Weasels Rip my Flesh
Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1979
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Nathan Schiff
Casting:
John Smihula, Fred Borges, Steven Kriete...
 

Une fusée tout droit issue de la branche "maquette en carton pâte" de la NASA (une toute nouvelle branche économe destinée à financer des vols à petits budgets) décolle mais se crashe aussitôt après en plein océan. Son chargement de produits radioactifs prend la fuite. De sympathiques belettes passant par là... bon, je ne vais pas vous faire un dessin non plus.
Jusqu'à présent plongée dans les méandres de l'inconnu collectif, la notoriété de Nathan Schiff vient de (re)faire surface avec la sortie récente de quelques uns de ses films en dvd : "They don't cut the grass anymore", "The long island cannibal massacre", et ce "Weasels rip my flesh", premier long-métrage pas piqué des hannetons... enfin, des belettes plutôt.
Auparavant, Schiff, en vrai cinéphile passionné qu'il est, avait déjà tâté de la caméra au cours de sa tendre enfance en tournant quelques courts s'inspirant la plupart de productions horrifiques des années 50. Des films aux effets forcément grotesques mais tellement attendrissants au fond. Notons toutefois une prouesse technique remarquable dans son court-métrage "The day the dog went insane", où Schiff utilise le procédé de "Claymation" (Animation en pâte à modeler) pour animer la petite créature héroïne de l'histoire.

 


Si ces premiers essais derrière la caméra prêtent à sourire de par leurs trucages façonnés par un enfant à l'imagination débordante, on est en passe de se demander ce qui nous attend avec "Weasels rip my flesh". Dès les premières minutes du film, on constate cependant que l'élaboration des effets spéciaux demeure inchangée : des maquettes en carton, des monstres au costume qui plisse, etc.
Cet amateurisme extrême, au niveau également de la réalisation et de l'interprétation, risque de déconcerter le spectateur le plus exigeant.
En revanche, pour un peu que l'on accepte l'absence de budget, le film devient rapidement fascinant.
Après un long, très long prologue constitué d'un interminable plan séquence dévoilant un bois (l'interview présente sur le dvd de l'un des acteurs principaux du film nous apprend, de la bouche de ce dernier, que cette séquence a été rajouté pour une raison de durée légale), ainsi qu'un plan surréaliste d'une aire de lancement de fusée "en boite à chaussures" avec sa fusée en plastique qui va avec, l'action démarre enfin dès le moment où la fusée en plastique se crashe dans l'océan Atlantique (un simple lac en fait, m'apprend-on) (mon dieu, cette phrase est aussi longue qu'un plan séquence de Nathan Schiff).
Dans leur habitat souterrain, des belettes (enfin, des trucs poilus avec des yeux au milieu filmés en très gros plan) se ramassent sur la tronche la cargaison radioactive contenue dans la fusée/jouet, ce qui a la particularité de les faire doubler de volume.
Elles attaquent alors des autochtones passant à proximité.

 


Passé le mini-carnage s'installe un gros temps mort correspondant à la métamorphose du récit initialement horrifico/science-fictionnel en une espèce de parodie de film policier introduisant les personnages de deux policiers tentant de coffrer un dangereux criminel, pas insensible aux méfaits des belettes mutantes. Les bestioles lui serviraient bien à conquérir le Monde.
Cette partie du film nuit considérablement au rythme général. Fort heureusement, l'ultime quart d'heure bascule à nouveau dans le psychotronique avec moult mutations en caoutchouc et bras de mannequins arrachés.
Plus extravagant que jamais, Schiff met les bouchées doubles. Il la veut sa "fin apocalyptique" : cobaye humain qui se transforme en "incroyable homme-bellette" (le terme "homme-crotte" serait toutefois plus approprié tant chaque partie de la combinaison de la créature ressemble à s'y méprendre à un étron énorme), tête géante de belette aux dents en mousse acérées, intervention d'un requin qui décapite le bras du méchant de l'histoire, etc. Et, pour la petite anecdote, il s'agit bel et bien d'un requin, dont le cadavre empaillé a été miraculeusement découvert par la joyeuse équipe de tournage dans une benne à ordures, près d'un magasin de taxidermie.
Avec un titre inspiré à peu de choses près d'un album bien connu de l'illustre Frank Zappa, "Weasels rip my flesh" s'avère donc être une attachante petite production Z, sincère et à l'amateurisme revendiqué jusqu'au bout des dents (en carton pâte).

 

 

Throma
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