13 assassins - 2010

[mallox]

13 assassins - 2010

Genre : Chanbara / Aventures / Action / Attentat
Origine : Japon / Grande-Bretagne

Réalisé par Takeshi Miike
Avec Koji Yakusho, Takayuki Yamada, Yusuke Iseya...



A la suite d’un ordre secret émanant d’un haut dignitaire du shogunat, 13 hommes ont un objectif commun : assassiner Naritsugu, un shogun sanguinaire et despotique, devenu incontrôlable…



J'avais vu il y a longtemps "13 Tueurs" de Eiichi Kudô que j'avais trouvé très bien. S'inscrivant dans une veine politique où les Samouraïs avaient encore un code d'honneur et en opposants les ronins, des gens devenus à demi-malfrats à la tyrannie du Shogunat, c'était un film d'action de haut vol. Masaki Kobayashi était déjà passé par là l'année d'avant avec son Hara-Kiri, ce que n'avait pas encore repris ou assimilé Eiichi Kudo, qui livrait un film d'action assez pur. Ensuite on a vu quelques réalisateurs mettre à mal le mythe du samouraï : Hideo Gosha dans les années 60 et 70, ainsi que Kihachi Okamoto qui dépeignait leur chant du cygne à venir.



Le film de Takeshi Miike a été pour moi une surprise assez stupéfiante car il réalise un remake du film de Kudo et entérine l'aspect démystificateur de Kobayashi ou Gosha, le tout sur fond de lutte des classes. Exercice périlleux s'il en est, qu'il réussi haut la main avec une sobriété assez rare pour être signalée. Encore que la sobriété soit plus de l'ordre stylistique dans sa première partie et dans des combats sauvages, quasi-fantastiques, mais lisibles, dans sa seconde. Du coup, les ronins recrutés vont voir leur valeurs mises à mal au gré de leur chemin : celui-ci étant destiné à assassiner le Shogun mais surtout sa garde impressionnante faite de centaines d'hommes. Nul doute dès le départ qu'ils vont vers la mort. Reste que le 13ème assassin n'est pas un samouraïs mais un esprit rebelle et indépendant qui exècre l'arrogance d'un code d'honneur servant de référence pour tout, telle une bible prônant un état d'esprit supérieur. Difficile de ne pas voir un portrait de Miike lui-même d'autant que, comme un réalisateur, par la magie du montage, ce dernier, lanceur de boules (oui oui), ne le recharge jamais, comme s'il n'était jamais à court de munitions. Un personnage spectral, la fin en attestant.



Etonnant chanbara donc, dont la seule faute de goût serait une charge dans une ruelle étroite, de boeufs auxquels on a mis le feu, un feu tellement numérique au regard du reste (décors naturels majestueux pour le moins), que ce passage fait tâche malgré la bonne idée en soit.
Etonnant aussi de voir un Miike respecteux du genre, s'effaçant le plus souvent devant le propos et prenant son temps lorsqu'il le faut. Bref, une sacrée réussite aux allures crépusculaires à tous niveau !


_________________

[Bigbonn]

Malgré son énorme productivité (ou à cause de), je n'ai vu quasiment aucun Miike. Etant plutôt amateur de chambarra et vu ce que tu en dis, je me laisserai sûrement tenté par celui-ci.

PS : et c'est quoi toutes ces affiches ? Il y en avait 13 ? Une par assassin ???

[mallox]