flint Super héros Toxic


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Posté le: Lun Juil 04, 2011 5:35 pm Sujet du message: [Fast Bis] Barracuda (The Lucifer Project) |
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Barracuda (The Lucifer Project)
Etats-Unis – 1978
Réalisé par Harry Kerwin & Wayne Crawford
Casting : Wayne Crawford, William Kerwin, Roberta Leighton, Jason Evers, Bert Freed…
En Floride, dans une station balnéaire d’ordinaire tranquille. Ou presque, car il semblerait que des nageurs aient été mortellement attaqués près des côtes. Une gamine trouve même la tête décapitée d’un plongeur au bord de la plage. Parallèlement, Mike Canfield, un jeune biologiste doué et écolo, débarque en ville avec quelques amis. Le groupe part secrètement effectuer des prélèvements d’eau près d’une conduite en relation avec une usine chimique appartenant à l’homme le plus influent du coin, un certain Papa Jack.
Ensuite, tout s’enchaîne, le biologiste, aidé par le shérif et sa fille, sont menacés par l’industriel, qui possède un service d’ordre pas catholique. Les eaux sont manifestement polluées. Y a-t-il un rapport avec le comportement de certains habitants, qui deviennent agressifs sans raison ? Pourquoi des barracudas se transforment en tueurs sanguinaires ? Et qui sont ces soi-disant promoteurs en costard-cravate qui viennent fourrer leur nez partout ?
Les années 70 ont vu défiler tous les prédateurs marins, ou presque, dès lors que Spielberg eut réalisé « Les dents de la mer ». Après les requins, vinrent les piranhas, puis les pieuvres géantes, et enfin les barracudas. Mais voilà un film qui se pose en trompe l’œil, car loin de suivre la voie du film catastrophe alors en vogue. Le début de « Barracuda » laisse croire, pourtant, que l’on va assister à un succédané de « Jaws », avec ces attaques sanglantes des poissons sur différents plongeurs. Mais, progressivement, le film évolue dans une sorte de thriller fantastique, et l’on se croirait presque, par moments, dans un épisode de « X-Files ».
Les héros de « Barracuda » se trouvent pris dans une conspiration aux nombreuses ramifications, le duo de réalisateurs reprenant habilement quelques archétypes, comme les men in black, le scientifique se livrant à des expériences mettant en danger la population, et l’infiltration de chaque poste-clé par des hommes voués ou soumis à la cause de la conspiration.
« Barracuda » prend donc une tournure surprenante, et la surprise est encore accentuée par la musique de l’ancien pilier de Tangerine Dream : Klaus Schulze. Le décalage est énorme, un peu comme si l’on entendait du Pink Floyd dans un western spaghetti, ou du Kraftwerk dans un péplum. Mais le résultat n’est finalement pas désagréable, les synthés inquiétants de Schulze apportant un climat d’angoisse efficace à l’écran, notamment lors des scènes sous-marines qui sont plutôt bien réussies.
Voilà pour le positif. Car, hélas, « Barracuda » est torpillé par une réalisation à la limite de l’indigence. Le film est mou, manque cruellement de rythme, il y a beaucoup de bavardages inutiles au détriment de l’action. Et puis, au niveau de l’interprétation, ce n’est pas génial non plus. Le jeune biologiste, héros du film, est interprété par Wayne Crawford, qui cumule les fonctions d’acteur/co-réalisateur et co-scénariste. C’est lui qui s’est occupé des séquences sous-marines, mais il aurait dû se contenter de cela. Les autres acteurs ne sont pas plus convaincants, à l’exception du shérif, incarné par William Kerwin. Outre le fait qu’il s’agisse du frère de Harry Kerwin (l’autre co-réalisateur de ce « Barracuda »), William Kerwin restera comme l’un des acteurs attitrés de Herschell Gordon Lewis, jouant les premiers rôles dans « Living Venus », « Blood Feast », « Goldilocks and the Three Bares », « Bell, Bare and Beautiful », « Scum of the Earth », « 2000 Maniacs » et « A Taste of Blood ».
« Barracuda » est donc un film aux multiples facettes, au scénario intéressant mais plombé par le duo Crawford/Kerwin. On retiendra par contre une fin inattendue et osée, particulièrement glauque et déconcertante. Du coup, on peut penser légitimement que ce « Barracuda », dans d’autres mains, aurait pu être un sacré bon film. |
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