Messiah of evil, la perle du film de zombies oubliées !

[Bastien]

Je mets mon article simultanément en ligne ici même. Mais je vous incite à aller le consulter sur mon blog car il y a là bas les photos et les extraits !
(ce doit être possible ici mais mes essais furent infructueux )

Voilà un film qui vous est sûrement inconnu. Il n’est jamais sorti en France, de même qu’en Italie. Son potentiel horrifique demeure pourtant surprenant et assez fort, le film est un schoker. Il parvient avec brio de réactualiser une malédiction de type Lovercraft mais aussi d’annoncer des séquences chocs de films à Zombies, notamment Zombies de Romero. Vous n’avez jamais entendu parler de cette perle ? Un oubli que nous allons combler.

Pour une fois, je vous montre le trailer , et je vous invite à reprendre après la lecture de cet article. Messiah of evil est une production indépendante de 1973, qui se nomme également Dead People. L’histoire ne se focalise pas essentiellement sur les zombies, mais bien sur une malédiction funeste.

Une jeune fille nommée Arletty recherche son père, un artiste peintre, qui réside dans une petite ville côtière nommée Dune, en Californie. Elle a reçu une série de lettres qui lui font craindre le pire. Arrivée sur place, son père a disparu, les habitants sont très, très inquiétants (en effet !). Elle rencontre Thorn, un jeune Texan, héritier d’une grosse fortune, qui lui propose de lui venir en aide. Il dit s’intéresser à l’histoire de Dune, qui demeure liée à la magie noire. Il se rend avec Arletty avec ses deux petites amies, dont celle de l’extrait.

Justement, des évènements plus qu’étranges se produisent régulièrement, une malédiction est en marche, les habitants en sont les premiers touchés, et les faits funestes vont en s’accélérant.

La maison du père de Arletty demeure quelque peu dérangeante, elle aussi. Elle contient des peintures qui semblent annoncer ce qui va se passer, et qui est lié avec un prédicateur du mal, qui a pour mission de réveiller les forces les plus démoniaques. La malédiction du film concerne l’origine de la ville, qui est liée avec une malédiction enfouie dans les tréfonds du mythe de l’Amérique bâtisseuse… Quand la lune devient rouge, à cause d’un pacte des colons avec l’envoyé du diable, il ne fait pas bon de se rendre à Dune.

Il s’agit d’une histoire simple, qui se situe aux confluences d’histoires anciennes du point de vue de la littérature mais avant-gardiste en ce qui concerne des films marquants du cinéma d’horreur (Zombies, l’Au-delà, la pluie du diable). Messiah of evil se distingue surtout par son ambiance, le film baigne dans un surréalisme à mi-chemin entre les films de David Lynch et ceux de la vague allemande des années 20, le cabinet du Dr Caligari en tête. La ville de Dune demeure froide, hors du temps, et l’apparence faussement paisible de cette petite bourgade peut dégénérer en un clin d’œil.

Ainsi, il y a deux belles scènes choc, celle du cinéma donc puis une autre dans le supermarché qui demeure assez savoureuse. Elle permet de faire monter la tension du film en présentant le degré d’importance des périls. Les zombies du film me font quelque peu penser à ceux, marquant eux-aussi, du carnaval des âmes première version. Il s’agit d’être froids, des humains maudits, qui sont des parodies soumis la malédiction séculaire. D'ailleurs, certains en sont conscients et ils en souffrent. IL y a quelques autres petites scènes intéressantes qui rendent l'horreur fugaces mais aussi non-sensiques. Elles permettent à Messiah of evil de s'élever du cadre de petit film d'horreur et de prétendre à un autre niveau de qualité.

Les réalisateurs de ce film ne vous sont pas inconnus. Il s’agit de Willard Huyck et son épouse Gloria Katz. Ils sont des producteurs de longue date et ils travaillent avec George Lucas. Si la site de leur carrière ne fut pas aussi brillante, ils ont quand même signés Howard le Canard, qui a marqué la fin de sa carrière de réalisateur… Willard Huyck continue quand même sa carrière de scénariste mais il ne bénéficie plus de l’appui de George Lucas depuis le bide d’Howard en 1986…

Messiah of evil demeure ce que l’on nomme depuis peu un « grindhouse » movie : un film indépendant d’exploitation, c’est à dire fait pour un certain circuit de distribution pour un certain type de public. Toutefois, son cachet, le soin qu'il lui fut apporté lors de la mise en scène, d'atmosphères ainsi que l'ambiance en font un film mémorable, qui a indiscutablement sa qualité et son intérêt. Les éléments chocs permettent de se souvenir longtemps de Messiah of evil après sa vision.

Le problème de ce film est qu’il fut mal vendu dans le monde entier, notre pays qui offre quand même un certain type de débouché ne l’a pas programmé dans les salles, pas plus qu’en vidéo, et il semble qu’il soit libre de droit, donc tombé dans le domaine public ! Pour ma part, j’avais appris son existence dans un des premiers livres que j’avais acheté sur le cinéma d’épouvante, peut-être de Philippe Ross, mais je pensais que l’auteur avait fait une erreur. En effet, Réincarnations propose quelque peu le même type d’ambiance et de frissons. Je me suis donc rendu compte des années plus tard que l’auteur avait une connaissance des plus vaste, et il demeure l’un des seuls à nous avoir annoncer ce Messiah of evil, qu’un distributeur français (Free Dolphin, Mad Movies, Neo Publishing, Bach Film) serait bien avisé de nous proposer, enfin !

Notes : Delta vidéo a bien sorti un film nommé le Messie du mal, mais ce n'est pas le même film.
Voici en bonus la seconde scène-choc qui voit la seconde petite amie Thorn, qui connait aussi quelques menues difficultés lors de sa visite à Arletty ! La jeune dame en question, très mignonne et élancée, ressemble quelque peu à...Carla Bruni !
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[Camif]

Merci pour cette découverte

[mallox]

J'avoue que depuis le temps que j'entends causer ici et dans des termes on ne peut plus élogieux, par l'entremise de Throma, il serait temps que je passe également le cap. C'est pas faute de ne pas l'avoir entre les pattes, mais ça met la pression, on a peur de pas aimer !
Bravo à Bastien pour son texte qui donne très envie lui aussi.
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[Bastien]

Merci Mallox,
tu es toujours très encourageant.

Je conseille à tous d'aller sur mon blog, car il y a deux extraits assez saisissants et quelques captures !

Normalement, j'aurais mis cet article en différé ici même, mais voir les extraits est un grand moment d'éclate !

J'essaierai de trouver une bonne âme qui connaisse les subtilités des ima, j'ai toujours peur de planter quelque chose quand je ne suis pas chez moi !
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[Throma]

tiens, j'ai retrouvé mon compte Dailymotion, avec un extrait du film, je suppose que ça doit être le même que le tien Bastien :

http://www.dailymotion.com/throma/video/x1ln8f_messiah1_shortfilms

Sinon, le film, dans mon Top 10, voire 5 perso, j'en ai tellement vanté les mérites depuis ces dernières années qu'à l'arrivée, je sais plus trop quoi dire d'inédit.
Ah si : c'est pas joli-joli de comparer Anitra Ford à Bruni l'épouvantail . Si une ressemblance devait être émise, ce serait plutôt du côté de Rosalba Neri. Même beauté animale, même regard félin.
Et, encore une fois, pour tout connaitre du film, il est indispensable de se procurer le "Nightmare USA" de Stephen Thrower.

Bastien, as-tu vu "Let's scare Jessica to death" ? On compare souvent et à raison "Messiah of evil" avec cette autre perle. Pour chaque film, le traitement et les thèmes diffèrent mais on retrouve dans les 2 cas la même ambiance désabusée et irréelle.

Et, une fois n'est pas coutûme, petit message à nos éditeurs frileux : quand espérer la sortie de tels chefs d'oeuvre sur notre territoire ?
Il est vrai qu'il est bien plus impératif de nous ressortir la 35ème version alternative (avec fourreau "guirlande de noel", bientôt chez vous) de "La nuit des morts-vivants" et le nouveau-nouveau-nouveau-nouveau-nouveau-nouveau-nouveau remontage de "L'au-delà" (avec 10 secondes additionnelles dans nos bonus recyclés où l'on voit Catriona McColl interrompre son interview pour aller faire popo).
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Walter Paisley]

Pour les films assez inconnus dans ce genre, on peut avoir des surprises. Je suis déjà plusieurs fois tombé sur des DVD de Prism, souvent des flying jaquettes, qui contenaient des films relativement intéressants. Evidemment, c'est Prism (je ne sais plus où j'ai lu que c'était les gars de Initial qui s'étaient reconvertis au DVD), donc c'est du transfert de copie depuis une VHS en mauvais état et en plus on a aucun moyen de savoir ce qu'ils sortent. Mais celà dit, entre un DVD pourri et rien du tout, on va pas faire la fine bouche.

[Bastien]

Merci pour les compliments !

Non, je n'ai pas vu let's scarce Jessica. Je suis tombé sur Messiah of evil par hasard. J'avais lu un de mes premiers livres sur le genre, il y a plus de 20 ans, et le journaliste en parlait. Je pensais à une approximation avec Reincarnations mais la déc ouverte fit un choc : le ton, ainsi que la confidentialité du film m'a emballé (j'aime découvrir des filmsanciens, c'est un évènement rare !).

J'ai vu une copie italienne. Là aussi, un ami féru m'a dit qu'il pensait le film inédit en Italie. Il n'a pas du tout aimé. Pour ma part, je l'ai trouvé réellement intéressant, parfois peu cohérent mais cela ajouté à son attrait à son caractère. Je cherche mes bandes annonces ou extraits sur youtube, mais curieusement, il y en a moins que je souhaiterais.

Ce qu'il faut prendre en compte, les companeros, c'est que le film est libre de droit. Donc Mad Movies pourrait, DEVRAIT, nous le proposer ! Tout le monde aime les zombies n'est-ce pas ?

Il ressemble pas mal à une histoire de Dylan Dog, mais aussi de Reincarnations. Les tronches du film sont assez réussis, surtout l'albinos.
C'est étonnant qu'il soit dans tes 5 meilleurs Throma (quel exercice difficile que la reconnaissance en meilleure œuvre).

Ceci dit, tu peux pousser l'analyse, car c'est article est surtout fait pour présenter le film à ceux qui ne le connaissent pas. Mon but est d'être didactique et de passer les plateaux. Moi-même, j'aime bien lire les critiques des autres car il y a toujours un angle, une opinion, un fait ou un renseignement qui m'aura échappé (des fois, tout en même temps°.

Jeudi, ce sera la mise en parralléle entre Lost et un certain film de 1987 qui a un scénario fort identique (pour ce que l'on peut en comparer, Lost étant nébuleux). Tout comme Blair Witch project est l'alliage de deux films, Cannibal Holocaust et les forces du mal de Gastaldi, Lost doit beaucoup à ce film à faible budget...
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[Throma]

[flint]

Je pense aussi que "Le Chat qui Fume" est l'éditeur le plus pointu du moment, en France. Mais bon, ils ont l'air bien occupés avec la sortie de pas moins de dix films de Pallardy pour la fin de l'année.

A part ça, je le connais pas du tout ce "Messiah of Evil" (ce qui n'est pas étonnant, vu mes énormes lacunes concernant le cinéma U.S.).
Merci donc d'en avoir parlé.

[ROTOR]

En effet, un excellent film, qui joue plus sur l'atmosphère que sur le spectaculaire et le gore, avec une ambiance glauque et froide qui distille un malaise pendant tout le film. Les acteurs sont tous parfaits dans leur rôle (mention spécial pour le noir albinos qui fout vraiment les chocottes), la mise en scène reste sobre mais efficace. Pas d'effet de style inutile ni de mouvement de caméra qui donne envie de vomir. La seule chose qui donne envie de vomir c'est ce que vomi la fille dans le lavabo. Beurk
Après c'est sûr que le rythme particulier et l'absence de gore peut rebuter et décevoir certains, mais tant pis pour eux, ils n'ont qu'à rester regarder "resident evil" ou "diary of the dead"

[xawa]

Film excellent et bien dégradé, vu à 4h00 du mat' un soir d'été sous les conseils pressants de l'ami Throma.

J'ai beaucoup aimé la dégustation de souris vivante

[Throma]

[princesse.rosebonbon]

à force de le déterrer; il finit par ne plus être si oublié ce film

pas grand chose à ajouter à l'article de bastien : très atmosphérique, souvent diablement inspiré et probablement annonciateur de beaucoup de choses.
la scène du lavabo dont parle rotor était peut-être la plus surprenante : on se croirait directement transposé dans un film de "dark horror" (expression croisée sur imdb dont j'ignore la légitimité) hongkongais des années 80
je n'avais pas fait le rapprochement avec Le Cabinet du Dr Caligari, mais la comparaison est très bien vue.

en revanche pour moi le gros défaut du film ce sont justement ses personnages : Arletty a autant de relief qu'un galet, le jeune premier est insipide et, de ses deux poufs, une seule voit sa personnalité un minimum développée

[Kidam]

Moi je ne vois pas trop le rapport avec des films plus récents cités plus haut et qui ne se ressemblent même pas entre-eux. Autant le comparer à d'autres films de zomb de la même époque, ça manque pas et c'est plus intéressant pour replacer celui-ci dans son vrai contexte (Que vient faire resident evil là-dedans, qui plus est placé avec le fort bon diary of the dead ? :non: Autant parler du Romero de cette époque ou encore des Bob Clark par exemple)...
C'est vrai aussi qu'il n'est plus si inédit que ça le "dead people". Petit bémol aussi concernant le jeu des acteurs, pour le reste c'est une incontestable réussite de mise en scène. On attend plus que le chat qui fume pour une belle copie donc !