[M] [Critique] The Bat (1926)

 
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flint
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2012 10:11 am    Sujet du message: [M] [Critique] The Bat (1926) Répondre en citant



The Bat

Genre : Murder party, Policier, Thriller

Année : 1926

Pays d’origine : Etats-Unis

Réalisateur : Roland West

Casting : Emily Fitzroy, Louise Fazenda, Arthur Housman, Robert McKim, Jack Pickford, Tulio Carminati, Eddie Gribbon…



Le whodunit (who done it ? - qui l’a fait ?) est une déclinaison du roman policier qui s’est développée au début du XXème siècle. Parmi les écrivains les plus réputés dans ce domaine, on peut citer évidemment Agatha Christie, Gaston Leroux ou encore John Dickson Carr, et bien d’autres. Le whodunit demeure essentiellement un exercice de style anglo-saxon. Aux Etats-Unis, Mary Roberts Rinehart, qui fut surnommée l’Agatha Christie américaine (bien qu’ayant publié des romans avant la célèbre Anglaise), inventa cette fameuse citation demeurée célèbre : le majordome est le coupable ! On lui doit aussi le personnage surnommé « The Bat », un criminel au visage dissimulé par un masque de chauve-souris, dans un esprit proche des serials de l’époque et dont on dit qu’il inspira Bob Kane lorsqu’il créa le fameux « Batman » en 1939.
« The Bat » n’est pas un roman mais une pièce de théâtre mise en scène par la romancière avec la collaboration d’Avery Hopwood, en 1920.



Sa première transposition au cinéma ne tarde pas, puisque dès 1926 « The Bat » apparaît sur grand écran. Le film est bâti sur la structure d’un huis-clos, en l’occurrence la vaste demeure isolée d’un directeur de banque (Courleigh Fleming), dans laquelle un important magot issu d’un braquage a été dissimulé. Plusieurs personnes vont se mettre en quête de trouver ce trésor, mais pour cela il faut avant tout savoir où se trouve la pièce secrète renfermant le trésor en question.
Les personnages principaux sont une dame d’un certain âge, Cornelia van Gorder, qui a loué la maison et l’occupe en compagnie de sa gouvernante, Lizzie Allen. Le troisième occupant de la bâtisse est un domestique japonais répondant au nom de Billy. A ce trio viennent se greffer tour à tour les personnages suivants : Dale Ogden, la nièce de Cornelia, qui lui présente un jeune homme désireux de se faire engager comme jardinier ; le docteur Wells, ami du banquier possédant le manoir ; le détective Moletti, engagé par la police afin d’arrêter la Chauve-souris, qui rôderait dans les environs ; Richard Fleming, le neveu (dépensier) de Courleigh ; puis (bien plus tard) un second détective, Anderson ; sans oublier notre grand criminel… la Chauve-souris, qui a bien évidemment investi la propriété. Tous les protagonistes de l’histoire ont un but : récupérer le magot, soit pour leur propre compte, soit pour le remettre à la police. Qui aura le dernier mot ?



L’ouverture de « The Bat » est particulièrement réussie : deux points lumineux, semblables aux phares d’un véhicule, percent l’obscurité. Il s’agit en fait des yeux d’une chauve-souris. Le chiroptère s’envole au-dessus des toits des maisons, avant de laisser place à une autre chauve-souris, bien plus grande cette fois, puisqu’il s’agit du criminel le plus recherché par la police, et dont personne ne connaît l’identité.
Les décors peints (dus à William Cameron Menzies, directeur artistique et futur réalisateur : « Les envahisseurs de la planète rouge », « The Maze »), le fait que toutes les scènes en huis-clos aient été tournées de nuit, l’étrange et effrayant masque du « super vilain », sans oublier le jeu expressionniste des différents acteurs (on est encore au cinéma muet) contribuent à la réussite du film, qui plus est doté d’une partition musicale accentuant avec maestria l’atmosphère angoissante qui se dégage de l’œuvre. Une angoisse atténuée à intervalles réguliers par l’élément comique conféré au personnage de la gouvernante Lizzie Allen, destiné à amoindrir la tension et faire souffler le spectateur (le ressort comique est également un facteur récurrent du whodunit).



On retient, à la vision du film, un rythme qui ne tombe jamais, soutenu par des acteurs parfaitement rompus à l’art du cinéma muet. Le jeu des expressions du visage est un art délicat, et à ce jeu on notera la prestation impeccable de Tullio Carminati, dans la peau du détective Moletti. De son vrai nom Tullio Carminati de Brambilla, Comte de son état, Italien né en Autriche-Hongrie, il débuta sa carrière d’acteur en 1914 en Italie avant de s’installer aux Etats-Unis en 1926. Il y reste jusqu’en 1940, retourne en Italie malgré la guerre, puis alterne tournages en Europe et aux U.S.A. Il fait partie de ces acteurs qui passeront le cap du muet au parlant avec réussite, et il tournera pour de grands réalisateurs : Christian-Jaque (« La Chartreuse de Parme »), René Clair (« La beauté du diable »), William Wyler (« Vacances romaines »), Roberto Rossellini (« Jeanne au bûcher »), King Vidor (« Guerre et paix ») et Anthony Mann (« Le Cid »). L’autre nom à retenir est celui de Jack Pickford (de son vrai nom John Charles Smith), le frère cadet de Mary. Nul doute que la notoriété de Mary Pickford (née Gladys Smith), l’une des stars du cinéma muet, favorisa Jack et lui permit d’accéder à Hollywood. Mais l’acteur gâchera une carrière prometteuse en menant une vie de débauche. Sombrant dans l’alcool et la drogue, Jack Pickford a aussi une vie sentimentale tumultueuse qui finit par provoquer sa mort prématurée à l’âge de trente-six ans.



Une vie entachée de vices, voilà également le destin de Roland West, le réalisateur de « The Bat ». Marié à l’actrice Jewel Carmen, qui incarne la nièce de Cornelia dans « The Bat », il va mener une liaison adultérine avec une autre actrice, Thelma Todd, qui va s’achever de manière tragique. En décembre 1935, Thelma Todd est retrouvée morte dans d’étranges circonstances, laissant penser qu’elle a pu être assassinée. Mais, sans la moindre preuve, la thèse de l’accident est retenue. Lorsque Roland West décède en 1952, il aurait avoué sur son lit de mort être le meurtrier de l’actrice. Un drôle de destin pour un metteur en scène doué, auteur de « The Monster » avec Lon Chaney. En 1930, il tourne le remake parlant de « The Bat », rebaptisé « The Bat Whispers ». A noter qu’en 1959, Crane Wilbur réalisera une autre version de « The Bat », tout aussi brillante que différente de la version de 1926, avec en vedette Vincent Price et Agnes Moorehead.
Roland West, en s’inspirant de cinéastes européens comme Louis Feuillade et Fritz Lang, ainsi que des serials américains, laisse avec « The Bat » une œuvre réussie, étonnante, regorgeant de plans d’une beauté inouïe, notamment grâce au travail de William Cameron Menzies.


Fiche dvd -



The Bat – Hantik Films

Région : Zone ALL (multizones) PAL

Editeur : Hantik Films
Pays : France

Sortie film : 1926
Sortie dvd : 20 septembre 2012

Durée : 85’29
Image : 4/3
Audio : Mono



Langue : muet (intertitres en anglais)
Sous-titres : français, allemand, italien, espagnol

Bonus :
- Filmographies de Roland West et William Cameron Menzies
- Deux nouveaux épisodes du serial « Undersea Kingdom » (VOSTF)



Commentaire : Après « Black Dragons », « The Death Kiss » et « Tomorrow at Seven », l’éditeur indépendant Hantik Films remonte encore le temps pour le quatrième titre de sa « scare-ific collection ». Au temps du cinéma muet, avec cette première version cinématographique de la pièce de théâtre écrite par Mary Roberts Rinehart et Avery Hopwood. Si « The Bat » version 1926 est tombé dans le domaine public, l’occasion est donnée pour la première fois de voir le film avec des sous-titres français. Rappelons que Hantik Films collabore directement avec des traducteurs pour l’édition de ses films, qui sont systématiquement proposés avec un choix de quatre langues pour les sous-titres en question (français, italien, espagnol et allemand), ce qui est bien évidemment essentiel pour l’exportation.
Le film en lui-même a bien sûr souffert de l’épreuve du temps, ce qui explique les quelques imperfections que l’on peut retrouver tout au long du film (image tremblotante, scories, points blancs, tâches…). Cela ne gêne aucunement la vision de ce film accusant, mine de rien, quatre-vingt-six ans. Le son est quant à lui satisfaisant, permettant d’apprécier la très belle partition musicale.



Au niveau des bonus, Hantik Films propose la suite des aventures trépidantes (et kitsch) relatées dans le serial « Undersea Kingdom ». Réponse de la firme Republic Pictures au Flash Gordon produit par la Universal, « Undersea Kingdom » fut tourné en 1936 et comporte douze épisodes. On a donc droit cette fois aux épisodes 7 et 8 : « Le piège du sous-marin » et « A l’intérieur de la tour de métal », avec des sous-titres français.
A noter enfin un petit livret de huit pages accompagnant le dvd : « Roland West’s production of The Bat ». Il contient un texte au sujet du film, rédigé en cinq langues. Le texte français est l’œuvre de Jean-Pierre Putters, et il sert de support également pour les traductions anglaise et espagnole. Les textes italien et allemand ont été par contre écrits par deux autres personnes.
En résumé, ce nouveau produit peaufiné par Hantik Films s’avère encore une fois soigné, et de ce fait parfaitement recommandable, pour peu que vous soyez amateurs d’ « Hantik-ités » !

Note : 8/10

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sigtuna
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2012 1:03 pm    Sujet du message: Re: [Critique] The Bat (1926) Répondre en citant

flint a écrit:
En décembre 1935, Thelma Todd est retrouvée morte dans d’étranges circonstances, laissant penser qu’elle a pu être assassinée.
whodunit ? suspect



flint a écrit:
Lorsque Roland West décède en 1952, il aurait avoué sur son lit de mort être le meurtrier de l’actrice.
C’était l'amant. icon_cool
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flint
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2012 3:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et non le majordome ! ico_mrgreen
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