[M] [Critique] Les rois du soleil

 
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sigtuna
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MessagePosté le: Jeu Jan 10, 2013 11:20 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Les rois du soleil Répondre en citant



Les rois du soleil (Kings of the Sun)

Etats Unis – 1963

Réalisation : J. Lee Thompson

Avec : Yul Brynner, George Chakiris, Shirley Anne Field, Richard Basehart, Barry Morse, Leo Gordon, Ford Rainey, Victoria Vetri...

Genre : Aventure, Exotisme

Aka : ka ?




Le Yucatan à l’époque précolombienne (sans plus de précision) - Chez nos amis les mayas ça sacrifie pas mal en haut des pyramides à degrés (chez ces gens là, on sait faire la fête ma bonne dame). On se bastonne aussi, mais cette fois en bas des pyramides.
Bref, le jeune Balam n’a même pas le temps de fêter son accession au trône après la mort de son père au combat, et doit fuir fissa avec son escorte pour échapper aux troupes, dotées d’armes en cuivre, de l’usurpateur Hunac Ceel. Cela l’amène jusqu’à un village de pêcheurs dont il prend et les embarcations et la population, pour s’enfuir par mer en traversant le golfe du Mexique. Mais pour ce faire, Balam a dû prêter serment d’épouser Ixchel, la fille du cacique du village (qui meurt fort opportunément, d’une flèche décochée par un séide d’Hunac Ceel avant que ne commence l’exil maritime). Mais, furieux d’avoir eu la main forcée, pour lui, et de ne pas avoir été consulté, pour elle, nos deux tourtereaux, une fois débarqués sur un nouveau rivage et hors de portée d’Hunac Ceel, se délient du serment fait au défunt paternel.
Mais sur cette terre promise nomadisent des autochtones farouches et emplumés dont le chef, Aigle noir, décide d’aller espionner ces étranges envahisseurs…




Ah, les Mayas… leur héroïne apicole, leur science astronomique, leur invention du zéro seulement quelques siècles après les Indiens (les vrais, ceux sans plumes, ou à la rigueur dans le cul, dans quelques quartiers interlopes de Calcutta ou Bombay). Zéro et science astronomique qu’ils surent combiner en faisant des prédictions astrologiques de merde (pléonasme).
Par contre, pour ce qui concerne les sacrifices humains, nos amis les Mayas étaient, il faut bien le dire, des petits joueurs, surtout comparés aux autres civilisations méso-américaines. Et même si dans Apocalypto ça s’étripe pas mal (merci Mel Gibson), dans la réalité ils étaient à des hectolitres de gros rouges de nos autres amis les Aztèques. Quoi qu’il en soit, la civilisation maya n’a pas disparu pour rien puisqu’elle aura l’insigne honneur de servir de cadre à deux films hollywoodiens ; le premier étant le méconnu Les Rois du soleil qui est (comme ça tombe bien) le sujet de cette modeste critique.
Quand un film Hollywoodien avec plutôt un gros budget et des vedettes à l’affiche tombe, avec les années, dans un oubli relatif, c’est rarement sans raisons et ceux qui espèrent, si ce n’est du grand spectacle, au moins un dépaysement dû à un sujet original seront déçus. Car pour le dépaysement, on va vite quitter le Yucatan et la véritable pyramide de Chichen Iza (ou sera tournée la scène d’ouverture) pour les étendus semi désertiques et déjà mille fois vues du nord du Mexique, avec des Amérindiens standards qui ne dépareraient pas dans un western lambda. Pour le grand spectacle on va aussi très vite déchanter, le film s’avérant plutôt bavard et chiche en action, avec une intrigue linéaire pauvre en péripéties et centrée sur un banal triangle amoureux.




Si J. Lee Thompson, le réalisateur de ce métrage, restera pour la postérité l’auteur de Cape Fear ("Les nerfs à vif"), voire du boursouflé Les canons de Navarone, difficile pour moi de le considérer autrement qu’un "yes man" hollywoodien parmi d’autres, techniquement capable mais sans génie et dont la valeur des films est fonction de celle des scénarios qu’on lui confiait. En tous cas, comme il le prouva ici et plus encore dans son précédent film (Tarass Boulba, lui aussi avec Yul Brynner), tourner des scènes d’action à grande échelle et manier des foules ne faisait pas partie de ses domaines de compétence. La scène de combat finale (et unique scène de bataille du métrage) est l’une des plus molles et mal fichues qu’il m’ait été donné de voir.

Reconnaissons par contre que Lee Thompson sait mettre en valeur ses acteurs, enfin son acteur principal. Et ici, bien qu’il n’apparaisse qu’après une demi-heure, la star c’est Yul Brynner. Torse nu et souvent en contre plongée, il bénéficie de savants jeux d’ombres et de lumière mettant en valeur une musculature ciselée ; alors qu’un Chakiris, par ailleurs transparent, n’a droit qu’à des gros plans sur son pif proéminent et des tenues ridicules, et que Shirley Anne Field porte en permanence (en guise de robe) une espèce de sac grisâtre.
Hélas, malgré son charisme naturel et la caméra (trop ?) complice de Lee Thompson, le personnage incarné par Brynner tiens plus de la caricature que d’autre chose. S’il n’est pas aidé par un scénario le faisant passer de bête fauve à pseudo philosophe new-age, sorte de Dalaï Lama sexué s’exprimant comme dans un Fenimore Cooper, il faut reconnaître que Bryner, qui adopte en permanence une démarche chaloupée tout en roulements d’épaules et de mécaniques, est souvent à la limite du ridicule.
Bon, pour autant ce film n'est pas une purge et il se laisse voir dans un ennui poli, avec parfois une pointe d'amusement due aux tenues des Mayas et au numéro de "macho man" du célèbre chauve.

Inutile, par contre, de chercher une quelconque véracité historique ; on est dans l'artifice hollywoodien, et si historicité il y avait on pourrait crier à la tromperie sur la marchandise (déjà que l'on s'est fait avoir sur l'aspect spectaculaire).
Je ne saurais conclure cette modeste critique sans parler de la musique d’Elmer Bernstein qui est à l’image du film : peu inspirée et parfois à coté de la plaque.

5,75/10



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mallox
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MessagePosté le: Ven Jan 11, 2013 7:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vu et même découvert en séance de rattrapage il y a un an ou deux, je te trouve un peu dur, et avec Jack Lee Thompson, et avec le film.
Et pourtant je te rejoins sur bien des points, si ce n'est que tu donnes les éléments à charge mais pas trop ceux à décharge.
C'est un spectacle Hollywoodien avec ce que ça suppose d'invraisemblances... les costumes sont très clinquants, voire carrément rococo ; voir le nom du piètre George Chakiris au générique fait peur et pourtant l'acteur le plus ridicule du film est Leo Gordon, impossible en pot de fleur ! Mais pour peu qu'on joue le jeu de la pure BD sans chercher la réalité historique, je trouve d'une part que Yul Brynner impose une sacrée présence dedans, jusqu'à n'être pas loin de sauver le film (en tout cas il le tire vers le haut), quant à Lee Thompson, même dans un film sans trop de batailles (la finale mais aussi un duel et une ou deux bastons bien carrées en début de film si je ne trompe pas), son cinéma manque d'âme, c'est vrai, mais il possède toutefois une certaine vigueur qui font que l'on ne peut pas dire, malgré les nombreux défauts que t'as énumérés dans ta critique (très bien je te rassure sur mon petit avis) que le film soit ennuyant. Du reste dans une bonne partie du film avec Brynner enfermé dans la pénombre (peut-être un peu longue et surtout absolument pas crédible - à ce sujet, ça fonctionne sur le même canevas que "La Conquête de la planète des singes" avec le soit-disant sauvage ou ennemi dangereux duquel on tombe amoureux et qui va ensuite révolutionner les lois du clan maya, il m'a fait penser au colonel Kurz de "Apocalypse Now" - d'ailleurs de "Apocalyspe Now à "Apocalypto" ... ico_mrgreen ).



Après et pour finir, le film manque de souffle il est vrai et son précédent film, "Tarass Boulba", découvert lui aussi récemment avec la sortie du dvd Wild Side et que je ratais sans cesse comme celui-ci, gamin, est mieux rythmé et plus emballant (sans être transcendant).

Ils font cependant partie à mon sens de la meilleure partie de carrière de
Jack Lee Thompson. Et puis du réalisateur, à mon avis encore, le film qu'il faut avoir vu, c'est "Les Yeux du témoin", un thriller de haute volée !

P.S : de toute façon, le meilleur bidule sur les civilisations précolombiennes, c'est ça ! :

http://www.youtube.com/watch?v=uRgyvYXLDx4


Dernière édition par mallox le Ven Jan 11, 2013 8:45 am; édité 1 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Ven Jan 11, 2013 8:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Et pourtant je te rejoins sur bien des points, si ce n'est que tu donnes les éléments à charge mais pas trop ceux à décharge.
C'est un spectacle Hollywoodien avec ce que ça suppose d'invraisemblances...
Je suis d'accord, on est dans la convention hollywoodienne sans soucis d'historicité (tous le monde parle la même langue, contrairement aux figurant les acteurs principaux ne font pas du tout amérindiens, certain ont les yeux bleus, etc) et je n'ai d'ailleurs pas voulu l'ajouter dans la critique tant c’était la norme à l’époque et personnellement ça ne me pose aucun problème.

mallox a écrit:
Du reste dans une bonne partie du film avec Brynner enfermé dans la pénombre (peut-être un peu longue et surtout absolument pas crédible - à ce sujet, ça fonctionne sur le même canevas que "La Conquête de la planète des singes" avec le soit-disant sauvage ou ennemi dangereux duquel on tombe amoureux et qui va ensuite révolutionner les lois du clan maya, il m'a fait penser au colonel Kurz de "Apocalypse Now" - d'ailleurs de "Apocalyspe Now à "Apocalypto" ... ico_mrgreen ).

J'ai aussi pensé aux colonel Kurtz, même jeux d'ombre (mais avec une représentation inversé, on cache le corps bedonnant de Brando alors que l'on fait ressortir la musculature de Brynner) et même discours intarissable. On est d'accord ces séquences si elles ne tiraient pas trop en longueur serait impressionnantes. Par contre "aigle noir" une fois libéré qui va à la rencontre de son peuple comme s'il défilait sur un podium en remuant du cul et des épaules.

mallox a écrit:
Après et pour finir, le film manque de souffle il est vrai et son précédent film, "Tarass Boulba", découvert lui aussi récemment avec la sortie du dvd Wild Side et que je ratais sans cesse comme celui-ci, gamin, est mieux rythmé et plus emballant (sans être transcendant).
Ils font cependant partie à mon sens de la meilleure partie de carrière de
Jack Lee Thompson. Et puis du réalisateur, à mon avis encore, le film qu'il faut avoir vu, c'est "Les Yeux du témoin", un thriller de haute volée !
Pour l'avoir vu gamin puis adulte, le Tarass Bulba de Thompson est l'un des films que je déteste le plus, sans doute parce que la nouvelle de Gogol reste l'un de mes souvenir de lecture préféré. Par contre si j'ai toujours trouvé les films "épique" de Thompson très mauvais, ces polars pour ce que j'en connais me sont plus sympathique, je note donc ce film. icon_wink

Et bordel si tu veux de l'action de la vrai et du grand spectacle regarde Potop et Mihail Viteazul.
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sigtuna
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MessagePosté le: Ven Jan 11, 2013 5:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hop critique légèrement augmenté en tenant compte des remarque de Mallox.

Et comme Psychovision, en plus d’être un avis sûr en matière de 7eme art, se charge de cultiver ses lecteurs, je tiens à vous apprendre qu'Hunac Ceel a vraiment existé. Fondateur d'une des dynasties régnante à Maxapan il aurait conquis et pillé Chichen Itza (mais c'est pas sûr car la cité aurait été abandonné plus d'un siècle avant son règne). Voila, voila, si avec ça vous ne brillez pas en société, c'est a désespérer. icon_cool
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flint
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MessagePosté le: Mer Fév 06, 2013 11:00 am    Sujet du message: Re: [C] [Critique] Les rois du soleil Répondre en citant

sigtuna a écrit:

Par contre, pour ce qui concerne les sacrifices humains, nos amis les Mayas étaient, il faut bien le dire, des petits joueurs, surtout comparés aux autres civilisations méso-américaines.


Et surtout comparés aux Assyriens qui furent, si ma mémoire est bonne, les premiers à organiser des sacrifices rituels en masse.
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sigtuna
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MessagePosté le: Mer Fév 06, 2013 5:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'ignorais, mais effectivement... en tous cas c'est dans la bible.
apparemment toutes les civilisation sémitiques on pratiqués le sacrifice humains à plus ou moins grande échelle et d'ailleurs sans doute toutes les civilisations. :ange:
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