[M] [Critique] La Nuit sanglante - 1969

 
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mallox
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MessagePosté le: Mar Avr 25, 2017 5:04 am    Sujet du message: [M] [Critique] La Nuit sanglante - 1969 Répondre en citant



La Nuit Sanglante - 1969
(Night of Bloody Horror)

Origine : États-Unis
Genre : Horreur / Psycho-killer / Thriller / Slasher

Réalisé par Joy N. Houck Jr.
Avec Gerald McRaney, Gaye Yellen, Lisa Dameron, Herbert Nelson, Evelyn Hendricks...



Après avoir tué accidentellement son frère puis passé treize années dans un asile pour dépression schizophrénique, Wesley Stuart souffre de névrose et est constamment tourmenté par un syndrome de culpabilité. Ce dernier se manifeste la plupart du temps par des visions et des cauchemars remplis de meurtres. Lorsqu'il est éveillé, il perd même connaissance. Cela serait presque supportable si, non loin, n'était pas chaque fois commis un crime à l'arme blanche qui finit par en faire le principal suspect...




Au rayon tueurs en série, dans La Nuit Sanglante, la première chose que fait au petit matin la femme qui nous est présentée en début de film, après avoir fait l'amour avec Wesley, est d'aller dans l'église la plus proche, se confesser d'avoir couché avec son fiancé sans avoir demandé au préalable la permission à ses parents. Elle reçoit comme réponse du prêtre, qu'on ne voit pas au sein du confessionnal, de se faire tuer. L'homme en soutane lui crève l'oeil avec une aiguille qui ensuite pénètre le cerveau, ce avant de prendre ses jambes à son coup.
Tourné entièrement en Louisiane et particulièrement en Nouvelle-Orléans, cette scène est l'occasion de se retrouver juste après en plein cimetière Saint-Louis pour un enterrement, endroit singulièrement peu illustré à l'écran dans le domaine du fantastique ou de l'horreur.

Quelle que soit la valeur qu'on accorde à Night of Bloody Horror, son contexte tout fait de demeures coloniales, de descentes alcoolisées dans des bars de Bourbon Street, ses virées romantiques à la lisière du Texas, au bord du golfe du Mexique, en font un film original et une œuvre précurseur à sa manière. Les blancs n'y sont par ailleurs pas dépeints comme des êtres angéliques, loin de là, mais plutôt portés sur le vol et la violence, dans une vision assez nihiliste, tout du moins de l'endroit. Night of Bloody Horror est aussi l'occasion d'une petite virée dans les clubs de la Nouvelle-Orléans où l'on peut voir et entendre un groupe méconnu mais bien pêchu : The Bored.




Cette exploitation du "Psychose" d'Hitchcock au matriarcat également omniprésent, emprunte d'un psychédélisme qui s'inscrit dans son époque, est probablement l'un des films qui se rapproche singulièrement de certains travaux à venir de Lucio Fulci, seul cinéaste italien à avoir tourné en Louisiane, y installant son intrigue pour L'Au-delà et "Le porte del silenzio". Des relents Hitchcockiens revendiqués (le thème du faux coupable, l'illustration des malaises du personnage principal par des spirales assez semblables aux crises de vertige de James Stewart dans "Vertigo"), les garants du catholicisme pouvant cacher le Mal, des scènes gore en devenir (l’œil perforé évoqué ci-dessus), ainsi qu'un onirisme qui fait évoluer le personnage principal entre cauchemar et réalité, doutant lui-même de sa culpabilité comme faisant douter le spectateur. De même, il n'est pas interdit de voir Night of Bloody Horror comme anticipant au sein du vieux sud, les assassinats en série qu'on verra plus tard dans L'éventreur de New York. Il en va de même pour certains meurtres rêvés mais qui, à l'instar du prologue du Venin de la peur, s'avèrent bels et bien réels et qui ensuite poursuivent de l'intérieur comme de l'extérieur notre névrosé de service.





D'un point de vue purement formel, la réalisation de Joy N. Houck Jr. n'a en revanche strictement rien de comparable avec celles du futur homologué "Pape du gore". Sa mise en scène est aussi rugueuse et brute de décoffrage qu'un alcool local, à l'exception de quelques scènes mettant en scènes des cadavres décomposés, plus baroques et plus proches de ce que fera par exemple un Tobe Hooper, alors que l'ensemble avec son gimmick de fête foraine et sa récup' Hitchockienne évoquent parfois le grand-guignol de son père spirituel, William Castle (La coupeuse de têtes). Joy N. Houck Jr. restera dans sa Nouvelle-Orléans pour tourner en 1972 un autre thriller, The Night of the Strangler, mettant en lice un tueur en série sévissant après le mariage d'une femme de la haute société avec un jeune noir, ainsi qu'en 1976 "Creature from Black Lake" qui illustrera les méfaits d'un bigfoot terrorisant les habitants des bayous, dont Jack Elam.

Soit, Night of Bloody Horror est loin d'être parfait et certains pourront vite flairer le pot-aux-roses, il n'en reste pas moins que tout chichement budgété qu'il soit, il demeure un thriller horrifique artisanal efficace et malicieux. En témoigne la mention "filmé en Violent Vision" sur les affiches de l'époque et destinée semble-t-il à haranguer à coups de Baton Rouge le criminel qui sommeille en chacun de nous...






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