Auteur Commentaire
CAMIF Intriguant, profondément pessimiste mais lucide sur le genre humain et sur la société capitaliste. Néammoins le film se perd parfois e ne sachant pas trop vers quel genre pencher ( mais c'est probablement fait exprés ). en tout cas Questi est un cinéaste rare et intriguant
Commentaire : Wed 01-07-09
Mallox Et bien, c'est un drôle de film que celui-ci. Je ne pense pas que Quiesti ai usurpé son étiquette Marxiste vu la haute teneur politique du film. Quiesti met en garde ici sur l'abus, voir l'automatisation des procédés mécaniques des productions, et il fait du couple, le symbole d'une société en pleine mutation, désincarnée, représentée par ce couple qui a perdu son enjeu initial, celui qui consiste à regarder, faire attention respecter l'autre. En même temps que l'entreprise a prospéré, l'amour s'est étiolé, et en victime de cela, Trintignant, il expie son manque dans des meurtres expiatoires où la femme est devenue simple marchandise, à l'instar de ses poules en batterie. On peut également y voir une mise en alerte sur les grands groupes industriels et le début du tout profit par l'actionnariat. C'est assez omniprésent comme idée avec ce personnage qui se dénature en même temps que l'entreprise grandit, et le témoin du meurtre se taira pour ça, tandis que la mauvaise conscience du personnage principal s'élargissant, il doit tuer. C'est d'ailleurs ce qu'il fait chaque jour en série. Sinon, le postulat me semble bien giallesque, mais là où Quiesti déroute pas mal, c'est que le trauma est socio-laborio-culturel. C'est un peu là, où le film pêche à mon sens, surtout d'un point de vue formel. Il est très élaboré, beaucoup de plans sont très beaux, mais d'une part l'influence Godard (un autre Marxiste / puis Maoïste) se fait un peu trop ressentir à mon goût dans des plans bien trop poseurs pour ne pas tomber dans la prétention. D'ailleurs à ce sujet, la partition, aux accents "Jazzy-flamenco" (?!) ne tombe pas toujours à des moments opportuns, et à l'instar du meurtre initial de Trintignant, ses gestes d'abaissement de couteau semble bien ampoulés, statiques, poseurs, à l'instar de ce film dans lequel je ne m'y suis pas ennuyé (même si j'ai dû le voir presque deux fois pour tenter de bien comprendre). A noter pour finir la comparaison avec Godard, que tout comme ce dernier, Quiesti est avant tout documentariste à la base, aspect que l'on retrouve également dans le film. Très intéressant donc mais aussi un peu trop prétentieux et "m'as-tu vu ?". Peut-être que cet esprit expérimental propre à une certaine nouvelle vague, ne vieillit-elle pas très bien non plus. Allez savoir... pas facile en tout cas de se faire un jugement fixe sur ce "La Morte a fatto l'uovo", à demi-convaincant pour faire suisse.
Commentaire : Wed 01-04-09