Manoir de la terreur, Le
Titre original: Le Notti del terrore
Genre: Zombie , Horreur
Année: 1980
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Andréa Bianchi
Casting:
Karin Well, Gianluigi Chirizzi, Simone Mattioli, Roberto Caporali, Peter Bark, Mariangela Giordano...
 

Un scientifique (compromis entre Raspoutine et Demis Roussos) effectue des fouilles archéologiques dans les souterrains du manoir dont il est propriétaire. Ses travaux concernent les pratiques magiques des Etrusques, et plus précisément la résurrection des morts. Il découvre dans l'un des nombreux recoins des catacombes une très ancienne tablette. Le chercheur parvient à la déchiffrer, il est question apparemment d'un terrible secret. Après avoir murmuré : "Incroyable ! ", "Impensable" ! Demis Raspoutine (on ignore son vrai nom) réveille les morts qui dormaient paisiblement au coeur des catacombes. Les Zombies semblent affluer de toutes parts, à la vitesse d'un escargot sur une feuille de laitue. Le scientifique est tellement surpris de sa trouvaille qu'il en oublie de s'enfuir. Erreur fatale... Et fin du teaser.
Préalablement, l'éminent scientifique avait invité un groupe d'amis, pour leur faire part de ses travaux, et des progrès accomplis dans ses recherches. C'est ainsi que trois couples débarquent le lendemain au manoir, pensant s'offrir un petit week-end sympa à la campagne. L'un des couples a un enfant d'une douzaine d'années. Le groupe est accueilli par les deux domestiques, qui ne se sont aperçus de rien. Et tandis que les zombies cherchent une voie de sortie dans les catacombes, nos invités ont gagné leurs chambres pour y faire quelques galipettes. L'air de la campagne, quoi de plus vivifiant ! Le lendemain, toujours pas de professeur, évidemment, mais personne ne s'inquiète. Après tout, les savants sont des personnes excentriques, c'est bien connu. Chacun va donc vaquer à ses occupations, faire des photos dans le parc, batifoler, écrire des notes pour un roman, etc... Jusqu'au moment où les zombies passent enfin à l'attaque...

 

 

Ce "Manoir de la Terreur" est un authentique produit du cinéma bis, venu surfer tardivement sur le succès des films de zombies. L'auteur en est Andrea Bianchi, réalisateur entre autres d'un giallo bien déviant : "Nue pour l'Assassin" et d'un film d'horreur très sulfureux : "Malabimba". Dans "Le Manoir de la Terreur", le réalisateur se moque complètement de la logique, et filme en "roue libre". L'unité de temps est complètement hasardeuse, les actes des personnages principaux sont souvent incohérents, les dialogues sont risibles, les zombies grotesques (notons cependant de bons maquillages). L'enfant est joué par un nain de 25 ans (à l'époque) : Peter Bark, de son vrai nom Pietro Barcella. Il a été choisi car Bianchi aurait eu du mal à trouver un véritable enfant pour tourner dans un film d'horreur comportant un peu d'érotisme, et avec un scénario prévoyant des tendances incestueuses de l'enfant vis-à-vis de sa mère.
Tout le film se passe donc dans un château et ses alentours, avec une horde de zombies qui, bien que lents, apparaissent comme de redoutables prédateurs. Aidés, il faut bien l'avouer, par des victimes potentielles particulièrement stupides, sans la moindre once de bon sens. Face à ces "mous du bulbe", la lenteur physique n'est plus un handicap. Ce qui n'empêche pas, à certains moments, de voir quelques spécimens morts-vivants accomplir des gestes particulièrement rapides, notamment un lancer de clou spectaculaire achevant sa course dans la main de la bonne. Immobilisée, la pauvre domestique va subir une horrible décapitation à la faux. Dommage, quelques heures auparavant, celle-ci avait servi un apéritif aux invités, au beau milieu des hostilités. Un sang-froid qui laisse admiratif.
Notons aussi quelques répliques particulièrement savoureuses, comme par exemple : "Ils sont derrière la porte", exclamation du majordome, alors que les zombies essaient d'enfoncer la porte en question depuis cinq bonnes minutes" Ou encore : "Ils sont lents, on ne risque rien", déclaration de l'un des protagonistes, alors que deux des invités sont déjà morts, ainsi que la bonne.

 

 

Et puis, il y a deux scènes cultes, impliquant le terrible Peter Bark. Celle où il déclare à sa mère qu'il aimerait bien la sauter. Et la seconde où, devenu zombie à son tour, il tête le sein de sa mère (attendrie) avant de lui arracher le téton à pleines dents.
"Le Manoir de la Terreur" fait partie de ces oeuvres incontestablement mal foutues, mais néanmoins efficaces. Le film est gore, sanglant à souhait, et comporte plusieurs scènes mémorables. Malgré un scénario calamiteux et une réalisation foireuse, le film est en partie sauvé par quelques trucages honnêtes, de bons maquillages, des zombies bien crades, et une musique pas trop mal, tantôt à base de synthé, tantôt jazzy, due à Elsio Mancuso et Burt Rexon.
Au rang des acteurs, en dehors de l'inénarrable Peter Bark, notons la présence de Mariangela Giordano ("Malabimba", "Satan's Baby Doll").
"Le Manoir de la Terreur" demeure un film mineur parmi toutes les oeuvres consacrées aux zombies, mais on peut apprécier son côté outrancier, presque amateur, et sa fin résolument pessimiste.

 

 

Note : 6/10

 

Flint
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