The Omega Man 99 % irradié


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Posté le: Lun Sep 14, 2015 7:54 am Sujet du message: [M] [Critique] Dracula contre Frankenstein |
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Dracula contre Frankenstein
Titre original : Los Monstruos del terror
Aka : The Monsters of Terror / Operation Terror / Assignment Terror / Dracula vs. Frankenstein / Reincarnator / Dracula Jagt Frankenstein
Origine : Espagne / Allemagne / Italie
Genre : fantastique.
Année : 1970
Réalisation : Tulio Demicheli, Hugo Fregonese, Eberhard Meichsner (sous réserve)
Scenario : Jacinto Molina Alvarez (Paul Naschy)
Image : Godofredo Pacheco
Musique : Rafael Fitó et Franco Salina
Accroche : La foire aux monstres
Distribution :
Michael Rennie (Odo Warnoff), Karin Dor (Maleva), Paul Naschy (Waldemar Daninsky), Craig Hill (Tobermann), Patty Shepard (Ilse), Angel del Pozo (Doctor Kirian), Manuel de Blas (le vampire, Janos de Mialhoff), Ferdinando Murolo (le monstre, El monstruo de Farancksalan), Gene Reyes (la momie, Tao-Tep).
Résumé:
Des aliens venant d'un monde mourant envisagent d'envahir la Terre en se servant des superstitions des Terriens. Ils ramènent deux scientifiques à la vie et utilisent leurs connaissances pour ranimer des créatures légendaires comme le loup-garou, la momie Tao-Tet, le vampire de Meirhoff et le monstre de Frankenstein.
Paul Naschy a toujours revendiqué l'influence des créatures de l'Universal sur sa carrière, surtout quelques productions de l'époque qui associaient les grand monstres dans des All-Star Movies ("La Maison de Frankenstein", "La Maison de Dracula", "Frankenstein rencontre le loup-garou"). C'est presque tout naturellement qu'il écrit le scénario de "Los Monstruos del Terror", que l'on pourrait traduire par "Les Monstres de la terreur", ce qui résume assez bien l'histoire, contrairement au titre français (et allemand) "Dracula contre Frankenstein" qui joue sur une confrontation qui n'existe pas puisque primo les deux monstres ne sont jamais cités dans le film (question de droits sans doute), secundo ils sont tous les deux contrôlés par les extra terrestres. Bizarrement, trois films différents sortiront à l'époque sur le même thème : outre le film de Naschy, Al Adamson sortira un autre "Dracula contre Frankenstein" (1971), alors que Jess Franco en plein délire accouchera d'un "Dracula prisonnier de Frankenstein" / "Dracula contra Frankenstein" (1972).
Pour faciliter les ventes internationales, le générique du film propose une assez belle affiche internationale avec en tête de gondole l'anglais Michael Rennie, inoubliable Klaatu du film de Robert Wise "Le Jour ou la Terre s'arrêta" et la belle Karin Dor, actrice allemande (normal : le film est une coproduction allemande) apparue dans le James Bond "On ne vit que deux fois" (la rouquine qui finit dévorée par des piranhas, c'est elle !). A leurs côtés, on retrouve deux Américains coutumiers du cinéma bis et qui ont fait de belles carrières en Europe : Graig Hill, formé à la Fox, qui deviendra un spécialiste du western spaghetti, ("Dans les mains du pistolero", "Lanki l'homme à la carabine", "Trois croix pour ne pas mourir", "Au Nom du père, du fils et du Colt") et la belle Patty Shepard ("La Brute, le Colt et le karaté", "Les Colts au soleil", "Attention on va se fâcher", "La Furie des vampires",etc.). Pour couronner un casting déjà bien fourni, on retrouve Manuel de Blas, acteur hispanique qui joue dans à peu près tous les genres depuis des années ("Le Monde des morts- vivants", "Le Bossu de la morgue", "XP3D", etc.) et l'inévitable Paul Naschy qui reprend son rôle fétiche de Waldemar Daninsky le loup-garou (13 films de 1968 à 2004). En tant que scénariste, il s'octroie par la même occasion le beau rôle puisqu'il sauvera la planète.
Pour traiter un scénario aussi embrouillé on a peu de choix : soit on traite la chose au premier degré, soit on tombe dans la comédie, soit on refile le projet à Jess Franco ! Les producteurs (dont certains sont allemands) ont choisi la première solution : décors soignés, musique d'ambiance sympa et décalée (mélange de Jazz et de Jerk) et Cinémascope splendide. Le résultat est naïf, sincère et sans prétention, mais tient la distance, ce qui est déjà pas mal. Malgré de nombreuse ellipses scénaristiques (le voyage en Égypte emballé en quelques minutes), le film demeure assez cohérent et homogène. Si le concept des extraterrestres qui décident de conquérir le monde n'est pas nouveau, le moyen d'y arriver est un peu plus original, comme se servir des superstitions mais aussi du pouvoir de séduction de certaines femmes. Alors que l'on pense être vraiment mal barrés, voila nos amis de l'espace qui redécouvrent les sentiments humains (peur, jalousie, amour,...) et s'aperçoivent qu'il n'est pas aussi aisé de contrôler des monstres (comme le loup-garou qui n'a pas vraiment envie de se joindre aux festivités, ou le vampire, plus attiré par le cou de la belle Karin Dor). Bref, le projet de conquête commence à partir en couille.
Cette coproduction improbable semble avoir rencontré pas mal de problèmes de mise en œuvre, ainsi deux réalisateurs sont crédités (un troisième est même évoqué sur certains sites sans plus de précisions). En fait, Hugo Fregonese ("Quand les tambours s'arrêteront") abandonna le tournage lorsque l’argent vint à manquer, le film fut terminé et signé par le tâcheron Tulio Demicheli ("Ricco", "Arriva Sabata"). Mais l'influence des deux réalisateurs semble des plus négligeables, en effet on a plutôt l'impression que le film fut "supervisé" en coulisse par Naschy qui se donne évidemment le beau rôle. Profitant du fait que les extraterrestres ne recrutent que des femmes en dehors des monstres, le gentil loup-garou (qui trucide quand même une brave prostituée) devient leur "homme" de main et finira par se retourner contre ses maîtres, la Terre sera sauvée jusqu'à la prochaine menace.
De la science-fiction des années 50 ("Les Survivants de l'infini") aux films d'horreur Universal, "Dracula contre Frankenstein" s'efforce de caser toutes les références possibles en 80 minutes, en n'oubliant personne et surtout en restant captivant, objectif atteint car, malgré ses nombreux défauts, cette tambouille de référence se laisse déguster avec plaisir.
Production atypique qui rend hommage à des films devenus aujourd'hui des classiques, cette petite production d'un autre âge ne rentre dans aucune des classifications actuelles et c'est tant mieux. Quoique de temps en temps, certains films se risquent encore à rendre le même hommage : certains douteux ("Van Helsing"), d'autres plus honorables ("Monster Squad"), mais toujours avec la même constante : un échec au box office !








[Fiche DVD]
Dracula contre Frankenstein (Los Monstruos del terror)
Région : Zone 2 PAL
Editeur : Artus Films
Pays : France
Sortie film en France (cinéma): 24-02-1970
Sortie dvd : 01-09-2015
Durée : 83 minutes
Image : 2.35 original respecté – 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital mono 2.0
Langues : français, espagnol, allemand
Sous-titres : français
Bonus:
Les monstres de la terreur (durée : 37’53’’)
Entretien avec Alain Petit qui revient longuement sur la filmographie des réalisateurs et acteurs du film.
Diaporama (durée : 4’18’’)
Générique espagnol (durée : 1’21’’)
Bandes-annonces
"Le Bossu de la morgue" en version allemande (durée : 2’47’’)
"Les Vampires du Dr. Dracula" en version sans parole (durée : 1’34’’)
"La Mariée sanglante" en version anglaise (durée : 1’28’’)
"Dracula contre Frankenstein" en version allemande (durée : 2’57’’)
Artus ne change pas de politique éditoriale et propose toujours la meilleure version disponible sur le marché (la version allemande dans le cas présent), l’image est plutôt de bonne qualité, pour un film de plus de quarante ans, malheureusement les scènes nocturnes restent assez sombres malgré la qualité de l'image.
Le DVD propose la version originale espagnole, le doublage allemand et le doublage français d’époque qui permet d’apprécier la magnifique voix de Michèle Montel (doublure de Diana Riggs / Mrs Peel sur "Chapeau melon et bottes de cuir"). Malheureusement, comme d'habitude, le doublage français est plus étouffé que les autres et certains bruits de fond sont carrément effacés !
Le menu fixe reprenant des photos d'exploitation du film est devenu avec les années la marque de l'éditeur.
Du point de vue des bonus, nous avons droit à un entretien avec Alain Petit qui n'a que peu de choses à dire sur le film, il brode en explorant allégrement la filmographie des divers comédiens, allant même jusqu'aux rumeurs ou anecdotes. L'ensemble demeure cependant intéressant pour les puristes, les autres se seront endormis depuis longtemps.
Quatre bandes annonces de la collection Ciné de Terror et le générique en espagnol viennent compléter les bonus.





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