Part des lions, La
Genre: Polar
Année: 1971
Pays d'origine: France
Réalisateur: Jean Larriaga
Casting:
Robert Hossein, Charles Aznavour, Michel Constantin, Raymond Pellegrin, Michel Peyrelon, Elsa Martinelli, Albert Minski, Patricia Aznavour, Marcel Pérès, Coline Serreau...
 

Deux amis d'enfance, Maurice Meinard et Eric Chambon, se retrouvent par hasard après de nombreuses années. Le premier est écrivain, le second, habile perceur de coffres-forts. Leur amitié renaît et les deux hommes décident d'associer leurs talents complémentaires. L'écrivain imagine un hold-up dans une banque, tandis que le second s'occupe de la mise au point de l'opération. Au jour J, l'affaire, minutieusement préparée, semble se dérouler rondement. Malheureusement pour les deux compères, un impondérable, en la personne d'un photographe au déclencheur facile, posté aux environs de la banque, vient compromettre leur sécurité...

 

 

La part des lions fait partie des films que l'on pouvait voir autrefois sur les grandes chaines nationales et qui, le temps passant, ont disparu jusqu'à devenir assez rares et peu diffusés.
On le doit à l'écrivain-réalisateur Jean Larriaga, au préalable scénariste pour Claude Mulot sur "Sexyrella" (1968) et La Rose écorchée, lequel deviendra plus tard administrateur délégué à la radio au sein de la SACD.
C'est le premier de ses deux seuls films pour le cinéma avant un autre méconnu et/ou oublié : "Un officier de police sans importance" en 1973, dans lequel on retrouvera plusieurs acteurs de celui-ci, dont Raymond Pellegrin et Robert Hossein. Pour ce dernier, il retrouve son acolyte Charles Aznavour avec qui il vient juste de jouer dans "Le temps de loups" de Sergio Gobbi (producteur de celui-ci).

 

 

Le film possède pas mal de qualités, bien que celles-ci se situent plutôt à l'opposé de ce qu'on était supposé attendre : le scénario est très lambda alors qu'il s'annonçait comme le point fort de son auteur. Il semble réutiliser par ailleurs les liens de l'association Hossein/Aznavour précédente.
Un premier coup tourne court, un second (le hold-up des coffres d'une banque) tourne bien, mais un événement imprévu - un photographe surprend l'un des casseurs et le prend en photo - fait tout foirer en disloquant le petit groupe parmi lequel Aznavour qui, en écrivain imaginatif, l'a lui même mûri et préparé ; Hossein en ouvreur de coffres sur le déclin, doutant de ses capacités. Ailleurs, un Albert Minski (très bien, déjà présent lui aussi dans "Le temps des loups") qui déclare n'avoir qu'un patron et se range systématiquement de son côté ; le patron lui-même en la personne de Raymond Pellegrin, grand organisateur ne supportant pas l'inactivité, un type auquel on peut toutefois se fier car possédant un sens de l'honneur ; enfin Michel Peyrelon en second homme de main, très brutal quant à lui...

 

 

Outre que la mise en scène soit plutôt nerveuse aux moments opportuns et assez élaborée et peaufinée d'une manière générale (de nombreux mouvements de caméra aussi gracieux que discrets en attestent), ce qui assure le spectacle et ses airs de déjà-vu, c'est donc contre toute attente Michel Peyrelon qui remporte la partie, bouffant tranquille tout le reste du casting, à l'exception de Michel Constantin (ici en flic/enquêteur et finalement toujours parfait) et de Raymond Pellegrin, parfait lui aussi.
Du coup, on se retrouve avec Michel Peyrelon étonnement flippant, prêt-à-tout pour éliminer froidement qui que ce soit pouvant constituer un indice ou un danger.

La grande faiblesse du film reste ses deux personnages et acteurs principaux. Aznavour ne semble pas très à l'aise tout en se donnant l'air de l'être, tandis que Hossein joue faux dès le début, arborant des airs de truand professionnel tout droit sorti de chez Melville (imper et chapeau compris) avec une sorte d'humanisme exacerbé et des tirades moralistes mielleuses... Ça ne le fait pas du tout et la première partie du film, basée sur les rapports entre lui et Aznavour, vaut d'une certaine manière son pesant de cacahuètes vu les palpitants dialogues qu'ils ont entre eux. Ok, chez Melville, on parle peu aussi mais l'on se comprend... Là, ce n'est pas un problème de communication, les dialogues sont juste inconsistants et leur jeu est faux jusqu'à atteindre rapidement un point de non retour niveau crédibilité.

 

 

Restent donc de bonnes scènes, une réalisation qui suit, un Constantin malin en embuscade.
On a même droit à une scène plutôt rigolote annonçant Tarantino avec 35 ans d'avance (éventuellement et plus encore Les pirates du métro), dans laquelle nos quatre lascars, habillés tout de noir et moustachifiés (qu'ils ne se fassent pas repérer ou arrêter tient du miracle vu leur accoutrement) déboulent en voiture vers la banque qu'ils sont censés dévaliser.

Sympa donc, car on se retrouve en terrain familier, avec le sentiment chaleureux de chausser ses charentaises, mais c'est aussi la limite de La part des lions, lequel pâtit hélas de la piètre prestation de ses deux acteurs principaux. Quant à Elsa Martinelli, elle sert surtout de faire-valoir et sa présence, même assez importante, passe inaperçue. C'est bien dommage.

 

 

Mallox

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