The Omega Man 99 % irradié


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Posté le: Dim Avr 21, 2013 9:40 am Sujet du message: [M] [Critique] Joe l'implacable (1967) |
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Joe l'implacable / Joe l'Implacabile / Dinamita Joe / Dynamite Joe - 1967
Origine : Italie / Espagne
Genre : Western
Réalisateur : Antonio Margheriti (Anthony Dawson)
Scénario : María del Carmen Martínez Román
Image : Manuel Merino
Musique : Carlo Savina
Chanson : "Joe" par Don Powell
Accroche : La Boum
Distribution :
Rik Van Nutter (Jon/Joe Ford/Dynamite Joe), Halina Zalewska (Betty), Mercedes Castro (Brunetta), Renato Baldini (Senateur Jury Nenson), Santiago Rivero (El Sol), Barta Barri (Swan), Aldo Cecconi, Alfonso Rojas (sheriff), Dario De Grassi (Chef Foster), Ricardo Palacios (bandit mexicain)
Résumé :
A la fin de la guerre de Sécession, les convois d’or du gouvernement sont régulièrement pillés par des bandits. Le sénateur décide alors de confier la surveillance des chargements à l’agent spécial Joe Ford, connu sous le nom de Dynamite Joe.
Technicien de qualité et précurseur dans le domaine de la science-fiction, Margheriti s'est illustré dans le cinéma de genre et, comme la plupart de ces compatriotes, il s'est diversifié au fil des modes et du box office. Au fil du temps, le réalisateur s'est constitué une filmographie aussi variée que prolifique, sa spécialité est l'amalgame plus ou moins réussi des genres, une particularité qui en fit la bête noire des critiques, dont certains ne comprennent toujours pas d’où vient l'engouement pour ce cinéaste spécialiste du recyclage. En 2009, c'est un autre spécialiste du recyclage qui mettra le réalisateur italien à l'honneur, en effet Quentin Tarantino dans son film "Inglorious Basterds" donnera à l'un de ses personnages le nom d' Antonio Margheriti.
Au vu de sa carrière, la rencontre entre le réalisateur et le western semblait inévitable même si celle-ci intervint assez tard (1967), évidemment comme dans tous les genres qu'il approcha, Margheriti ne pouvait se contenter de réaliser de simple fac-similés de "Pour une poignée de dollars", ainsi chacun des six westerns qu'il réalisera sera noyauté par diverses influences. Gothisme dans "Avec Django la mort est là" (1968), fantastique dans "Et le vent apporta la violence" (1969), fantôme dans "Whisky and Ghosts" (1974), kung-fu pour "La Brute, le Colt et le karaté" (1974), et aventure dans "La Chevauchée terrible" (1975). "Joe l’implacable", son premier western, n’échappe évidemment pas à la règle, au point qu'il vaut mieux oublier le terme de western-spaghetti, nous sommes ici en présence d'un film d'espionnage qui semble plus inspiré par la série "Les Mystères de l’Ouest" que par la trilogie de Sergio Leone (même si Margheriti lui rend hommage au début du film). Il faut préciser que Margheriti venait de réaliser coup sur coup deux films d'espionnage : "Bob Fleming : Mission Casablanca" et "Operation Goldman".
Le héros, interprété par Rik Van Nutter (le Felix Leiter de "Opération Tonnerre") est un séducteur impulsif à la limite du dandy qui peut compter sur nombre de gadgets délirants tous en relation avec sa deuxième passion : la dynamite. On a donc droit à une montre, un pistolet, un cigare et une diligence explosifs. Ce qui donne lieu à un gag récurrent, la disparition de ses adversaires suivie de l'apparition d'un cratère.
Le choix de Rick Van Nutter ("Assignement : Outer Space") dans le rôle titre est une excellente idée, l'acteur joue un cow-boy raffiné à la chevelure d'argent toujours bien habillé, loin des guenilles que portent habituellement ses confrères. On notera d'ailleurs la scène d'ouverture ou Joe / Rick porte l'incontournable poncho et fume l’inévitable cigarillo, hommage à l'homme sans nom de nombreux westerns, un hommage qui ne finira pas par le "gunfight" tant attendu mais par un énorme cratère dans le sol. Le reste du casting est une collection de trognes aperçues dans d'innombrables films de genre comme Ricardo Palacios, le truculent chef des bandits mexicains qui tourna pour Jess Franco ("The Blood of Fu-Manchu") ou John Guillermin ("El Condor") en passant par Paul Naschy ("El returno del Hombre Lobo"). Idem pour Renato Baldini, spécialiste du péplum ("Le Fils de Spartacus", "Marchands d'esclaves", "Fort Alésia", "La Vengenace des gladiateurs",...) ; Barta Barri qui écumera nombre de westerns-spaghetti ("Colorado", "Duel au Texas", "Les Canons de Cordoba", "Soleil rouge", "Les Colts au soleil",...) tout comme l'espagnol Santiago Rivero ("Texas Jim", "Viva Gringo", "Django ne pardonne pas",...)
On notera aussi la présence de la belle et mystérieuse Halina Zalewska (aussi connue sous le nom Alina Zalewska, Ella Karin, Ilya Karin ) qui débuta sa carrière dans "Le Guépard" de Visconti, pour ensuite se vouer aux films de genre. Elle jouera dans quatre films de Margheriti : "La Sorcière sanglante", "War Between Planets", "Snow Devils" et "Joe l'Implacable", elle sera aussi la vedette de quelques westerns : "Gringo joue sur le rouge", "Les tueurs de l'Ouest" et "L'odio è il mio dio". Si on sait qu'elle décéda à Rome en 1976, on ignore où et en quelle année elle est née... On lui connaît cependant une demi sœur : l'actrice Ely Galleani.
Avec quelques années d'avance, Margheriti anticipe la série des "Sabata" avec brio mais sans jamais tomber dans la franche rigolade des "Trinita", le film affiche un second degré des plus réjouissants, notamment avec le personnage truculent du bandit mexicain qui ne se déplace jamais sans son trône. Le script accumule d’ailleurs de nombreuses idées complètement loufoques dont celle de la diligence en or... Mais un film de Margheriti ne serait pas ce qu'il est sans LA scène de maquette et de destruction. Elle intervient en plein milieu du récit, lorsque le héros fait exploser une montagne pour s'échapper d'une mine, ce qui détourne une rivière qui va engloutir le repaire du méchant ! Effets spéciaux soignés, scènes d'action spectaculaires (les explosions sont vraiment impressionnantes), "Joe l'implacable" se regarde comme une bande dessinée colorée réalisée avec talent par Margheriti qui semble se régaler à illustrer un scénario parfois un rien incongru, comme avec cette diligence remplie de danseuses de saloon obligées de défendre un fort. Ce n'est pas un Margheriti inoubliable mais cela reste une curiosité coupable qui s'apprécie sans modération.
Joe l'implacable
Région : Zone 2 (PAL)
Editeur : Artus Films
Pays : France
Sortie film : 09 juillet 1967 (France)
Sortie dvd : 7 mai 2013 (sortie officielle) / 7 avril 2013 (site de l'éditeur)
Couleur
Durée : 98 min.
Image : 2.35 original - 16/9 compatible 4/3
Audio : mono
Langues : français, italien
Sous-titres : français
Bonus :
- "Dynamite Joe" par Curd Ridel
- Diaporama d'affiches
- Bandes-annonces

Le film est présenté dans sa version longue restaurée avec piste française d'origine (et passage en vost), ce qui permet d'apprécier le doublage de Rick Van Nutter par Jean-Pierre Duclos, qui n'est autre que la voix française de Sean Connery dans les "James Bond". Un hasard qui tombe particulièrement à point et qui donne au film tout son charme.

Côté bonus, on a droit comme sur les autres films de la collection à une intervention de Curd Ridel, spécialiste, semble-t-il, du western spaghetti... Malheureusement, le pauvre n'a absolument rien à dire sur le film qu'il ne semble au demeurant pas apprécier ! Donc, pour meubler les 21 minutes réglementaires, il nous gratifie d'un historique sur le réalisateur, profitant de l’occasion pour nous montrer sa collection de DVD (pirates?) et passe la filmographie du casting en revue. Bref, j'en connaissais autant que lui après avoir fait des recherches le web pour ma critique ! Ne valait-il pas mieux demander à quelqu'un d'autre de faire le travail, une personne qui aurait au moins apprécié le film ? Un supplément totalement inutile !
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Aoû 16, 2013 6:18 am Sujet du message: |
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Alors là je ne vois pas pourquoi bouder son plaisir. C'est en effet assez dans l'esprit des "mystères de l'Ouest" côté action, l'humour flegmatique fonctionne bien, le scénario est bien sellé, le héros est parfois démystifié lui aussi, y a du rythme, on s'ennuie pas, j'ai eu un peu de mal à comprendre les réticences de Curd Ridel sur le bonus qui le traite comme la dernière des conneries et comme l'un des pires films de Margheriti.
J'ai enfin compris le coup des "dvd pirates"... c'est vrai que la présentation de boitiers au premier plan avec parfois des affichettes découpées sur des étuis vierges, euh... on peut légitimement se poser la question.
Y a que ça avec quoi je suis en désaccord (encore que ce soit un détail au sein du film) :
Citation: | Mais un film de Margheriti ne serait pas ce qu'il est sans LA scène de maquette et de destruction. |
Pas convaincu par la scène d'explosion que j'ai trouvée mal branlée, si ce n'est que directos elle m'a renvoyé à celle du train de "La révolution" de Leone qui, rappelons le, est elle aussi toute pourrie.  _________________
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