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The Omega Man 99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006 Messages: 1155 Localisation: Belgique
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Posté le: Sam Nov 27, 2010 11:42 am Sujet du message: [M] [Critique] Pontypool |
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Pontypool - 2008
Editeur : Opening
Pays : France
Zone 2 PAL
Sortie dvd : 3 novembre 2010
Format image : 2:35 - format 16/9 compatible 4/3
Audio : français & anglais DD 5.1 & Stéréo
Durée : 93 min 42
Sous-Titres : Français
Suppléments : Bande-annonce
Une édition minimaliste, comme souvent chez l'éditeur, ce qui permet de proposer le film dans les meilleures conditions (bande son impeccable et image sans défauts) à un prix avantageux.
On peut regretter que le seul bonus ne soit qu'une bande annonce, mais le film se suffit largement à lui-même. On pourrait également déplorer une jaquette hideuse, qui ne reflète pas vraiment l'ambiance du métrage.
Attention, ce n'est pas un nouveau film de zombies, et le sang coule très peu.
Pontypool
Origine : Canada
Genre : indéfinissable
Réalisateur : Bruce Mc Donald
Scénario : Tom Burgess
Musique : Claude Foisy
Image : Miroslaw Baszak
Accroche : Ici Pontypool
Distribution :
Stephen McHattie (Grant Mazzy), Lisa Houle (Sidney Briar), Georgina Reilly (Laurel), Hrant Alianak (Dr Mendez)
Résumé :
Pontypool, Ontario - Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige comme chaque matin à la station radio de la ville, située dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, la productrice et l’ingénieur du son. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rage dans la région : un terrible virus vient d'être lâché. L'équipe n'a pas le choix : elle doit rester dans le sous-sol, et informer la population.
Bien avant internet et la télévision, le seul moyen de se tenir au courant et de se divertir était la radio, une invention formidable qui envahit bien vite tous les foyers du monde. Encore aujourd’hui, où que vous alliez dans le monde, il y a toujours une radio qui traîne dans un coin. Les premières émissions datent de 1922, mais le 24 octobre 1938 un événement important va démontrer l’influence incroyable que peut avoir ce nouveau média. Un certain Orson Welles propose une adaptation de « La guerre des Mondes » d’H.G. Wells, dans le cadre d’une émission (Mercury Theatre on the Air). La manière de présenter l’émission (Orson Welles utilise la première personne comme s’il était en direct) et la mise en scène de Welles vont pousser près d’un million d’auditeurs à croire à une véritable invasion. Plus de doute, la radio est devenue un outil incroyable de propagande et, surtout, les mots sont devenus des armes qui peuvent mener des individus à commettre l’irréparable (voir la fameuse radio et télévision libre des mille collines).
Le film de Bruce Mc Donald se base donc sur l’utilisation du langage et l’influence de celui ci, l’idée à la fois géniale et farfelue est de faire circuler le virus par la parole ! Ce qui fait de « Pontypool », sûrement, l’un des films d’horreur les plus bavards de l’histoire du cinéma. Filmé à l’économie dans un même décor (la station de radio), le film repose entièrement sur la prestation de l’acteur Stephen Mac Hattie, qui livre ici une interprétation exemplaire. Son rôle de DJ sur le retour, légèrement alcoolo et adepte de la théorie du complot, mérite largement le détour. Il faut aussi avouer que le film est basé pour une fois sur un scénario en béton, qui ménage son lot de surprises et de coups de théâtre mémorables ; surtout, restez bien devant votre écran jusqu'à la fin du générique.
Nous suivons donc Grant Mazzy (Stephen McHattie), qui s’apprête à passer une autre soirée d’hiver derrière son micro, en sirotant son café allongé d’un peu d’alcool, et en compagnie de sa productrice Sidney et de son ingénieur du son Laurel, ex-soldat revenue d’Afghanistan (et sosie d’Anna Farris). Mais Grant est troublé par un incident anodin qui lui est arrivé en arrivant au studio. En effet, une femme l’interpella plus tôt en plein blizzard dans son véhicule, en marmonnant des mots incompréhensibles. C’est le point de départ d’un film stupéfiant et incroyablement roublard, dans lequel nous suivons Grant et ces collègues réagir devant les dépêches de plus en plus bizarres qui leur arrivent, et les communications téléphoniques avec les auditeurs : la police, et surtout Ken, leur correspondant, qui survole soi-disant la ville en hélicoptère. Ken sera les yeux de l’équipe, et ses descriptions seront autant de moments de tension qui vont augmenter la paranoïa et la peur. Sa mort/contamination en direct est un grand moment d’émotion, mais là ou certaines productions auraient pu jouer sur le pathologique et le larmoyant, le script de « Pontypool » nous entraîne sur une autre voie, avec un retournement de situation inattendu. Car on apprend par Sidney que le fameux Ken est en fait un pédophile… ambiance ! Le spectateur se trouve alors, comme le personnage de Grant, partagé entre dégoût, soulagement et tristesse. Ce passage montre l’incroyable efficacité du récit, et ce genre de surprise revient régulièrement dans l’histoire (les policiers alcoolo, le passé de Laurel…).
Une œuvre qui joue autant sur les mots doit évidemment être vue dans sa version originale, d’autant que la contamination ne s’exerçant que sur l’anglais, les protagonistes essayent alors de parler français (un délice) pour éviter d’être contaminés. Cela vous permettra aussi d’entendre la voix de l’acteur Stephen McHattie, mais surtout la solution du problème (l’antidote) venant de la ressemblance entre deux mots anglais, la traduction française ne parvenant pas à restituer la dualité et l’analogie de ces derniers (Kiss & Kill).
L’acteur Stephen Mac Hattie est ce qu’on appelle communément une gueule de cinéma ; il est apparu dans pas moins de 156 films ou séries, de 1970 à nos jours. Rarement en première ligne, ses apparitions sont souvent suivies d’un : « P…, c’est le mec qui jouait dans… ». Et en effet, l’acteur accumule les prestations dans de grosses productions (« 2012 », « 300 », « Shoot’em Up ») dans lesquelles, il se fait parfois remarquer, comme dans « A History of Violence » où il joue un des deux psychopathes croisant le chemin de Viggo Mortesen. A ses côtés, deux actrices formidables ayant peu tourné, comparé à leur ainé. Georgina Reilly (onze films), et surtout Lisa Houle (véritable ingénieur du son, qui travailla sur « Necronomicon »), incroyable de sensibilité et d’émotion, le contrepoint de Grant avec qui elle forme un couple parfaitement assorti.
« Pontypool » est donc une œuvre à voir, qui propose une nouvelle approche à l’opposé des tendances actuelles (pas de 3D, peu de sang…), un film d'horreur rhétorique en somme.
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Sam Nov 27, 2010 12:11 pm Sujet du message: |
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Ouaip, j'ai trouvé aussi le film très malin (et roublard comme tu l'as dit).
Comme quoi à peu de frais mais avec de l'imagination, on peut arriver à torcher un film qui se tient !
Ce film est en tout cas une aubaine pour Stephen McHattie qui porte donc ce Pontypool sur ses épaules.
tenez, je suis tombé sur l'affiche plate du film ici :
http://www.cinemapassion.com/jaquettesdvd/Pontypool.php
Merci Lynch971 !  _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Sam Nov 27, 2010 2:35 pm Sujet du message: |
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J'ai trouvé "Pontypool" réussi au niveau de son ambiance, un huis-clos oppressant qui sait ménager ses surprises et renouveler le suspense. Par contre, le pitch est tellement invraisemblable, voire grotesque (idem pour "l'antidote") que cela gâche une partie du plaisir d'avoir assisté à une oeuvre foncièrement originale.
J'ose alors imaginer que ce fléau dont le langage est la source pourrait être une allégorie sur l'écroulement de notre société industrielle, où les gens se déshumanisent (d'où zombification), n'étant plus capables de communiquer, de s'ouvrir vers l'extérieur. Dans un monde de plus en plus virtuel, dans lequel les gens se réfugient devant un écran de télé ou un ordinateur, le dialogue avec autrui est rompu, les mots perdent leur sens. Peut-être le réalisateur a-t-il voulu parler de cela, tout comme Romero qui ne s'est jamais contenté de faire des films de zombies sans un message social derrière chacun d'entre eux.
Par contre, je n'ai pas trop compris les images de fin après le générique, à moins que, comme j'ai pu le lire sur le net, "Pontypool" pourrait être une trilogie. |
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The Omega Man 99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006 Messages: 1155 Localisation: Belgique
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Posté le: Sam Nov 27, 2010 3:22 pm Sujet du message: |
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flint a écrit: |
Par contre, je n'ai pas trop compris les images de fin après le générique |
Moi non plus !!!!!!!!
Dernière édition par The Omega Man le Sam Nov 27, 2010 3:24 pm; édité 1 fois |
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Camif 99 % irradié


Inscrit le: 16 Mai 2008 Messages: 1560 Localisation: Délocalisation
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Posté le: Jeu Déc 02, 2010 7:11 pm Sujet du message: |
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Bien aimé moi aussi. Surtout en Vo, avec les passages en français, ma foi fort primesautier.
L'acteur principal a une voix hors du commun, une vraie voix de radio en fait. Une sorte de Macha mais en homme.
Pontypool, ça édente presque les pool. _________________ "Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox |
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Jeu Déc 02, 2010 9:00 pm Sujet du message: |
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Camif a écrit: |
Une sorte de Macha mais en homme.
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Un Macho, quoi ! |
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Maniak 10% irradié


Inscrit le: 10 Sep 2005 Messages: 79
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Posté le: Lun Déc 13, 2010 5:46 pm Sujet du message: |
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Bon suite à cette chouette critique qui fait bien envie (et influencé par le fait que sur le forum mad ils aiment pas ) j'ai acheté ce film qui m'a l'air fort intéressant :) verdict après visionnage! _________________
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1kult 40 % irradié


Inscrit le: 03 Nov 2010 Messages: 426
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Posté le: Jeu Jan 13, 2011 1:39 pm Sujet du message: |
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Camif a écrit: | Bien aimé moi aussi. Surtout en Vo, avec les passages en français, ma foi fort primesautier.
L'acteur principal a une voix hors du commun, une vraie voix de radio en fait. Une sorte de Macha mais en homme. |
Oui, je confirme : à voir impérativement en VO ! Une petite perle, qui aurait mérité un plus gros buzz dans les festoches à mon avis... Mais c'est délicat de parler d'un tel film sans en révéler les axes narratifs et griller les twists et révélations...  _________________ Le Webzine du cinéma alternatif en continu
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult |
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Lynch971 40 % irradié


Inscrit le: 16 Juin 2009 Messages: 390 Localisation: In Uranus
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Posté le: Jeu Jan 13, 2011 3:28 pm Sujet du message: |
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J'avais pas vu le message de rien de rien  _________________ "La vie est une chienne avec un god-ceinture de 30 cm de long" V.Masuka, Dexter |
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Maniak 10% irradié


Inscrit le: 10 Sep 2005 Messages: 79
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Posté le: Ven Jan 28, 2011 3:23 pm Sujet du message: |
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Maniak a écrit: | verdict après visionnage! |
Eh ben c'est vraiment très bon!
Avec cette idée géniale de contamination par le langage! J'y vois une allégorie du caractère contagieux de la peur et du sentiment d'insécurité, qui transite par les médias et qui s'auto-génère (en parlant d'insécurité on crée l'insécurité). Rarement un huis clos n'aura été aussi vertigineux par les répercussions des thèmes qu'il évoque! Et le réalisateur de lancer un véritable appel à la poésie face à la désinformation.
Pour ne rien gâcher le tout est très joliment filmé, le photo est aussi jolie que les actrices du film, et l'acteur principal, il bouffe l'écran dès qu'il parle!
Pontypool c'est beau et grand! _________________
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Screamy 20 % irradié


Inscrit le: 15 Fév 2010 Messages: 114 Localisation: chez les Poh Poh Poh !
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Posté le: Ven Jan 28, 2011 8:22 pm Sujet du message: |
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Maniak a écrit: | l'acteur principal, il bouffe l'écran dès qu'il parle!
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C'est pas beau de parler la bouche pleine !
Plus sérieusement, moi aussi, j'avais beaucoup aimé ce film dont la principale attraction reste à mes yeux et surtout à mes oreilles, la composition impeccable de Stephen McHattie dont la voix est groovy baby ! Et les moments de tension sont impeccablement géré, on frémit rien qu'en écoutant le récit des événements par les différents correspondants. Par contre, j'ai trouvé l'arrivée du médecin un peu trop Deus Ex Machina. Il débarque providentiellement, donne la clé de l'énigme avant de se barrer tout aussi providentiellement pour sauver les rescapés. |
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Maniak 10% irradié


Inscrit le: 10 Sep 2005 Messages: 79
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Posté le: Ven Jan 28, 2011 10:27 pm Sujet du message: |
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Screamy a écrit: | Maniak a écrit: | l'acteur principal, il bouffe l'écran dès qu'il parle!
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C'est pas beau de parler la bouche pleine !
Plus sérieusement, moi aussi, j'avais beaucoup aimé ce film dont la principale attraction reste à mes yeux et surtout à mes oreilles, la composition impeccable de Stephen McHattie dont la voix est groovy baby ! Et les moments de tension sont impeccablement géré, on frémit rien qu'en écoutant le récit des événements par les différents correspondants. Par contre, j'ai trouvé l'arrivée du médecin un peu trop Deus Ex Machina. Il débarque providentiellement, donne la clé de l'énigme avant de se barrer tout aussi providentiellement pour sauver les rescapés. |
Oui mais non, je trouve cette scène cool justement parce qu'il arrive comme un personnage de fiction, et romps un peu la suspension d'incrédulité qui nous liais au récit de Grant Mazzy, du coup ça nous force à prendre du recul et à mettre en doute une invasion de zombie dont on n'a finalement rien vu (comme le fait d'apprendre que le gars en hélicoptère n'a pas d'hélico et qu'il est pédophile...) c'est justement le but du film et je trouvais ça diablement malin et complètement inattendu (puisque dans un film conventionnel une rupture aussi évidente est carrément anti-productive). _________________
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Sam Mar 26, 2011 8:05 pm Sujet du message: |
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Trouvez pas que Stephen McHattie ressemble à s'y méprendre à Carradine Père ?
Du reste, ça m'a rudement fait plaisir de le voir propulsé en tête d'affiche. Ca fera les godasses au jeunisme ambiant c'est devenu si rare de confier un rôle principal à une vieille baderne. Surtout lui qui pour moi restera avant tout le tueur instoppable du chouette psycho-killer de Dick Richards "La Vallée de la mort" où il passe tout le film à chercher un moyen d'écraser dans le sol une insupportable petite teigne blonde.
Sinon, le film est l'un des plus originaux de ces dix dernières années. Tellement même que j'étais à plusieurs reprises au bord du décrochage tant les scénaristes vont jusqu'au bout de leur concept. C'est compréhensible que le film divise.
Mais bon j'ai tenu et sans regret.
Par contre, le médecin en livre des caissons, il gâche un peu le plaisir ce con là. _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Sam Mar 26, 2011 8:54 pm Sujet du message: |
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Throma a écrit: | Trouvez pas que Stephen McHattie ressemble à s'y méprendre à Carradine Père ? |
A fond !
Ben perso, la dernière fois que je l'ai croisé, c'était dans "New York ne répond plus", puis, plus récemment dans "Sauvez le Neptune" ! qui m'a bien gonflé et dans lequel il n'émerge malheureusement pas.
'tain sinon, "La Vallée de la mort", ça fait une paye que je l'ai pas vu ! ça me donne drôlement envie de le revoir. _________________
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