Bernie - Albert Dupontel

[Camif]

Bon, je poste le bouzin ici, a mon humble avis c'est quand même suffisament trash pour ça.



Après avoir dynamité à l’humour caustique le petit écran avec les pastilles des « Sales Histoires « sur Canal +, puis signé deux spectacles sur scène à l’humour noir jouissif, Albert Dupontel se tournait vers le cinéma et le moins que l’on puisse dire c’est que ce nouveau média ne l’a pas spécialement inhibé.

Y reprenant un de ses personnages récurrents, il nous livre l’histoire de Bernie Noël, enfant non désiré, retrouvé dans une poubelle et confié au bon soin d’un orphelinat.

Bernie c’est un peu le côté obscur de notre société, on se l’imagine, sorte d’animal doté d’un QI proche de celui de l’huître, élevé sans amour, au milieu de la violence de ses congénères, de la pauvreté intellectuelle et culturelle. Sauf que Bernie est un être comme les autres et qu’il a besoin d’amour et de racines. Il va donc sortir dans le « vrai » monde à la recherche de ses parents, un monde qu’il considère comme hostile car ne pouvant le concevoir que comme tournant autour de lui.

Seulement le mélo n’étant pas à proprement parlé la passion première de Dupontel, celui-ci va nous livrer un film brut de décoffrage, mis en images avec les tripes, qui dynamite les codes, un vrai bras d’honneur aux bonnes consciences, aux moeurs étriquées et aux bons goûts des biens pensants. Emmenant avec lui une poignée d’acteurs et d’actrices tous formidables dans leurs rôles déjantés, il va droit au but, vers un univers quelque part entre le cartoon, le non sens Monty Pythonesque, le scato Grolandais et l’humour trash.

Puisqu’il s’agit de décrire la quête d’un psychopathe paranoïaque, celui-ci va se comporter comme tel et Bernie ne va pas y aller avec le dos de la pelle ! Tout ce qui ne sont pas avec lui sont donc contre lui et ils ne vont pas tarder à le comprendre.
On assiste donc les yeux écarquillés ( de bonheur ou de stupeur, c’est selon ) à un déferlement de scènes aussi horribles qu’hilarantes entre folie furieuse et délire verbale.

Car ce film ose tout, là où la plupart des réalisateurs n’osent pas aller, Dupontel y va et avec les deux pieds. Dévorer la tête d’un oiseau ça vous fait pas rire? Tant pis. Ecraser un handicapé contre le pare choc d’une voiture non plus ? Dommage ! Massacrer une famille de bourgeois à coup de pelle, pour « libérer « sa mère de leurs griffes, tout en ayant au préalable sodomiser la fille sur un piano, toujours pas ? Tant pis pour vous !!

Dupontel s’amuse avec toute sa colère, tout son dégoût, toute son acuité devant cette société qu’il n’aime pas particulièrement, il multiplie les plans et les angles de caméras comme un enfant avec son premier jouet , il surenchérit sans cesse dans le glauque ( la vision de la cité où tout n’est que crasse, solitude, vide et malheur ), le trash, l’abject, le cynique, en somme il construit avec la cohérence qu’aurait pu avoir un malade mental ( Bernie ) son propre univers aux références empruntées à une certaine sous culture américaine de masse à base de séries télés, de coca-cola et des hamburgers tièdes.

N’oubliant pas de faire naître des scènes d’émotions avec un talent d’acteur comme il y a peu, Albert Dupontel parvient à nous rendre le personnage de Bernie sympathique aux travers de son errance, de sa violence, de son rapport aux autres. Entourés d’acolytes autant paumés que lui, il parvient à délivrer une critique sociale acerbe ponctuée de scènes d’anthologies morbides et trash. Un film unique, libertaire dans son absence de contrainte et qui au final donne un sentiment de liberté mêlé d’incrédulité jubilatoire.

Et puis, qui n'aimes pas les hyènes ? Si vous aimez cet animal primesautier, vous pouvez viendre ici

http://www.iken-eiga.fr/film-375-Bernie.html
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[xawa]

Insupportable de A à Z ce film

[Valor]

:non:

Non, moi j'aime beaucoup ce Bernie : de loin ce que Dupontel a fait de mieux !
La scène de la femme de ménage massacrée à coups de pelle et l'intrusion chez les bourgeois sont des monuments d'humour noir, assez proches de "C'est arrivé près de chez vous".

Mais bon, y'en a qui préfèrent Louis Jouvet !

Merci Camif !

[xawa]

[Valor]

[mallox]

Euh... y a comme des posts qui ont disparus !
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[Camif]

Ben oui

Alors je reposte pour Xawa, pour lui demander le pourquoi du comment de son désamour pour ce film.
C'est toujours intéressant d'avoir un avis divergeant, un avis structurée évdemment
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[xawa]

Je m'en souviens plus, si ce n'est que ça m'avait insuporté. D'où le terme, film insupportable.

[Camif]

Moi qui m'attendais à une saillie drolatique et sans concession, me voilà tout marrit.
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[xawa]

Je suis désolé. Je me souviens de rien. Si ce n'est que c'était nul. Bien évidemment je ne parle qu'à titre individuel, libre aux gens d'aimer les gesticulations de Dupontel et les oeuvres faisandées et médiocres. Je préfère John Huston et Georges Franju, un point c'est tout.

[Valor]

[flint]

Ben moi j'aime beaucoup Dupontel. Je l'ai découvert à ses débuts dans les "Sales histoires", qui passaient sur Canal +. Je trouve que "Bernie" est un vrai film de barge (la scène du viol sur le piano est anthologique, mais les passages mémorables sont nombreux). Mais je préfère encore "Serial Lover", peut-être plus délirant. Dans un registre plus sérieux, "Chacun pour toi", de Jean-Michel Ribes, est également très sympa (Dupontel joue un apprenti coiffeur que Jean Yanne prend sous son aile). Et "Le Convoyeur", de Boukrief, est l'un des meilleurs films français de ces dernières années.

Et d'ailleurs, j'adore aussi sa compagne, Claude Perron, qui joue dans la plupart de ses films (vue aussi dans "Cortex", bon polar récent).

[princesse.rosebonbon]

[Valor]

Hmmm ! Les avis sont donc partagés ...

Faudra-t-il lancer un sondage :" Bernie est-il une merde ou un chef d'œuvre ?"





En attendant espérons que Mallox repostera son commentaire !

On pourra enfin connaître la taille de sa bite !

[mallox]