[M] [Critique] Abraxas - 1987

 
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Juin 15, 2017 5:33 am    Sujet du message: [M] [Critique] Abraxas - 1987 Répondre en citant




Abraxas - 1987
(Scared Stiff)

Genre : Horreur / Maison Hantée / Esprit
Origine : Etats Unis

Réalisé par Richard Friedman
Avec Andrew Stevens, Mary Page Keller, David Ramsey, Josh Segal, Bill Hindman, Jackie Davis, Nicole Fortier, Brian Smith, Tony Shepherd...

Autre(s) titre(s) : The Materson Curse




- 1857 : En Côte d'Ivoire, Masterson, un négrier, maltraite ses esclaves et va jusqu'à tuer l'un d'entre-eux. Un vieux barbu lui jette un sort qu'il annonce comme une malédiction qui s'abattra désormais sur toute sa famille et sa descendance, ce avant d'être abattu de sang froid. Entre temps, il remet un talisman à la femme de Masterson qui a pour habitude de s'opposer aux méthodes de son mari, pour la protéger elle et son fils.
- 1987 : Un siècle et demi plus tard, David, psychiatre de profession, exerçant dans un asile, et Kate, une de ses anciennes patientes ayant retrouvé son équilibre, s'installent dans la maison du négrier. La malédiction recommence. Bouh...




Et c'est parti pour un tour et un état des lieux : après la chambre de Jason, l'ouvrier trouve des fissures. Il semble y avoir des pigeons. Si la présence de rats volants n'est pas une preuve de malédiction, que dire de plus ?! Du reste, David est ensuite rapidement alerté (en plus d'être emmerdé) par ces roucoulements incessants pendant qu'il tente de se reposer ou de dormir. Bref, le pigeon est un démon et est en tout cas prétexte à une partie du film assez mystérieuse, avec la découverte de manuscrits du siècle dernier, dans une pièce quasi à l'abandon et dans la semi-obscurité. C'est par ailleurs dans cette pièce qu'ont lieu les meilleures scènes du film. David y trouve même une malle avec des ossements ; ceux de la femme et du fils de Masterson...

Les cauchemars commencent ensuite à surgir et si Kate se plaint d'une petite angine, c'est qu'elle se fait égorger. La partie transitoire entre le déménagement de Kate et son emménagement avec son fils chez David est la partie la plus intrigante et du coup la plus réussie. Comme souvent, c'est lorsque les mystères son révélés que le suspens, même bien posé, s'effondre. Soit par des révélations de polichinelles ou capillotractées, soit par une déferlante de grand-guignol ou d'effets chocs à base de jump scare.




Les films de malédiction sont légion dans le cinéma horrifique et Scared Stiff, il faut bien en convenir, n'a strictement rien à offrir de neuf en ce domaine, encore moins en 1987 où la Hammer, la Amicus ont déjà foulé ces terres avec souvent pas mal de bonheur, engendrant nombre de fils spirituels de par le monde et de par le temps. Le postulat reposant sur la vengeance d'anciens esclaves noirs revenant se venger sur les descendants, telle une conscience collective, est loin d'être inédit également. Du reste, sur un registre plus "croque-mitaine", ce sous-genre négrier vengeur reprendra un peu de sa vigueur une poignée d'années après avec "Candyman", ainsi que sa suite.

L'énorme souci de Abraxas est surtout de bouffer à tous les râteliers et de balancer quelques scènes foutraques telles que le responsable des travaux, se retrouvant mort pendu en tombant d'une échelle à cause des pigeons (encore eux !). Il y a un peu de "Amityville", de L'enfant du diable et de Poltergeist rayon maisons hantées. Le coup de la femme psychologiquement fragile et dont on doute des témoignages est un ressort éculé, encore usé aujourd'hui mais faisant depuis belle lurette partie des clichés et des lieux communs. Tout cela est téléphoné ici, et si Abraxas a le mérite de privilégier l'ambiance à l'avalanche de scènes gore, en tout cas pendant sa majeure partie, cette atmosphère "effrayante" repose trop souvent sur les visions de Kate, elles-mêmes se voulant choquantes. Hélas, à mi-parcours, et à force de redondances, elles deviennent plus lassantes qu'angoissantes.




Scared Stiff ne mérite pourtant pas tout à fait sa triste réputation, ni même le mépris ou l'oubli, dans la mesure où il est correctement exécuté. Son problème est peut-être à chercher en amont, dans le scénario signé du pourtant talentueux Marc Frost (Les envoûtés, "Twin Peaks") qui multiplie, en dépassant les limites, le nombre de séquences où David se pointe pile-poil après que Kate ait subi, parfois en compagnie du fiston, les pires hallucinations au présent comme surgies du passé. À trop tirer la même ficelle, elle finit par céder. Au point que le grand-guignol de la dernière partie en devient presque une délivrance avant de tomber de façon prévisible aussi dans le ridicule. Quant aux révélations, elles restent comme suggérées peu avant, téléphonées.

Au final, la plus grande hallucination d'Abraxas est de se voir lourder l'un des quotas les plus faramineux de scènes où une actrice, dans le rôle principal, hallucine jusqu'à ne plus faire que ça. Ceci dit, rassurez-vous, les pigeons finissent par partir à la fin, probablement pour jouer dans un autre film ("J'irai fienter sur vos tombes"), c'est déjà ça de pris.




Un petit mot sur le réalisateur et les acteurs pour finir ? On me dit que non. Tant pis pour ces rabats-joie... Andrew Stevens nous est familier depuis ses rôles secondaires dans Massacre at Central High, Vigilante Force ou Day of the Animals, avant d'être dirigé par De Palma dans le très réussi "Furie", sorte de Mont Everest de sa carrière qui ensuite retombe quelque peu en intérêt ("Chasse à mort" de Peter Hunt, Le justicier de minuit, "Tusks" ou encore "M.N.I. mutants non identifiés" alias "The Terror Within I & II" de Thierry Notz). Il est utilisé ici de manière classique, à demi-manipulé, à demi-manipulateur, les sourcils ostensiblement froncés. Mary Page Keller est, comme on l'a déjà vu, mono-utilisée avec, ça y est, j'ai compté, quarante-sept plans de sursauts de surprises et de frayeurs en quatre-vingt-dix minutes (ce qui nous fait une moyenne athlétique de un sursaut toutes les 'une minute et cinquante quatre secondes', vous pouvez vérifier). Scared Stiff est son premier film pour le cinéma et celui-ci sera même présenté en section parallèle au Festival de Cannes en 1987 (non, je décanne pas). Elle travaille depuis beaucoup plus pour la seule télévision et on la voit régulièrement dans des séries telles que "New York Police Blues", "Nip/Tuck", "24 heures chrono" ou "Harry Bosch". Nicole Fortier, dans le rôle de la femme du négrier, n'a fait que deux films. On la connait mieux en démon, à poil, dans le piteux L'ange des ténèbres de Camilo Vila. On peut encore citer la présence de Bill Hindman, le "Coach Goodenough" de la série des "Porky's" dont Scared Stiff est le dernier film.




Enfin, je ne sais pour quelle raison, j'avais envie d'utiliser le mot "alambiqué", je vais donc sournoisement le placer en conclusion : On doit Abraxas à Richard Friedman, scénariste-réalisateur-producteur à la carrière alambiquée mais peu inspirée. Celle-ci commence avec "Le Masque de la mort" (Death Mask, 1984) pour continuer de "sévir" encore aujourd'hui directement en vidéo. Scared Stiff semble faire partie d'une époque où certains espoirs étaient encore placés en lui. À sa vision, on peut comprendre que certains aient pu déchanter...










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Dernière édition par mallox le Jeu Mai 31, 2018 3:51 am; édité 3 fois
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MessagePosté le: Jeu Juin 15, 2017 9:38 am    Sujet du message: Re: [Critique] Abraxas - 1987 Répondre en citant

mallox a écrit:
rats de l'espace


Rats volants plutôt ?
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MessagePosté le: Jeu Juin 15, 2017 9:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Allons-y pour les "rats volants" !

J'ai trop vu de Mercenaires et d'Évadés de l'espace ! frank_PDT_10


(en passant, un peu désolé à nouveau. Je ne veux pas noyer le forum sous mes "critiques" et celle-ci n'était pas prévue. Le clavier s'est emballé. frank_PDT_07 - on va essayer d'arriver à se restreindre aux "fast" le temps de dégorger mes papelards d'avance. Et pour cela continuer de voir des films pas trop bons ! ico_mrgreen )
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MessagePosté le: Jeu Juin 15, 2017 10:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Au contraire heureusement que tes critiques sont là, d'ailleurs promis à partir de... euh dorénavant (admirait la syntaxe frank_PDT_07 ) je vais en refaire. frank_PDT_09
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