens, ou encore le caractère viscéral de la menace, mais la mise en scène reste plus qu’honorable et là est le principal.
L'interprétation est assez convenable, ce qui était souvent l'un des points faibles de longue date de notre réalisateur, et Thomas Kretschmann campe un Comte Dracula des plus intéressants, des plus magnétiques, aux pouvoirs encore jamais vus jusqu’à présent, faisant preuve d’une mélancolie et conscient de sa malédiction de mort arraché aux ténèbres. Une belle performance pour cet acteur qui parvient à proposer une variation intéressante de ce personnage déjà tant de fois immortalisé à l'écran, par Boris Karloff ou bien sûr Christopher Lee en tête. L’autre point fort du casting est Rutger Hauer qui mène la lutte contre cet ennemi réellement invincible sans douter ni vaciller. L’acteur sert bien ce personnage qui apparait comme l'ultime rempart contre ce mal omnipotent et omniscient. Asia Argento, l’interprète de Lucie, apparait un peu comme un personnage secondaire, puisque le personnage de Mina est censé avoir 20 ans. On peut regretter que le talent de cette actrice ne soit pas davantage mis en avant mais son personnage, et surtout son sort, demeurent en tous points convaincants.
En définitive, Dario Argento’s Dracula n’est pas le four artistique annoncé et il est même plutôt recommandable, voire mémorable. Alors que Dario Argento avait livré en 1998 une version décevante du Fantôme de l’Opéra, aux motivations et à la nature trouble, cette version de Dracula est même l’une des toutes meilleures de ces dernières années, et ce à tous les postes du film, interprétation, scénario habile et dynamique, photographie soignée et des décors qui évitent soigneusement les poncifs des films de la Hammer. L’utilisation de la 3-D, là-aussi et contre toute attente, demeure une heureuse surprise et un heureux tour de passe-passe. En revanche, si la musique de Claudio Simonetti souligne avec efficacité les séquences du film, elle ne parvient pas à créer un thème principal qui restera dans les esprits des spectateurs, tout comme les Goblin aux grandes heures de Profondo Rosso ou encore de Suspira. Vous pouvez donc vous réjouir du retour de Dario Argento à l’écran et je vous souhaite, pour votre plaisir, de voir ce film au cinéma, dans des conditions optimales.
(correction par Bigbonn, captures par Mallox) _________________ http://leroyaumedesavis.over-blog.com/ |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 5:12 am Sujet du message: |
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Bon bon, pourquoi pas... mais sortira t-il en salles ?
Sinon Bastien, le titre est vraiment Dario Argento’s Dracula ? ou Dario Argento’s Dracula 3D (affiche), ou encore Dracula 3D -titre site officiel) ?
C'est en ligne en exclu intergalactique (et même d'ailleurs !)
http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/1641-dario-argentos-dracula _________________

Dernière édition par mallox le Ven Mai 18, 2018 11:51 am; édité 1 fois |
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sigtuna Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 6:09 am Sujet du message: |
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mallox a écrit: | C'est en ligne en exclu intergalactique (et même d'ailleurs !) | La classe. :monster: (cette dernière affiche ne donne vraiment pas envie)
Quoi qu'il en soit, merci Bastien pour cette primeur.  _________________
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Bastien 40 % irradié


Inscrit le: 19 Mar 2008 Messages: 364
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 4:39 pm Sujet du message: |
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Le titre initial était bien Dracula 3-D mais le passage à Cannes à la séléction officielle hors concours a permis, à l'instar de John Carpenter, de baptiser ce film Dario Argento 's Dracula, comme un grand !
Personnellement, j'ai un avis très favorable, encore un jour ou deux après l'avoir vu, ce qui est bon signe.
En revanche, j'ai discuté à la sortie avec des fans du maitre qui ne cessait de le casser, de descendre ce film en flèche. A mon avis, cet effet "écho" est excessif. Il s'observe hélas quand des gens reproduisent une même idée commune et déjà entendue comme si ils étaient privés de jugement propre...
Je suis donc très content de rendre grâce à cette petite production, 5 millions de $ bien qu'aucune modicité ne se voit ou se sente à l'écran, qui surclasse par sa 3-D bien des grosses productions américaines. Cela aussi tient de la performance !
Je vous le souhaite à chacun de le voir en salles et en 3-D. _________________ http://leroyaumedesavis.over-blog.com/ |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 4:48 pm Sujet du message: |
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Bastien a écrit: | En revanche, j'ai discuté à la sortie avec des fans du maitre qui ne cessait de le casser, de descendre ce film en flèche. A mon avis, cet effet "écho" est excessif. Il s'observe hélas quand des gens reproduisent une même idée commune et déjà entendue comme si ils étaient privés de jugement propre... |
Ah ça, on peut dire que tu défrayes la chronique ! Argento, tant méprisé, qui devrait de l'avis général être en retraite, ce sans retour possible, bat tous nos records de lecteurs, même des pires porno. Je trouve ça extraordinaire pour un type dont "personne n'attend plus rien".
Sinon t'as intérêt à pas nous l'avoir sur-vendu, dans ce cas fais gaffe, on t'enverra la 4ème mère au Cannet !  _________________
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 5:52 pm Sujet du message: |
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J'avoue que n'étant pas un fan de la première heure du Dario (j'avais bien aimé Suspiria et Les frissons de l'angoisse, mais pas Ténèbres ni Inferno, les 4 mouches, m'en souviens plus trop), je ne serai pas dans les premiers à me ruer s'il sort en salles, loin de là!
Surtout que du coup je me suis dit: tiens, c'est l'occasion de regarder Phenomena, que je n'avais toujours pas vu, et que j'ai trouvé ouille ouille ouille!
Mais bon, quoi qu'il en soit, tu nous livres un avis à chaud et, au moins, tu as vu le film! car c'est vrai que la tendance est à descendre ce que fait Argento sans même l'avoir vu, ce que je trouve toujours regrettable (mais aussi un peu compréhensible pour ceux qui ont été fortement déçus et n'en attendent plus rien - tout en ne pouvant s'empêcher d'avoir leur curiosité titillée...) |
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Bastien 40 % irradié


Inscrit le: 19 Mar 2008 Messages: 364
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 6:12 pm Sujet du message: |
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Franchement, pour moi aussi, aïe, aïe pour Phénoména !
De même que 5 jours pour la révolution, Ténèbres, Opéra, 2 yeux maléfiques, un peu Thrauma, le fantôme de l'opéra, Card player, La troisième mère (SURTOUT !) et enfin giallo.
J'apprécie particulièrement le suspens policier avec le whodunit porté au pinacle chez notre maitre de l'horreur italien.
Pour reprendre l'autre point intéressant de ta remarque, cher Bigbonn, des gens ne font parfois que propager un avis en forme d'écho comme si ils avaient abandonné toute forme d'esprit critique individuelle en cédant à un avis collectif, une formule déjà toute prête pour eux qu'ils acceptent et répercutent à leur tour. Ce phénomène de masse est assez intéressant à observer (pour s'en affranchir le moment venu) mais, hélas, il cause pas mal de dégâts du point de vue sociétal (politique, notamment...).
Je la remarque même dans notre milieu, logiquement des esprits ouverts, et je le déplore...
Il en reste toujours que mon avis est toujours aussi positif sur Dracula 3-D après une petite latence. C'est vraiment très bon signe ! _________________ http://leroyaumedesavis.over-blog.com/ |
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Joolz 10% irradié

Inscrit le: 21 Sep 2005 Messages: 68
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Posté le: Lun Mai 21, 2012 8:32 pm Sujet du message: |
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Encourageante critique Bastien!
Les critiques (positives comme négatives) semblent s'accorder sur la qualité de la photo et l'efficacité de la 3D, c'est pour cela que j'espère vraiment découvrir le film en salles.
Bastien a écrit: | En revanche, j'ai discuté à la sortie avec des fans du maitre qui ne cessait de le casser, de descendre ce film en flèche. A mon avis, cet effet "écho" est excessif. Il s'observe hélas quand des gens reproduisent une même idée commune et déjà entendue comme si ils étaient privés de jugement propre... |
c'est le cas pour tous les Argento depuis "Phenomena"...
Bastien a écrit: | Franchement, pour moi aussi, aïe, aïe pour Phénoména !
De même que 5 jours pour la révolution, Ténèbres, Opéra, 2 yeux maléfiques, un peu Thrauma, le fantôme de l'opéra, Card player, La troisième mère (SURTOUT !) et enfin giallo. |
J'aime tous ces films à des degrés divers (sauf "Giallo"," deux yeux maléfiques" et "le fantôme de l'opéra" qui sont passables), notamment "Phenomena" (mon préféré :timide: ) |
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Bastien 40 % irradié


Inscrit le: 19 Mar 2008 Messages: 364
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Posté le: Mar Mai 22, 2012 4:58 am Sujet du message: |
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On a certainement chacun un avis différent sur les films d'Argento !
C'est d'ailleurs cela que l'on nomme la subjectivité !
Peut-être aussi que Phénomèna, pour toi, correspond à quelque chose de fort : la découverte de Dario, un bon moment entre potes, le sujet t'a plu...
Tu n'as absolument pas de te retrouver dans la majorité, en terme d'opinion...
Et puis franchement, ton avis vaut largement le mien !
Amicalement ! _________________ http://leroyaumedesavis.over-blog.com/ |
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1kult 40 % irradié


Inscrit le: 03 Nov 2010 Messages: 426
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 10:31 am Sujet du message: |
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Joolz a écrit: | Encourageante critique Bastien!
Les critiques (positives comme négatives) semblent s'accorder sur la qualité de la photo et l'efficacité de la 3D, c'est pour cela que j'espère vraiment découvrir le film en salles.
Bastien a écrit: | En revanche, j'ai discuté à la sortie avec des fans du maitre qui ne cessait de le casser, de descendre ce film en flèche. A mon avis, cet effet "écho" est excessif. Il s'observe hélas quand des gens reproduisent une même idée commune et déjà entendue comme si ils étaient privés de jugement propre... |
c'est le cas pour tous les Argento depuis "Phenomena"...
Bastien a écrit: | Franchement, pour moi aussi, aïe, aïe pour Phénoména !
De même que 5 jours pour la révolution, Ténèbres, Opéra, 2 yeux maléfiques, un peu Thrauma, le fantôme de l'opéra, Card player, La troisième mère (SURTOUT !) et enfin giallo. |
J'aime tous ces films à des degrés divers (sauf "Giallo"," deux yeux maléfiques" et "le fantôme de l'opéra" qui sont passables), notamment "Phenomena" (mon préféré :timide: ) |
Cool pour vous, je vois que cette critique tourne beaucoup et reflète la passion de son auteur... Mais pour ma part je relativiserais (en tant que gens civilisés, sur le forum, hein, pas de quoi partir en guerre)... L'histoire est éculée et ce n'est pas en se cachant derrière le matériau original qu'on fait un bon film à mon avis...
La photo de Tovoli est cramée deux plans sur trois. A l'instar de productions télés contemporaines, il y a en permanence une tâche blanche (contre jour, point lumineux cramant l'image...) qui fait vraiment film amateur...
J'ai eu l'impression de me trouver devant un mauvais téléfilm encore au niveau des décors et des SFX (l'arrivée du train notamment, vieux fond vert assez consternant). Au-delà de la déjà culte Mante religieuse ("oui mais c'est dans le bouquin !" dit-on... ce à quoi on peut rétorquer "si personne ne l'a fait de cette manière sur un écran, peut-être y a-t-il une raison..."), il y a aussi les mouches sur le visage de l'acteur principal (charismatiquement proche d'une moule morte...).
Pour relativiser, cette séquence des mouches, aussi ridicule soit-elle, possède une mise en scène un peu réveillée, mais rien de transcendental. Disons que si on fait abstraction du montage (champ contre champ), du design affreux, de la musique insupportable (une boucle) et des des décors nus, ainsi que ce que j'ai dit plus haut, cette séquence offre durant une ou deux petites minutes ce qui se rapprocherait du pire de Suspiria.
C'ets peut-être là l'erreur des jugements qu'on entend ici et là : c'est un film de Argento. Projeté à Cannes, qui plus est. On est en droit d'attendre mieux surtout face à son début de carrière. D'autres sont peut-être trop indulgents en souvenir (comme Thierry Fremont qui a programmé ce machin).
Mais avec la plus grande objectivité, je pense que tout le monde s'accordera à dire que si on enlève le générique, le film serait resté là où il est depuis déjà deux éditions : un projet Z à la Mattei (fin de vie, hein, faut pas déconner) au Marché du film qui consterne ou qui prete à rire... _________________ Le Webzine du cinéma alternatif en continu
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
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Joolz 10% irradié

Inscrit le: 21 Sep 2005 Messages: 68
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 11:58 am Sujet du message: |
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1kult a écrit: | C'ets peut-être là l'erreur des jugements qu'on entend ici et là : c'est un film de Argento. Projeté à Cannes, qui plus est. On est en droit d'attendre mieux surtout face à son début de carrière. |
mais peut-être ne faut-il pas attendre systématiquement "Suspiria" ou "Profondo Rosso" à chaque nouveau film?
Bastien a écrit: | On a certainement chacun un avis différent sur les films d'Argento !
C'est d'ailleurs cela que l'on nomme la subjectivité ! |
mais y a pas de soucis ...tu trouves le film très sympa, 1kult le trouve ignoble, vive la subjectivité, pour ma part je suis curieux de le voir et j'espère l'apprécier, s'il me livre une sympathique hammererie je serais déjà bien content!  |
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Céréale-Killer 3 % irradié


Inscrit le: 10 Fév 2010 Messages: 8
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 1:41 pm Sujet du message: |
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"Vive la subjectivité !" Youpi ! Vous voulez des cordes à sauter, les filles ? :happy:
Non mais. On lit les avis avant la projection et on les retrouve ensuite après et vous appelez ça de la subjectivité ? Moi j'y étais également à la séance. La plupart des gens sont arrivés comme à la fête foraine, déjà en train de supputer ci et ça de ce qu'il y aurait de piteux et de risible dans le film, se remémorant, limite en se tapant du coude, les meilleurs moments nanars des deux films précédents. Les préjugés étaient bels et bien présents et citer Bruno Mattéi en référence, c'est juste nase, peu pertinent, tout bêtement parce que même mauvais, le film de Argento ne ressemble en rien à celui du sieur Mattéi, dont c'est la "grande mode culte" qu'on veut qu'ils fassent rire. Sauf qu'ils sont d'une tristesse infinie à les enchainer.
Moi, tous les mecs qui parlent de Mattéi en référence, je les foutrais dans une géole à tous les regarder les uns après les autres tant ils sont à se fendre la pomme et à se taper sur le cul.
Bastien parle plus haut de mimétisme de groupe. Il a raison. Je suis en désaccord partiel avec sa critique, j'ai trouvé le film moyen, inégal, alternant le pire et le meilleur, mais j'ai aimé ce sentiment de liberté créatrice absent la plupart du temps aujourd'hui des écrans alors qu'on loue la pseudo originalité, voire folie de certains films se voulant à la base plus intéressants que les autres, se mettant d'emblée au-dessus. Argento fait son job. Argento tente. Mais surtout Argento n'est pas critiqué parce que ses films sont mauvais. Non, il est vilipendé, lapidé, trainé dans la boue parce qu'il a eu le malheur de faire des films que ces mêmes gens qui lui crachent dessus ont adoré. Des gens qui jamais ne se sont manifesté en gueulant Oh Mattéi !, Oh Nanar ! pour Thrauma, Opera, enfin, tous les Argento tournés après 84.
Et puis plus haut, Mallox n'a pas tort de dire que ses détracteurs gueulent haut et fort (et nombreux) qu'il n'y a plus rien à attendre de lui, qu'il est bon pour la retraite. Résultat des courses : Tout le monde va le voir, ceux là en premier !
Bravo la subjectivité !
Et celle-ci sur laquelle je suis tombé il y a quelques heures de cela, elle est bien comme critique ?
http://cinema.nouvelobs.com/articles/18607-cannes-2012-dracula-3d-le-enieme-Nanar-de-dario-argento
Elle est pire que le film, pas vrai ? Plus sensationnaliste, plus conne et moins efficace, tu meurs. Et elle reflète exactement l'état d'esprit de la plupart des gens que j'ai vu s'en aller rieurs à cette fameuse séance ou personne n'a osé siffler "Le Maestro déchu" pour lui faire comprendre ce qu'ils pensaient de ses films. A moins qu'ils ne soient cru en 78... |
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Joolz 10% irradié

Inscrit le: 21 Sep 2005 Messages: 68
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 2:50 pm Sujet du message: |
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Merci pour ta mise au point concernant le contexte de cette projection "scandale" (on est à Cannes quoi )
Il ne nous reste plus qu'à voir le film maintenant.  |
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Céréale-Killer 3 % irradié


Inscrit le: 10 Fév 2010 Messages: 8
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 3:18 pm Sujet du message: |
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Joolz a écrit: | Merci pour ta mise au point concernant le contexte de cette projection "scandale" (on est à Cannes quoi )
Il ne nous reste plus qu'à voir le film maintenant.  |
Je l'ai vu, j'ai même donné globalement mon avis. C'est surtout d'un grand mauvais goût.
Parfois ça marche (La mante), parfois ça foire (la scène du train), mais j'ai toujours eu le sentiment à la vision du film qu'il se ferait lapider en sortant pour ce mauvais goût tant convoité autrefois par les mêmes spectateurs. A se demander si c'est Argento qui a le plus changé ou bien notre petite société et ses repères bien formatés qui nous ont génétiquement modifiés au point de ne plus savoir reconnaitre puis apprécier quelque chose de formellement politiquement incorrect. Chez Argento le fond a toujours été dans la forme. Là est la méprise à mon avis. Le reste, et au-delà de Cannes, c'est surtout qu'on le critique par rapport à ce qu'on a adulé et comme Romero, il paye le fait d'avoir fait d'excellents films. A leur place, je n'aurais fait que des films moyens pas bons, je me ferais moins cracher dessus par des meutes de hyènes fanfaronnes.
Le pire c'est qu'en rentrant, les seuls qui ne se marraient pas étaient seuls. J'étais à côté d'un type super sérieux, scotché à l'écran, droit comme la justice durant toute la projection. Je me dis, tiens, celui-là est moins stupide que les autres. Résultat, la première chose qu'il fait en sortant de la projection est d'appeler de son portable :"J'teeeeee juuuuuure, c'té 'core pire que les deux derniééééé... une pétade de rire, je te dis paaaaaa !".
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Mer Mai 23, 2012 3:27 pm Sujet du message: |
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Céréale-Killer a écrit: |
Et celle-ci sur laquelle je suis tombé il y a quelques heures de cela, elle est bien comme critique ?
http://cinema.nouvelobs.com/articles/18607-cannes-2012-dracula-3d-le-enieme-Nanar-de-dario-argento
Elle est pire que le film, pas vrai ? Plus sensationnaliste, plus conne et moins efficace, tu meurs. Et elle reflète exactement l'état d'esprit de la plupart des gens que j'ai vu s'en aller rieurs à cette fameuse séance ou personne n'a osé siffler "Le Maestro déchu" pour lui faire comprendre ce qu'ils pensaient de ses films. A moins qu'ils ne soient cru en 78... |
pour une critique tirée du nouvel obs, c'est déjà pas si mal  |
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