[M] [Critique] Force 8 - 1974

 
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mallox
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MessagePosté le: Sam Juil 29, 2017 6:53 am    Sujet du message: [M] [Critique] Force 8 - 1974 Répondre en citant



Force 8 - 1974

Genre : Thriller / Polar
Origine : France / Espagne

Réalisé par Pierre Sisser
Avec Christian Alers, Didier Kaminka, Pierre Fuger, Agnès Desroches, Philippe Normand, Jérôme Nobécourt, Michel Fugain...

Autres titres : Le prix de la casse / Les exaltés




Désabusés par la société dans laquelle ils vivent ainsi que par idéalisme politico-humanitaire, Franck, Eric, Alain et Catherine entreprennent de prendre d'assaut un fourgon des PTT. Leur but est de donner l'argent du braquage à la cause indépendantiste algérienne. Mais l'attaque tourne mal, finit dans le sang et les deux convoyeurs postaux sont tués. Contraints de prendre la fuite, ils prennent en otage un certain Tavel et son fils Jean-Claude. L'homme habitant non loin et que Catherine, étudiante, connait car Tavel est professeur universitaire. Malheureusement pour lui, il est aussi propriétaire d'un yacht. Du coup, la bande l'oblige lui et son fils à mettre le cap sur l'Algérie. Réfractaire à la violence, Tavel se laisse d'abord faire mais, progressivement, la tension monte à bord du bateau...




Réalisateur de "Géraldine ou la vertu récompensée" (1973), "Un jour, la fête" (1976) et de "Ça va pas être triste (1983)" avec Darry Cowl, Pierre Sisser fut aussi l'assistant de Jean Becker, Georges Lautner, Léonard Keigel. Il avait collaboré avec Nicole de Buron, pour l'écriture du feuilleton "Les Saintes chéries", puis pour l'adaptation et les dialogues de "Erotissimo", de "Elle court, elle court la banlieue", de "Cours après moi que je t'attrape" et enfin de "Vas-y Maman" avec la célèbre Annie Girardot. Avec ce C.V., c'est pourtant "Louis la Brocante" que les Français retiendront lors de son décès en 2011.

L'autre nom très impliqué, comme acteur et comme scénariste, n'est autre que Didier Kaminka. Régulièrement associé à Claude Zidi ("Les Sous-doués", "Les Ripoux"), l'acteur-scénariste, après un coup d'essai en 1975 ("Trop c'est trop"), passera à la mise en scène au milieu des années 80 et avec de simples distractions assez peu bandantes : "Tant qu'il y aura des femmes" (1987), "Les cigognes n'en font qu'à leur tête" (1989), "Promotion canapé" (1990) sont au cinéma ce que le beauf est à la France, soit, à leur manière, indispensables pour se sentir moins con.




Quant à Force 8, totalement zappé aujourd'hui par les encyclopédants, il demeure un thriller - et même un thriller maritime dans sa dernière partie - plutôt regardable. Sa qualité principale est d'avoir conservé une certaine fraîcheur et liberté, grâce à son côté spontané, un peu chien-fou, à l'instar du bandit le plus violent du film. Son plus gros défaut est de pâtir d'un discours trop thématique, trop schématique aussi, s'inscrivant dans une époque qui, du coup, pourra sembler bien lointaine. "La fin justifie-t-elle les moyens ?" s'interroge Force 8 en répondant lourdement à la question qu'il (se) pose sur les bases d'un polar de série. À trop vouloir se parer d'un sujet, ce qui aurait pu être un polar nerveux, sec, tendu, avec un propos en filigrane, devient un film à thèse et c'est là tout son échec.
Soit, la mise en scène de Pierre Sisser manque de personnalité, soit quelques personnages sont taillés au burin, mais la caméra suit son histoire et les acteurs se montrent étonnamment convaincants. Comme peu sûr de soi, Force 8 se sent obligé de nous expliquer ce que l'on voit. Dommage, par conséquent, de n'avoir su faire de ses qualités la charpente du film, auquel cas, comme toutes les choses simples, il aurait juste tenu de l'évidence.



S'il y a deux acteurs qui dans Force 8 prennent le dessus, ce sont les deux garants de points de vue opposés. Didier Kaminka, en homme préoccupé par la cause des rebelles, semble outrancièrement et paradoxalement peu concerné par la cause humaine. Ce qui par ailleurs nous vaut le meilleur du film, des meurtres sans états-d'âme, perpétrés sur ses propres comparses, pour la cause. L'un, blessé et susceptible de cracher le morceau, est étranglé sur un lit d'hôpital, un autre, avec deux balles dans le corps (reçues par la Poste en début de film), se fait jeter par dessus bord. En chien-fou, Kaminka fait bonne impression. Mais en vérité, la vraie bonne surprise du film vient de la prestation tout en naturel de Christian Alers. Acteur de théâtre avant tout, c'est aussi un second plan du cinéma qu'on aperçoit ici et là depuis le début des années 50 : "La Verte moisson" de François Villiers, "Le Signe du lion" d'Éric Rohmer, "Les Valseuses" de Bertrand Blier. Pas de bol en revanche lorsqu'il est mis davantage en avant car autant Force 8 que "La cassure" (1981), un autre thriller psychologique, signé Ramón Muñoz, dans lequel il donne la réplique à Jean-Pierre Léaud, sont de sacrés flops commerciaux. Du reste celui-ci, tourné en 1972, ne sortira que dans quelques salles en France, en mai 1974.



À l'écran comme au générique, le plus singulier est de retrouver une petite bande d'acteurs issue du petit écran et de la variété française, notamment du Big Bazar. Si Michel Fugain fait une apparition (totalement inutile) dans "Force 8", il signe surtout la partition et la chanson-titre. La musique s'en tire plutôt bien avec ses chœurs lointains évoquant tout à la fois les vents maritimes violents et une ambiance de S.O.S.. En revanche, les paroles ne font que surligner l'aspect thésard très "Peace and Love" du film. Si toi aussi tu pratiques la violence sociétale des cons, c'est que t'es devenu un con ! Voici pour la réponse à la question posée et qui, du coup, ne prête pas à débat post-film façon "Les Dossiers de l'écran".

Pierre Fuger, qui tourna une poignée de films pour le cinéma, ici avec deux balles dans le corps, fut le cocréateur du Big Bazar. On le retrouvera plus tard comme chorégraphe pour "La chenille" de La Bande à Basile ainsi que pour "La Lambada" chiée par la bouche de Kaoma. Philippe Normand (issu de "Les Galapiats", feuilleton pour la jeunesse de la fin des années 60), qui joue le fiston du professeur Tavel, est mieux connu sous son vrai nom, Philippe Cantrel. Il se reconvertira dans la chanson dès 1973 et ce pour une poignée d'années, avec plus de succès d'estime que de succès commerciaux. Jérôme Nobécourt fut lui aussi l'un des membres du Big Bazar et on le croisera à l'écran de temps à autre, notamment dans "La Boum 2". Quant à Agnès Desroches, c'est le maillon le plus énigmatique du lot. Quelques rôles au théâtre, à la télévision puis au cinéma, on l'a aperçue chez Mocky en 1974 avec "L'ombre d'une chance" et on ne la reverra plus après 1975 et un petit rôle dans le téléfilm "La Berthe" aux côtés de Jeanne Pérez, Maurice Garrel et Claude Brosset.



À la production, Joël Lifschutz, autrefois impliqué dans des projets tels que "Le Corps et le fouet", Le Carnaval des barbouzes ou "Jeu de massacre" d'Alain Jessua et président de la PIP (Paris Inter Productions) en souffrira au point de n'être pas loin de tirer ses dernières cartouches. Il produit Force 8 entre "Frissons africains" de Louis Soulanes, "L'insatisfaite" de Jean-Marie Pallardy et "Annie la vierge de Saint-Tropez", un érotique franco-brésilien réalisé par Zygmunt Sulistrowski en 1974, ce avant un sursaut tardif en 1981 pour "Xavana, fille de l'amour", du même Sulistrowski. Du côté de l'Espagne, les fonds sont alloués par Alfonso Balcázar (frère du réalisateur Jaime Jesús Balcázar) et sa Balcázar Producciones (Les renégats du désert, Les inassouvies), laquelle souffrira elle aussi de déconvenues successives et produira la même année le giallesque Passi di danza su una lama di rasoio puis, après avoir marqué le coup, surferont sur le marché érotique, voire pornographique avec "Ines de Villalonga" signé par le frangin, "Patricia, un voyage pour l'amour" d'Hubert Frank, "Jarretelles roses sur bas noirs" de Gérard Loubeau ou bien encore "Les élèves de Madame Olga" de José-Ramon Larraz.



Étrange thriller ben d'chez nous, Force 8 connaitra une seconde vie et une seconde chance en vidéo, aux débuts des 80, chez l'éditeur VIP, et sous deux autres titres (à vérifier) : Le prix de la casse et Les exaltés, ainsi qu'en Espagne et en VHS également sans plus de succès. Du reste, hormis une multi-diffusion télévisuelle sur la chaîne Ciné-action, il est difficile de le croiser. Certaines mauvaises langues affirment que ce n'est pas plus mal ainsi...




En rapport avec le film :

# Quelques pochettes de singles de Philippe Cantrel :










* Des morceaux sur Youtube :


- Valentine (présenté par Michel Leeb)

- Amour Amour

- On a tout la vie

- Du soleil dans la maison



P.S. : allez, je vous dépose ce texte, écrit il y a plusieurs semaines. Je ne veux pas engorger le forum de mallox, mais je trouvais le film assez estival.
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Dernière édition par mallox le Sam Nov 18, 2017 5:22 pm; édité 2 fois
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Valor
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MessagePosté le: Sam Juil 29, 2017 3:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jamais entendu parler de ce film ! Merci pour la découverte de ce thriller français !

Il est bien sorti chez VIP sous ce titre mais aucune trace des autres titres : je chercherai chez moi à mon retour...

http://www.vhsdb.org/film.php?id=655



Scène tournée à La Grande-Motte !

Du coup j'ai cru que c'était Alain Petit ! (Midnight Party)

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mallox
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MessagePosté le: Sam Juil 29, 2017 3:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16 frank_PDT_10


Au temps pour moi. Parfois je dois mal chercher sur VhSdb. Là, par exemple, je ne l'avais pas trouvé. frank_PDT_07
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flint
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MessagePosté le: Dim Juil 30, 2017 7:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Valor a écrit:
Jamais entendu parler de ce film ! Merci pour la découverte de ce thriller français !



Du coup j'ai cru que c'était Alain Petit ! (Midnight Party)




Ben moi j'ai cru que c'était Michel Fugain ! frank_PDT_16
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flint
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MessagePosté le: Dim Juil 30, 2017 2:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, là est le gag, je n'avais pas lu que Fugain jouait dans le film. frank_PDT_08
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