Walter Paisley 99 % irradié


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Posté le: Ven Nov 04, 2005 4:17 pm Sujet du message: [M] [Critique] Sorority Girl |
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Comme pour Rock All Night, je vous laisse juger si ce film cormanien a sa place sur le site.
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1957
Origine : Etats-Unis
Genre : Drame
Réalisation : Roger Corman
Avec : Susan Cabot, Dick Miller, Barboura Morris, June Kenney
On oublie souvent qu'hormis ses films de monstres, hormis ses films d'horreur avec Vincent Price et hormis ses productions au sein de la New World notamment, Roger Corman a tout de même oeuvré dans beaucoup de genres possibles. Sorority Girl est quant à lui un drame adolescent, réalisé en 1957.
Le film nous parle de Sabra (Susan Cabot), une petite peste issue d'une famille riche, en conflit avec sa mère au sujet de l'héritage de son père, et qui s'évertue à faire du mal psychologiquement ou physiquement à toutes ses camarades de la confrérie d'étudiantes dans laquelle elle se trouve. Chantage, tentative de vol de petit ami, coups physiques sont ses principales activités...
Vous l'aurez deviné, il s'agit d'un film calibré pour un public adolescent féminin. Très ciblé, donc. D'ailleurs le film ne compte qu'un seul personnage masculin, à savoir l'indispensable Dick Miller... On pourrait bien dire que le public masculin peut être attiré par tant de présence féminine. Sauf qu'on ne peut pas réellement dire qu'il y ait véritablement des scènes dénudées ou même sexy. A peine une dizaine de minutes à la plage, à la fin du film. Bref le film concerne bel et bien un public essentiellement féminin.
L'héroïne est présentée en apparence comme une peste notoire. Ainsi, toutes ses camarades, y compris celles qui ont une forte personnalité, vont à un moment avoir affaire à elle, et vont à tous les coups être vaincues. Sabra n'a d'ailleurs aucun respect pour personne, pour leurs ennuis quotidiens et leurs douleurs. C'est une égoïste. Un tel personnage peut donc logiquement paraître comme antipathique. Certes, c'est le cas, mais pourtant elle va au fur et à mesure du film révéler sa grande solitude, familiale notamment. D'ailleurs sa mère est la seule personne avec laquelle elle n'a jamais le dessus. Jamais Corman ne l'excuse pour autant. Mais du coup, il ne la condamne pas entièrement. Il montre que tout a une origine. On retrouve là quelque peu l'attrait de Corman pour Freud (réexploité plus tard dans le cycle Poe). Bref le manichéisme qui semblait évident au début du film l'est moins vers la fin. Sabra pousse les autres à bout, mais elle-même se pousse aussi à bout, et elle ne sait pas au juste pourquoi elle est aussi cruelle envers ses petites camarades...
Celles-ci d'ailleurs, ainsi que Dick Miller (le petit ami de l'une d'entre elles), ne sont d'ailleurs pas exemptes de tout reproche non plus. Discrètement, Corman les charge aussi. Ce ne sont pas des mauvaises filles, mais il n'empêche qu'elles sont toutes intéressées (pouvoir, apparence physique superficielle...). Mais leurs défauts sont surclassés par ceux de Sabra. Bref le film livre une vision du milieu étudiant féminin des 50's assez réaliste. Une communauté assez fermée, où la bonne morale prévaut, mais qui derrière cette façade cache des problèmes personnels assez flagrants. Problèmes que Sabra fait ressortir pour chacun des protagonistes.
Un film pour adolescent assez malin, donc. Bien sûr, la psychologie n'est pas poussée dans ses derniers retranchements et les descriptions des personnages restent assez sommaires, mais enfin le tout reste réaliste. Un film d'exploitation vite fait mais bien fait...
A propos du film : A noter qu'un remake est sorti en direct-to-video en 1994 sous le titre Confessions of a Sorority Girl, avec Alyssa Milano. |
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