mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
|
Posté le: Dim Juin 09, 2013 6:03 am Sujet du message: [Fast Good] Le Sergent - (John Flynn - 1968) |
|
|
Le Sergent - 1968
(titre original : The Sergeant)
Origine : Etats-Unis
Genre : Drame sodomite
Réalisé par John Flynn
Avec Rod Steiger, John Phillip Law, Ludmila Mikaël...
Au début des années 1950, le sergent Albert Callan, qui s'est distingué durant la Seconde Guerre mondiale pour avoir étranglé un soldat allemand, est affecté à la surveillance d'un dépôt de pétrole en France. Découvrant le laxisme qui règne dans le camp confié au vague commandement du capitaine alcoolique Loring, Callan prend les directives en imposant une stricte discipline. Attiré par le jeune et beau soldat Tom Swanson, il en fait son ordonnance et essaie de monopoliser tout son temps libre en entravant les relations de celui-ci avec Solange, sa petite amie française. Swanson met d'abord la sollicitude de Callan sur le compte de sa solitude et passe plus de temps avec lui jusqu'au jour où Callan réussit à éloigner Solange...
Etonnant premier film de John Flynn, produit tout aussi étonnamment par Robert Wise et qui souffre principalement d'un défaut : sembler issu d'une pièce de théâtre alors qu'il est scénarisé par l'auteur du roman lui-même. Outre ce léger bémol (encore que), c'est un film trouble, étudiant avec vigueur des rapports faussés dès le départ par l'attirance homosexuelle refoulée de Steiger pour le jeune John Phillip Law. Tout cela évolue avec un sens de la graduation bien vu. (De par la vampirisation du couple par le sergent, on pense à d'autres films de vampirisation, pas forcément à connotation homosexuelle : "La meilleure façon de marcher" de Miller et son étude sur l'ostracisme ou encore "Une étrange affaire" le meilleur film de Pierre Granier-Deferre dans lequel Piccoli, aidé de Kalfon et Balmer, s'immisçait dans la vie de Lanvin et Baye. Il y a un peu de ça dans "Le sergent", sur un mode tout aussi ambigu (moins que le roman paraît-il, le film semble mettre davantage les pieds dans le plat), sauf que le contexte de l'armée fait, si j'ose dire, qu'elle en prend pour son grade, étant ici synonyme de refoulement de personnalité.
On y croise aussi le vrai Memphis Slim, c'est pas grand chose, mais c'est aussi toute la fin d'une époque, et on se surprend à se dire rétrospectivement que "Haute Sécurité" n'était finalement qu'une redite un brin lourdingue (et dont le message passait mal, à moins que la vengeance d'une ancienne évasion n'était qu'un leurre pour masquer le calque) de celui-ci en version prison (On remplace Steiger par Sutherland et Phillip Law par Stallone, on filme le tout en version caricature et plop, c'est à l'identique mais en moins bien et en portée courte).
Steiger y est très bon, plus sobre qu'à l'usuel et Phillip Law y trouve sans doute son rôle le plus subtil et le plus difficile à camper.
Un chouette film ! Difficile toutefois de déceler le côté obscur vigilante de qcqs Flynn à venir. C'en est, de par la grande sensibilité du film et son caractère fouillé, encore plus étonnant.
A découvrir !
Plus d'infos sur le blog de la copine BBJane grâce à qui j'ai pu voir la fin (mon enregistrement télé coupait net juste avant la scène finale) _________________
 |
|