Epouse, l'amante et la secrétaire, L'
Titre original: Onna kyôshi no mezame
Genre: Comédie , Roman Porno
Année: 1982
Pays d'origine: Japon
Réalisateur: Katsuhiko Fujii
Casting:
Junko Asahina, Junichiro Yamashita, Hitoshi Takagi, Miki Yamaji, Nami Misaki, Yuki Yoshizawa...
 

Mademoiselle Kuwano (Junko Asahina), qui sait impunément que la fin justifie les moyens, vient de se faire engager en tant que sous-directrice dans une entreprise dirigée par un patron des plus douteux. Véritable phallocrate, ce dernier gère son commerce en fonction du tour de taille de ses employées. Un choix qui ne manque d'ailleurs pas de déconcentrer les quelques mâles de la boîte. Et, bien que Mademoiselle Kuwano, en signant un contrat avec un entrepreneur étranger, se doit de faire ses preuves, elle décèlera très vite les magouilles de coeur de son patron, qu'elle aime – et elle n'est pas la seule - de plus en plus. En effet, bientôt seront de mèche la secrétaire et... sa femme !



Un vaudeville à la rose ? Oui, cela existe, et dans la démonstration du genre la plus honnête qui puisse être. Enfin, ici, bien loin se trouve être l'érotisme dit "de suggestion", que l'on connaît pour avoir donné ses plus belles lettres de noblesse au roman porno de la Nikkatsu. Aujourd'hui, place aux lumières blafardes et froides des bureaux d'une PME, où l'on caresse le pénis du patron, certes par dessus le pantalon, mais sans s'en cacher ! Pourquoi ? Parce qu'un café, s'étant renversé presque maladroitement, se doit d'être essuyé par la fautive : une secrétaire sans défense.
Oui, "L'épouse, l'amante et la secrétaire" fait preuve d'un goût certain pour la provocation : prostitution de mineur, défrichement de poils pubiens, alors interdits de représentation à l'écran, fausse coupe érotique car sur un mannequin, et j'en passe ! Si le bras d'honneur adressé à la censure se fait bien sentir, lorsqu'on resitue le film dans l'histoire du ciné japonais, on en conviendra de dire que, n'ayant pas connu les motivations du réalisateur, la mode était à l'érotisme explicite et que la censure perdait, jour après jour, un peu plus de son sens. Déjà que l'influence occidentale, faite de bons et mauvais vents, se ressentait de-ci de-là, la sévérité japonaise en devenait d'autant plus dérisoire. Le début des années 80, c'était vraiment une autre époque.

 



"L'épouse, l'amante et la secrétaire" est aussi un remake assumé de "Comment se débarrasser de son patron" (1980), de Colin Higgins, avec Jane Fonda. Mais, axé sur la caricature de l'image du patron "père" d'entreprise et non sur le féminisme de l'oeuvre précédemment citée, le sérieux qui semble alors vouloir se mettre en place au détour de quelques séquences sera toujours désamorcé par une bande originale disco ou par une plaisanterie de plus qui en distraira au moins un : le spectateur. Mais à quel prix ? Celui d'y perdre l'engagement du film ?! Qu'il en soit ainsi... Mais pourquoi donc marquer son goût pour la provoc' et le féminisme si ce n'est que dans le seul et unique but de s'en servir de bien minuscules béquilles ? (prothèses devrait-on dire, tant on les voit peu). Honnêtement, le film en faiblit, tout autant qu'il propose de belles transitions, d'une fesse à l'autre, entre les scènes. Au même titre que l'ironie ne fait pas forcément mouche.
Par exemple, deux scènes : la première est celle où une secrétaire, alors renvoyée par le patron qui s'apprêtait à lui faire l'amour sur la photocopieuse, qui plus est de manière plus ou moins consentante, est surprise par sa femme. Partie se vider de ses larmes dans les sous-sols, elle se fera violer par trois gardiens. Cette scène étant montée en parallèle avec celle où Goro essaye d'expliquer à sa femme, par le corps, le malentendu, l'ironie en devient mordante, constante, et c'est osé. Pour ne pas dire dément. À l'inverse, quand les trois prétendantes de Goro se retrouvent anéanties par ce dernier et que, par hasard, devant un ascenseur, elles se croisent et fondent en larmes, déçues de l'homme qu'elles aiment toutes : silence, poum poum tcha, la belle piste dico s'en retourne et vient casser les effets du spectateur. Le final, au même titre, ressemblera plus à une farce qu'autre chose.



Réalisé par Katsuhiko Fujii, auteur de près de cinquante romans porno, la déception est de mise pour un homme qui a montré, tout au long de sa carrière, un certain goût pour la torture et les adaptations d'Oniroku Dan. Si les acteurs n'ont pas forcément fait carrière, les trois protagonistes féminines, à défaut d'être excellentes, participent au capital sympathie du film. On notera aussi la présence de Junichiro Yamashita, le patron, que l'on a déjà vu dans un rôle similaire, dans "L'été de la dernière étreinte".
"L'épouse, l'amante et la secrétaire", en dépit de quelques belles et bonnes idées (notamment photographiques, très "bubble gum" parfois), est bien trop léger. Et s'il n'est pas mauvais en soit, il demeure beaucoup trop faiblard en matière de sadisme pour qu'on le considère comme un digne représentant du pinku-eiga.


The Hard

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Wild Side du film "L'épouse, l'amante et la secrétaire"

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