Justice sans sommation
Titre original: Mark il poliziotto spara per primo
Genre: Poliziesco
Année: 1975
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Stelvio Massi
Casting:
Franco Gasparri, Lee J.Cobb, Massimo Girotti, Nino Benvenuti, Ely Galleani, Ely Galleani...
 

A Gênes le commissaire Mark Terzi traque un tueur fou qui sème la panique dans la ville et menace de la faire sauter si on refuse ses réclamations. Mais Terzi comprends que la mafia n'est pas absente de cette affaire...

 


Si les habitués connaissent et apprécient souvent l'empreinte si particulière des polars italiens des années 70, celle-ci se caractérisant par une violence poussée à son point de rupture, une certaine immoralité et un sadisme exacerbé, ceux qui découvrent ce Justice sans sommation risquent d'être plutôt déçus. Non pas que le film soit mauvais, loin de là, ça démarre très fort avec une vue aérienne de Gênes et une poursuite d'un gros quart d'heure sur le port et les boulevards extérieurs, Gasparri a la classe avec ses bottes de cuir, son magnum 44, son jean moule-burnes et ses petits cigarillos, mais on s'y retrouve pas.
Le petit cachet qui est celui de ce type de polars est ici absent. Les gangsters cagoulés flinguant à tout va à la mitraillette ne sont pas au rendez-vous, tout comme les bastons rigolardes et les salopards prêts à jouer du couteau sur des gamines pour quelques lire... On est plus proche du film traditionnel, à l'américaine, ce qui n'est pas déplaisant mais plus de folie aurait été bienvenue.
L'influence de "Dirty Harry" avec ce psychopathe vengeur prêt à faire sauter Gênes se fait sentir, on ne va pas non plus accuser Stelvio Massi d'avoir vu avant Peur sur la ville mais ça se pourrait fortement. La collusion entre la mafia et les notables est dénoncée comme dans beaucoup d'autres productions de l'époque et à la fin lorsque Terzi donne sa démission en partant cheveux au vent en disant "Excuse-moi" à son amie, on ne peut s'empêcher d'afficher un petit sourire vaguement moqueur, tant la scène est grosse comme une maison !

 


Le réalisateur nous fait le plaisir de balader à un moment sa caméra dans les coins crades de Gênes et d'y filmer les tronches patibulaires qui y traînent et, fait assez rare dans le polar italien pour être signalé, il engage trois noirs pour jouer les voyous dans un bouge. Petit clin d'oeil lorsque Terzi traque un truand dans une salle de cinéma qui diffuse "La police a les mains liées" de Luciano Ercoli réalisé l'année précédente. Pas grand chose à rajouter, à part qu'on parle en francs a Gênes dans ce film - les mystères du doublage sont impénétrables, si ce n'est que ce n'est pas le meilleur exemple pour découvrir le polar italien des seventies, et que même si on a une forte envie du genre un soir, mieux vaut se refaire "Opération casseurs / Napoli violenta"...

 

Xawa
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