Interview n°2 Uncut Movies
Écrit par The Hard   

 

Interview réalisé le 13 février 2010.

 

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Prénoms : Romuald et Patrice

Age : très jeunes... surtout d'esprit

Description physique : un savoureux mélange entre Brad Pitt, Tom Cruise et Uncle Creepy

Sévice préféré : tu nous prends pour qui ? Nous sommes de grands romantiques.

Uncut Préféré : tous mais pas pour les mêmes raisons


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Bonjour à vous deux, amis du cinéma gore et festif. C'est déjà la deuxième interview que vous accordez pour notre site et ça tombe bien, car vous fêtiez en 2009 vos 10 ans. Ce qui nous donne donc l'occasion de faire le point.

Confinés à Orléans, loin des boîtes copains-copains de Paris, vous luttez contre tous, contre vents et marées, imposant alors votre écusson comme celui de la boîte de référence du genre en France.


Après donc près d'un petit dixième de siècle que vous œuvrez dans le gore en indépendants, pouvez-vous nous dire, pour commencer, comment ça va dans le Loiret ?


C'est vrai que, comme tu le soulignes toi-même dans ton introduction, nous sommes loin du parisianisme et de ses codes, qui fonctionne bien souvent suivant la règle "du petit copain" si bien que, lorsque tu ne fais pas partie de ce cercle très fermé, c'est plus difficile pour toi de faire parler de tes produits et de bénéficier d'un circuit de connaissances ! Maintenant, le Loiret a une vraie culture du cinéma fantastique, comme d'ailleurs bon nombre de villes de province ! Il y a UNCUT MOVIES, mais n'oublions pas qu'Orléans est aussi le fief de Norbert Moutier, célèbre éditeur du fanzine Monster Bis, et réalisateur de films gore cultes comme MAD MUTILATOR (OGROFF), tourné en majeure partie à Orléans et dans ses environs !


D'où vous est venu votre goût pour le cinéma gore, et plus précisément l'envie de monter UNCUT MOVIES ?


Au début des années 80, l'arrivée de la VHS a permis aux fans d'avoir accès à de nombreux films mythiques. Les éditeurs VHS de l'époque avaient une âme et offraient une pléiade de titres. Nous écumions alors tous les vidéo-clubs de la région, et on louait à peu près tout ce qui existait dans les rayons HORREUR des vidéo-clubs. De cette boulimie de films est née une passion, qui a perduré avec le temps. A la fin des années 80, et avec l'arrivée des chaînes payantes, les éditeurs que nous adulions ont sombré, et avec eux toute une ouverture sur le cinéma d'horreur s'est éteinte. C'est de ce constat navrant qu'est née l'envie de monter UNCUT MOVIES, et pour retrouver cet esprit de découverte qu'offraient les éditeurs indépendants de la grande époque. Au moment où UNCUT MOVIES est apparu sur le marché de l'édition, nous étions alors les seuls à permettre aux fans de redécouvrir des titres issus d'une culture marginale aux antipodes des productions hollywoodiennes, dont le consensualisme n'avait pour seul objectif que de plaire à un public de masse.

 


Racontez-nous l'aventure qu'a dû être la création de la boite ?


Très lucide dès le début sur ce qu'était le marché français, nous sommes partis du principe que nous devions fonctionner en fonds propres, et avoir une indépendance totale au niveau financier. D'autant plus que les banques ne nous auraient certainement pas suivis dans cette aventure. A cette époque nous étions étudiants, et il a donc fallu travailler, travailler, et travailler en parallèle afin de mettre suffisamment d'argent de côté pour monter la boîte (capital social, financer les premiers droits, les cotisations, les taxes, etc…). Ensuite, il nous a fallu tout apprendre de la gestion d'une boîte et de la vente par correspondance, mais aussi de tout le travail qu'il faut fournir pour sortir un titre. En effet, même si nous faisons appel à des professionnels pour nos réalisations, nous intervenons à toutes les étapes de la création (du sous-titrage à la jaquette, en passant par le menu des dvd et l'authoring), ce qui est pour nous la garantie d'avoir un produit de qualité, et qui corresponde à nos attentes.


La passion et la folie d'une telle entreprise ne s'est-elle pas encore transformée en une dure routine et un vain labeur ?


Il est vrai que si on tient compte de l'argent investi, du temps passé et de l'énergie dépensée, et que l'on compare ça au marché français en matière de cinéma horrifique, on peut se dire, dix ans après, que si c'était à refaire et bien on ne le referait peut-être pas. On savait dès le départ que ce ne serait pas simple, mais on a maintenant l'impression de nager à contre-courant dans une époque où un label comme UNCUT MOVIES n'a peut-être plus sa place, étouffé par le manque de curiosité du public et la perte de la notion de collection. Aujourd'hui, le cinéma est devenu un produit de consommation qu'on pirate, télécharge, et jette aussitôt visionné. Il n'y a donc peut-être plus de place pour les rares éditeurs comme nous, qui apportons encore une touche collector à nos produits. C'est peut-être aussi pour cela que, désormais, la plupart des éditeurs classiques se désintéressent du cinéma fantastique, étant conscients de la petitesse du marché, ou bien que ceux-ci ne se fatiguent pas à gaver leurs éditions de bonus lorsqu'ils éditent un petit film d'horreur indépendant ; et quand ils le font c'est dans des conditions assez frustrantes pour les fans. En effet, il est tout de même regrettable de voir que certains de nos confrères incluent parfois un making-of en bonus sur l'édition DVD, mais qu'ils le présentent ni en version française ni en version sous-titrée, travaillant à l'économie. Ce n'est pas notre vision de l'édition, et même si on doit faire face aux difficultés du marché français, nous ne voulons pas travailler de la sorte. Maintenant, ce sont aussi les fans qui font le marché, on a en quelque sorte les éditeurs qu'on mérite ; alors, s'ils veulent des produits de qualité et des éditions prestigieuses semblables à celles que l'on peut trouver à l'étranger, c'est à eux aussi de soutenir les quelques éditeurs dont nous faisons partie, qui respectent encore le public et les films qu'ils présentent. Maintenant, si nous continuons encore l'aventure pour le moment, c'est grâce aussi au soutien de nos fans. Nous avons accepté le fait de ne pas toucher de salaires, ni de bénéfices, mais une chose est sûre : c'est que nous ne pourrons plus nous permettre de perdre de l'argent. Alors n'oubliez pas que pour nous, chaque commande reçue compte, et nous permet de poursuivre notre activité vidéo.


Comment dénichez-vous la plupart des films qui, il faut bien le mentionner, ne possèdent pratiquement pas de promotion en France hormis la vôtre ?


Nous travaillons directement avec de nombreux producteurs, réalisateurs et distributeurs, et nous recherchons aussi des titres à travers les divers marchés du film internationaux. Pour ce qui est de la promotion, les titres que nous distribuons ont souvent été chroniqués à travers le monde entier, et certains projetés dans des festivals, où ils ont remporté de nombreux prix, comme ce fût le cas pour des films comme THE NECRO FILES, THE SHUNNED HOUSE, ou plus récemment encore COLOUR FROM THE DARK. En France, grande terre du cinéma d'auteur, il est plus difficile de faire parler de films d'horreur dans la presse classique, mais nos films sont également chroniqués par la presse spécialisée, comme dans MAD MOVIES et L'ECRAN FANTASTIQUE, ainsi que sur de nombreux sites dédiés au fantastique.

 


Passons aux choses qui fâchent : force est de constater que nombreux sont les spectateurs haïssant les films que vous éditez, ne comprenant pas non plus l'intérêt de ces productions. Et mis à part le "il en faut pour tous les goûts" qui ne satisfait presque jamais personne, quels arguments pouvez-vous annoncer pour défendre vos films ?


En fait, c'est une idée reçue. Nos films ont pour la plupart reçu d'excellentes critiques dans la presse spécialisée en France tout comme à l'étranger, et séduisent pleinement la grande majorité des fans ! Maintenant, il y a quelques cas isolés de personnes sur des forums qui se sont amusés pendant un temps à critiquer les films de notre catalogue à tort et à travers, parfois même sans les avoir vus. On sait tous que des gens prennent plus facilement le temps d'écrire pour se plaindre et critiquer, que pour encenser ou faire part de leur satisfaction. C'est une règle incontournable du commerce, mais cela ne veut pas dire que les mécontents sont majoritaires ; si c'était le cas, notre label ne serait pas encore là 10 ans après sa création. A présent, il est vrai aussi que nous avons créé notre collection en proposant un vaste panel de titres ; il est donc normal, à partir du moment où vous proposez des titres très différents les uns des autres, que certains plaisent plus que d'autres, ou tout du moins reçoivent des opinions opposées, en fonction des attentes de chacun. Certaines personnes nous reprochent les porno-gore et veulent plus de films 100% gore, et d'autres tiennent le discours contraire ! On en donne donc pour tout le monde.


N'avez-vous jamais eu de problèmes avec une quelconque censure ?


Nous n'avons jamais eu de problème directement avec la censure, mais par contre avec l'étroitesse d'esprit de certaines personnes, ce qui peut être considéré comme une forme de censure. On ne compte plus les magazines de cinéma classique qui ont refusé de parler de nos films, les jugeant trop violents, trop sanglants, ou encore trop déviants, sans parler des scènes de sexe explicites ! Là ou cela devient plus ennuyeux, c'est lorsque la presse spécialisée fait de même, elle qui justement dénonce toute forme de censure. Ainsi, lors de la sortie en VHS du film ANGEL OF DEATH, la revue MAD MOVIES avait refusé de chroniquer le film parce qu'il était trop violent et sexuellement trop déviant. C'était une directive du rédacteur en chef de l'époque, dont le passage à ce poste fût assez bref, si bien que son successeur a, dès son arrivée, reprit le ton volontiers provocateur de MAD MOVIES, et permis au film d’être chroniqué dans le magazine. Nous avons eu aussi pas mal de problèmes avec THE NECRO FILES 2 aux USA. Personne ne voulait dupliquer le master original, effaré par le côté trop extrême du film... Même certains labos spécialisés dans le X refusaient de travailler sur le film !


N'est-il pas dur de rivaliser avec une certaine concurrence ? J'ai par exemple vu qu'une autre boite avait aussi, plus d'un an après votre édition, commercialisé "Angel Of Death", mais en DVD. N'est-ce pas rageant ?


Notre édition était en VHS, le marché du DVD était encore inexistant. Il y a eu effectivement une édition DVD du film ANGEL OF DEATH, mais c'était en Allemagne, et cette dernière était dépourvue de piste française et de version originale sous-titrée. Il nous semble qu'elle ne présentait pas non plus le film dans sa version intégrale. Cette édition n'a donc absolument pas concurrencée la nôtre. Pour ce qui est de la concurrence avec d'autres éditeurs en France, et bien on ne peut pas dire qu’il y en ait beaucoup, aucun autre éditeur ne surfant sur la même ligne éditoriale. Il y a bien eu Le Chat Qui Fume avec leur édition de The Deadly Spawn, qui marchait un peu sur nos traces. Mais, visiblement échaudés par le résultat des ventes, ils n'ont pas insisté dans cette direction et se sont tournés vers des films 100% estampillés cul. Neo Publishing a aussi tenté de nous suivre sur la piste des films indépendants, mais là aussi sans succès, si bien qu'ils sont retournés à ce qui a fait leur succès, à savoir en priorité le cinéma d'horreur italien. UNCUT MOVIES reste donc le premier et seul label spécialisé dans les films gore cultes à tendance trash !


Entretenez-vous de bons rapports avec certains collaborateurs ? Je pense à des gens tels que Ron Carlo ou encore Andreas Bethmann ?


Nous avons d'excellents rapports envers tous les réalisateurs et producteurs avec lesquels nous travaillons. Notre label est très renommé à l'étranger, et nombreux sont les producteurs, réalisateurs et distributeurs qui nous contactent maintenant directement, dans l'espoir de voir leurs produits distribués sous notre bannière. Pour ce qui est de Ron Carlo, nous avons seulement échangé quelques conversations. Nous étions en fait plus en contact avec le producteur, avec lequel nous nous étions associé pour la production de THE NECRO FILES 2. Avec Andreas Bethmann, nous avons d'excellents rapports, et c'est toujours un plaisir que de travailler avec lui, surtout que ses films font toujours l'objet de controverses ! Il y a une seule fois où les rapports que nous avons eus avec un réalisateur se sont révélés désastreux. Ce n'est pas une personne avec qui nous avons travaillé, mais seulement envisagé de le faire. Nous lui avions dit être intéressés par le film qu'il venait de faire, et demandé de nous envoyer un exemplaire presse, afin de le visionner et de pouvoir ensuite, si on aimait le film, discuter des droits. Il nous avait alors répondu qu'il n'en avait rien à foutre de savoir si on aimait ou pas son film, que ce qu'il voulait savoir c'est "combien on voulait payer les droits, parce que si avec la somme proposée on n’avait même pas de quoi payer une coupe de cheveux à nos sales putes de françaises, ce n'était même pas la peine d'insister !". On ne sait pas s'il était sous influence de substances illicites quand il nous a répondu, mais son discours dont nous venons de vous donner quelques brides était pour le moins décousu, et d'une violence assez forte. Le film n'est jamais sorti quelque part (il faut dire qu'on l'a vu depuis, et que c'est un authentique navet), ce qui, compte-tenu du personnage, n'est pas surprenant.

 


Après avoir coproduit "The Necro Files 2", avez-vous recommencé cette expérience ? Pouvez-vous d'ailleurs revenir sur cette envie de production ?


En fait, THE NECRO FILES 2 n'est pas le premier film que nous ayons coproduit. Le premier était I PISS ON YOUR GRAVE, que nous avons distribué en VHS et réédité depuis en DVD, en double-programme avec FEARMAKERS, que nous avons également coproduit. Notre arrivée en tant que coproducteurs sur I PISS ON YOUR GRAVE s’est faite par hasard. Nous étions en contact avec le producteur, avec qui nous avions déjà travaillé, et un jour il nous dit, lors d'une conversation, qu'il veut produire une série de films extrêmes, dont l'objectif sera de choquer au plus haut point les spectateurs, et qu'il recherche des investisseurs. Il nous envoie alors le script du film en question pour recueillir notre avis. A la lecture du script, on ne le trouve pas si choquant que ça et on lui fait savoir. Il nous demande alors si nous aurions quelques idées pour le rendre plus hardcore. Nous reprenons donc le script original et on y ajoute, plus pour le fun qu'autre chose, une série de scènes toutes plus trash les unes que les autres, mais toujours dans l'esprit 'rape and revenge' du film, et en pensant que toutes nos idées ne pourraient pas être retenues dans un film comme celui-ci. Lorsque le producteur a lu notre version du script, il a adoré, et demandé si on était d'accord pour intervenir en tant que coproducteurs. On a répondu par l'affirmative, et le film s'est donc fait. C'était un film expérimental, destiné à ne circuler que dans des circuits underground, et même le réalisateur, une fois le film terminé, trouvait que I PISS ON YOUR GRAVE allait trop loin. Dans une interview, il a même dit que la scène finale (lorsque l'héroïne s'amuse avec un balai) était due aux producteurs français, et que cette idée ne venait pas de lui. Mais en fait, nous n'avons rien à voir avec cette scène, qui était présente dans le script de départ. C'était probablement pour lui un moyen de se déculpabiliser face aux critiques qu'allaient peut-être recevoir le film. En réalité, I PISS ON YOUR GRAVE a littéralement dépasser toutes les attentes aux USA, et ce fût un gros succès. Des mouvements féministes se sont emparés du film, trouvant que pour une fois le personnage féminin était résolument féministe, loin des clichés de la femme habituellement véhiculés dans le cinéma d'horreur. Le film a été distribué dans de nombreux pays, toujours avec beaucoup de succès. En France, nous avions distribué I PISS ON YOUR GRAVE en VHS, et aussi remporté un vif succès, si bien que la VHS étant désormais introuvable, nous avons décidé de le rééditer en DVD récemment.

Pour THE NECRO FILES 2, nous sommes intervenus en tant que coproducteurs également, il faut dire que l'original était démentiel, et que nous attendions comme de nombreux fans cette séquelle qui tardait à venir, faute de financements. Le producteur de l'original nous a donc demandé de s'associer avec lui pour que cette suite puisse enfin être faite. Nous avons accepté, et THE NECRO FILES 2 a lui aussi été un grand succès, tout aussi déjanté que l'original.

Enfin, nous avons également coproduit FEARMAKERS, mis en scène par Timo Rose, réalisateur du gorissime BARRICADE. FEARMAKERS se voulait être un film d'horreur psychologique, mais aussi ultra gore. Nous avons donc collaboré dans la production du film, car l'approche nous semblait intéressante. Le film fonctionne plutôt bien, et a reçu un bon accueil du public et de la presse spécialisée au niveau international. Nous devrions revenir prochainement à la coproduction, avec un film dont les scènes d'horreur et l'ambiance seront particulièrement extrêmes.


Le cap des 10 ans étant passé, certains points vont-ils changer, que ce soit au sein de la boite, des éditions ou autres ?


Notre objectif est de distribuer des éditions de qualité, et de faire découvrir tout un panel de titres souvent méconnus du public français, mais résolument cultes à l'étranger. Nous allons donc poursuivre dans cette ligne éditoriale, mais nous pensons distribuer aussi régulièrement des classiques du genre que nous voulons remettre au goût du jour, à travers des éditions prestigieuses qui permettront aux fans de les découvrir comme ils ne les ont jamais vus, et c'est d’ailleurs ce que nous venons de faire avec des titres comme SLAUGHTER HIGH, PIECES ou encore THE BOOGEY MAN.


La liste des films à éditer est-elle encore longue ? Quelles surprises nous réservez-vous ?


Si cela ne tenait qu'à nous, nous éditerions des centaines de films par an ! A présent, le marché français étant ce qu'il est, nous ne pouvons pas nous permettre une telle démesure, et devons faire en fonction de nos possibilités. Plus nous vendons, plus nous avons la possibilité de ressortir d'autres titres… c'est aussi simple que ça, et c'est pourquoi nous avons tant besoin du soutien des fans qui, à travers leurs commandes, nous permettent de continuer à distribuer en France les films les plus barges de la planète !


A quand une soirée spéciale UNCUT MOVIES dans le Loiret ?


Rien n'est prévu pour le moment, mais ça pourrait être une excellente idée. Néanmoins, pour ceux qui passent sur Orléans, n'hésitez pas à nous contacter, on ira boire un verre ensemble et discuter cinéma !


Sinon, avez-vous un UNCUT préféré ?


Non pas vraiment, mais comme tout le monde nous avons des titres que nous préférons à d'autres. Toutefois, nous pensons vraiment que tous méritent d’être vus et d'intégrer la collection de tout fan de films d'horreur et de cinéma décalé !

 


Longue vie à vous et merci !

 


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