Mansion of the Living Dead
Titre original: La mansión de los muertos vivientes
Genre: Erotique , Zombie , Horreur
Année: 1985
Pays d'origine: Espagne
Réalisateur: Jess Franco
Casting:
Candy Coster (alias Lina Romay blonde), Antonio Mayans (alias Robert Foster), Mabel Escano, Albino Graziani, Mari Carmen Nieto (alias Mamie Kapaln), Elisa Vela (alias Jasmina Bell), Eva Leon ...
 

Quatre amies, Candy, Mabel, Marta et Tina, serveuses dans un bar d'Europe centrale, se rendent en vacances (hors saison) sur une plage au sud de l'Espagne. L'hôtel est un lieu sinistre et Carlo, son gérant, un homme inquiétant qui séquestre sa femme nue et enchaînée, comme un animal, dans une chambre de l'établissement. L'une des jeunes femmes décide de visiter les ruines d'une abbaye antique et se fait massacrer par un groupe de templiers momifiés.

 

 

Avec près de 191 films répertoriés à ce jour, Jess Franco est devenu une icône vivante de l'euro-trash. Le brave homme commence sa carrière dans les années soixante, période où il réalise quelques films intéressants comme "L'horrible Dr Orloff", Le diabolique Dr Z ou "Le sadique baron Von Klaus". Travaillant avec tous les producteurs européens du genre, le français Marius Lesoeur (patron d'Eurociné), l'anglais Harry Alan Towers, le suisse Erwin C.Dietrich... il aborde tous les genres à la mode avec une aisance surprenante. Un drame va pourtant bouleverser sa vie et sa carrière : le décès de sa muse Soledad Miranda (vedette de Vampyros Lesbos), qui mourra prématurément dans un accident de voiture.
Franco trouve alors une nouvelle égérie, Lina Romay. Cette rencontre coïncide avec la libération sexuelle des années septante, si bien que le réalisateur ne conçoit plus un film sans le caviarder de scènes érotiques ; il s'empresse donc de déshabiller ses actrices à la moindre occasion, Lina en tête. Une période pendant laquelle il va réaliser une ou deux réussites (La comtesse perverse et La comtesse noire"), mais aussi pas mal de gros navets. La décennie suivante va se caractériser par l'assouplissement de la censure (en Espagne). Les films de Franco deviennent alors de plus en plus incohérents, certains carrément nuls, d'autres complètement décalés ; le cinéaste s'engage dans le porno, genre en pleine expansion. Les années 80 constituent la période la plus emblématique du réalisateur. Il l'entame d'ailleurs avec deux films qui résumeront bien la suite de la décennie : le nullissime "Mondo Cannibale", et surtout l'incroyable "Manhunter".

 

 

Boulimique, Franco n'hésite pas à tourner deux films pour le prix d'un seul. Sa spécialité : trouver une rallonge budgétaire, écrire un pseudo scénario et reprendre la même équipe (acteurs et techniciens). Comme l'indique la belle Brigitte Lahaie dans ses mémoires ("Moi, la scandaleuse"), elle osa refuser la proposition du "Maître" de tourner à la suite de "Je brûle de partout" un autre film encore plus hard. L'actrice fut raccompagnée "ipso facto" à l'aéroport.
Avec un tel nombre de films à son actif, il est évident que Jess Franco puise son inspiration un peu partout (films, romans, bandes dessinées). Cette fois, il rend "hommage" (synonyme de pompage) à son compatriote Armando de Ossorio, et à sa fameuse série des morts vivants templiers.

Nous suivons donc quatre crustacés (deux grosses gambas et deux petites crevettes, il y en a pour tous les goûts) venus se reposer dans un hôtel qui semble abandonné... et pour cause, une bande de morts vivants rodent dans les parages. Évidemment, Franco ne peut s'empêcher d'apporter une petite touche personnelle au mythe des templiers zombies. Ces derniers, à la recherche de l'amour qui pourra les libérer de leur condition, violent systématiquement leurs victimes. Comme on peut le constater, cela n'a aucun sens, mais permet une nouvelle fois au réalisateur de déshabiller ses actrices. Car, comme dans tout bon Jess Franco de l'époque, les femmes n'ont aucune pudeur, se trimballent à moitié nues (voire totalement, suivant l'inspiration du metteur en scène), mais malheureusement ressemblent à la caissière du Monoprix du coin.

 

 

Afin de passer le temps entre les bains de soleil et les déambulations dans les couloirs vides de l'hôtel, elles se font quelques papouilles saphiques illustrées à coups de zooms (et hop, un zoom sur le cul de Candy (pardon Lina), et hop un autre sur sa foufoune) : toute l'oeuvre de Franco est résumée en quelques plans, sans parler des rares moments de grâce dont le réalisateur a le secret, comme Lina trouvant un cheveu en faisant un léchage de moule poilue... toujours classe le brave Jess !

Histoire de ne pas changer, Franco nous assène une nouvelle fois ses fantasmes récurrents (lesbianisme, nécrophilie, viols, SM). Malheureusement, c'est ici sans inspiration particulière, et la chose devient vite ennuyeuse. Pourtant, le film contient quelques idées intéressantes, mais mal exploitées (voire pas exploitées du tout), comme la femme du gérant enchaînée à son lit, et obligée par son amant (qui assaisonne sa nourriture de mort aux rats) de se suicider pour échapper à son triste sort. Mais la platitude de l'ensemble finit par fissurer inexorablement la patience des spectateurs.


Tourné pour une bouchée de pain aux Canaries, dans un hôtel désert (en construction ?), le réalisateur rentabilise au maximum son décor et ses actrices en les filmant sous tous les angles (exemple, au début, avec un homme en train de nettoyer le toit de l'établissement !!!!). Après avoir zoomé à n'en plus finir sur le postérieur de Lina, Jesus Franco se décide enfin à nous montrer les fameux morts vivants promis dans le titre (et déjà aperçus dans le générique). Il faut bien avouer qu'au niveau du ridicule, ceux-ci arrivent ex æquo avec leurs collègues verdâtres du Lac des morts vivants. Il s'agit d'un pur moment iconoclaste, et on ne sait pas trop ce que Franco a osé appliquer sur le visage de ses comédiens, mais l'effet est tout sauf effrayant. Le réalisateur, ayant de plus la très bonne idée de faire des gros plans de leur visage encapuchonné, ne fait qu'accentuer l'effet complètement raté ; on se demande franchement le but du jeu !

 

 

Au milieu de ce fatras, il reste la scène finale où Lina Romay est enfin filmée correctement, habillée d'une robe blanche. Elle arrache le visage (un masque) de Robert Foster. Ce dernier, ayant enfin trouvé l'amour (en faisant violer sa belle par ses compagnons morts vivants ?????), disparaît en ne laissant que sa bure sur le sol.


L'intérêt principal d'une telle "oeuvre" est de réhabiliter entièrement la quadrilogie d'Ossorio, qui devient subitement un chef d'oeuvre du genre. Certes, Mansion of the Living Dead n'est pas le plus mauvais film de Franco (on a vu bien pire, et plus comique !), mais l'ensemble est filmé avec tellement de désinvolture que l'on a franchement du mal à s'y intéresser. Enfin, si vous aimez les fesses flasques, la sangria qui pique et Lina Romay en blonde, pourquoi pas !

 

 

The Omega Man

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