Dossier special examens : The Substitute (1-4) |
Écrit par The Omega Man |
The Substitute
Résumé : Ancien militaire devenu mercenaire, Jonathan Shale rentre chez lui retrouver sa compagne Jane Hetzko, professeur dans un établissement scolaire où la violence et la drogue sont monnaie courante. Un jour, Jane a une altercation avec le chef du gang local (les D.D.D.), Juan Lacas, qui se soldera quelques jours plus tard par une agression pendant son jogging matinal. Jonathan décide de se faire passer pour le remplaçant de Jane à son cours...
En 1995 sort sur les écrans "Esprits rebelles", une production Don Simpson et Jerry Bruckheimer (déjà responsable du "Flic de Beverley Hills", "Top Gun", "The Rock", "Bad Boys") basée sur l'histoire vraie d'une ex-membre des marines, LouAnne Johnson, qui se recycla dans l'enseignement. Le film fut un gros succès ainsi que la chanson "Gangsta's Paradise", interprétée par Coolio. Presque vingt ans plus tard, quel souvenir reste-t- il de ce film ? Pas grand-chose, à part la nostalgie de certains qui l'on vu étant adolescents, et une série télé éphémère. Mais le film aura pourtant un effet secondaire inattendu, et va indirectement donner naissance à l'une des franchises les plus improbables du cinéma de genre : The Substitute. Celle-ci est clairement un plaisir coupable que peu de gens avouent avoir aimé. Pourtant, le film est moins basique qu'il en a l'air. Tom Berenger y apporte sa carrure et son air fatigué, et les moments de tendresse avec sa petite amie sont particulièrement réussis (magnifique Diane Venora).
De même, les affrontements avec le directeur (Ernie Hudson) sont tendus à souhait et font penser à "L'Évadé d'Alcatraz" où Clint Eastwood et Patrick McGoohan se jaugeaient mutuellement. Basique mais efficace, le long métrage profite du sentiment de frustration engendré par "Esprits rebelles" pour embrayer sur un film d'action couillu, que seuls les anglo-saxons pouvaient réaliser sans arrière-pensée sociale ou politique, c'est-à-dire en faisant tout péter !
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The Substitute 2 : La vengeance
Résumé: Le mercenaire Karl Thomasson se rend à Brooklyn où il doit enterrer son frère, professeur d'histoire assassiné alors qu'il s'interposait lors d'un vol de voiture. Thomasson pense que l'histoire est plus compliquée qu'il n'y paraît, et décide de remplacer son frère au lycée pour enquêter sur la Fraternité (Brotherhood), un gang qui organise des trafics de voitures volées.
Le premier film de la série aura eu le privilège de sortir en salles (en grande partie grâce à sa vedette Tom Berenger) , mais l'essentielle de ses recettes et de sa notoriété se fera via le marché de la vidéo et des chaînes payantes. Une suite est donc envisagée mais il faudra attendre deux ans pour que cette séquelle sorte enfin. Remake presque servile du premier épisode (en moins bien), le film sert avant tout à introduire un nouveau personnage qui doit remplacer un Tom Berenger guère enthousiaste à l'idée de reprendre son rôle. Voilà donc Treat Willliams (Flic ou Zombie, Le Prince de New-York, Un Cri dans l'océan) qui va rempiler pour trois séquelles.
Deux des trois scénaristes du premier opus, Roy Frumkes et Rocco Simonelli, s'occuperont d'écrire les scripts des trois suites sans jamais vraiment s'écarter du canevas initial largement inspiré du western (victime en détresse, arrivée du héros, règlement de compte final !).
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Substitute 3
Résumé : Lors d'une mission qui tourne mal, Karl Thomasson promet à son ami mourant de retrouver sa fille afin de lui remettre sa médaille. La jeune femme est enseignante à l'université de Long Island et confrontée aux membres d'une équipe de football dopée aux stéroïdes. Elle est agressée et Thomasson décide de prendre sa place.
Pour le troisième opus, on se demandait comment les scénaristes allaient pouvoir continuer. Mais c'était sans compter sur leur obstination. Ainsi opèrent-ils un léger changement tout en restant dans le cadre de l'enseignement. Cette fois, pas de délinquants mais une équipe de football complètement accro aux stéroïdes. De plus, le "Substitute" aide une personne qui ne fait pas partie directement de ses connaissances (c'est une promesse faite à un compagnon d'armes qui va l'amener à s'occuper de ce cas), et qui surtout qui n'est pas vraiment coopérative. Si la série ne fait pas dans la subtilité, elle n'hésite pas à donner dans la pédagogie. Cette fois, elle s'attaque à un problème très peu connu chez nous, mais très répandu chez nos amis d'outre Atlantique : le sport universitaire et ses dérives.
On notera cette fois dans l'équipe du héros la présence de la belle Claudia Christian (Babylon 5, Hidden, Maniac Cop 2), qui n'hésite pas à égratigner son image de belle plante avec son cigare planté au coin de la bouche. Afin de pouvoir infiltrer le bar tenu par le méchant, son personnage devra porter une paire de faux seins, ce qui nous vaut une séquence de t-shirt mouillé assez chaude, clin d'oeil au film Hidden dans lequel l'actrice avait dû recourir à ce subterfuge pour obtenir le rôle de la strip-teaseuse. Dans une autre scène totalement décalée, elle affronte tel un véritable catcheur un imposant homme de main dans un mano a mano d'anthologie. Notons que la belle ne porte qu'une petite robe rouge, ce qui rend la scène encore plus Bis.
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Substitute 4 : Mission infiltration
Résumé : En Géorgie, un général demande à Carl Thomasson d'infiltrer une académie militaire dont le commandant dirige apparemment une unité néo-nazie sectaire et occulte, baptisée les Loups-garous, et dont le but est de perpétrer des attentats contre l'Amérique "multiculturelle".
Le dernier épisode en date se passe cette fois dans une académie militaire (comme Damien ou Chucky) noyautée par un groupuscule d'extrême-droite comme on en croise à chaque coin de rue aux États-Unis. La série nous présente l'institution militaire comme le terreau fertile d'un endoctrinement extrême. A l'instar des joueurs dopés du précédent épisode, les futurs militaires agissent comme étant des surhommes. Seulement, ils ne déversent pas leur soi-disant supériorité sur un terrain ou dans une salle de sport, mais en commettant des attentats.
Quand les Français s'attaquent à l'enseignement cela nous donne "Les Profs" ou "La Journée de la jupe" ; et quand les ricains s'en mêlent, on balance l'artillerie lourde. Vous vous rappelez de "Class 1984" et de sa suite "Class 1999". La franchise The Substitute se situe dans le même ordre d'idée, au point que même les Américains ont du mal à cautionner la chose. Pourtant, la série fonctionne à merveille jusqu'à nous livrer quatre opus, ce qui indique une demande du public.
The Omega Man (le 18 juin 2017) |