[Fast Caravane] Les renégats du désert - 1965

 
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mallox
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MessagePosté le: Mar Juil 04, 2017 5:42 am    Sujet du message: [Fast Caravane] Les renégats du désert - 1965 Répondre en citant




Les renégats du désert - 1965
(Una ráfaga de plomo)

Genre : Aventures / Exotisme
Origine : Italie / Espagne / Egypte

Réalisé par Paolo Heusch & Antonio Santillán
Avec Robert Hoffmann, Marilù Tolo, José Calvo, Kamal Al-Shennawi, Piero Lulli, Luis Induni, Omar Zolficar, Franco Fantasia...

Autres titres : Executor - L'Arnaqueur (VHS Hermès Production) / Rajadas de Chumbo (Brésil) / Des spaghettis pour mon chameau (Belgique)





Dans le désert du Moyen-Orient des années 30, Auda assiste au meurtre de l'émir Hassan Dakil par les hommes de Ben Saïd. Il s'empare des armes destinées à un autre et les vend. ...






Sorti en salle(s ?), mais où ? en novembre 1981, Les rénégats du désert a connu une seconde carrière en France, en VHS (chez MPM Production et Hermès Productions.)






Paolo Heusch, c'est un peu monsieur co-réal systémique : un coup avec Brunello Rondi ("Une vie violente"), un coup avec Antonio Santillán. Ses films, produits partiellement mais majoritairement en Italie sont écrits par des scénaristes de renoms (Franco Solinas, Franco Brusati, Ennio De Concini, Ernesto Gastaldi). Il retravaille l'année suivante avec Marilù Tolo pour "Intrigue à Suez". Quant à Una ráfaga de plomo, c'est sa seconde collaboration avec Sandro Continenza au script, après Le danger vient de l'espace (1958), et il est coréalisé par Antonio Santillán, réalisateur espagnol peu connu, auteur d'une dizaine de films depuis 1943 ("El ojo de cristal", "Panique au music-hall"...) qui décède peu après le tournage de Una ráfaga de plomo.

Mais un autre nom émerge largement, italien quant à lui : celui du prolifique Roberto Gianviti ("Le chat miaulera trois fois") qui est impossible de ne pas affilier au sieur Lucio Fulci, ce qui, en passant, m'arrange et me permet de mettre des liens hypertexte vers des chroniques de films injustement méprisés ou snobés par les Dieux élitistes de l'exploitation : Come svaligiammo la banca d'Italia, Come rubammo la bomba atomica et Il lungo, il corto, il gatto, 3 comédies à tendance parodiques très réussies, mais aussi le correct Au diable, les anges! puis les plus provoquant Perversion Story, Liens d'amour et de sang, Le venin de la peur, La longue nuit de l'exorcisme, L'emmurée vivante, Murderock. Pour faire croire que je n'ai pas d'oeillères, je vais citer d'autres titres d'autres réals : "C'est parti mon kiki", Le grand défi, Le tueur à l'orchidée, Le mataf, 5 donne per l'assassino...






Ce n'est pourtant pas par son scénario que brille particulièrement "Les renégats du désert" dont les motivations des personnages, notamment le principal, Robert Hoffmann, nous échappent par moments et peut-être même globalement : fait-il cela pour l'argent ("mes services sont chers !") ? Par idéalisme ? Par attirance pour la princesse Yasmin ? ... Un peu tout ça à la fois semble-t-il... menu au choix !






Une rafale de plomb (trad littérale) a le mérite de bénéficier d'un superbe générique, très pop, et supérieur à ce qui suit. Mais ce qui suit n'est pas honteux pour autant et se regarde de manière agréable, un peu comme des aventures de Tintin ("Les cigares du pharaon" et "Au pays de l'or noir", forcément, Moyen-orient oblige...) avec cependant de nombreux d'intermèdes dénués d'action. Ce qui nous vaut de nous plonger dans l'atmosphère de ce Moyen-orient, de se balader à dos de chameau en plein désert, mais aussi et surtout d'avoir droit à un lot conséquent de carte postales qui rendent leur dû à David Lean et son "Lawrence d'Arabie" encore frais (si je puis dire et grâce au puits d'Omar Sharif).
Évidemment, vendre des armes au cheikh Ben Saïd contre de l'or n'est pas sans danger et la tentation de récupérer cet or sans livrer les armes est source de conspiration puis d'action.






Sans grande surprise, Una ráfaga de plomo est également un mélange d'aventure et d'exotisme comme on en a vu des dizaines, notamment au temps des films d'aventures coloniaux et colonialistes (Gunga Din, les 3 lanciers du Bengale). Le tout étant mâtiné d'un zeste de romantisme entendu.
Robert Hoffmann y campe un personnage trop arrogant pour susciter l'adhésion ou la sympathie. Mais cela cache autre chose...

En effet, la bonne idée du film est de finalement faire de ce personnage un alter ego à ceux qu'on trouve alors au sein du western spaghetti. Une scène de mitrailleuse testée directement sur les hommes du cheikh Ben Saïd annonce nombre de films, ceux de Damiani (El Chuncho), Corbucci (Django, Le mercenaire, Companeros). Avec un autre acteur, plus charismatique que Hoffman, ça l'aurait probablement mieux fait, même s'il n'est pas ridicule et se prête au jeu. L'ambiguïté est un art nuancé et décalé qui réclame un zeste d'auto-dérision, ici hélas absent ou trop en retrait. Bref, un soupçon de second degré nihiliste aurait fait le plus grand bien.

Reste que le marchandage oscille du coup entre les deux camps, Ben Saïd et Yussuf évoque l'étendard du western all'dente, "Pour une poignée de dollars" et ses deux bandes rivales manipulées pour s'entretuer. Pas étonnant dès lors de retrouver ici José Calvo qui était dans le Leone et qu'on reverra dans de nombreux spaghettis ("Un mercenaire reste à tuer", "Creuse ta fosse, j'aurai ta peau", "Trois cavaliers pour fort Yuma", Le dernier jour de la colère, Texas...). Une filiation renforcée par la (chouette) musique de Angelo Francesco Lavagnino et ses sonorités parfois plus à l'Ouest qu'en Orient. De même pour une autre scène de fouet typique du sadomasochisme des nouveaux héros du western "al dente".






(Attention, garce manipulatrice !)

En somme, bien qu'inégal et semble t-il complètement zappé à ce jour, Una ráfaga de plomo est une assez bonne surprise. Il a le mérite d'intégrer au genre "désert & dromadaires" des éléments alors modernes, à l'instar d'un héros pas plus fréquentable que cela. Reste la (presque) fin où, comme trop souvent le Bien triomphe et où les liens de du sang reprennent leur dû sur l'opportunisme et le tout profit charognard. À la petite différence toutefois que l'esprit libre (Hoffman) prend le dessus sur l'attirance pour le pouvoir (Marilù Tolo devenu héritière du trône) et, tel le cow-boy, néanmoins sur un mode humoristique comme si l'histoire se répétait sans cesse, il abandonne sa voiture et repart pour de nouvelles aventures mouvementées.







Sur cette jaquette, ils ont éteint Robert...
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Dernière édition par mallox le Mar Fév 27, 2018 6:34 am; édité 1 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 4:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sur les affiches italiennes, feu Gastone Moschin est cité, il est vraiment dans ce film où c'est une publicité mensongère ? frank_PDT_08
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mallox
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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 5:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En tout cas je n'ai aucun souvenir de lui dans le film. icon_eek
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