[M] [Critique] Guinea Pig 2 : Flowers of Flesh and Blood

[princesse.rosebonbon]

Guinea Pig 2: Flowers of Flesh and Blood – 1985
(Za Giniipiggu 2: Chiniku no Hana)



Origine : Japon
Genre : Gore

Réalisé par Hideshi Hino
Avec Kirara Yugao

Japon dans les années 1980. Une femme se fait kidnapper dans la rue. Elle se réveille dans une pièce aux murs couverts de sang, attachée et bâillonnée sur un lit. Elle va s'y faire minutieusement et rituellement découper par un homme maquillé arborant un casque de samouraï. Satisfait du résultat, il nous invitera à visiter sa "collection" morbide.

Deuxième opus de la série des "Guinea Pig", "Flowers of Flesh and Blood" en est le plus brutal et le plus célèbre.



Brutal tout d'abord parce que le résumé qui précède couvre l'intégralité de l'intrigue du film. Celui-ci ne dure qu'une quarantaine de minutes. Le gore y est réduit à sa plus simple expression : on est face à un spectacle de mutilation et de découpe pure et dure qui tente de nous faire croire à un snuff. Cet aspect est d'ailleurs renforcé par un message d'avertissement en ouverture informant le spectateur qu'il s'agit d'un semi-documentaire reproduisant le contenu d'un authentique snuff tourné en 8mm et envoyé par un fan.
Bien qu'excellents, eu égard à leur époque et au budget qui a dû être alloué à un tel projet, les effets spéciaux qui constituent la clef de voûte de cette œuvre ne sont pas toujours transcendantaux. Néanmoins, ils ont le mérite d'être très audacieux : rien n'est jamais suggéré, tout est explicitement montré et lourdement bruité, quitte à ce que le réalisme en pâtisse un peu.



Ensuite célèbre en raison de deux évènements médiatiques qui ont attiré l'attention du "grand public" sur cet épisode et du mythe qui s'est construit autour. En 1991 Charlie Sheen (qui n'a visiblement pas mené de grandes études en chirurgie…) a cru se trouver en possession d'un vrai snuff et l'a porté au F.B.I. qui a ouvert une enquête. Evidemment celle-ci s'est conclue sur un non-lieu et la maison de production japonaise a saisi l'occasion pour sortir un "making of". D'autre part, j'ai ouï-dire que la série des "Guinea Pig" aurait été pointée du doigt dans le cadre d'une affaire de pédophilie au Japon car le criminel l'avait en sa possession, au milieu d'une belle collection de pornos extrêmes… Le caractère étrange de ce court-métrage et sa faible diffusion ont énormément contribué à son aura. Rares sont ceux qui l'ont vu sans en avoir longuement entendu parler avant. Or les témoignages les plus hyperboliques de ceux dont la sensibilité a été offensée par ce spectacle circulent plus librement que les copies du film.

Au final, sans doute à cause de ce mythe exagéré, on ressent un peu de déception à la vision de ce "Flowers of Flesh and Blood". Il s'en aurait pourtant fallu de peu pour qu'il soit autrement plus malsain. Avec une mise en scène et un montage beaucoup moins sophistiqués et dans un style amateur, une photographie plus sale, au grain plus grossier (du 8mm, tout simplement), une bande-son et des bruitages encore plus minimalistes et une victime légèrement plus crédible, l'illusion du réel aurait pu être presque parfaite !



Les amateurs de gore "hardcore" et les petits curieux en quête d'expériences cinématographiques fortes y trouveront tout de même leur compte et sauront apprécier les trucages divertissants.


Princesse Rosebonbon


Proposition d'accroche:
Dites-le avec des fleurs

[frolman]

pour Flower of Flesh and Blood (associé à "android of Notre Dame") sortira chez vos marchands de journaux mi janvier

[erazorhead]

Personnelement je trouve les effets spéciaux assez convainquant, en fin surtout si on considere que tout est filmé en gros plan avec très peu de coupures au montage ! J'ai meme trouvé que c'etait le principal interet du film...

Sinon je suis entierement d'accord que le film aurait facilement pu sembler beaucoup plus réaliste avec moins de mise en scene, le coup du meurtrier artiste qui fait un parallele entre les couleurs de l'éclairage, le bourgonnement des fleurs, et le démembrement, c'est marrant mais ca sonne completement faux. Et le découpage du film (désolé j'a pas pu m'empecher) en scene avec son petit monologue entre chaque casse un peu l'ambiance...
Par contre son déguisement de samourai fait son petit effet au niveau visuel je trouve ! la petite visite de son musée des horreurs a la fin était très dispensable aussi je trouve..
Je te rejoins completement sur le style trop sophistiqué et l'image trop propre, la meme chose filmé a la "August Underground" ca aurait pu donné quelquechose de carrément plus sympa !
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"life is flesh on bone convulsing above the ground"

[princesse.rosebonbon]

merci pour tes commentaires erazorhead (et bienvenue!)

en fait tu as raison pour les effets speciaux dans le sens ou ils sont "convaincants". malheureusement ils ne sont pas pour autant "realistes".

pour expliquer plus clairement mon propos, prenons l'exemple de la main :
juste apres que le tueur l'ait detachee du poignet, les doigts se resserrent. ce detail assez impressionnant peut sembler convaincant. neanmoins dans la realite les tendons du poignet, relies aux muscles de l'avant-bras sont necessaires pour effectuer cette action: cet effet special est donc fantaisiste.
de meme, la vicitime est encore en vie et reagit a son evisceration alors que son demembrement l'a vide de tout son sang: quelle vitalite!

[erazorhead]

Merci pour ce petit rappel médical, je n'y avais pas du tout pensé mais ca tient pas trop la route en effet...
En général j'ai rien contre ce genre d'effets fantaisistes, au contraire ! par exemple cette scene de la main coupée m'a vraiment fait penser a un genre d'insecte qui se recroqueville une fois mort.. donc plutot sympa ! Mais c'est vrai que dans ce film ils ont un peu le cul entre 2 chaise, d'un coté ca frole la reconstitution, mais au final en voulant trop en faire t'y crois pas une seconde.

[Maniak]

Sympa ta critique, néanmoins je me permet de critiquer deux trois détails...

A mon avis, ce guinea pig 2 n'a pas tant l'ambition d'ètre réaliste que celle d'ètre un film gore artistique...

Je m'explique, le but du tueur dans le film est de trouver une forme artistique dans la chair et le sang de sa victime, pas de la faire souffrir (elle est droguée). En partant de là on regarde les scènes gores différement, alors qu'on s'identifiait à la victime dans le 1er, ici on est uniquements spectateurs d'un "beau" spectacle (pour peu qu'on aime le gore, mais je vois mal des personnes qui n'aiment pas le gore regarder ce genre de film).

C'est pour ça que les effets spéciaux se veulent avant tout impressionants et réalistes, et non pas médicalement exacts.
En fait il s'agit d'un film gore, mais dans le sens le plus artistique du therme, et ce uniquement parce qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction, avec des effets spéciaux, et parce qu'il n'y a pas d'identification avec le victime (et pour ce point précis, l'absence de cris est nécéssaire: pas de souffance, uniquement du gore, comme pour un film en fait).

Après tout Hideshi Hino est un artiste (il est mangaka) et, bien que la volonté de choquer et bien sûr inévitablement présente dans ce type de film, il nous livre un film de fiction, qui ne se revendique pas comme snuff. La différence avec la réalité est quand même établie, ne serais-ce que dans la forme (multiples angles de caméra lors du "kinapping"...).

enfin bon c'est seulement mon avis, mais je trouve dommage que peu de spectateurs soient sensibles à cet aspect du film (qu'on retrouve aussi dans l'excellent Mermaid in a manhole)...

[princesse.rosebonbon]