flint Super héros Toxic


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Posté le: Dim Sep 07, 2014 3:57 pm Sujet du message: [M] [Critique] Les Vampires du Dr Dracula |
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Les vampires du Dr Dracula
Titre original : La marca del Hombre-lobo
Genre : Horreur, Fantastique, Lycanthropie
Année : 1968
Pays d'origine : Espagne, Allemagne
Réalisateur : Enrique Lopez Eguiluz
Casting : Paul Naschy, Dyanik Zurakowska, Manuel Manzaneque, Aurora de Alba, Julian Ugarte, José Nieto, Carlos Casaravilla, Rosanna Yanni...
Aka : Frankenstein's Bloody Terror/Hell's Creatures/Le notti di Satana/Die Vampire des Dr Dracula/Les Fantômes de Dracula
Dans une région de l'Allemagne, un homme issu de la vieille noblesse polonaise, Waldemar Daninsky, se rend à un bal masqué organisé pour les fiançailles de la jeune et jolie comtesse Janice von Aarenberg avec Rudolph Weissmann. Les deux tourtereaux sont les enfants respectifs du comte Sigmund von Aarenberg et de son vieil ami, le juge Aarno Weissmann, instigateurs de cette fête. Tout le monde voit d'un mauvais œil l'arrivée de Daninsky, à l'exception de Janice, qui se sent irrésistiblement attirée vers lui.
Peu de temps après, un couple de tziganes pris dans un violent orage trouve refuge dans un château abandonné. Celui-ci appartenait à la dynastie des Wolfstein, maudite lorsque son dernier héritier, Imre, se transforma en loup-garou avant d'être tué avec un poignard en argent. Sa dépouille, reposant dans le caveau familial, est alors profanée par les gitans voulant s'emparer du moindre objet de valeur. Le poignard est retiré du corps, Wolfstein se réveille et massacre les deux profanateurs. Il s'ensuit une vague de crimes abominables qui provoque un vent de panique parmi la population. Sigmund von Aarenberg, Aarno Weissmann et quelques notables de la ville organisent alors une battue de nuit. Daninsky, qui participe à la traque, est le premier à trouver Wolfstein. Il parvient à l'occire grâce au poignard en argent. Mais dans la lutte, Waldemar a été mordu. C'était une nuit de pleine lune, cela signifie que la malédiction est désormais sur lui. Waldemar Daninsky est à son tour atteint de lycanthropie. Janice et Rudolph vont tout faire pour l'aider et trouver un remède en mesure de rompre la malédiction.
1968 est une année cruciale pour Jacinto Molina. L'acteur espagnol passe de simple figurant au statut de vedette avec "Les Vampires du Dr Dracula", et se fait doublement un nom dans le Septième Art, à la fois par son pseudonyme de Paul Naschy, et par son personnage dans le film, Waldemar Daninsky, qu'il interprétera une bonne douzaine de fois tout au long de sa carrière, et qui lui collera forcément à la peau jusqu'à sa mort.
Il peut donc remercier le réalisateur Enrique Lopez Eguiluz de l'avoir ainsi "mis sur orbite". Pourtant, la carrière du réalisateur madrilène fut assez brève, avec une demi-douzaine de longs métrages pour la plupart demeurés inconnus, à l'exception, donc, de "La marca del Hombre-lobo" et "El Santo contre les tueurs de la mafia", tourné deux ans plus tard.
"La marca del Hombre-lobo" (oublions le titre français hautement fantaisiste et inapproprié) est un film pour le moins curieux, hybride, dont le lycanthrope incarné par Paul Naschy évoque plus Lon Chaney Jr qu'Oliver Reed. Avec son maquillage presque grossier, ses grognements et ses gestes à la limite de l'exagération, Jacinto Molina semble vouloir rendre plus hommage à la firme Universal qu'à la Hammer. Malgré cela, le film étant bel et bien en couleurs, et jouissant de surcroît d'une très belle photographie, certaines scènes ne manquent pas de rappeler les œuvres fantastiques de la Hammer de même que bien des films gothiques italiens réalisés quelques années plus tôt. L'utilisation de filtres de couleurs, par exemple, lors de l'arrivée en chariot des tziganes au château des Wolfstein, porte quasiment l'empreinte d'un Mario Bava.
Si le film demeure assez classique en ce qui concerne la mythologie du loup-garou, il apporte toutefois un élément novateur, puisque seul l'être aimé est en mesure de tuer le lycanthrope et ainsi mettre un terme à la malédiction. Cela se retrouvera dans toutes les autres histoires de Waldemar Daninsky, condamné éternellement à mourir des mains d'une femme. Il y aura cependant une exception pour "La maldicion de la bestia" ("Dans les griffes du loup-garou", 1975), qui s'achèvera sur une happy-end.
Autre élément d'intérêt dans "La marca del Hombre-lobo", le fait qu'Enrique Lopez Eguiluz ait choisi pour adversaire de Daninsky un être dont l'apparence physique est totalement différente. La silhouette du vampire Janos, grande et svelte, contraste en tous points avec celle de Paul Naschy. Le réalisateur joue sur le physique de son acteur, Julian Ugarte (l'inoubliable gourou dans "Toutes les couleurs du vice"), pour en faire une sorte de danseur étoile échappé du Bolchoï. Ce qui donne lieu, vers la fin du film, à une poursuite étonnante dans les bois entre le loup-garou et le vampire, qui pourrait prêter à rire si elle n'était pas nimbée, néanmoins, d’une poésie surréaliste.
Dernier atout de ces premières aventures de Waldemar Daninsky, un trio féminin de charme composé de Dyanik Zurakowska ("Sexy Cat", "Les Orgies macabres", mais aussi… "Les Charlots font l'Espagne" et "L'Aile ou la cuisse"), Aurora de Alba ("Vengeance of the Zombies") et l'actrice argentine Rosanna Yanni ("Sadisterotica") qui retrouvera Paul Naschy dans "Le Bossu de la morgue". Un Paul Naschy qui livre ici une prestation pas totalement convaincante, il faut bien le reconnaître, la faute à son manque d'expérience à tenir un premier rôle. Il aura l'occasion de se rattraper très vite, et fera un Daninsky beaucoup plus impressionnant dans "Dr Jekyll vs the Werewolf", en 1972, l'un des épisodes les plus réussis du célèbre loup-garou.
Cela étant, "Les Vampires du Dr Dracula" aura déjà eu le mérite de poser les fondations d'un nouveau cinéma fantastique espagnol, sous l'Espagne franquiste de surcroît, confirmant ainsi les belles espérances promises avec Jesus Franco quelques années plus tôt grâce à "L'horrible Docteur Orlof".
Fiche dvd -
Les Vampires du Dr Dracula – Artus Films
Région : Zone 2 PAL
Editeur : Artus Films
Pays : France
Sortie film : 31 mars 1971 (France)
Sortie dvd : 2 septembre 2014
Durée : 90'38
Image : 2.20 d'origine – 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby digital 2.0
Langue : français, espagnol
Sous-titres : français (optionnels)

Bonus :
- Diaporama d'affiches et photos
- Bandes-annonces de la collection Ciné de Terror
Commentaire : Avec "Le Bossu de la morgue" et "La Mariée sanglante", Artus Films entame une nouvelle collection intitulée Ciné de Terror, dont on espère qu'elle sera aussi prolifique que celle consacrée aux chefs d'œuvre du gothique. Quoi qu'il en soit, la première apparition de Waldemar Daninsky est un choix excellent, puisqu'il s'agit là d'un personnage majeur du cinéma fantastique espagnol. Les aventures du célèbre lycanthrope n'avaient plus connu en France la primeur de l'édition sur support dvd depuis "La Furie des vampires" et "L'Empreinte de Dracula", tous deux sortis par Seven Sept en… 2004 . "Les Vampires du Dr Dracula" ont bénéficié de quelques rares sorties ces dernières années : celle de Shriek Show en 2005 (incomplète et à l'image délavée, avec seulement le doublage anglais), et la bien meilleure édition espagnole de VellaVision, datant de 2009, et dont l'excellent master est celui qu'Artus a été en mesure d'exploiter. L'image est belle, et la VO, de même que la version française sont proposées. Cette dernière, que les vidéophiles ont connu durant les années 80, s'avère particulièrement "exotique", avec des dialogues parfois modifiés, sans rapport avec ceux d'origine. Le titre fantaisiste emprunté aux Allemands ("Die Vampire des Dr. Dracula) conduit à des traductions improbables. Ainsi, les tirades "J'ai perdu mon âme et ma vie" (à 39'04) et "Ils ont vite compris que je les avais démasqués" (à 81'19) sont respectivement devenues dans la version française "Je suis devenu une créature de Dracula" et "Ils savaient que j'avais découvert les vampires de Dracula". De ce fait, on sera en droit de privilégier la version espagnole, plus censée, accompagnée qui plus est de sous-titres français "collant" à la VO comme il convient. Enfin, signalons que l'édition d'Artus est bien intégrale, contrairement aux différentes versions VHS d'autrefois. Il y a donc en plus, essentiellement des passages de dialogues (non doublés et donc proposés en VOST) impliquant généralement les personnages du Comte et du juge. Pas des scènes-clé, certes, mais qui n'en sont pas moins importantes pour le fil de la narration.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques bandes-annonces et d'une sélection d'affiches et de photos d'exploitation. Ceci pour la bonne raison que l'éditeur a préféré concentrer le long entretien avec Alain Petit sur l'âge d'or du cinéma fantastique espagnol sur un seul dvd, que vous retrouverez par conséquent avec "Le Bossu de la morgue".
Note : 8/10
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Valor Psycho-cop


Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Lun Sep 08, 2014 10:46 am Sujet du message: |
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Un petit comparatif des éditions américaine, espagnole et française :
Le master utilisé par Artus étant strictement identique à celui du DVD espagnol VellaVision, voyons les différences avec le DVD américain Shriek Show :
Artus / VellaVision :
Shriek Show :
Artus / VellaVision :
Shriek Show :
Artus / VellaVision :
Shriek Show :
Artus / VellaVision :
Shriek Show :
Artus / VellaVision :
Shriek Show :
Le master Shriek Show offre un tout petit plus d'image sur les côtés mais beaucoup moins en bas !
On remarque parfois des reflets de type anaglyphe sur la copie américaine, probablement dus au fait que ce film a été distribué en version 3D aux USA…
A noter que cette édition est la seule à contenir le petit prologue animé qui tente de justifier le titre américain en expliquant la filiation entre "Frankenstein" et Wolfstein" !
Au niveau des bonus, l'édition américaine propose un commentaire audio du distributeur Samuel Sherman, une interview de Paul Naschy, des spots TV et radio, une galerie de photos et des bandes annonces d'autres films.
L'édition espagnole offre une longue interview de Paul Naschy (78 mns) découpée en 4 parties abordant les films suivants : "La marca del hombre lobo"; "La venganza de la momia", "El retorno de Walpurgis" et "Inquisicion" ; les biographies/filmographies de Paul Naschy, Enrique Lopez Eguiluz et Dyanik Zurakowska ainsi qu'une galerie de photos.
Le DVD américain ne propose que le doublage anglais, le DVD espagnol uniquement la version originale espagnole. Pas de sous-titres sur ces deux éditions.
Comparaison DVD Artus / VHS Fantastic Vidéo :
La VHS française dure presque 5 minutes de moins, il s'agit vraisemblablement de la version sortie en salles en France.
La plupart des coupes ne concernent que des débuts et des fins de scènes sans dialogues ou des changements de bobines :
Quatre scènes plus longues ou dialoguées sont absentes :
A 46 mn 29 : la réunion du juge et de ses trois amis, entrecoupée de l'arrivée du trio au château (56 secondes) :
A 53 mn : l'arrivée des deux "créatures de Dracula", les déambulations de Daninsky dans le château et des plans des deux amoureux (63 secondes) :
A 60 mn 03 : une très courte scène d'une partie de billard :
Enfin, à 67 mn, le combat entre le loup-garou et le vampire est écourté de 25 secondes :
A noter également que la VHS ne comporte pas de générique de fin et que celui du début se déroule sur un fond peint alors que celui du DVD nous montre des paysages environnants.
Quelques captures de la VHS Fantastic Vidéo :
VHS Carrère Vidéo :
Editée sous le titre "Manwolf, le seigneur de la nuit", cette VHS dure 76 mn 32, soit environ 9 minutes de moins que la Fantastic Vidéo…
Cela dit, elle contient plusieurs scènes absentes de cette dernière, principalement des débuts et des fins de scènes ou des changements de bobines qui étaient probablement détériorés sur la copie dont disposait Fantastic Vidéo. On peut ainsi y voir :
- l'arrivée de Janice chez Mme Hidegarde (1ère capture du comparatif DVD Artus / VHS Fantastic Vidéo plus haut)
- l'arrivée des gitans au château (captures 2 et 3)
- le baiser entre Waldemar et Janice (capture 4)
- 9 secondes de la scène de la réunion du juge et de ses trois amis (capture 7)
- 17 secondes en plus au moment de l'arrivée des deux "créatures de Dracula" (capture 12)
- 13 secondes (9 +4) en plus lors du combat entre les deux loups-garous dans le château (captures 5 et 6)
- 22 secondes en plus durant le combat final entre le loup-garou et le vampire (captures 14, 15, 16 et 17).
Par contre, on compte une quinzaine de coupes plus ou moins longues sur l'édition Carrère Vidéo :
- la scène du bal au début et la conversation entre les deux pères : 75 secondes en moins
- le trajet en voiture de Rudolph et Janice vers le château : 19 secondes en moins
- leur retour en voiture : 34 secondes en moins
- un plan dans la forêt après le meurtre des gitans : 13 secondes en moins
- Waldemar qui découvre les cadavres des gitans : 51 secondes en moins
- la fin de la rencontre entre Waldemar et Janice dans la forêt et le début de la scène de chasse : 21 secondes en moins
- le milieu de la scène de chasse : 66 secondes en moins
- la conversation entre Rudolph et Janice sur la terrasse : 15 secondes en moins
- le premier plan chez le paysan et sa femme avant l'attaque du loup-garou : 21 secondes en moins
- Waldemar qui annonce son départ à Magda : 42 secondes en moins
- la fin de la conversation entre Janice et son père : 31 secondes en moins
- la fin de la scène avec les deux vampires après le départ de Rudolph : 33 secondes en moins
- la conversation entre le comte et son domestique + la fin de la scène d'avant : 36 secondes en moins
- le comte qui reproche à sa fille d'avoir passé la nuit dehors : 34 secondes en moins
A noter également que le générique de début est absent de la vidéo Carrère, remplacé par un simple carton.

Dernière édition par Valor le Mar Sep 23, 2014 9:12 pm; édité 1 fois |
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