[M] [Critique] Bébé vampire

 
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flint
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MessagePosté le: Mar Mar 21, 2017 5:33 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Bébé vampire Répondre en citant



Bébé vampire

Titre original : Grave of the Vampire

Genre : Horreur, Vampirisme, Épouvante

Année : 1972

Pays d'origine : États-Unis

Réalisateur : John Hayes

Casting : Michael Pataki, William Smith, Lyn Peters, Diane Holden, Kitty Vallacher, Lieux Dressler...

Aka : Les enfants de Frankenstein/La tumba del vampiro/Seed of Terror



James Eastman n'est pas un homme ordinaire. Il est le fruit de l'union entre une humaine et un vampire. Engendré à la suite d'un viol, James apprit la manière dont il fut conçu par sa mère, Leslie, une nuit dans un cimetière, et comment elle dut le nourrir avec son propre sang pour qu'il puisse vivre. Leslie, malgré une raison vacillante, trouva la force d'élever son fils avant de mourir. Devenu adulte, James n'a qu'une idée en tête : retrouver son géniteur et le détruire. C'est en suivant des cours du soir que l'occasion va se présenter. Des cours de sciences occultes, pour lesquels il fait la connaissance de deux jeunes femmes, Anita Jacoby et Anne Arthur, mais aussi du professeur Lockwood… son père.



Curieux film que ce « Grave of the Vampire » réalisé en 1972 par John Hayes. C'est en effet une œuvre assez déroutante, et pour plusieurs raisons. D'abord, on a manifestement affaire à un film d'exploitation, tourné à la va-vite avec un budget dérisoire (50 000 dollars pour onze jours de tournage), et pourtant son côté « sérieux », ajouté au jeu appliqué des acteurs, le confinerait presque au film d'art et d'essai. Ensuite, on se retrouve avec une thématique du vampire sortant du classicisme. L'histoire s'articule autour d'un rape and revenge par procuration, avec un vampire dont les origines remontent au XVIIème siècle à Salem, un lieu qui évoque généralement la sorcellerie et non le vampirisme. Enfin, le découpage du scénario a également de quoi surprendre, avec son très long flashback de trente-trois minutes sur les quatre-vingt-six que compte le film ! Un flashback dont la situation reste d'ailleurs assez nébuleuse, puisque l'on ne sait pas très bien si l'action se déroule à la fin des années 1930, durant les années '40 ou au début des années '50. Quant au personnage de James Eastman, devenu adulte dans la seconde partie, on suppose qu'il a entre vingt et vingt-cinq ans, mais là aussi le spectateur peut être perturbé dans la mesure où l'acteur qui l'incarne, William Smith, avait pas loin de quarante ans au moment du tournage.



Parlons-en, d'ailleurs, de William Smith. Un acteur que tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie, que ce soit le fan pur et dur de cinéma bis dans un bikesploitation ou la ménagère de moins de cinquante ans dans la série « Le riche et le pauvre ». Il a touché à tous les genres ou presque, du western au film d'action, en passant par la science-fiction et la blacksploitation. Sa première apparition au cinéma remonte à 1943 (il avait dix ans !) dans « Le spectre de Frankenstein » d'Erle C. Kenton. Et l'année dernière il tournait encore dans une production hongroise, démontrant ainsi une longévité exceptionnelle. Parmi ses rôles marquants, citons des films comme « La cavale infernale », « Les machines du diable », « Chrome and Hot Leather », « Invasion of the Bee-Girls », « Cette femme est un flic » (Policewomen), « Black Samson », « Boss Nigger » et bien évidemment « New York ne répond plus », « Ça va cogner » et « Maniac Cop ».



En dehors du fait que Smith fasse plus vieux que son âge dans ce « Bébé vampire », il n'en demeure pas moins crédible et vole facilement la vedette à Michael Pataki, malgré un final démentiel dans lequel les deux hommes se bastonnent avec un tel réalisme qu'on a l'impression qu'ils ne font pas semblant. Il faut dire qu'en matière de bagarre homérique, Smith est un habitué et sa prestation la plus folle est probablement celle qu'il avait offerte deux ans plus tôt, teint en blond péroxydé, dans « Darker than Amber » (La loi du talion, de Robert Clouse). Quant à Pataki, il eut également une longue carrière et on l'a notamment vu dans « The Return of Count Yorga », « The Bat People », « Zoltan, le chien sanglant de Dracula », « Graduation Day » et « Réincarnations » (Dead & Buried). Il a aussi réalisé deux longs métrages, une adaptation érotique de Cendrillon avec Cheryl Rainbeaux Smith (« Cinderella ») et une relecture intéressante du film « Les yeux sans visage » : « Mansion of the Doomed ».



Si « Grave of the Vampire » a tout d'un film surprenant, c'est aussi parce que John Hayes (1930-2000) a été un réalisateur atypique. Il a tourné environ vingt-cinq longs-métrages entre 1961 et 1983, dont une demi-douzaine seulement fut exploitée en France, parmi lesquels « Le jardin des morts » et « Destruction planète Terre ». Certains de ses films, comme par exemple « The Cut-Throats », « Sweet Trash », « The Hang Up » ainsi que ses pornos « Baby Rosemary » et « Hot Lunch », ont récemment connu une seconde vie en dvd grâce à l'éditeur américain Vinegar Syndrome. Hayes était ce que l'on appelle un polyvalent, tour à tour metteur en scène, scénariste, producteur et acteur à l'occasion. La même année, il était capable de tourner un hardcore et jouer dans un Walt Disney. Toute sa carrière sera parsemée de séries B et de films d'exploitation aux genres divers et variés, du drame au film de guerre, en passant par la comédie, le film d'horreur, la science-fiction et donc le porno. Quand on lit les avis de personnes ayant vu ses films, on remarque souvent ce constat que les œuvres de Hayes sont bourrées de défauts mais néanmoins originales et non dénuées d'intérêt. C'est le cas de « Bébé vampire ».



Et pour en revenir à ce film, on a évoqué les premiers rôles masculins mais pas le casting féminin. Celui-ci comprend, respectivement dans les rôles d'Anita et Anne, Diane Holden et Lyn Peters. La première n'eut qu'une carrière éphémère tandis que la seconde se montra essentiellement à la TV, notamment dans le téléfilm « Fear no Evil » de Paul Wendkos. A noter aussi les présences de Lieux Dressler (« L'horrible invasion ») et Kitty Vallacher (« Deathmaster »). Cette dernière incarne Leslie, celle qui sera violée par le vampire Caleb Croft. Bien qu'elle n'apparaisse que dans le flashback, son rôle est important et la scène dans laquelle elle se mutile avec un couteau afin de nourrir son bébé, en chantonnant une comptine les yeux dans le vague, est particulièrement marquante. D'autant que la musique, quasi-expérimentale, est flippante à souhait. Elle a été composée par Jaime Mendoza-Nava. Ce Bolivien a travaillé sur des films comme « Orgy of the Dead », « Equinox », « The Brotherhood of Satan », « The Town that Dreaded Sundown », « Le samouraï noir », « Mausoleum » et bien d'autres films d'exploitation encore.



La musique de Mendoza-Nava, ajoutée au style très personnel de John Hayes, apporte cette atmosphère étrange qui règne dans le film tout du long, depuis le début dans le cimetière envahi par le brouillard voyant la résurrection de Croft et son « retour aux affaires », jusqu'au combat final titanesque opposant père et fils. Du coup, malgré un manque réel de moyens visible à l'écran (les scènes se déroulant à l'hôpital et au commissariat), ce « Bébé vampire » constitue une bonne série B horrifique.

Fiche dvd -



Bébé vampire – Artus Films


Région : Zone 2 - PAL
Éditeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 19 janvier 1977 (France)
Sortie dvd : 4 avril 2017

Durée : 85'42
Image : 1.85:1 – 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : français, anglais
Sous-titres : français



Bonus :

- « La tombe du vampire », par Eric Peretti (26'44)
- Films-annonces de la collection Horreur US 70's (Bébé vampire, The Killing Kind, Savage Weekend, Puppet Master, Tourist Trap)

Commentaire : Tombé dans le domaine public aux États-Unis à la suite d'une négligence des possesseurs des droits, « Grave of the Vampire » avait déjà eu une drôle de trajectoire dès le début de sa distribution. La MPAA (Motion Picture Association of America) le classa « R » (Restricted, donc réservé à un public d'un certain âge), ce qui contrariait la MGM qui possédait alors les droits du film pour la télévision. Pour qu'il passe dans la catégorie PG (Parental Guidance), deux coupes furent nécessaires. Les deux séquences amputées concernent des scènes où le vampire se nourrit du sang de ses victimes (l'une d'entre elles est bien visible, à 20'29). Notons également que ces deux coupes furent plus importantes pour la diffusion TV que pour l'exploitation en vidéo ou dvd. Et, exception à la règle, une VHS allemande a intégré ces deux séquences, manquantes dans toutes les autres éditions (mais avec une image de très mauvaise qualité). Pour la petite histoire, cette K7 allemande attribue la réalisation de « Bébé vampire » à Leon Klimovsky dans le générique d'ouverture.



En ce qui concerne les différentes sorties dvd de « Grave of the Vampire », on recense des éditions chez Alpha Video (USA, 2003), Vipco (Angleterre, 2004), Starlite (Angleterre, 2009) ou encore Terminal Video (Italie, 2011). Toutes ces éditions sont au format 1:33, correspondant à la version diffusée à la télévision. Il faut attendre 2013 et l'édition américaine Bayview Entertainment pour avoir enfin la possibilité de voir le film au format 1.85:1 d'origine, Bayview ayant pu récupérer un master 35mm. Cette copie dure 89'42 au format NTSC, elle est donc identique à celle proposée par Artus Films, qui est de 85'42 en PAL. On y retrouve d'ailleurs les mêmes défauts, se traduisant par la présence à intervalles réguliers de fines lignes blanches traversant l'écran à la verticale. En dehors de ces quelques défauts, l'image est satisfaisante, et les contrastes bien rendus. Les deux pistes proposées (française et anglaise) ne présentent pas de problème particulier, le son est clair dans l'ensemble. Cette sortie d'Artus Films a donc lieu 40 ans après l'exploitation relativement confidentielle de « Bébé vampire » dans les salles de cinéma françaises (en janvier 1977). Le film de John Hayes a été ensuite distribué en vidéo au début des années 1980, par G.C.R. dans sa fameuse collection « Fantastic Video », avec un titre pour le moins curieux : « Les enfants de Frankenstein ».



En bonus, nous retrouvons Eric Peretti, après ses interventions pour « La tour du diable » et « Savage Weekend ». En bon spécialiste du cinéma anglo-saxon qu'il est, Eric se lance dans un résumé complet du film de vampire post-hammerien, fort intéressant, précisant avec justesse l'impact qu'avait eu « Count Yorga, Vampire ». L'influence du film de Bob Kelljan sur John Hayes (et d'autres réalisateurs) paraît évidente.
Eric Peretti n'aura pas manqué auparavant d'évoquer le parcours de Hayes, plutôt atypique, et des acteurs principaux de « Bébé vampire », de même que les qualités et les défauts du film. En résumé, son analyse est pertinente et, comme toujours, bien argumentée.



Note : 7,5/10


(Autres captures à suivre...)
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flint
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MessagePosté le: Mar Mar 21, 2017 6:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant























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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mar 21, 2017 8:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
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mallox
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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2017 5:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon bon, ce papier et celui qu'on trouvait sur VPM donnent plutôt envie. On va essayer de passer le cap sans trop attendre au risque de laisser le bébé au rayon oubliettes.

L'affiche française (from Otto Rivers with love) :




La vhs :




P.S. : Flintos, puisque tu évoques la sortie du film et la vhs, je rajoute ces visuels en fin de fiche dvd sur le site. Is it ok ?
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Dernière édition par mallox le Dim Juin 03, 2018 6:38 am; édité 1 fois
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flint
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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2017 8:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:


P.S. : Flintos, puisque tu évoques la sortie du film et la vhs, je rajoute ces visuels en fin de fiche dvd sur le site. Is it ok ?



C'est OK, bien sûr, merci ! icon_wink
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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2017 9:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Très bonne chronique qui rend justice à cette petite bande charmante à défaut d'être réussie.

Un William Smith en dvd, cela ne se refuse pas de toute façon.
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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2017 2:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Très bonnes critique et fiche en effet ! enaccord8

Le master est effectivement le même que le DVD Bayview... Pas le temps de comparer avec la VHS Fantastic Vidéo mais je serais curieux de savoir si elle est 100% intégrale...

Sinon, on peut trouver un enregistrement HD de la diffusion récente de ce film sur Amazon Prime qui surpasse toutes les éditions :


Taille réelle


Taille réelle


Taille réelle

... cela dit je ne sais pas si c'est possible d'avoir les droits sur cette version restaurée... icon_question
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MessagePosté le: Lun Sep 04, 2017 9:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

merci pour cette critique instructive icon_wink

outre son titre français à priori peu engageant, le film souffre d'un terrible problème de rythme.
ça commence extrêmement bien avec un premier tiers qui m'a scotché. et puis, arrivé à l'âge adulte, ça commence à s'étioler sévèrement, jusqu'au fameux affrontement final qu'on attend depuis déjà 1h. petite chute bâclée et on envoie le générique frank_PDT_04
les sous-intrigues des deux personnages féminins ne servent concrètement à rien, sinon à rallonger la sauce et j'avoue n'avoir pas trop compris pourquoi tout ce petit monde étudiant (trop âgé, mais il est question de cours du soir me semble-t-il) tombait volontairement dans le piège tendu par Croft qui a manifestement perdu beaucoup de sa hargne en changeant de pseudonyme.
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