Llorona, La
Genre: Horreur , Fantastique , Drame
Année: 1960
Pays d'origine: Mexique
Réalisateur: René Cardona
Casting:
Maria Elena Marques, Eduardo Fajardo, Luz Maria Aguilar, Carlos Lopez Moctezuma, Mauricio Garces, Emma Roldan...
Aka: The Crying Woman
 

Margarita est fiancée à Felipe Arnaiz. Le couple souhaite profondément se marier mais se heurte au refus catégorique du père de la jeune fille, Don Gerardo Montes. Ce dernier croit en une malédiction s'abattant sur sa famille, qui remonte au XVIe siècle.
A cette époque, un conquistador nommé Don Nuño de Montes Claros vivait dans cette ville, et courtisait une belle métisse, Luisa del Carmen, de sang mêlé (espagnol et indien). Il lui fit deux enfants avant de l'abandonner pour une autre femme. Folle de douleur, Luisa poignarda ses deux enfants avant d'être arrêtée et pendue en place publique. Elle eût le temps de proférer une malédiction à l'encontre de Don Nuño avant de mourir.
La malédiction de la llorona (la pleureuse) a pour effet de tuer les enfants des descendants de Nuño avant leur cinquième anniversaire. Ainsi Don Gerardo perdit son jeune frère autrefois, et c'est pourquoi il s'oppose au mariage de sa fille. Si jamais Margarita mettait au monde un enfant, celui-ci serait en grand danger.
Malgré ses avertissements, le mariage a pourtant bien lieu. Le temps passe, et le couple a désormais un fils, qui va avoir bientôt cinq ans...

 

 

La Llorona est la légende la plus populaire au Mexique, et comme le souligne Stéphane Bourgoin dans les bonus (cf fiche dvd), elle est un peu l'équivalent de la Dame blanche chez nous. Cette légende qui remonte donc au XVIe siècle a suscité un engouement très fort au fil du temps, se traduisant par des chansons, des ouvrages et des films, évidemment. La première adaptation de la Llorona au cinéma date de 1933, et on en comptait encore plusieurs ces dernières années. On peut citer également "La herencia de la Llorona" (1947), "Les larmes de la malédiction" (1963) et "La venganza de la Llorona" (1974) mettant en lice Santo.


L'adaptation qui nous concerne présentement a été réalisée par l'un des cinéastes mexicains les plus connus, René Cardona. Né en 1906 à La Havane, il fut acteur, scénariste, producteur et donc réalisateur d'un nombre impressionnants de films (environ cent quarante). Son fils, René Cardona Jr, sera lui aussi metteur en scène.
La Llorona version René Cardona se situe donc sur deux époques, le temps présent et le XVIe siècle, dans la même cité. Il est découpé de la manière suivante : temps présent jusqu'à la 18e minute, flashback jusqu'à la 52e, puis retour au temps présent. Sachant que l'oeuvre dure soixante quinze minutes, les deux époques sont relativement équilibrées.

 

 

Le film en lui-même est assez inégal au niveau du rythme, commençant (à l'instar des films de SF américains des fifties) par une voix-off déblatérant quelques platitudes et faisant comprendre au spectateur qu'une menace plane, le tout sur fond de paysage touristique.
Ensuite, les personnages centraux de l'intrigue nous sont montrés selon un schéma classique, et l'on peut déplorer qu'après le mariage de nos deux amoureux, René Cardona s'attarde sur leur lune de miel (à Cuba, tiens donc). Le spectateur devra donc subir quelques minutes de clichés touristiques, visions de cartes postales avec ski nautique, plongeurs, couple dansant avec un orchestre etc...
Le passage au XVIe siècle relance l'intérêt du film, notamment grâce au personnage du conquistador et celui de Luisa del Carmen, la future Llorona.
Mais la meilleure partie est la dernière (soit les vingt trois dernières minutes), avec l'arrivée de la Llorona, qui s'est réincarnée et est parvenue à se faire engager comme nounou dans la propriété des Montes. A partir de là, la Llorona, rebaptisée Carmen Asiul ("Asiul", anagramme de "Luisa", comme on avait un Comte Duval/Lavud dans "Les proies du vampire" de Fernando Méndez), n'aura de cesse de piéger l'enfant afin de le conduire à une mort certaine.

 

 

De la longue filmographie de René Cardona, peu de ses œuvres ont été distribuées en France (à peine une dizaine). Parmi les quelques films que le public français ait pu voir, on citera "La vengeance de la momie" ou encore "Sex Monsters" (quel titre!) ainsi qu'une poignée de Santo : "Santo et le trésor de Montezuma", "Santo et le trésor de Dracula" et "Santo contre les chevaliers de la terreur". C'est bien peu. La sortie de La Llorona en dvd est de ce fait un événement pour les fans du réalisateur en particulier et du cinéma fantastique mexicain en général.
Et bien que le film en lui-même s'avère dans l'ensemble peu spectaculaire, on appréciera toutefois cette adaptation de la plus célèbre légende au Mexique. La Llorona, au final, s'avère moins réussi que "Les larmes de la malédiction" de Rafael Baledon, également sorti chez Bach Films. La Llorona version René Cardona privilégie l'aspect dramatique au détriment du fantastique, les effets spéciaux sont rares et l'ambiance gothique inexistante.

Heureusement, le jeu de Maria Elena Marques, qui incarne le rôle titre, parvient à sauver la mise, l'actrice se montrant totalement habitée par son (ses) rôle(s). A ses côtés, on reconnaîtra quelques habitués du genre fantastique comme Luz Maria Aguilar ("Dr Satan y la magia negra"), Carlos Lopez Moctezuma ("Les larmes de la malédiction"), Mauricio Garces ("Le monde des vampires", "Le baron de la terreur", "La tête vivante") et Emma Roldan (la trilogie de "La momie aztèque").
Enfin, n'oublions pas la présence de l'acteur espagnol Eduardo Fajardo (un acteur ibère pour camper le conquistador, c'était habile). Grand habitué des westerns et de quelques gialli (Un joli corps qu'il faut tuer, Il coltello di ghiaccio, The Killer Must Kill Again), il compose avec brio un infâme conquistador, tirant tout comme Maria Elena Marques le film vers le haut, et permettant ainsi de sortir de cette oeuvre rare avec un sentiment de satisfaction.

 

 

Flint


En rapport avec le film :

# La fiche dvd Bach Films de La Llorona

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