[M] [Critique] The Wig

mallox · Dernière édition par mallox le Mer Mai 30, 2018 5:14 am; édité 11 fois

Titre: The Wig ( Gabal/Scary Hair )
Réalisateur: Shin-Yun Won
Pays : Corée
Année : 2005
Genre : Horreur
acteurs: Min-Seo Chae, Hyon-Jin,Sun Yu,...

je m’étais juré de ne plus donner dans le film à frange asiatique, las de tous ces post « Ring », « The Grudge » et autres « Dark Water » pour les plus standards, et il est vrai qu’il fut un moment, où ayant bouffé tellement de peur Jaune, sans compter leurs remakes Ricains souvent sans grand intérêt ; bref, ayant frôlé la crise de foie à plusieurs reprises, j’avais décidé dorénavant de ne plus voir de film à frange, devenu selon moi un stéréotype tellement convenu, qu’à la moindre apparition d'une frangine fantôme, cela ne déclenchait plus chez que simple sourire blasé, ce durant un temps, puis finalement, un agacement total finissait inéluctablement par l'emporter.
Pourquoi ? Je ne sais pas, je me suis finalement laissé tenter par celui-ci il y a quelques jours et là, point de frange, non, c’est carrément d’une perruque diabolique dont il s’agit ! Remarquez, quant à faire, et à s’achever dans le genre, autant rentrer à fond au cœur de la toison, et là petite surprise, le film, sans se hisser au niveau des « Best » du genre, surprend agréablement ; Je vous pitche tout de même un peu la chose…

Deux sœurs, Ji-Hyun et Su-Hyun partagent une existence relativement sereine si ce n’était le cancer qui ronge Su-hyun ; cette dernière comme l’a signifié le médecin résigné à ji-Hyun, n’a à priori peu de chance de s’en sortir, mais ji-Hyun décide de cacher à sa cadette l’issue fatale qui la guette, préférant lui laisser vivre pleinement ses derniers instants de vie.
Dans cette optique, et Su-Hyun ayant perdu ses cheveux à la suite de la chimiothérapie éprouvante, décide de lui offrir une très belle perruque ; ce qui se passe alors devient de plus étrange chaque jour passant, car Su-Hyun retrouve à la fois confiance en elle, mais également un éclat renaissant bien trop resplendissant pour ne pas paraître singulier.
Qui plus est, tout en s’épanouissant à nouveau, celle-ci change moralement du tout au tout, se détache de sa sœur, emprunte même d’élans de cruauté absents auparavant.
Alors que cette transformation ne cesse de surprendre Ji-Hyun se surprend même à devenir jalouse, tandis que dans un même temps, une série d’évènements violents surgit ; elle en sera la première victime car au terme d’un accident de voiture celle-ci perdra la voix.
Ji-Hyun assiste alors impuissante à la lente métamorphose transformation de sa soeur, comme si une innommable force diabolique sévissait…

Inutile de tourner autour du pot, ça fait déjà vu, et l'on pense un peu de par le postulat « tiré par les cheveux » , à « The Red shoes » , sauf qu’en lieu et place de chaussure rouges tueuses, c’est donc d’une moumoute qu’il s’agit là et que pour chacun des deux films, on donne initialement peu cher de la chose.
Un point commun également entre les deux films, une esthétique assez magnifique mais que je trouve moins gratuite ici que dans « the red shoes » , plus en adéquation avec son sujet, et c’est ici que mon avis diverge de celui du pourtant respectable sieur Dédé Quintaine et sa critique pour sueur froide à l laquelle je viens ici cligner le l'oeil.
Il est vrai que les Coréens sont devenus en quelques années des maîtres filmeurs dans le sens où, quelque soit la qualité globale des films, la mise en scène est la plupart du temps soignée et stylisée à l’extrême parfois , boursoufflant pour le pire des scénarios creux ou sans intérêt croyant donner ainsi de l’épaisseur là où il n’y a que vent, et pour le meilleur, lorsque la matière qui se cache derrière est plus consistante ce qui me semble le cas ici.
Pareil, un petit plus par rapport à « The red Shoes », sa durée plus raisonnable (1h38), qui lui permet d’éviter l’ennui et la prétention, assez fréquents dans le traitement du genre.

A ce titre, la première demie-heure est extrêmement réussie, et les personnages exposés rapidement, font qu’on adhère vite « The Wig » pour mieux rentrer dans un jeu de miroir par la suite, un peu redondant il est vrai.
Assez rapidement, on a droit à quelques hallucinations (pour une fois inspirées) de l’héroïne malade, toutes dans le sens du poil et même souvent de toutes beautés, avec parfois même des élans fantasmagoriques du meilleur goût (les visons des petites des trois jeunes filles à l’arrière d’un car/la mort annoncée du petit ami), tandis qu’on pouvait s’attendre à des attaques de moumoute volante kitchissime à souhait, ou surtout à une tête basse de l'héroïne malade, recouverte de la dite moumoute, avançant lentement dans un couloir désaffecté, voire une baignoire, un puit, un lavabo, un bidet, un gant de toilette, un savon, je déraille, c'est pas grave... je récolterai pour cela plus tard le shampoing que je mérite.
Très vite donc, on a droit à l’une des plus belles scènes du film: "l’accident de voiture" en deux temps qui voit Ji-Hyun se faire transpercer la gorge par les tiges de fer d’un camion transporteur situé devant elle, ayant frainé trop brusquement, le conducteur ayant vu surgir une tête humaine dotée de la perruque sur son pare-brise avant; on peux comprendre à moins, sa stupéfaction et son arrêt brutal; cette scène indique alors une belle intelligence derrière la caméra , ceci même si le procédé a déjà servi ailleurs (elle échappe au pire au premier choc, mais pas au second, lorsque qu’une voiture arrivant en trombe derrière la propulse à nouveau brutalement vers le camion , pour là, ne pas lui faire de cadeau).

Ensuite, s’en suit à la fois la partie la plus « profonde », mais aussi légèrement plus répétitive et ennuyeuse.
« Profonde », car l’aînée, pour le coup devenue aphone, ce qui ne va pas arranger la communication entre les deux sœurs, va devenir jalouse de Su-Hyun, un peu trop rayonnante à son goût, ce via une concurrence pour le petit ami que cette dernière pourrait bien être en position de lui ravir ; les métamorphoses inverses des deux sœurs sont alors, à la fois formidablement rendues et même culottées, vu le mal dont est atteint l’une d’elle, dans un traitement assez frontal du sujet clinique qui a tout pour mettre mal à l’aise le spectateur, mais réussi le pari de faire passer la pilule de par l’harmonie que parvient à insuffler Shin-Yun Won (je suis en général gêné avec les films mettant en scène le cancer ou autre maladie grave, et j’avoue que le réalisateur évite ici pas mal d’écueils).
Voir ainsi la grande sœur passer de protectrice à victime, puis à jalouse maladive de sa sœur cancéreuse est un défi difficile qui est relevé ici avec une grande délicatesse et un art de l’ambiguïté distillé savamment, si bien qu’on se doit à mon avis de suivre ce jeune metteur en scène.
Un peu redondante aussi, car, l’intrigue pendant un bon moment en fait les frais et stagne dangereusement jusqu’à amener « The Wig » à la lisière de l’ennui distingué, défaut évoqué au début de la critique et qui mine que trop le cinéma Coréen d’aujourd’hui.
Il m’a été difficile également de ne pas penser parfois là à l’excellent « Dead Ringers » de Cronenberg, dans le traitement psychanalytique et ses mutations, des personnages féminins.

Le film repart alors pour un final qui prend aux tripes, les scènes d’effroi et de gores se multiplient alors, toutes très réussies pour culminer dans une scène de toilettes particulièrement flippante ainsi qu’une mention spéciale à un grattage très profond de cuir chevelu ; je n’en dirai toutefois pas davantage car je ne pourrai alors que spoiler, tandis que je préfère inciter l’éventuel lecteur à découvrir la chose, dont j’ai apprécié le final, qui même si on le voit un peu venir, reste proprement stupéfiant.

Ce qui nuit dangereusement au préalable à ce « The Wig » pourtant très estimable et moins prétentieux qu’un « A Tale of Two Sisters » par exemple, c’est surtout la mention de l’éditeur ( Opening ) sur la jaquette DVD : « Le nouveau chef d'oeuvre du Cinéma Fantastique ! », déjà que l’on est en droit de nourrir quelques préjugés sur un tel genre et toutes les séquelles qu’on a pu subir au préalable.
Forcément, le film étant bon sans être un chef-d’œuvre, il n’est pas exclu que cet argument commercial se retourne au final contre « The Wig », ce qui serait dommage, et contre les ventes du DVD, ce que je lui souhaite, via un bouche à oreille négatif car en deçà de que l’on prétend nous vendre.

Note : 6/10
Accroche : Capilotracté...
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princesse.rosebonbon · Posté le: Ven Jan 12, 2007 12:36 pm Sujet du message:

le coup de la moumoute tueuse qui prend le contrôle de la personnalité de son porteur, c'est directement repompé sur un halloweene special des simpson ico_mrgreen

pour ceux que ça intéresse ou qui's'en souviennent:
homer se faisait greffer le scalp du crotale, fraîchement décédé dans un braquage. les cheveux poussaient à l'intérieur du cerveau et il se retrouvait à tenter de massacrer bart.
à la fin la perruque détachée continuait le combat toute seule...

Trash Vegetal · Posté le: Ven Jan 12, 2007 6:20 pm Sujet du message:

De toute façon, avec ou sans moumoute, il passe son temps à essayer de zigouiller Bart.

Enfin, pour en revenir au film j'ai bien envie de le voir, et la mention "nouveau chef d'oeuvre du cinéma fantastique" ne me fait ni chaud ni froid, sauf bien sur que je pourrais aussi être désolée que cela puisse nuir à un film qui mérite quand même d'être vu. De toute façon, en ce qui concerne les films d'horreurs et fantastiques, les nippons, les chinois, les coréens et tous ceux dans ce "petit" coin du monde sont rarement nuls... du moins, ils ne possèdent pas la palme du narnar occidental.
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princesse.rosebonbon · Posté le: Ven Jan 12, 2007 11:04 pm Sujet du message:

Trash Vegetal · Posté le: Sam Jan 13, 2007 3:11 am Sujet du message:

...Ptete pasque, comme mallox l'a dit, ils savent bien filmer :happy: c'est ce qui joue sur la qualité d'un film. Un beau film peut sauver de l'endormissage si l'histoire est nulle.
J'irai vérifier ce que je viens de dire en repassant en revue toute la vidéothèque asiatique de mon frère.
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mallox · Posté le: Sam Jan 13, 2007 6:51 am Sujet du message:

'Jour les filles ! icon_wink

pas vraiment d'accord, vu beaucoup de films chianliques venus d'Asie; très beaux, mais très prétentieux, voir surtout très emmerdants ou incompréhensibles même ...
Les frères Pang par exemple sont des veaux qui copient honteusement les gros produits occidentaux, et ils ne sont pas rares ceux qui ne filment que par opportunisme et n'attendent à mon sens en fait que leur petit passeport pour les States...

"turn", "the hypnotized, "The Eye2" & 3 etc ... et bien d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit au moment où j'écris, sont des films très Chiants...
Les Coréens en plus, sont dans un trip, où un film se doit de durer 2h, du coup, on se retrouve très souvent avec une bonne demi-heure de trop.

En plus, "Chiant" , c'est sans doute le pire défaut selon moi, du cinoche; après savoir si on préfère s'emmerder "stylisé" ou pas...

par contre si je devais choisir entre "le soldat Ryan" et "Taegukgi" lequel lui a été souvent comparé, je prend le film Coréen qui est bien meilleur, même dans les scènes de Boucherie, et il n'y a bien que Mad Movie pour prendre Spielberg pour un pur génie tandis que ce type n'est pas mûr pour faire oeuvre historique" (voir la fin stupide de Schindler pour justifier l'état d'Israel comme seule issue).
vous l'avez-vu Taegukqi ? j'en parlerais bien de ce film là... scotchant; en plus, comme venu de Corée, on a voulu nous faire croire à un film ultra-patriotique, alors qu'il s'agit tout bêtement d'un film pacifiste de très bon aloi... (un gros défaut tout de même, qu'on retrouve assez souvent en Corée: un peu trop de pleurs, un peu trop de mélo et autres pathos... ).
ki ka vu ça? ( en français, c'est frères de sang)
"Trash Vegegtal" a gagné un ticket pur "Hausu" , non princesse?
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Trash Vegetal · Posté le: Sam Jan 13, 2007 8:40 pm Sujet du message:

(hausu ??)

ah frères de sang, j'en ai entendu parler, mais sans plus.

Sinon, ça m'étonne, ce que tu dis. Je ne vais pas te contredire, mais le coup des frères pang, c'est récent ? faut dire que dans cette guéguerre du remake raté, les américains étaient les premiers sur le terrain.

personnellement, je préfère m'emmerder joliment que de m'emmerder mochement... de toute façon, je préfère pas m'emmerder, mais quand t'es planté devant un film et que tu peux pas zapper, tu dors, tu prends ton mal en patience ou tu te concentre sur autre chose (par exemple : la beauté, si il y a)
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No brain, No headache.

mallox · Posté le: Dim Jan 14, 2007 6:21 am Sujet du message:

Trash Vegetal · Posté le: Dim Jan 14, 2007 8:09 pm Sujet du message:

Bof, je ne suis pas obsédée par les arts plastiques (ou presque pas) enfin, en ce qui concerne l'art du cinéma, je suis beaucoup moins critique (ça aussi je ne fais que le supposer new_lang

).
En général, je suis assez critique sur ce que j'en vois d'emblée pour ne tomber que sur des films qui me plaisent à coup sûr... ce qui explique aussi pourquoi je ne vais presque jamais au cinéma et pour cela tu as raison. Je refuse d'aller au cinéma si c'est pour aller voir un film "juste" bien joué ou bien pensé, mais pour voir un BEAU film.
C'est tout simple, je ne me prends pas la tête. C'est comme quand on lit un livre : si la couverture est moche, moisie, déchirée, froissée, tâchée ou que sais-je encore, on a beaucoup moins envie de le lire... pour un film, l'affiche ou la jaquette du dvd/vhs, c'est ce qui donne ou non l'envie d'en voir plus. Tout le monde fait ça, plus ou moins, et les prods ont compris ce système.
Logiquement, pour moi en tout cas, il film beau, même s'il est chiant, sera toujours récupérable. Après, tout dépend des critères de beauté.

En soi oui je suis "pour" mais en y réfléchissant, même si je n'étais pas "pour" je ne serais pas non plus "contre" puisque la beauté d'un film entre aussi en compte dans la somme de qualité.

(ok j'ai compris pour hausu, je suppose que le dvd allemand ayant été édité en 2006, il doit y avoir des sous titrages déchiffrables)
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