Londres, 1830, le jeune flic Charlie Gravel retrouve un de ses collègues assassiné, la poursuite de celui qui semble être l'assassin va le plonger dans un monde dont il ignorait l'existence, un monde où un certain Captain Swing pratique la piraterie à bord d'un navire volant fonctionnant à l'énergie électrique.
Mais il n'est pas au bout de ses surprises puisque petit à petit il apprend qu'en fait ce Captain Swing est un révolutionnaire qui défie l'ordre établi afin de libérer le peuple et lui donner accès à sa science, une science libre et gratuite qui déstabiliserai les bases du système dominant basé sur une énergie rare donnant un fort pouvoir à ses possesseurs.

Plus je découvre les oeuvres du prolifique Warren Ellis et plus je deviens fan, pour l'instant aucune déception, difficile de parler de toutes ses oeuvres mais on pourra citer brièvement la bande d'ado au super pouvoir de Freak Angels dont le dernier tome devrait sortir chez Le Lombard, son journaliste punk de Transmetropolitan ou sa série Planetary dont nous avons parlé récemment...
Warren Ellis n'a pas son pareil pour inventer des univers irréels et originaux mais toujours porteur d'une critique sociale qui trouve écho dans notre monde, et ce Captain Swing ne déroge pas à la règle, sur une base de Steampunk où l'électricité remplace la vapeur - donc on pourrait plutôt cataloguer ça dans de l'électropunk - l'auteur pose une nouvelle fois des questions à son lecteur, notamment sur la connaissance pour tous, outil de libération des peuples...
Là où Ellis s'en port plutôt bien c'est que son discours n'alourdit nullement son récit mais arrive à être présent dans une histoire menée à un train d'enfer, une histoire qui se déroule intégralement en deux soirées, où il arrive à mettre en place le contexte politique et social (pas mal aidé par des pages de textes insérées quand c'est nécessaire), à créer une intrigue et la conclure dans un final prometteur annonciateur de nombreuses luttes à venir et de révolution en marche, ce qui me fait dire que malgré que ce Captain swing est un one-shot, il se pourrait (et on espère) qu'on ait un jour droit à une autre histoire dans cet univers.
Raulo Caceres réalise ici des dessins très particuliers, le trait est marqué, le noir et le bleu omniprésents, ses planches sont très énergiques avec un excellent travail de colorisation des studios Digikore, les planches sombres avec ces éclairs électriques bleus sont superbes !
Que dire de plus ? Si vous êtes fan de Warren Ellis, achetez le, sinon achetez le quand même ça peut  être un bon one-shot d'introduction à l'univers de l'auteur.

Note : 8/10

gregore

 

A propos de ce comic :

- Pour la petite histoire, le Captain Swing a sans doute réellement existé. C'est sous ce sobriquet que s'est fait connaître le leader d'un mouvement contestataire, dans l'Angleterre du XIXe siècle, les Swing Riots. Réunissant toute la classe ouvrière du sud du pays, ce groupe révolutionnaire luttait contre les propriétaires d'exploitations agricoles, accusés d'abus. (source : Milady graphics)