[M] [Critique] Et ma soeur ne pense qu'à ça

 
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flint
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MessagePosté le: Mar Mai 02, 2017 3:05 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Et ma soeur ne pense qu'à ça Répondre en citant



Et ma sœur ne pense qu'à ça

Titre original : Mijn zuster denkt alleen daaraan

Genre : Drame, Érotique

Année : 1970

Pays d'origine : Belgique

Réalisateur : Henri Xhonneux

Casting : Nathalie Vernier, Diane Dee, Christian Maillet, Vanina Cranfield, Jacqueline De Meester, Numa...

Aka : Débauche de majeures/Take Me, I'm Old Enough/Die Pornoschwestern




Réalisé la même année que « Brigade Anti-Sex », c'est-à-dire en 1970, « Et ma sœur ne pense qu'à ça » s'avère bien différent du premier nommé, et pourtant le réalisateur (ainsi qu'une partie du casting) est identique. On ne reviendra pas sur le parcours de Henri Xhonneux, pour cela il convient de se reporter à la précédente chronique de « Brigade Anti-Sex ». Là où ce dernier se rapprochait plus de la pochade à visionner au troisième degré, « Débauche de majeures » (autre titre du film) adopte un ton plus sérieux et se montre plus abouti au niveau de la mise en scène. Xhonneux a probablement puisé sa trame dans le cinéma d'exploitation américain des années '60, si bien que son film peut rappeler certaines œuvres de Joseph W. Sarno ou Michael Findlay, voire même Russ Meyer.




L'histoire est la suivante. Dans une maison retirée à la campagne vivent deux sœurs. L'une (l'aînée) est blonde et s'appelle Jeanette. Elle passe une partie de son temps à s'occuper de sa sœur Eve (brune quant à elle), paralysée des deux jambes et du bras droit à la suite d'un violent choc psychologique. Aussi différentes soient-elles, les deux frangines ont pourtant un point commun, basé sur la frustration sexuelle. Jeanette est devenue une vieille fille avant l'heure, s'habillant comme un sac, négligeant de se maquiller et, pour couronner le tout, chaussant d'affreuses lunettes qui accentuent encore plus son look de rombière. Pas un homme ne la regarde, à l'exception d'un voisin paysan au regard libidineux. Quant à Eve, son quotidien consiste le plus souvent à se masturber avec sa main valide, bien que Jeanette s'évertue à l'attacher afin qu'elle ne puisse se livrer à des activités que la morale réprouve. Lorsque l'aînée surprend la cadette en train de se titiller le clitoris, elle la ligote sur son fauteuil roulant avant de la fouetter avec vigueur.




Mais tout bascule lorsque Jeanette reçoit un coup de fil du notaire attaché à la famille. Leur oncle (Gaston de la Treille), récemment décédé, avait rédigé un testament dans lequel il léguait à ses deux nièces toute sa fortune. Une moitié pour Eve, l'autre pour Jeanette. A une condition seulement : que celles-ci ne soient plus vierges. C'est le cas pour Eve, mais Gaston savait que Jeanette avait préservé son pucelage. L'ultimatum de tonton est donc sans appel, Jeanette dispose de trois jours pour se faire déflorer, sans quoi sa part reviendra à Eve. De plus, signe que l'oncle Gaston était doté d'un sens de l'humour particulier, il a précisé dans son testament que le notaire (qu'il savait porté sur la chose) pourrait se porter volontaire en cas de besoin.
Profondément choquée, Jeanette rentre à la maison, pour découvrir qu'Eve a été violée par un intrus. Un viol qui a eu un effet pour le moins inattendu, celui de faire disparaître le traumatisme subi par la jeune femme dans le passé. La voilà qui a retrouvé l'usage de la parole, et de ses membres…





Tourné en 1970, donc, « Débauche de majeures » fut assez rapidement exploité en Belgique et en Allemagne, mais seulement trois ans plus tard en France (sortie parisienne en août 1973). Lorsqu'on lit le résumé dans La Saison Cinématographique 1974, on apprend que les héroïnes avaient été rebaptisées Josiane et Noëlle. La critique était sans surprise mitigée, mais qu'ont dû penser à l'époque les spectateurs ayant acheté leur billet, persuadés d'aller voir un film érotique « olé-olé », ce que n'est évidemment pas « Et ma sœur ne pense qu'à ça ». En trois années, le cinéma érotique s'était en effet enhardi, et commençait à flirter sérieusement avec le hardcore. Alors que le film de Xhonneux, avec son noir et blanc et ses effeuillages soft, renvoyait plutôt aux nudies du début des sixties.




De ce fait, « Débauche de majeures » a dû passer pour un OVNI à l'époque de sa diffusion, non seulement à cause de son noir et blanc suranné, mais également pour le ton parfois décalé de certaines scènes, comme celle où le violeur menace Eve prisonnière de son fauteuil roulant, tout en dégustant un poulet rôti entier à pleines dents. Xhonneux alterne le cocasse (la scène de la lecture du testament) et la poésie (Eve, après avoir retrouvé l'usage de ses membres, exprime sa joie dans les bois, enlaçant notamment un arbre, puis l'embrassant). Et si le casting est constitué d'acteurs débutants ou peu aguerris, le réalisateur a la chance d'avoir pour l'occasion deux actrices qui, pour reprendre une expression, font le job. Ce qui n'était pas garanti au départ car les deux actrices, à l'époque (Nathalie Vernier dans le rôle d'Eve, Diane Dee dans celui de Jeanette), n'avaient respectivement qu'un et deux films au compteur. Mais Henri Xhonneux a su tirer le meilleur des deux jeunes femmes, exploitant avec justesse leur frustration sexuelle, causée dans un cas par une infirmité et dans l'autre par une forme de renoncement. Jeanette sacrifie sa vie de femme afin de s'occuper de sa sœur cadette. Mais là où le sexe fait honte à Jeanette, il reste présent chez Eve, très fortement même. Si bien que le contraste entre les deux sœurs est flagrant, avec d'un côté une femme paralysée qui suscite le désir chez les hommes, et de l'autre une vieille fille parfaitement valide qui inspire la pitié. Mais la dernière partie du film voit la « chenille » se métamorphoser en papillon. Délivrée de la charge de sa sœur, Jeanette redécouvre son corps et par la même occasion le désir. Cette partie comporte également de très bons moments mais n'évite cependant pas quelques longueurs, notamment lorsque Jeanette arpente une galerie commerciale puis, plus tard, effectue un strip-tease devant le notaire qui n'en demandait pas tant. On voit encore une fois les limites du réalisateur (comme dans « Brigade Anti-Sex ») pour aller jusqu'au bout d'un long métrage, bien qu'au final « Et ma sœur ne pense qu'à ça » n'excède pas les soixante-quinze minutes. Mais cela ne retire rien à ses qualités, par ailleurs.




Contrairement à « Brigade Anti-Sex », « Débauche de majeures » a bénéficié d'une sortie en dvd chez les Allemands de Candybox, en octobre 2014. Un master manifestement originaire des Etats-Unis, à en juger par le titre visible au générique : « Take Me, I'm Old Enough », et de très bonne qualité. L'occasion de (re)découvrir l’œuvre d'un cinéaste iconoclaste s'étant appliqué à livrer un film d'exploitation, qui aurait certainement plu à ses confrères d'outre-Atlantique.
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mai 02, 2017 6:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
Il n'y a qu'ici (sur le web) que l'on peut trouver des critiques de ce genre de rareté. icon_cool

ça c'est du titre en tous cas, même si l'intervention d'un zouave lui aurait donné un cachet désuet bienvenu. frank_PDT_10
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Throma
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MessagePosté le: Mar Mai 02, 2017 6:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Wow sacrée rareté en effet.

Décidément, il y a des trésors enfouis dans le pays de Vandamme et Tintin (pas Sevran).
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flint
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MessagePosté le: Mar Mai 02, 2017 7:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avec le "Elle ne pense qu'à ça" chroniqué par Mallox il y a quelques jours (qui date aussi de 1970), ça aurait pu faire un double-programme sympa dans un cinéma de quartier.
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Throma
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MessagePosté le: Mar Mai 02, 2017 8:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quand je pense que Bigbonn est en train de s'atteler à la chronique de "Elle voit des nains partout"... new_mur
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mallox
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MessagePosté le: Mar Mai 02, 2017 8:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Avec le "Elle ne pense qu'à ça" chroniqué par Mallox il y a quelques jours (qui date aussi de 1970), ça aurait pu faire un double-programme sympa dans un cinéma de quartier.


Ah oui, j'y ai pensé. Surtout en me trompant de dossier de destination pour sauvegarder les captures ! frank_PDT_10

Bravo en tout cas !
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Valor
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MessagePosté le: Mer Mai 03, 2017 5:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent ! On s'approche de l'intégrale Henri Xhonneux ! ico_mrgreen

Petites précisions sur le DVD Candybox : c'est une édition limitée à 500 exemplaires, il contient la VF intégrale avec ST allemands mais aussi une version doublée en allemand de meilleure qualité mais qui ne dure que 66 minutes...



http://www.ofdb.de/view.php?page=fassung&fid=199367&vid=400492
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flint
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MessagePosté le: Mer Mai 03, 2017 5:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une VF qui n'est d'ailleurs pas mentionnée au dos du boitier :



Mais apparemment, c'est fréquent chez les Allemands "d'oublier" certaines pistes, notamment dans certains westerns de Koch Media, je crois.

(et sinon, merci pour la découverte) icon_wink
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Valor
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MessagePosté le: Lun Sep 18, 2017 6:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vu hier à l'Etrange Festival ! Merci l’Étrange Festival !

Le gars qui présentait la séance n'avait pas grand chose à dire, à part les divers titres qui ont bien fait marrer tout le monde et il a insinué que nous étions venus uniquement à cause du titre !

La copie (très abîmée, surtout au débuts des bobines) venait de la Cinémathèque belge, c'était la version anglaise, sous-titrée en français et en flamand... suspect

Bref, je viens de relire ta critique et j'ai pensé exactement pareil que toi hier : les emprunts à Joseph W. Sarno (le film est d'ailleurs signé "Joseph W. Rental") et les quelques longueurs vers la fin (j'ajouterai aussi le retour à vélo).
Par contre, j'aurais bien aimé que quelques scènes avec la brune soient plus longues !

A part ça c'est vraiment un film génial : à la fois drôle, sexy, surprenant et bourré de bonnes idées. Un hymne à la féminité, au sexe et à la luxure ! new_diable
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flint
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MessagePosté le: Lun Sep 18, 2017 8:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Valor a écrit:

les emprunts à Joseph W. Sarno (le film est d'ailleurs signé "Joseph W. Rental")


Ah oui, tiens, la coïncidence est frappante.

Valor a écrit:

Par contre, j'aurais bien aimé que quelques scènes avec la brune soient plus longues !


Moi aussi !

Valor a écrit:

A part ça c'est vraiment un film génial : à la fois drôle, sexy, surprenant et bourré de bonnes idées. Un hymne à la féminité, au sexe et à la luxure ! new_diable


Le top, quoi ! frank_PDT_10

Le film a été plutôt pas mal perçu par le public, sinon ? (à part les différents titres du film ?) ico_mrgreen
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Valor
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MessagePosté le: Lun Sep 18, 2017 9:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Ah oui, tiens, la coïncidence est frappante.

En plus "Rental" ça veut dire "location" !

flint a écrit:
Le film a été plutôt pas mal perçu par le public, sinon ? (à part les différents titres du film ?) ico_mrgreen

Les gens ont bien rigolé sur les gags (la scène avec le poulet !!!) et tout le monde a bien applaudi à la fin...
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