mallox Super héros Toxic


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Posté le: Mar Déc 01, 2009 10:54 am Sujet du message: [M] [Critique] Los mil ojos del asesino |
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Los mil ojos del asesino – 1974
Autres titres : The Killer with a Thousand Eyes / Quel ficcanaso dell'ispettore Lawrence / On the Edge
Origine : Espagne / Italie
Genre : Poliziesco habillé en jaune / Thriller / Polar
Réalisé par Juan Bosch
Avec Anthony Steffen, Antonio Pica, María Kosti, Eduardo Fajardo, Raf Baldassarre, Romy, Julián Ugarte, Jacinto Ramos, Julio Pérez Tabernero, Alfonso de Lavega, Juan Borrás, Francisco Jarque, Britt Nichols…
Une nuit à Lisbonne - un homme en attend un autre à la sortie d’un cinéma. Pas de doute, il le surveille. Le second fait un signe de tête à un troisième. Un échange rapide, mano a mano, se fait entre les deux hommes. Aucun doute possible, il s’agit bien d’un dealer qui revend à la va vite ses petits sachets ressemblant à de l’héroïne. Pris en flagrant délit, le revendeur tente de prendre la fuite avant d’être rattrapé dans une petite ruelle. Tandis que le flic, qui semble appartenir à la brigade des stups, tente alors de l’arrêter, le coriace voyou sort son cran d’arrêt, parvient à désarmer son poursuivant avant de détaler pour enfin enfourcher une moto.
L’homme de loi semble lui aussi coriace et décide de le poursuivre avec sa voiture garée non loin. Mais voilà qu’à peine met-il les clefs de contact afin de démarrer qu’il se fait étrangler par un drôle d’homme au visage peinturluré, planqué sur le siège arrière…
L’homme est donc retrouvé mort peu après, au volant de sa voiture. Il s’agit d’un agent britannique, répondant au nom d’Alexander Mac Andrew, et officiant pour Interpol dans le cadre d’une enquête sur un cartel de drogue, semble-t-il à échelle internationale.

Michael Lawrence, un agent américain du Bureau des Narcotiques, part alors pour Lisbonne. Mac Andrew était non seulement l’un de ses collègues mais aussi un ami. Autant dire qu’il ne viendra pas pour rien. Après qu’on l’ait présenté à d’autres agents venant de tous les pays (Canada, Hollande, France…), tous sur la même affaire depuis des mois sans aboutir, il n’aura en tête que de démanteler l’organisme international de trafiquants de drogue, ce, avec des manières pour le moins musclées. Etrangement, à New York, son supérieur lui demande de rentrer toute affaire cessante. Hésitant un temps, il refuse finalement d’obtempérer lorsque le premier témoin cherchant à lui parler est froidement abattu. Dès lors, le policier est poursuivi par des tueurs aux mobiles flous et (en apparence) différents. Il ne fera pas bon, non plus, d’être interrogé par ce flic tenace, sous peine de se voir peu après éliminé. Mais par qui ?

Pour ne pas tergiverser trop longtemps sur l’appartenance ou non de ce « Los mil ojos del asesino » au genre giallo auquel il est souvent rattaché, et pour aller assez vite à ce sujet, disons qu’il s’agit d’un polar qu’on rangera tranquillement dans le rayon Euro crime, très proche, si ce n’en est pas un, d’un poliziesco tout ce qu’il y a de plus classique avec, certes, un assassin tapi dans l’ombre, quelques meurtres agencés à la manière de, mais il demeure surtout et avant tout une enquête criminelle centrée autour d’un flic aux méthodes musclées, lequel s’inscrit dans la droite lignée des Maurizio Merli. Le film se focalise d’ailleurs d’avantage sur les procédures policières que sur les meurtres qui, finalement, s’intègrent dans un scénario reprenant une trame similaire à celle de « French Connection », en y balançant dedans son inspecteur Harry maison, en l’occurrence, ici, Anthony Steffen.
Après, c’est vrai que l’amalgame souvent fait avec le giallo peut trouver ses sources avec certains acteurs ici présents, comme l’interprète principal (« The Night Evelyn Came Out of the Grave » / « The Crimes of the Black Cat ») ou de par le fait que juste après, le même Julian Bosch en ait tourné un bien plus pur (« The Killer Wore Gloves ») ou encore, pour en finir là-dessus, du fait qu’il y ait forcément une part de machination dans cette intrigue criminelle, puisque comme souvent, en haut lieu, il y a anguille sous roche.
Pour en revenir à Antonio ‘De Teffè’ Steffen, il faut bien le dire, une fois n’est pas coutume, il transperce littéralement l’écran de ses coup de tatanes à tout va ! Sa présence au scénario n’y est sans doute pas pour rien. Après une mise en place, du reste assez réussie, il sera de tous les plans ! On nous le présentera dans son propre pays en train de débouler chez des hippies drogués, menaçant, utilisant la force, et même en cassant tout, bref, comme un vulgaire voyou serais-je tenté de dire.
Débarqué à Lisbonne, il sera plus tranchant encore, et l’on pourra même admirer ses talents pour les arts martiaux en tous genres. Menacés par deux gangsters dans sa chambre d’hôtel, qui après avoir bêtement abattu la femme qui l’accompagnait en la prenant pour lui, débouleront naïvement sans crier gare, il laissera parler son kick boxing ! Ensuite, il s’en prendra à un pauvre masseur à la gueule de tueur d’enfants et à la carrure de lutteur, l’achevant du tranchant de la main (le kung-fu du singe couperet ?), et s’exercera même au karaté sur deux chinois maîtres es lotus-dragon, venus le liquider une nuit, dans un parc. Non, il n’y a pas à tortiller, si l’on ne retenait que ce film-ci dans la filmographie d’Antonio Steffen, on le placerait tout juste après Bruce Lee niveau jeet kune do. Un art par ailleurs très axé sur l’autodéfense, ce qui sied parfaitement à notre justicier aux membres de fer (non, ne me faites pas descendre de par l’expression utilisée, en dessous de la ceinture, toute noire fusse-t'elle !).
Bref, à lui seul, et pour un acteur qui habituellement brille assez peu selon moi, Steffen assure ici une bonne partie du spectacle.

Si le scénario suit un schéma très classique, il n’en reste pas moins un film dynamique, dans lequel les situations s’enchaînent à vive allure. Pas le temps de souffler entre les multiples règlements de comptes (quand ils ne sont pas doubles), gunfights, menaces à tout va, intrigues à tiroirs, meurtres expéditifs, et interventions qui le sont donc tout autant. En plus de cela, nous sommes baladés d’un pays à l’autre, de Londres à Lisbonne en passant par New York pour être plus précis, quand ce ne sont pas des protagonistes issus des quatre coins du monde (jusqu’au Brésil via le toujours impeccable Eduardo Fajardo) qui prennent une part considérable à l’intrigue.
Bien que co-produit par les studios d’Estela Films de Madrid et ceux du Tritone Filmindustria de Rome, « The Killer with a Thousand Eyes » demeure avant tout un film espagnol. On pourra même parler de poliziesco paella, lequel n’a strictement pas à rougir de ses homologues italiens, avec Merli, Merenda et cie, et c’est finalement aux côtés du « Blasing Magnum » que tournera Alberto de Martino deux ans plus tard qu’on pourra aisément le ranger.
Porté par une bonne musique de Marcello Giombini et des acteurs convaincants, il s'agit d'un film sans temps mort, un très agréable polar qui mériterait amplement de sortir des oubliettes.
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Dernière édition par mallox le Ven Mai 04, 2018 7:00 am; édité 3 fois |
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Mar Juin 01, 2010 11:21 am Sujet du message: |
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mallox a écrit: |
Sinon Bakterion, on m'avait fait une copie (à moins que je ne me trompe de film). C'était chez mpv je crois et c'était, à l'instar de la filmo de Tonino Ricci, assez nul à chier. C'est bien le film avec Warbeck qui enquête sur un accident chimique dans une usine? avec Janet Agren en chercheuse ou scientifique ? Avec un mec changé en monstre ?? Genre, histoire ultra prometteuse, résultat calamiteux et vision soporifique.  |
Oui, le film était sorti chez MVP (filiale de Delta Vidéo) sous le titre "Panic". Et c'est bien le film dont tu parles, avec le duo Warbeck/Agren qu'on retrouvera dans "Ratman". Janet Agren est sous exploitée à outrance, Warbeck est relativement transparent, et le monstre se paie une tête de pizza Marguerita qui aurait eu des problèmes à la cuisson. Une partie du film se passe dans les égoûts, l'autre dans l'usine (j'exagère à peine), et c'est somme toute très mauvais.
Et comme tu dis, l'histoire était à la base prometteuse, mais réalisée avec les pieds. A la limite, le film aurait pu être drôle, à un certain degré, mais même pas. Si, à la fin, il y a un compteur qui apparaît à l'écran, genre compte à rebours, parce que des militaires veulent balancer une bombe sur la ville depuis un avion (pour éliminer un virus qui n'existe même pas ). Donc tu as cet énorme compteur qui prend pas mal de place, censé faire monter la tension, mais ça tombe complètement à plat... Ca, c'est drôle, en fait ! (en plus, l'un des militaires, au lieu de dire "quand est-ce qu'on lâche la bombe ?", balance "Quand est-ce qu'on saute ? ).
Enfin, 80 minutes d'ennui pour se marrer juste avant le générique de fin... |
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