[M] [Critique] Salopards en enfer

 
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Throma
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MessagePosté le: Lun Sep 24, 2007 8:09 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Salopards en enfer Répondre en citant

Salopards en enfer - 1973

Titre original : Zinksärge für die Goldjungen (qui se traduit par "La bataille des parrains")
Origine : Allemagne / Italie
Genre : polar mafia
Un film de Jürgen Roland
Avec Henry Silva, Herbert Fleischmann, Veronique Vendell, Patrizia Gori, Horst Janson, Raf Baldassarre...
Accroche : Hambourg guerre





Quand Luca Messina (Henry Silva) pose pied à terre sur le port de Hambourg, entouré de sa vieille mère, sicilienne typique, sa ravissante maîtresse Kate (Veronique Vendell), sa fille Sylvia (Patrizia Gori, aperçue dans les nazieries d’Alain Payet, dérivés de « naze » et « nazi ») ainsi que d’une flanquée de gardes du corps, ce n’est pas franchement dans le but de passer de paisibles vacances. Luca est un ponte de la mafia en provenance de Chicago. Installé provisoirement (du moins au départ) à Hambourg, il compte bien se mettre dans la poche l’organisation du crime locale. Pour se faire, pas d’autre solution que de renverser le patron actuel de la pègre, le redoutable Otto Westermann (Herbert Fleischmann). Une partie de bras de fer s’engage alors entre les deux hommes. Enjeu : le contrôle absolu de la ville.
Francfort frites contre spaghettis à la bolognaise. On pourrait l’imager ainsi cette guerre des gangs inhabituelle produite entre l’Italie et l’Allemagne. Il est vrai que d’ordinaire, le féru de polars européens des glorieuses septente est plus habitué aux conflits entre bandes régionalistes transalpines, voire de quelques marseillais en perdition. Braquons donc cette fois les projos sur la mafia d’Outre-Rhin, qui n’est pas en reste en terme de domination et de bestialité. Aux commandes de la machine, le teuton Jürgen Roland (« La panthère noire de Ratana » ; « Espionnage à Hong-Kong ») qui s’applique d’ailleurs méticuleusement à reproduire le modèle italien avec une formule à coup sur gagnante (surtout pour nous) : violence sèche + sexe gratos. Les coups bas que s’échangent mutuellement les deux bandes concurrentes entraînent ainsi leur lot de débordements sanglants dont il faudra retenir, outre les impacts de balle complaisants de rigueur, deux pendaisons et une gorge lacérée au rasoir. Pour la touche érotique, quelques nus féminins sont là pour faire frétiller les yeux (voire plus si affinités) dont le formidable cul de la française Veronique Vendell, déjà dévoilée sous toutes ses coutures qu’elle a fort jolies dans le bluffant « Je couche avec mon assassin » de Wolfgang Becker, dont « Salopards en enfer » repique d’ailleurs sans vergogne des bouts de séquence, intégrés dans le récit de façon inapte. Procédé d’aucun jugeront minable mais pourtant profondément inhérent au « bis », c’est pourquoi on passera volontiers l’éponge. Au polar italien, Jürgen Roland emprunte aussi l’une de ses gueules majeure, le toujours impérial Henry Silva, ici totalement investi dans sa double interprétation : celle de chef du Milieu autoritaire et sûr de lui et en parallèle celle de patriarche de sa « famiglia », préoccupé aussi bien par l’avenir de sa fille que par la santé parfois défaillante de sa chère « Mama ». Face à lui, Herbert Fleischmann s’y colle pour lui donner la réplique dans le rôle de son plus grand adversaire Otto. Comédien peu connu vu notamment dans le « Sumuru » de Franco, il livre ici une composition convaincante, rivalisant sans peine avec celle de son camarade de jeu. Le rapport de force s’installant entre ces deux ennemis de toujours débouchera finalement sur deux course poursuites semi-anthologiques, d’abord en voiture où la façon qu’ont les deux bolides de se tamponner avec insistance et de percuter divers obstacles sur leur route n’est pas sans rappeler le duel automobile de folie entre Giuliano Gemma et Romano Puppo dans « Un homme à respecter », le chef d’œuvre de Michele Lupo. La seconde poursuite joue davantage la carte de l’originalité puisque Luca et Otto terminent leur joute au volant de hors-bord dans les canaux de Hambourg, l’occasion d’admirer des cascades réglées de main de maître. Indubitablement le morceau de bravoure du film. Une autre séquence tape dans l’œil au cours du récit et à la saveur 100% bis : le combat à mort entre l’un des fils d’Otto, boxeur confirmé contre des sbires bossant pour le compte de Luca, en fait deux asiatiques ceintures noires de karaté. Dans « Salopards en enfer », les réjouissances s’enchaînent ainsi, laissant peu de place aux temps morts, caractérisés tout de même ici par la sous-intrigue consistant en la romance entre Sylvia, du clan Messina et Erik (Horst Janson ; Captain Kronos, c’était lui), fils d’Otto. « Roméo et Juliette » chez les mafieux, pour ainsi dire, une relecture dont on se serait bien passé, qui n’empiète heureusement de trop sur le reste du métrage. Même s’il ne possède ni la férocité ni l’âpreté d’un « Vendredi sanguinaire » de Rolf Olsen, « Salopards en enfer » n’en demeure pas moins une bande récréative foutrement recommandée, et preuve supplémentaire du degré de qualité du cinéma populaire allemand d’alors.


Anecdote : Sorti dans les salles françaises en Octobre 77.
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flint
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MessagePosté le: Ven Sep 28, 2007 7:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien je suis complètement passé à travers de ce polar, certainement à cause du titre français qui pourrait laisser croire qu'il s'agit d'un film de guerre.
C'est bien que tu remettes au premier plan Véronique Vendell, car elle a tendance à être oubliée (ou dénigrée), alors qu'elle a été sur le devant de la scène durant les années 60 et 70. Il faut dire qu'elle a surtout tourné en Allemagne et en Italie, mais elle a souvent fait la une de la "presse à potins", également. Souvent dévêtue dans les films, elle avait aussi beaucoup de talent, savait jouer, ce que certains ont eu tendance à oublier. Tu as cité à juste titre "Je couche avec mon Assassin", excellent film. Je l'ai vu aussi dans "La Tour de Nesle", version François Legrand (aka Franz Antel). Film assez inégal, hésitant entre le cinéma de genre et le film de cape et d'épée classique, avec Jean Piat comme héros de l'histoire.
Sinon, j'aime beaucoup la jaquette VIP, très kitsch, et dans l'esprit de certaines séries britanniques de l'époque, comme "Poigne de Fer et Séduction". Je suppose que l'on ne retrouve pas dans le film ce superbe visuel.
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Bigbonn
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MessagePosté le: Ven Sep 28, 2007 4:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
C'est bien que tu remettes au premier plan Véronique Vendell. Souvent dévêtue dans les films, elle avait aussi beaucoup de talent, savait jouer, ce que certains ont eu tendance à oublier. Tu as cité à juste titre "Je couche avec mon Assassin", excellent film.

Un film que je dois d'ailleurs chroniquer... dès que j'aurais fait La résidence...
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Throma
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MessagePosté le: Ven Sep 28, 2007 5:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bigbonn a écrit:
flint a écrit:
C'est bien que tu remettes au premier plan Véronique Vendell. Souvent dévêtue dans les films, elle avait aussi beaucoup de talent, savait jouer, ce que certains ont eu tendance à oublier. Tu as cité à juste titre "Je couche avec mon Assassin", excellent film.

Un film que je dois d'ailleurs chroniquer... dès que j'aurais fait La résidence...



on l'attend de pied ferme icon_cool d'autant que c'est pour un film qui le merite.
A propos de Veronique Vendell, révélée surtout par le "Barbarella" de Vadim, actrice plutôt convaincante au demeurant, elle a connu effectivement sa gloriolle au debut des années 70 notamment par le biais de la presse-torchon que tu évoques.
Ce qui explique en partie l'affiche promotionnelle accompagnant la VIP, où ne figure bien sur pas cette séquence et qui laisse supposer davantage qu'elle y tient le rôle principal (en plus de son nom en tête d'affiche). Elle ne tient qu'un petit rôle dedans mais il faut croire qu'elle était "bankable" à l'époque. Au moins autant que Silva.


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