[M] [critique] Evilenko

 
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Nickbur
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MessagePosté le: Ven Déc 16, 2005 4:45 pm    Sujet du message: [M] [critique] Evilenko Répondre en citant

EVILENKO (2004)



Réalisé par David Grieco
Origine : Italie
Avec Malcolm McDowell, Marton Csokas, Ronald Pickup, Frances Barber...
Genre : Drame / Thriller
Accroche : Andrej Romanovic Evilenko, le monstre de Rostof.

Andrej Romanovic Evilenko, le monstre de Rostof : tueur, violeur, cannibale ! Une cinquantaine de victimes à son actif dont, pour la plupart, des enfants d'une dizaine d'années. Voilà le CV du bonhomme ! Personnage de fiction ? Pas du tout, ce "brave" homme a sillonné (à coups de lame de rasoir) l'Ukraine et la Russie pendant des années, et n'a été condamné et exécuté qu'en 1994 !



Pas très populaire notre tueur, et pourtant, il a de quoi faire pâlir les "stars" du genre avec une méthodologie et une efficacité sidérante.
Evilenko débute sa carrière dans l'école où il enseigne. Prônant les valeurs du parti, la rigueur et la sévérité dûe a son rang de maître d'école. Il tente d'abuser d'une de ses petites élèves (scène d'une cruelle vérité dans le film de Grieco). Evincé par le directeur, l'affaire est cependant étouffée. Pour ses valeurs politiques radicales, il va être récupéré par le KGB qui lui confiera pour mission de débusquer les mauvais Russes au sein de la compagnie des chemins de fer. Et puis catastrophe, c'est l'arrivée de Gorbatchev et les premiers frémissements d'une perestroïka destructrice pour le parti.
C'est cette rupture de mentalité dans les esprits soviétiques qui sera le déclencheur de sa folie meurtrière. Certes la perversion et la déviance sexuelle sont des moteurs fondamentaux mais l'idée de voir "ses" enfants sombrer dans la déchéance de la démocratisation capitaliste le répugne.
Attention, Evilenko a débuté ses agissements criminels bien avant l'arrivée de Gorbatchev au pouvoir, mais l'on constate une multiplication de ceux-ci après ce bouleversement politique.
Malcolm McDowell, en état de grâce, campe le personnage du tueur en série. D'une justesse remarquable, on se rend compte encore une fois que cet acteur hors du commun n'a pas eu la carrière qu'il méritait.
La force du film se situe principalement dans la subtilité de la mise en scène. David Grieco s'extrait avec brio des clichés imposés par Hollywood depuis les succès planétaires de films comme "Seven" ou "Le Silence des agneaux", et propose une oeuvre sobre et puissante à la fois. A aucun moment il ne sombre dans la gaudriole visuelle. La subjectivité à l'image des agissements d'Evilenko souligne l'horreur de ses actes. Tomber dans le grand guignol ou le gore aurait décrédibilisé le métrage.
Mais plus qu'un simple thriller, Grieco met en évidence la fragilité d'une société en pleine mutation. D'un côté la propagande communiste tenace et conservatrice d'une intelligentsia réac' bien en place et de l'autre la volonté de s'ouvrir au monde. Les répercussions sur l'enquête de police sont évidentes. D'un côté, une police jeune et dynamique pressée d'en découdre avec le tueur et de l'autre la vieille garde du KGB, défendant son agent, allant jusqu'à le faire libérer de sa garde à vue (rappelons-nous que le film est inspiré de faits véridiques !).
Mais plus que la mise en scène, c'est la photographie qui impressionne. L'ambiance est très particulière, et trouble le jeu vu le contexte historique de l'intrigue. L'univers dépeint par le réalisateur est glacial. On est loin, très loin de la carte postale idyllique. Les villes et villages mis en scène sont sales, détériorés voire archaïques et prouvent une fois de plus l'échec de la doctrine stalinienne.



Même si au final, on retiendra quelques petites longueurs et lenteurs narratives, Evilenko se révèle être une petite merveille subversive et bouleversante. L'interprétation est de tout premier ordre et la qualité de réalisation est à marquer d'une pierre blanche dans le paysage du cinéma italien contemporain, ce qui prouve une fois de plus à tous ses détracteurs qu'il n'est pas mort !
Et puis la musique de Badalamenti, une fois de plus, fait mouche.
Evilenko, un dvd qui doit faire partie de votre dvdthèque !!!


Petite info, le véritable tueur s'appelait A. R. Cikatilo, mais je suppose que le réalisateur a préféré lui donner un nom plus évocateur EVILenko (mais ce n'est qu'une supposition).
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