Making oFF
Genre: Gore , Horreur , Psycho-Killer , Trash , Nécrophilie
Année: 2011
Pays d'origine: France
Réalisateur: Cédric Dupuis
Casting:
Olivier Bureau, Nathalie Van Tongelen, Céline Berti, Mickael Collart, Jérôme Thévenet, Sébastien Ventura, Jonathan Jure.
 

Cédric Dupuis est un type ordinaire, du moins en apparence. La trentaine, vivant en couple avec Aline dans un pavillon de banlieue, il caresse l'espoir de devenir réalisateur de cinéma et de tourner en toute sobriété le plus grand film d'horreur de tous les temps. Bon, ce n'est pas gagné, surtout lorsqu'on ne dispose que de très peu de matériel et que l'on doit se contenter de quelques potes pour la distribution des rôles.
Mais Cédric va se montrer jusqu'au-boutiste afin de concrétiser son rêve. Comprenant très vite que le film en lui-même ne pourra pas se faire, pour diverses raisons et notamment des acteurs calamiteux dans leur jeu, notre réalisateur/producteur/acteur va utiliser les rushes du tournage afin de tirer un making-of de son oeuvre avortée.
A l'origine, "Devil Dark Week-End" (ainsi nommé) racontait l'histoire d'une bande d'amis se réunissant dans une maison, l'un d'entre eux pétant les plombs et se mettant en tête de tuer tout le monde. Difficile de faire le plus grand film d'horreur avec un pitch aussi éculé, me direz-vous, et c'est d'ailleurs ce que pensent tous les copains de Cédric. Le problème est que ce dernier n'est pas de cet avis. Se sentant incompris, il se fond alors dans la peau du tueur et commence à exterminer sauvagement son casting… tout en filmant ses méfaits !

 

 

Making oFF est-il un vrai faux film ou un faux vrai film ? Peu importe, en vérité, l'important étant qu'il se démarque allègrement dans un paysage cinématographique aseptisé, à l'image de notre société. Olivier Bureau n'a pas donné dans le "produit lisse". Bien au contraire, il a opté pour le politiquement incorrect et assume un mauvais goût que l'on retrouve tout au long de ce Making oFF, notamment dans un fil rouge qui a dû bien faire rire le Professeur Choron du haut de son petit nuage. Commençant comme une satire de la télé réalité, égratignant les séries façon "soap" polluant le petit écran, l'oeuvre (en est-ce bien une… oui, d'une certaine façon) monte doucement en puissance à l'approche de la demi-heure pour virer au snuff-movie (pour de faux, je vous rassure).

 

 

Le réalisateur en herbe (il s'agit là du premier long métrage de Cédric Dupuis) s'offre donc le rôle d'un metteur en scène mégalomane et sans scrupules (par le biais de son interprète principal, Olivier Bureau) dont le credo se résume à cette phrase : tout doit être filmé. Tourné en dix jours avec un minimum de moyens (difficile de faire son trou quand on n'a pas de relations, pas d'argent et peu d'expérience dans le domaine), Making oFF est traité à la façon d'un documentaire, à la manière du fameux "C'est arrivé près de chez vous" qui est l'un des films de chevet du cinéaste. Certes, n'est pas Benoît Poelvoorde qui veut, et Making oFF est difficilement comparable au chef-d'oeuvre du trio Belvaux/Bonzel/Poelvoorde. Toutefois, on retrouve dans le film de Dupuis ce côté iconoclaste et grinçant qui était la marque de fabrique de nos amis belges.
Au niveau des clins d'oeil, on notera également une référence au "Misery" de Rob Reiner et au "Clockwork Orange" de Stanley Kubrick (avec d'ailleurs la reprise du même thème musical, à savoir "Guillaume Tell" de Rossini).

 

 

A metteur en scène inconnu, acteurs tout aussi inconnus. Cédric Dupuis a fait appel à une demi-douzaine de potes qui se sont prêtés à cette expérience (traumatisante ?) et s'en sont sortis honorablement, notamment Olivier Bureau qui est aussi le producteur du film. Devant faire en sorte de passer pour des acteurs de seconde zone, ils ont bien tiré leur épingle du jeu, et le spectateur a vraiment l'impression, par moments, d'être plongé au coeur d'une émission de télé réalité. Lorsque le film bascule dans l'horreur, on relève alors quelques effets spéciaux réalistes, d'autres beaucoup moins. Et puisque rien n'arrête le réalisateur, il passe donc en revue tout le catalogue (ou presque) en matière de trash : sodomie, nécrophilie, coprophagie lors de scènes qui, fatalement, ne peuvent que rester dans les annales.
Evidemment, le rythme du film connaît inévitablement des hauts et des bas sur une durée avoisinant quatre vingt minutes. Et lorsque dès le début, Bureau confie au spectateur (qu'il prend à témoin tout au long de l'histoire, en faisant de lui son complice, d'une certaine manière) que c'est un simple et prodigieux moment de cinéma, on sait d'avance que le second degré va être au rendez-vous. Ainsi, sera-t-on plus indulgent devant ce premier film de l'auteur, forcément inégal et perfectible, mais dans lequel il s'est donné à fond. De plus, en cumulant les casquettes de producteur et d'acteur, Olivier a au moins prouvé à tout le monde qu'il était un Bureau de travail.

 

 

Flint


En rapport avec le film :

# La fiche dvd Asilum du film Making oFF

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