[M] [Critique] Frontière interdite + Bio Renny Harlin

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Sam Nov 30, 2019 6:36 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Frontière interdite + Bio Renny Harlin Répondre en citant

Frontière interdite
(Born American)

Aka : Jäätävä polte / Arctic Heat

Origine : Finlande / USA
Genre : aventure, prison, survival
Année : 1986

Réalisateur : Renny Harlin
Avec Mike Norris, Steve Durham, David Coburn, Thalmus Rasulala, Albert Salmi, Ismo Kallio, Marjo Vuollo...







Producteur : Markus Selin
Scenario : Renny Harlin et Markus Selin
Musique : Richard G. Mitchell
Image : Henrik Paersch
Montage : Paul Martin Smith
Accroche : Bons baisers de Russie

Distribution :
Mike Norris (Savoy), Steve Durham (Mitch), David Coburn (K.C.), Piita Vuosalmi (Nadja), Vesa Vierikko (Kapsky), Thalmus Rasulala (l'amiral), Albert Salmi (l'ambassadeur), Ismo Kallio (Zarkov), Marjo Vuollo (Tamara)

Résumé :
Trois étudiants américains en vacances en Finlande traversent la frontière finno-soviétique pour s'amuser et prendre des photos. Ils sont hélas repérés par des soldats russes qui tentent de les abattre. Alors que les trois étudiants ont trouvé refuge dans un village, la population les accuse du meurtre d'une jeune fille. Ils doivent s'enfuir à nouveau mais sont capturés et jetés en prison. Leur escapade tourne au cauchemar...

Comme nombre de jeunes réalisateurs débutants, le finlandais Renny Harlin rêvait d'Hollywood, mais suite au refus des autorités finlandaises de produire son premier long métrage, il décide de l'autofinancer avec l'aide du producteur Markus Selin. Une bobine de démonstration de 20 minutes sous le bras, les deux hommes finissent par obtenir un financement de coproduction avec les États-Unis et "Born American" devient dès lors le film le plus cher jamais produit en Finlande.
Écrit par le duo susnommé, le scénario, bien que romancé, se base sur une histoire vraie : des étudiants se sont réellement égarés du mauvais côté de la frontière à l'époque à laquelle se déroule le film ! "Born American" assume par ailleurs complètement son antisoviétisme primaire et rejoint la fournée de productions de l'époque qui contient des bobines telles que "Goulag", "Firefox", "Rambo 2", "L'Aube rouge" ou "Invasion USA". A un point tel que l'ambassadeur soviétique en Finlande déposera plainte, demandant l'interdiction du film.

Comme résumé au début, nos trois étudiants en vadrouille le long de la frontière finno-soviétique, ne peuvent résister au plaisir d'une petite incursion chez nos amis Russes ! Ils vont cependant vite se rendre compte que ces derniers ne partagent pas les mêmes valeurs, et encore moins le même sens de l'humour...
En essayant de s'échapper, ils sont pris pour des violeurs par les autochtones d'un village et échappent de peu à une exécution sommaire. Dans la confusion et la panique, ils tuent un prêtre, brûlent son église, se retrouvent à tirer sur une douzaine de soldats avant de s'enfuir à bord d'un camion avec la sœur de la victime du viol. Finalement capturés et après avoir subi une folklorique séance de torture (comportant une titillation des tétons à l'électricité), ils atterrissent dans une prison-poubelle. De celles à faire passer la prison turque de "Midnight Express" pour une colonie de vacances ! Bref, Renny Harlin se complaît ici dans le côté hargneux et crado, le même qui caractérisait certaines productions asiatiques ainsi que quelques WIP italiens, notamment ceux réalisés par Bruno Mattei. Ainsi, l'ambassadeur américain (censé aider nos trois lascars) finit sa visite par une petite orgie durant laquelle les prisonnières sont violées sur des tables ! Pendant ce temps, nos trois touristes en herbe essaient de survivre aux us et coutumes locaux, faits de gardiens sadiques et de prisonniers pas mieux intentionnés. Bien entendu, ils sont contraints de se rendre utiles et peinent comme des bœufs toute la sainte journée à transporter du charbon pour l'amener dans des fours. Pour leur "peine", ils sont autorisés à jeter un coup d'œil dans les douches des femmes grâce à des trous dans le mur, prévus à cet effet. S'ils s'avèrent réfractaires ou violents, ils se retrouvent dans les sous-sols où se tient régulièrement un jeu d'échec grandeur nature dans lequel les participants sont tués comme des pions par des fous. Dans "Frontière interdite", les seules lueurs d'espoir de les voir s'échapper viennent par l'intermédiaire d'un dénommé "Amiral" (Thalmus Rasulala), un ancien mercenaire qui se cache dans la prison où il se sent plus à l'abri vu qu'il en sait beaucoup trop, et grâce à l'aide éventuelle de Nadja, une babouchka au sang chaud.

Mike Norris ci-présent, n'est autre que le fils de Chuck. Il remplace au pied-levé son père, prévu initialement mais qui vient de quitter le projet à cause de retards répétés. Le brave Mike ne pourra d'ailleurs ensuite jamais vraiment se défaire de l'ombre de son paternel au point de prendre sa relève pour "Delta Force 3" puis de réaliser en 2016 "AmeriGeddon" où il prouve sans faire aucun effort particulier qu'il est aussi réactionnaire que son paternel !
David Coburn n'a quant à lui rien à voir avec James ! C'est un acteur (et chanteur) qui tournera ensuite principalement pour la télévision ("JAG", "Babylon 5" ou " Les Dessous de Palm Beach") et le reste du casting est essentiellement composé de "gueules". Ce qui ne nous empêche pas de remarquer Albert Salmi (1929-1990) dans le rôle de l'ambassadeur : un acteur certes méconnu mais dont le visage est familier de par sa présence dans plus d'une centaine de séries télés depuis les années cinquante. Il figure également aux génériques de films tels que "Le Vent de la plaine", "Les Bravados", "Matt Helm traqué", "Breaking In", "La Malédiction de la sorcière", "Le Dragon du lac de feu", "Avec les compliments de Charlie", "L'Empire des fourmis géantes", "L'Outrage" et bien d'autres bobines encore !

Quoi qu'il en soit, dans "Born American" (sorti en France en vidéo sous le titre "Frontière interdite"), on trouve déjà les grandes lignes du "style Harlin" : raccourcis hasardeux, personnages secondaires sacrifiés en dépit du bon sens, héros sympathique, méchants caricaturaux et scènes d'action parfois totalement incongrues.

Même s'il a bénéficié du plus gros budget du cinéma finlandais de l'époque pour ce premier film (la chose étant à relativiser), Renny Harlin doit composer et se débrouiller le plus souvent avec les moyens du bord. Ainsi, des tuyaux y servent de bazookas et une vieille usine enfouie sous la neige y fait office de prison. Pourtant il ne se débrouille pas si mal et joue au maximum avec les stéréotypes sur l'URSS et son image colportée à l'époque. Pour arriver à ses fins, il utilise les décors les plus glauques et crasseux qu'il peut trouver (le commissariat du film en est un modèle !), instillant ainsi une ambiance pessimiste et morose. Ajoutez à cela que la plupart des acteurs, secondaires ou figurants, ont des têtes pas possibles, ce qui renforce le sentiment que nos trois touristes semblent être tombés en Enfer. On peut bien entendu être étonné par un tel étalage de haine, à plus forte raison aujourd'hui où nous évoluons dans une époque où le politiquement correct règne en maître : le film de Renny Harlin offre un vrai voyage dans le temps ! Certes, il nous fait voyager dans une époque peu glorieuse que l'on espérait révolue, mais celle-ci vient, à sa manière, se rappeler à notre bon souvenir !


























Petite bio de Renny Harlin

Si hors de son pays "Frontière Interdite / Born American" n'est pas un succès colossal, il permettra au réalisateur Renny Harlin (enfin repéré par Hollywood) de se retrouver aux commandes de deux solides séries B : "Prison" et "Freddy 4". La première est une réussite et la seconde marque la montée en puissance de la franchise. En 1990, c'est la consécration et, après avoir perdu une année sur "Alien 3", il quitte le projet et réalise "58 minutes pour vivre", suite directe de "Piège de Cristal", pour laquelle il ne dévie pas d'un iota de son style. Il signe une bande dessinée et massacre allégrement des centaines de personnes en faisant s'écraser un avion. Pur plaisir coupable, le film remplit les salles. Harlin se retrouve alors aux commandes de "The Adventures of Ford Fairlane", produit par Joel Silver et qui met en vedette le méconnu chez nous Andrew Dice Clay. Le film fait un flop (imaginez un film mettant en scène Dieudonné et produit par Besson, cela vous donnera une idée du style de la chose !). Il enchaîne alors avec "Cliffhanger, traque au sommet", gros succès de nouveau.
Sa vie privée est au beau fixe et, en 1993, il épouse l’actrice Geena Davis. Cette union va donner naissance non pas à deux enfants mais à deux films mégalomanes que le réalisateur offre en cadeaux à son épouse : le résultat est catastrophique ! "L'Île aux pirates" est un désastre et ruine la Carolco Pictures qui avait au préalable déjà abandonné un autre projet, "Crusade" de Paul Verhoeven afin de financer le film de Harlin. Alors que "Au revoir à jamais" ne fait pas mieux, le couple semble ne pas résister à ces désastres successifs et divorce.
En 1999, Renny Harlin rebondit là où on ne l'attend pas et livre "Peur bleue", une histoire de requin génétiquement modifié qui bouffe tout sur son passage. Un rien excédé par son divorce, il fait dévorer son héroïne dans la bobine finale ! "Ce gars ose tout !" c'est désormais son étiquette en forme de leitmotiv ! Il retrouve du coup Stallone pour "Driven", une virée en "Champ Cars". Plus drôle qu'un album de Michel Vaillant, "Driven" est une purge de compète dopée aux effets numériques. Par la suite, le réalisateur se lance dans une série de films insignifiants ("Cleaner", "The Covenant" alias "Le Pacte du sang") mais dont certains se démarquent : "Profession Profiler", totalement invraisemblable mais plutôt amusant et sympathique, "12 Rounds", un film bourrin et plutôt correct avec John Cena, star du WWF, ainsi que le confidentiel "5 Days of War", un film politique que quasiment personne n'a vu. Il s'essaie même au found footage avec "Devil's Pass" (alias "The Dyatlov Pass Incident").
Il convient de signaler également que, dans un de ces moments d’incohérence totale, des producteurs déstabilisés demandent son intervention sur "L'Exorciste 4" (Dominion: Prequel to the Exorcist) : le résultat tourné par Paul Schrader étant jugé médiocre est du coup substitué par "L'Exorciste : Au commencement" qui fait alors office de version alternative. Selon la rumeur, il paraît que le Diable lui-même s'est pissé dessus en visionnant la chose !
En 2014, il se lance dans la croisade des "Hercule" et réalise "La Légende d'Hercule" en réponse à la version de Dwayne Johnson. Une bien mauvaise pioche une fois encore puisque son adversaire le dépasse largement au box-office. Il n'empêche que Renny Harlin semble se souvenir des vieux péplums de son enfance et livre un hommage en forme de copie digitale : la scène où le demi-dieu arrache un morceau de chaque pilier de pierre auquel le héros est attaché, pour les utiliser ensuite comme projectiles, est un véritable hommage au péplum d'antan (mais aussi indirectement à la bande dessinée Astérix !).
Cet échec n'entame en rien la motivation de notre réalisateur qui va rebondir une fois encore là où on l'attend le moins. En effet, Renny Harlin décide de s'exiler en Chine et y réalise successivement "Skiptrace" (La Filature) avec Jackie Chan et Johnny Knoxville, "Legend of the Ancient Sword", adaptation d'un jeu vidéo, et "Bodies at Rest".
À l'heure actuelle, pas moins de quatre projets sont associés à son nom : "The Hanging Coffin", "Operation Somalia", "Operation Wild" et "Solara".




Filmographie :

1986 : Born American
1988 : Prison
1988 : Le Cauchemar de Freddy (A Nightmare On Elm Street 4: The Dream Master)
1990 : 58 minutes pour vivre (Die Hard 2)
1990 : Ford Fairlane: Rock'n Roll Detective (The Adventures of Ford Fairlane)
1993 : Cliffhanger, traque au sommet (Cliffhanger)
1995 : L'Île aux pirates (Cutthroat Island)
1996 : Au revoir à jamais (The Long Kiss Goodnight)
1999 : Peur bleue (Deep Blue Sea)
2001 : Driven
2004 : Profession Profiler (Mindhunters)
2004 : L'Exorciste : Au commencement (Exorcist: The Beginning)
2006 : Le Pacte du sang (The Covenant)
2008 : Cleaner
2009 : 12 Rounds
2011 : État de guerre (5 Days of War)
2013 : The Dyatlov Pass Incident
2014 : La Légende d'Hercule (The Legend of Hercules)
2015 : La Filature (Skiptrace)
2018 : Legend of the Ancient Sword (Gu jian qi tan zhi liu yue zhao ming)
2019 : Bodies at Rest (Chen mo de zheng ren)
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MessagePosté le: Mer Déc 04, 2019 9:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Okaich !

Perso pas très preneur de Renny Harlin d'une manière générale même si j'apprécie Die Hard 2, très bédéesque, et que je garde un excellent souvenir du perroquet se faisant becter dans Peur bleue !

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On mettra la Bio à part (enfin si ça te va), avec un petit lien vers elle en fin de chronique et en l'entrecoupant des affiches que tu as déposées en un bloc (même sans conserver l'ordre chrono, ça ira très bien. Et puis comme ça on demande un effort à nos lecteurs ! On se mérite ! frank_PDT_10 )














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MessagePosté le: Mer Déc 04, 2019 8:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas vu grand chose du monsieur... Je garde un souvenir plutôt moyen de Prison, je devrais peut-être le revoir...

J'ai un bon souvenir de Peur bleue en revanche : sfx pourris mais un scénario sympa et des scènes prenantes, je crois... (A revoir aussi !)
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MessagePosté le: Mer Déc 11, 2019 1:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

@ Gillox : Au cas où tu voudrais mettre la jaquette de la VHS française sur le site, je poste un scan un peu meilleur :

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