Kickangels (Angelfist)
Titre original: Angelfist
Genre: Erotique , Arts Martiaux
Année: 1993
Pays d'origine: États-Unis / Philippines
Réalisateur: Cirio H. Santiago
Casting:
Catya Sassoon, Michael Shaner, Melissa Moore, Ken Metcalfe...
Aka: Fatal Angel / Kickboxing Angel
 

Aux Philippines, une journaliste réussit à prendre des photos lors du meurtre d'un diplomate américain. Malheureusement, elle est sauvagement assassinée peu après. Sa soeur Kat décide de mener son enquête et découvre qu'un autre homicide est prévu lors d'une compétition de Kickboxing parrainée par l'ambassade des États-Unis. Elle décide donc de s'inscrire.

 

 

Comme son homologue américain Roger Corman (qui le connaît très bien) le réalisateur, producteur et scénariste philippin Cirio H. Santiago a toujours été au taquet. Selon l'influence du marché, il est passé par tous les genres en vogue. Ainsi, depuis des années, le réalisateur bidouille dans son coin quelques séries B assez sympathiques comme Mission Finale, "Stryker", Wheels of Fire, "Demon of Paradise", "Nam Angels" ou "Death Force" qu'il fourgue sur le marché international comme des produits américains standard ! Sa recette : engager une ou plusieurs têtes d'affiche occidentales, et assaisonner au maximum son film pour que le chaland ne s'ennuie jamais. Mais on oublie souvent que le gaillard s'est très tôt positionné sur le marché du film d'action féminin (à défaut d'être féministe) et cela dès les années septante. Avec des thématiques blaxploitation, WIP, rape and revenge ou post-nuke, Santiago nous livre régulièrement une petite friandise dans laquelle les femmes (de préférence en sous-vêtements) tiennent la dragée haute à une kyrielle de mâles patibulaires, cf TNT Jackson, The Muthers, Attaque à mains nues, "Naked Vengeance", "Cover Girls Models", "3 Panthères au combat" et les deux opus de Silk.

 

 

Au début des années 90, le film d'arts martiaux (via le Kickboxing) explose littéralement sur un nouveau marché : le DTV (direct to video). Ce sont de petites productions à bas coûts qui ne sortent pas en salles et qui, évidemment, ne peuvent pas se payer du Van Damme ou du Seagal. Les producteurs recrutent directement des champions d'arts martiaux reconvertis en acteurs comme Don Wilson, Marc Dacascos ou Jeff Speakmam, ou alors de simples sportifs ayant subi des entraînements comme Olivier Gruner et Jeff Wincott. Côté féminin, Cynthia Rothrock truste littéralement le marché occidental avec des films pas forcément réussis mais qui cartonnent systématiquement.

 

Pour Santiago, le filon est à exploiter ; seulement faut-il encore trouver le petit plus qui fera la différence. Pour le réalisateur cela devient une évidence, l'idée tient en un mot : le "cul". Tout le monde le sait, les films de Rothrock sont plutôt pudiques, l'actrice ne laissant que très rarement exposer son anatomie. Il reste donc à dénicher la perle rare, une sportive qui sait se battre et n'a pas peur de se déshabiller. Cette perle rare sera Catya Sassoon (1968-2002), actrice, chanteuse et modèle customisée entièrement du bout des lèvres à la pointe des tétons. Catya débute sa carrière de mannequin à 14 ans. Durant les années 80, la fille du célèbre coiffeur Vidal Sassoon (vous vous rappelez les shampoings ?) avait décroché de petits rôles au cinéma ("Turf Turf" et "Inside Out") mais de graves problèmes de drogue et d'alcool vont l'obliger à faire plusieurs séjours en cure de désintoxication. Au début des années 90, après plusieurs mois, Sassoon est libérée et reprend sa carrière. Elle se voit alors proposer par Roger Corman un contrat de cinq films. Après l'avoir fait participer à "Bloodfist IV" et "Bloodfist VI", le producteur n'hésite pas à l'introniser World Karate Association et North American Champion, sauf qu'il n'existe pas de World Karate Association, mais bien une World Karaté Federation qui, évidemment, n'a jamais entendu parler de ce titre, à moins que l'on parle de la NASKA (North American Sport Karate Association). Cependant, elle est bien répertoriée comme pratiquante. Malheureusement, en 2002 l'actrice sera retrouvée morte dans sa maison de Hollywood. L'autopsie révélera qu'elle a succombé à une crise cardiaque provoquée par une overdose d'hydromorphone et de cocaïne. Catya Sassoon avait 33 ans.

 

 

Pour épauler notre kick-boxeuse, la production engage aussi la délicieuse Melissa Moore. La jeune femme n'aligne aucun palmarès sportif à son actif mais plutôt une filmographie impressionnante au service de la série B de compétition, genre "Evil Spawn" (1987), "Scream Dream" (1989), "The Invisible Maniac" (1990), "Repossessed" (1990), "Vampire Cop" (1990), "Sorority House Massacre II" (1990), "Hard to Die" (1990), "Soul Mates" (1992), "Stormswept" (1995), "Savage Vengeance" (1993) et "Face of Evil" (1995). Outre la figuration courante et locale utilisée par Santiago sur la plupart de ses films, on note la présence de l'Américain Michael Shaner, un autre habitué des productions Corman ("Crimezone", "Bloodfist") ; il sert avant tout de faire valoir comique.

 

 

Comme dans Attaque à mains nues et Silk 2, le prolifique Cirio Santiago frappe à nouveau avec ce mélange improbable de combats d'arts martiaux et de nudité. Cat Sassoon s'habille avec des tenues incroyables et porte le justaucorps comme personne, Melissa Moore est super mignonne et Michael Shaner joue le sidekick comique avec une conviction équivoque. De son côté, ce vieux brigand de Santiago nous livre une de ces bandes d'action dont il a le secret, c'est-à-dire remplie de bagarres et/ou fusillades, réparties soigneusement dans le récit ; le tout caviardé de scènes érotiques totalement arbitraires (douche collective ou solitaire, coït, torture). Évidemment, les amateurs de sports de combat vous diront que Sassoon et Moore font n'importe quoi et adoptent des positions de combats maladroites et peu crédibles. Qu'importe, les deux actrices ne sont guère avares de leurs charmes, et en plus elles se battent sans problème les seins à l'air, avec en prime l'inévitable scène de torture où Melissa Moore est plaquée seins nus sur un bloc de glace. Ce qui fait peut-être d'Angelfist l'un des films les plus divertissants de Santiago.
En tout cas, l'oeuvre s'est imposée au fil du temps comme un film culte. Car on peut être conscient de la stupidité de l'ensemble, mais l'apprécier aussi comme un vrai plaisir coupable.

 

 

The Omega Man

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