Viol en première page - 1972

 
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Mai 02, 2019 6:26 am    Sujet du message: Viol en première page - 1972 Répondre en citant



Viol en première page- 1972
(Sbatti il mostro in prima pagina)

Origine : Italie
Genre : Thriller / Policier / Drame / Pamphlet

Réalisé par Marco Bellocchio
Avec Gian Maria Volonte, Fabio Garriba, Jacques Herlin, John Steiner, Carla Tatò, Laura Betti...





L'Italie est en période électorale. A la suite du meurtre d'un éditeur de gauche, la jeunesse envahit le siège de «Il Giornale», quotidien de droite. Son rédacteur en chef, Bizanti, en profite pour fustiger la gauche. Peu de temps après, une jeune fille est violée et assassinée. L'enquête piétine quand Bizanti reçoit la visite d'une dame de la bourgeoisie qui prétend que l'assassin est Mario Boni, son amant, militant de gauche...





Découverte totale, comme quoi c'est pas mal de garder un peu de retard. J'avoue que l'austérité du cinéma de Bellocchio m'en a écarté longtemps, pourtant celui-ci évolue d'une manière assez similaire à Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon avec un Gian Maria Volonte comparable au film de Petri.





C'est tourné dans un style brut, documentaire, avant de bifurquer dans la farce noire, presque atroce, où un fait divers se trouve instrumentalisé par le directeur de publication d'un quotidien ultra conservateur, lequel se substitue aux instances policières, jusqu'à donner les ordres aux enquêteurs ("Ne dites rien avant 24h") dans un rapport inversé.
Tout est dès lors déployé pour faire coup-double : se servir du drame qui va facilement défrayer la chronique, mais aussi trouver à-la-va-vite un coupable, un jeune militant communiste tant qu'à faire !
Jusqu'au moment où l'un des journalistes qui enquête trouve des failles et remonte jusqu'au véritable coupable, aidé par des révélations de trois étudiants. Sauf que c'est trop tard car tout est plié et tout sera cadenassé, tout bêtement parce que Bizanti a tout intérêt à ce que le véritable meurtrier la ferme. Le journal y gagne, son "partisannisme" avec, et la police n'est pas remise en question, la justice encore moins.





C'est brillamment scénarisé par Sergio Donati (qui devait réaliser le film et en fut empêché pour cause de problèmes de santé), la photographie de Luigi Kuveiller est elle aussi étonnante et joue pour beaucoup dans le naturalisme sec de Sbatti il mostro in prima pagina, quant à la musique de Nicola Piovani, elle est aussi belle et efficace que celle d'un Morricone. On retrouve d'ailleurs quelques accents de celle, magnifique, qu'il composera trois ans après pour Le Parfum de la Dame en Noir.

Finalement, c'est tout de même un peu déprimant et fort heureux que le pessimisme l'emporte via l'ironie des ordures déversées dans le petit canal, symboles de ces mots imprimés en guise de manipulation médiatique avec collusion politique, les deux se répandant devant tout un chacun...





Cette sentence résume parfaitement le cynisme conservateur de cette loi et de l'ordre pourtant viciés : "La police réprime, le juge condamne, la presse dirige l'opinion! Chacun au fond fait son devoir! Ce sont les ouvriers qui ne jouent pas le jeu! Ils ne travaillent pas assez, s'en fichent et son exigeants! Et nous ne pouvons élever le niveau de production! En face de ce problème, qu'importe l'innocence ou la culpabilité ... "

Déprimant donc, non parce que le film l'est plus qu'un autre, non, déprimant de s'apercevoir de films en films, d'archives en archives, que finalement, rien n'a changé et que, de fait, tout pousse à croire que rien ne changera jamais. Les thématiques au fil des décennies restent quasi immuables. C'est bien que l'Histoire tourne en rond, que les problèmes subsistent - sans doute intrinsèques à l'être humain, à sa condition sociétale aussi. Bien que parfois régulés, ils demeurent insolubles au point de faire passer les actions de quiconque s'y oppose pour de l'excès de zèle idéaliste ou du donquichottisme.









P.S. : pas du Bis, désolé, juste quelques mots jetés après une séance "Italie engaged !" et pour garder mémoire, au moins de mon côté... ça me fait bizarre de mettre du Bellocchio ici, en même temps ça fera un écho aux Petri et aux Damiani.
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Dernière édition par mallox le Sam Mai 04, 2019 6:08 am; édité 2 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Jeu Mai 02, 2019 11:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
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