Tia Alejandra, La
Genre: Horreur , Epouvante , Sorcellerie
Année: 1979
Pays d'origine: Mexique
Réalisateur: Arturo Ripstein
Casting:
Isabela Corona, Diana Bracho, Manuel Ojeda, Lilian Davis, Maria Rebeca, Adonay Somoza Jr....
 

Tante Alejandra (Isabela Corona) prend ses quartiers dans la propriété de son fils Rodolfo, de Lucia son épouse et de leurs trois enfants.
Peu de temps après l'emménagement de la vieille femme, des évènements surnaturels se déclenchent, suivis d'accidents mortels. Il apparait qu'Alejandra a prêté allégeance à Satan et compte bien convertir ses petits-enfants à la sorcellerie.

 

 

Démontrant une fois encore que le cinéma d'horreur mexicain n'est pas qu'une affaire de savant-fou vampire et de catcheur mort-vivant, La tia Alejandra privilégie l'épouvante insidieuse et davantage subtile, à la manière d'un Carlos Enrique Taboada.

Arturo Ripstein y décrit l'annihilation progressive d'une cellule familiale par un élément parasitaire, en l'occurrence ici une matriarche déterminée à corrompre les membres les plus innocents de sa descendance. Quant à ceux reniflant le poteau rose, une seule échappatoire possible : le trépas.

Les morts camouflées en accident se succèdent ainsi, orchestrées par une Alejandra d'une perversité sans limites et menant un double-jeu.

Car ses actes monstrueux sont soigneusement dissimulés derrière un comportement quotidien exemplaire. Grand-mère attentionnée, belle-maman compréhensive, génitrice couveuse (prétendant détenir une fortune personnelle assez élévée, elle tient littéralement son fils par les bourses) : Alejandra accumule officiellement ces trois postes.

 

 

Seule une comédienne chevronnée pouvait s'imposer dans ce rôle complexe et par chance, Isabela Corona sied parfaitement à la tâche, elle qui avait déjà endossé les traits d'une sorcière dans l'excellent "Le miroir de la sorcière" de Chano Urueta.

Aussi néfaste soit-il, il est surprenant de constater à quel point son personnage est lui aussi malmené tout au long de l'intrigue. Ainsi peut-on jubiler de la voir se ramasser la gueule dans des escaliers, être éjectée de la demeure familiale presque à coups de pompe dans le derrière par son propre fils excédé, dormir sous la pluie devant le pas de la porte qui lui est désormais interdit tel un clébard puni ou encore défigurée par un jet de thé bouillant.
Et je me passerais bien de commenter quel sort lui est réservé en fin de bande.

Imprégné d'un climat malsain, le film distille également une ambiance particulièrement sinistre. Outre le cadre très particulier de la maison où prend place l'action (pourvue d'une cour intérieure et de vastes pièces dépouillées de tout meuble), on retiendra en particulier la visite macabre d'une crypte ainsi que l'usage de pantins animés par magie.

 

 

A l'heure où le travail d'un Taboada remonte enfin à la surface (au moment d'écrire ces lignes, un cycle lui est consacré à la Cinémathèque Française), on se plait à espérer que d'autres "épouvantes" mexicaines telles que ce Tia Alejandra des plus réussis suivent à leur tour la voie de la reconnaissance (méritée).

Throma

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