[M] [Critique] L'incroyable professeur Zovek

[Bigbonn]

L’incroyable professeur Zovek - El increible Profesor Zovek

Mexique - 1971

Genre : action, aventures, savant fou

Réalisation : René Cardona Sr.

Interprétation : Zovek, Nubia Marti, German Valdez Tin Tan, Tere Velazquez, José Galvez...



Lorsqu’un avion s’écrase et explose avec 26 personnes à bord, ne laissant à aucune d’entre elles la moindre chance de survivre, un seul homme ne croit pas à ce nombre de victimes : 26. Pour lui, il n’y en a eu que 25. Cet homme, c’est le professeur Zovek : télépathe, hypnotiseur, artiste spécialisé dans les évasions à la façon d’un Houdini (ficelé, enchaîné, plongé dans un bassin, il est capable d’en ressortir rapidement libre de toute entrave, pour le ravissement du public) ; il sait aussi faire le coup de poing à l’occasion et quelques mouvements de lucha libre, Mexique oblige.
« Combien de victimes dites-vous ? », demande-t-il comme un leitmotiv à un colonel qui ne cesse de lui répéter « 26 ! » en pensant probablement que le brave Zovek devient dur de la feuille. « Combien de victimes ont péri dans cette explosion ? » « 26 !!! », mais 26 ce n’est pas possible se dit l’incroyable professeur Zovek qui a incroyablement raison grâce à ses incroyables pouvoirs médiumniques. Le colonel, lui, dit ne pas croire à la télépathie et donc douter des dires du grand Z mais, malgré tout, il le laisse suivre son enquête, qui commence par une séance d’hypnose sur une employée de l’aéroport, avant de se poursuivre dans un monde peuplé de créatures plus féroces (elles ne pouvaient de toute façon décemment pas l’être moins que l’employée de l’aéroport).



Zovek a du pif. Zovek a aussi de jolies tenues : veste à franges et gants noirs pour une méditation en extérieur, tenue pailletée et cape pour une exhibition télévisée, bandeau siglé du Z qui veut dire Zovek constamment autour de la tête, il se lance à la poursuite des méchants qu’il a perçus comme tel, ou plutôt il lance après eux un comparse grimaçant et trouillard accompagné d’une belle et jeune blonde un peu plus courageuse. C’était les jeter dans la gueule du loup, à savoir un savant fou ayant créé des nains cannibales et une horde de monstres et dont le projet principal est, je vous le donne en mille, de dominer le monde ! C’est à ce genre de détails qu’on voit que l’imagination des scénaristes est vraiment sans limites...



Disons le tout net, l’intérêt de cette sympathique bande mexicaine ne réside pas dans son histoire banale et un peu laborieuse pas plus que dans sa mise en scène assez pépère et peu inventive. Ni même dans la finesse du jeu des acteurs, d’ailleurs. Mais alors où, me direz-vous ? Eh bien dans chaque recoin du repère de l’infâme savant, dans ses geôles peuplées de monstres ratés et gémissants, dans son décor kitsch visant à l’hypnose et au meurtre du héros, dans son laboratoire où, du crâne ouvert d’une blonde gémissante, palpite un cerveau utilisé pour réveiller un mort...



On appréciera aussi les cris systématiques de Zovek lorsqu’il combat, ainsi que ses poses martiales et quasi-enfantines. On acceptera sans trop de mal l’excès de cabotinage d’un German Valdes « Tin Tan » en sidekick peureux et grimaçant, roulant constamment des yeux lorsqu’il ne les exorbite pas en prenant un air effaré derrière sa moustache soulignant ses narines frémissantes. On pourra lui préférer l’auto-satisfaction du savant fou qui, à l’instar de tous ses congénères, se réjouit d’avance du succès de ses entreprises pourtant complètement foireuses, se gargarise de sa puissance destinée pourtant à péricliter et dévoile tous ses plans à son adversaire qu’il promet de tuer mais qui le vaincra inévitablement...



L’incroyable Professeur Zovek n’est donc pas un chef-d’œuvre, loin de là, mais un film comportant de nombreux défauts qui n’obèrent pas, malgré, tout le capital de sympathie dont il dispose. Avec ses personnages aussi peu crédibles que hauts en couleur, ses rebondissements constants et flirtant avec le paranormal, ses monstres de foire (dont un pathétique pauvre bougre au visage fusionnant avec les barreaux de sa cellule), et sa simplicité manichéenne, c’est une petite gourmandise qui ne dure pas bien longtemps (une heure et quart), met un peu de temps à démarrer mais se révèle, au final, assez réjouissante.

[Throma]

A la revoyure je l'ai trouvé laborieux ou plutôt laboratorieux vu le cadre.
C'était plus délirant que ça dans mon souvenir.
En effet ça décolle enfin dans les 20 dernières minutes avec l'échappé du bestiaire du méchant.

J'imagine que t'as dû être aux anges avec toute cette profusion de nains griffus.
On voit qu'eux en définitive. Les autres supposés monstres captifs vont se faire foutre.
J'aime bien la face de pet barbue qui a fusionné avec les barreaux, dommage qu'il prenne pas la poudre d'escampette.

L'intervention de S. Bourgoin est en revanche passionnante.
Bayrou Zovek avait quand même de son vivant un palmarès impressionnant de dons frisant le surnaturel. J'ignorais qu'il était mort si jeune.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Bigbonn]

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Fiche dvd -



L’incroyable professeur Zovek – Bach Films

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Bach Films
Pays : France

Sortie dvd :

Durée : 76 minutes
Image : 4/3
Audio : VOSTF – son mono

Bonus : Entretien avec Stéphane Bourgoin (6 minutes) et livret illustré de 20 pages : « L’âge d’or du cinéma fantastique mexicain ».



Commentaire : Dans sa collection « cinéma mexicain » qui, petit à petit, devient plus conséquente (cf. ses dernières sorties : http://www.psychovision.net/films/sorties-dvd/1671-nouvelle-collection-horreur-et-super-heros-mexicains ), Bach Films ne nous a pas déniché que des catcheurs masqués (et, par là même, masquant leur piètre jeu d’acteur diront les malveillants), mais s’est aussi intéressé à un autre personnage surprenant : l’incroyable professeur Zovek. Confronté à un savant fou et à ses créatures monstrueuses, Zovek incarne l’archétype du héros beau et bon s’affrontant au mal qui, décidément, prend parfois des formes aussi curieuses que dangereuses.



Côté bonus, Stéphane Bourgoin nous surprend en nous montrant que le monde des sérial-killers n’est pas le seul à l’intéresser et en nous apprenant beaucoup de choses que l’on ne savait pas sur Zovek : authentique héros de télévision spécialisé dans la mise en scène de ses évasions risquées, c’est au faîte de sa gloire qu’il s’est lancé dans le cinéma pour une série de films qui avortera malheureusement alors que le second était en tournage, suite à un accident d’hélicoptère. Bourgoin revient en long et en large sur les prouesses de Zovek au point de le rendre presque plus fort et plus étonnant que dans le film.



Outre cet entretien fort instructif, Stéphane Bourgoin est l’auteur du livret accompagnant le dvd et portant sur « L’âge d’or du cinéma fantastique mexicain ». En 20 pages illustrées d’affiches d’époque, il permet au néophyte d’aborder un cinéma venu d’outre-Atlantique et souvent fort méconnu de par chez nous, et à l’amateur de cinéma bis de parfaire sa connaissance d’un cinéma d’exploitation aux budgets modestes et à la réussite souvent inégale mais caractéristique de cette période.

[Valor]

[Bigbonn]

[mallox]

Parti vaincu et pour en regarder 1/4h, j'ai été très surpris. j'ai aimé le manichéisme à tout va, le méchant (trop) sûr de lui, l'ambiance, le côté parfois amateur, les décors vite agencés mais pourtant dépaysants, l'esprit serial et même cette bande original très jazz, jusqu'à une fin, comme dit dans la critique ou par Throma, restant le meilleur du film avec ses Freaks en liberté. Bien aimé le moment gore où la cervelle de la jeune femme ravissante est mise à nue (ce que reprendra Ridley Scott plus tard dans un film qui lui, se prendra bien plus au sérieux ! ).
Très sympa à la découverte pour ma part.
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[flint]

[igorfx]

J'ai acheté le DVD de Bach films suite à vos critiques mais malheureusement au bout de 10 minutes j'ai appuyé sur la touche Eject... car, comment dire, j'ai trouvé le film juste ... nul ... même pas involontairement sympathique ... juste involontairement nul.

Désolé Gilles

[mallox]

[Bigbonn]

Désolé, Igor.
J'avais quand même émis des réserves sur pas mal de points dans la critique mais bon, je comprends qu'on n'y entre pas pour autant dans ce film du prof zovek...