[M] [Critique] Beast of the Yellow Night

 
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flint
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MessagePosté le: Dim Fév 17, 2013 5:19 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Beast of the Yellow Night Répondre en citant



Beast of the Yellow Night

Genre : Horreur, Drame, Possession, Satanisme

Année : 1971

Pays d’origine : Philippines, Etats-Unis

Réalisateur : Eddie Romero

Casting : John Ashley, Mary Charlotte Wilcox, Leopoldo Salcedo, Eddie Garcia, Ken Metcalfe, Vic Diaz, Andres Centenera…

Aka : La bestia de la noche amarilla



Joseph Langdon est ce que l’on appelle une ordure de premier ordre. Déserteur américain durant la seconde guerre mondiale, il rejoint une unité japonaise dans les Philippines avec laquelle il commet toutes sortes d’exactions sur la population : pillages, viols, meurtres…
A l’époque, les Philippines sont occupées par l’Empire du Japon. Une occupation commencée en 1942, jusqu’à ce que les U.S.A. débarquent dans l’archipel fin 1944 afin de combattre les alliés des Allemands. En 1945, les Japonais sont vaincus, et après la guerre un certain nombre de criminels de guerre sont encore traqués par les autorités, parmi lesquels Langdon.
En 1946, il est repéré dans la jungle. L’armée organise une battue et lors de la traque une complice de Langdon est abattue. Affamé, épuisé, sur le point de mourir, Langdon entend quelqu’un lui demander s’il accepterait de le servir. En échange, il lui promet la vie éternelle.
Langdon se trouve face à Satan en personne, et il accepte de signer ce pacte sans la moindre hésitation. Le Diable lui offre de la chair humaine en guise de signature, et Langdon peut rajouter ainsi le cannibalisme dans la longue liste de ses crimes.



Joseph Langdon décèdera vingt cinq ans plus tard, de sa belle mort. Mais son esprit est éternel, et Satan doit lui procurer une nouvelle enveloppe charnelle. Il la trouve en la personne de Philip Rogers, un riche homme d’affaires grièvement blessé et défiguré dans un accident. Déclaré mort par les médecins dans l’hôpital où il était soigné, quelle n’est pas la surprise de Julia Rogers de voir son mari ouvrir les yeux et bouger. Et quelle n’est pas la consternation de l’équipe médicale de constater, en retirant les pansements qui recouvraient sa tête, que leur patient a retrouvé son visage tel qu’avant l’accident (signalons au passage que l’apparence physique de Rogers est très proche de celle qu’avait Langdon en 1946).
Une nouvelle vie commence donc pour Langdon, une existence pas désagréable dans une belle villa, avec une femme superbe, même s’il apprend que cette dernière entretenait une liaison avec Earl Rogers, son frère et associé dans l’entreprise. Mais Langdon pardonne, goûtant aux joies d’être Philip Rogers.
Evidemment, Satan n’apprécie pas l’attitude de son disciple qui était censé perpétuer le mal, comme lors de sa vie précédente. Sentant que Langdon lui échappe, le Diable lui lance alors une terrible malédiction. Chaque nuit, ou lorsque Langdon/Rogers se trouvera en situation de stress, il se transformera en monstre aux pulsions criminelles et mangeur de chair humaine.



On ne présente plus Eddie Romero, parangon du cinéma d’exploitation philippin, au même titre que son aîné Gerardo de Leon ou son cadet Cirio H. Santiago. De ce trio à qui l’on doit des trésors incommensurables en matière de cinéma populaire, seul Romero est à ce jour encore des nôtres, âgé de 88 ans et retiré des circuits, après une carrière prolifique en tant que réalisateur, scénariste et producteur. Malgré leur succès dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis grâce à l’apport financier de personnalités telles Roger Corman, les œuvres de Romero n’ont quasiment jamais atteint nos frontières, à l’exception d’une poignée datant du début des années ’60, comme « Commando aux Philippines » ou « Les Ravageurs » avec John Saxon. De la pléthore de films d’horreur/fantastique que Romero va tourner à partir de 1968, seul le premier (« Mad Doctor of Blood Island ») sera exploité en France, sous un titre dont on ne pourra reprocher la traduction littérale (« Le médecin dément de l’île de sang »).
Idem en ce qui concerne ses films d’action ou d’aventures, à part « Black Mama, White Mama » sorti en dvd chez MGM et « Sudden Death », exploité en VHS sous le titre « Mort subite » et qui mériterait lui aussi une « nouvelle vie » par le biais du dvd.



Oui, c’est un véritable plébiscite que je lance là, mais qui a peu de chances de rencontrer un écho, dans la mesure où la plupart des œuvres en question ne possèdent pas de version française (quant aux sous-titres, il faudrait les créer). Alors, verrons-nous un jour dans de bonnes conditions (c’est-à-dire avec une image restaurée) des « Brides of Blood », « Beast of Blood », « The Twilight People », « The Woman Hunt », « Beyond Atlantis » et « Savage Sisters » ? Ce n’est pas pour demain, je présume, mais on peut toujours rêver.
Alors, en attendant, on se tourne vers les Etats-Unis, et l’on découvre que l’éditeur Retromedia Entertainment a commercialisé le « Beast of Yellow Night » dont il est question présentement, dans une copie que l’on peut qualifier d’honorable (le dvd date quand même de 2001). Toujours aux USA, Alpha Home Entertainment l'a édité en double et en quintuple programme en 2009, et tout récemment, c'est l'éditeur espagnol Versus Entertainment qui l'a proposé sous le titre « La bestia de la noche amarilla ».
« Beast of the Yellow Night » est une honnête série B qui tranche singulièrement des autres productions horrifiques d’Eddie Romero (notamment la « Blood » trilogie). Pas vraiment de surenchère dans le gore, pas d’excès dans l’action et pas d’érotisme non plus (une timide et brève scène d’amour filmée avec un filtre rouge, point barre).
Bon, on pourrait en déduire qu’il s’agit d’un mauvais cru de la part du cinéaste philippin, et pourtant non, l’œuvre mérite qu’on s’y intéresse.



La malédiction de John Langdon, qui le condamne à se transformer en créature monstrueuse à la nuit tombée et le pousse à mutiler et tuer des victimes choisies au hasard, rappelle évidemment le thème de la lycanthropie. De plus, de par les maquillages plutôt rudimentaires et la gestuelle de John Ashley dans le film, on ne peut s’empêcher de penser à Paul Naschy dans la défroque de Waldemar Daninsky. Cette ressemblance avec le loup-garou est le premier clin d’œil de Romero à l’une des plus célèbres créatures de l’époque Universal. Le second étant lié au thème de Frankenstein, lorsque Langdon, traqué dans les rues de Manille, va trouver refuge dans l’abri d’un vieux clochard aveugle, qui ira jusqu’à lui offrir un bol de soupe, avant de lui venir en aide.
Mais Romero a toutefois orienté son film vers la possession, et la destinée d’un criminel ayant conclu un pacte avec le Diable. « Beast of Yellow Night » s’apparente donc à un compromis entre le film de loup-garou (pour la forme) et le thème de Faust (pour le fond).



Si l’œuvre ne comporte pas de scènes véritablement spectaculaires et souffre d’effets spéciaux rudimentaires, et s’il paraît avoir le « cul entre deux chaises » (alternant le film d’horreur et le drame passionnel avec plus ou moins de réussite), il bénéficie par contre d’un casting plutôt bon dans l’ensemble. Coproduction oblige, on y retrouve donc des acteurs américains et philippins. Concernant ces derniers, on a le haut du panier, avec des piliers nommés Eddie Garcia (plus de cinq cents longs métrages depuis 1949, et toujours en activité !), Leopoldo Salcedo (près de deux cents films et plus de cinquante années de carrière) ou encore Andres Centenera (« The Big Bird Cage »). Et puis, l’inévitable Vic Diaz (« Les machines du diable », « Une femme dangereuse », « Raw Force ») est de la partie. Il incarne Satan avec une rare conviction et, on peut le dire, beaucoup de prestance.



Côté américain, on reste plus mitigé sur la prestation de Ken Metcalfe dans le rôle d’Earl, le frère de Philip Rogers. Un jeu assez terne, effacé, pour cet acteur emblématique de Cirio H. Santiago, que l’on a pu voir dans « Savage », « TNT Jackson », « 3 panthères au combat », « Attaque à mains nues » ou encore « Stryker ». Le seul élément féminin du film est interprété par la blonde Mary Wilcox (« Love Me Deadly », « Psychic Killer ») et elle apporte le contrepoids idéal à ses partenaires, la touche de sensibilité contrastant avec la férocité de son mari lorsqu’il se transforme. Un mari qui n’est autre que John Ashley, acteur fétiche du metteur en scène qui l’a fait jouer une bonne dizaine de fois, depuis « Brides of Blood » jusqu’à « Mort subite » qui sera d’ailleurs son dernier film. Il est relativement sobre dans « Beast of Yellow Night », assez touchant dans la peau de cet homme qui désire, au fond de lui-même, se racheter une conduite.
En résumé, si le film n’est pas à ranger parmi les œuvres les plus remarquables de son auteur, il compense ses faiblesses par une intrigue prenante et une interprétation convaincante de ses divers protagonistes. Un film d’horreur vraiment à part dans la carrière d’Eddie Romero, qui lui confère finalement un certain charme.






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mallox
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MessagePosté le: Dim Fév 17, 2013 6:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant



"Zombi 3" ?

Je ne l'ai pas vu celui-ci. Par contre je retrouve dans ta critique un peu tout ce que je pense du cinéma d'Eddie Romero. En tout cas pour ceux que je connais. Même inégaux et parfois plats (The Woman Hunt, franchement, ça casse pas 3 pattes à quoi que ce soit..., Beyond Atlantis, c'est une joyeuse connerie, Black Mama, White Mama = mauvais souvenir) je suis toujours preneur pour la simple raison que ça tente un peu n'importe quoi sans complexe aucun, avec toujours à la fin, un plaisir procuré assez proche des comics aventuriers, et dans des films qui repompent le cinéma populaire avec beaucoup de fantaisie et d'excès.
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Valor
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MessagePosté le: Dim Fév 17, 2013 6:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8

J'ai juste vu "Beast of Blood" à la Cinémathèque dans une copie VOST bien pourrie et censurée en plus... mais j'ai adoré !

Le DVD Retromedia en 2001 :



Les éditions chez Alpha Home Entertainment en 2009 en double et en quintuple programme :




... et l'édition espagnole chez Versus Entertainment en 2012 :





frank_PDT_16


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MessagePosté le: Dim Fév 17, 2013 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pareil. Enormément de sympathie pour Papy Romero from Manille.
Rarement été déçu en réalité par ses oeuvres, excepté un très pénible "Black Mama, White Mama" et un "Beyond Atlantis" qui ne méritait pas d'éroser.

Jamais vu ce "Beast of the Yellow Night" qui semble batifoler de très près des Beast Island.
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mallox
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MessagePosté le: Ven Avr 26, 2013 9:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Entre "Le médecin dément" et "The Amazon Hunt", c'est vrai que c'est finalement assez chiche en péripéties, mais j'ai pourtant passé un moment agréable, dépaysant, avec beaucoup d'imageries, de scènes et des acteurs réduits parfois à leur plus simple expression, les faisant ressembler à des cases de comics. Pas fana de Mary Charlotte Wilcox par contre...
Du coup, j'ai décidé de me laisser pousser les mêmes rouflaquettes que Elvis Ashley !
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