Walter Paisley 99 % irradié


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Posté le: Ven Nov 04, 2005 3:59 pm Sujet du message: [M] [Critique] Rock All Night |
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C'est un Corman, mais ce n'est certainement pas un film pouvant franchement rentrer dans le cadre de Psychovision. C'est pourtant un film d'exploitation. A vous de voir si on peut le poster en critique sur le site ou non.
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1957
Origine : Etats-Unis
Genre : Comédie / Policier / Rock'n'roll
Réalisation : Roger Corman
Avec : Dick Miller, Abby Dalton, Robin Morse, Richard H. Cutting
Rock All Night fait partie des neuf films que Corman réalisa lors de son marathon cinématographique de 1957. Un film d'exploitation, produit par l'American International Pictures de James H. Nicholson (comme tous les autres de cette année-là).
Cette fois, le public visé est ici adolescent, à la fois filles et garçons. Ce qui ne sera pas forcément le cas de tous les autres films de Roger Corman. Le genre abordé est ici quelque peu atypique dans la filmographie du cinéaste, ou ce n'est tout du moins pas celui qui a fait sa réputation. Il s'agit d'un film rock'n'roll, genre de film en vogue dans les années 50, alliant cinéma et musique. Différent des comédies musicales puisque les dialogues ne sont jamais chantés. La musique se retrouve ainsi à travers une assez importante suite de scènes dans lesquelles des artistes interprètent des chansons, dans un milieu composé de personnalités très "rock'n'roll". Mais encore faut-il un scénario. Ici, Corman louche sur le films policier, qu'il mâtine de comédie.
Rock All Night nous présente l'histoire de deux bandits en fuite qui se replient dans un bar où ils prennent la clientèle en otage. Ils seront cependant fortement gênés par Shorty (Dick Miller), un misanthrope agressif court sur pattes qui n'aura de cesse de les provoquer.
C'est ce bar qui servira de prétexte à la musique, purement adressée au public adolescent. Car bien sûr le bar est un bar musical, et les groupes défilent. Les dix premières minutes (qui se passent dans un autre bar, d'ailleurs) ne sont que de la chanson, avec les Platters qui se mettent en vedettes. La suite reste assez axée sur les chansons rock'n'roll, avec un réalisateur oubliant momentanément son intrigue de base. Un peu comme si ces scènes musicales avaient des clips insérés dans le film.
Bref, le film ne durant qu'une heure, l'intrigue est très simple, pas le temps de s'attarder. La photographie très "boîte de jazz", ainsi que le comportement provoc et grande gueule du personnage principal, assurent assez maladroitement il est vrai de faire la liaison entre la musique qui est jouée et le scénario. De plus, Corman se paye le luxe d'introduire un humour qui annonce celui que l'on reverra par la suite dans A Bucket of Blood (1959) et La Petite Boutique des Horreurs (1960). A savoir un humour léger, théâtral (espace clos à l'appui ici), comportant un certain message ironique. Ici il s'agit d'appuyer notamment sur la lâcheté des pseudo "durs", grands et forts. La clientèle est ainsi composée d'un boxeur, d'un bodybuilder et d'un mafieux. Tous se révèleront être des lâches qui seront humiliés d'une part par leur femme (Corman en profite donc pour dévoiler son penchant féministe), et d'autre part par le petit et misanthrope Shorty, qui parvienda en outre à faire ressortir le côté sensible des gangsters. Un film sur la fausseté des apparences, en somme.
Un bon film, qui malgré son intrigue parfois pourvue de grosses ficelles tend à donner la part belle aux marginaux. Avec humour et sur fond de rock'n'roll, en plus...
A propos du film : Tarantino a rendu hommage au film dans Pulp Fiction, via l'une des affiches présentes au resto 50's où dînent Travolta et Thurman. |
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