Outlander, Le Dernier Viking
Titre original: Outlander
Genre: Science fiction , Action , Aventures
Année: 2008
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Howard McCain
Casting:
Jim Caviezel, Sophia Myles, Jack Huston, Ron Perlman, John Hurt, Cliff Saunders , Patrick Stevenson...
 

Sous le règne des Vikings, un homme de l'espace - Kainan - s'écrase sur la Terre en apportant avec lui une créature terrifiante, un prédateur extra-terrestre connu sous le nom de Moorwen. Alors que la bête plonge les environs dans le chaos, les vikings, d'abord suspicieux envers ce mystérieux étranger, s'associent bientôt à Kainan pour en venir à bout. Car lui seul pourra les mener à la victoire.
Les vikings ont de tout temps exercé une espèce de fascination mêlée à la fois de crainte et de respect. En effet, à la fois guerriers, commerçants, explorateurs et navigateurs hors pair, ils ont sillonné les mers du globe, explorant des contrées que le pied de leurs contemporains n'avaient encore jamais foulé. Évidemment, de tels hommes ne pouvaient qu'enflammer l'imagination, et le cinéma ne pouvait passer à côté d'une telle source d'inspiration. En 1958, le réalisateur Richard Fleischer signe le maître étalon du genre, "Les Vikings", film flamboyant et magnifique qui fut souvent imité mais rarement (jamais) égalé. Depuis, nombre de productions mettant en scène les hommes du nord furent réalisés, mais aucun ne connut le succès du film de Fleischer, comme si bizarrement une malédiction planait sur le genre.

 

 

"Outlander", littéralement "l'Etranger", est basé sur la légende de "Beowulf", le co-scénariste et réalisateur Howard McCain (rien avoir avec les frites surgelées) décidant de remplacer le Troll du récit épique par un extraterrestre. Cette idée saugrenue lui vient en 1992, alors qu'il glande sur les bancs de son école de cinéma à New York. Le projet, qui à la base peut paraître iconoclaste, va pourtant intéresser pas mal de monde, notamment un certain Renny Harlin qui se verrait bien réaliser un de ces films bourrins dont il a le secret. Mais comme  c‘est souvent le cas à Hollywood, le script changera souvent de mains et finira par atterrir sur le bureau des frères Weinstein (Miramax & Dimension), qui proposent à McCain de réaliser le film pour un budget serré de 47 millions de dollars.
Il faut bien avouer que notre apprenti réalisateur (qui n'avait réalisé jusque là que trois téléfilms il y a près de dix ans) s'en tire plutôt bien ; et si le fond laisse un peu à désirer, dans la forme le film est une vraie réussite visuelle, image scope et décors splendides. Les flash-backs purement science fiction sont incroyables (quoique trop courts), et la créature est une bien belle bête. Il faut dire que la production n'a pas hésité à engager  le français  Patrick Tatopoulos ("Godzilla", "Silent Hill", "Pitch Black", "Underworld"...) pour le "design" de la créature. Et la nous sommes servis, car la créature est l'une des réussites du film. Dommage que ces particularités physiques ne soient pas plus approfondies : pourquoi devient-elle rouge fluo lorsqu'elle attaque, ou comment fonctionne cette queue très véloce et meurtrière qui fait littéralement exploser un prêtre croyant affronter le diable ?

 

 

Le film débute par un hommage à la "Planète des Singes", avec un vaisseau s'écrasant dans un lac (les plus jeunes citeront plutôt "The Thing" ou  "Predator"), mais au lieu de voir surgir des flots Charlton Heston, c'est Jim Caviezel (le Jésus SM de Gibson) qui mouille sa combinaison (spatiale). Caviezel interprète Kainan, un E.T. qui atterrit sur notre bonne vieille terre en 709 AD. Petit problème il a apporté dans ses bagages une créature pas très sociable : le "Moorwen". Nous comprendrons plus tard que la bête a toutes les raisons de ne pas être très contente vu qu'elle est la seule rescapée d'un génocide perpétré sur son espèce par les compatriotes de Kainan. Pas très fier de ce qu'il a fait, Kainan doit néanmoins éliminer le monstre avant qu'il ne mange tout ce qui bouge dans les alentours. Les amateurs d'heroic fantasy  seront comblés par ce mélange audacieux et un peu forcé de science fiction et d'aventure (déjà utilisé dans la bande dessinée "Thorgal"). En effet, le film ne manque pas de morceaux de bravoure et ne passe à côté d'aucune figure obligée du genre : combats sanglants entre les clans, enterrements vikings, banquets bien arrosés… Certaines séquences sont même particulièrement réussies, comme la visite du repaire de la créature, jonché de cadavres, la tentative de l'embraser dans une fosse remplie d'huile de baleine ou enfin la confrontation avec le prêtre. On notera aussi quelques idées intéressantes parsemées dans le script, comme cette balise de détresse intelligente qui permet d'apprendre les dialectes locaux en quelques minutes (effets secondaires désagréables) ou l'initiative de fabriquer des armes avec l'acier du vaisseau spatial.

 

 
Aux côtés de Jim Caviezel, futur numéro six dans la nouvelle série, et dont le physique et le jeu changent un peu du héros musclé initialement prévu (Karl Urban parti rejoindre "Pathfinder"), on remarquera ce bon vieux John Hurt tout content d'être là, et dans un rôle presque de figuration le bien nommé Ron Perlman, qui perdra carrément la tête dans une scène étonnante. Au milieu de toute ces brutes, la jolie Sophia Myles, qui pour l'occasion arbore une magnifique chevelure rousse (il paraît que les vikings se teignaient déjà les cheveux !). On l'a aperçue dans "From Hell" ou le "Dracula" réalisé par la BBC, mais elle fut surtout la Lady Penelope des "Thunderbirds",  l'affreuse adaptation cinéma de 2004. Ici, elle hérite de l'inévitable rôle de princesse qui ne résistera pas longtemps aux charmes de ce bel étranger, malgré un premier contact un peu rude.
Il est regrettable que cette production dut subir une gestion désastreuse de ses producteurs qui, pour une raison qui leur est propre, ont décidé de ne pas le sortir en salle. Un imbroglio judiciaire les a quand même obligé de le sortir dans un nombre réduit de salles aux Etats Unis, récoltant à peine 7 millions de $ de recettes. Seule l'Angleterre semble avoir tenté l'expérience d'une sortie en salles, dommage que personne n'ait osé faire la même chose chez nous (le film sort directement en DVD chez Wild Side). En tout cas, il serait regrettable de passer à côté de cet inédit particulièrement recommandable, qui se révèle un agréable petit film d'aventure parsemé d'éléments de science fiction et qui tient la distance, de quoi passer sans aucun doute un agréable moment.

 

 

The Omega Man

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Wild Side du film "Outlander"

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