[M] [Critique] Dar l'Invincible

[The Omega Man]

Dar l'invincible / The Beastmaster
1982 - Etats-unis - Fantastique/Aventures/Action - 1h58
Réalisation : Don Coscarelli
Ecrit par: Don Coscarelli and Paul Pepperman
Producteur : Paul Pepperman & Sylvio Tabet
Musique : Lee Holdridge
Photographie : John Alcott
Maquillages SFX : David B. Miller, William Munns, Mark Shostrom
SFX : Frank DeMarco, Roger George
SFX Visuels : William Cruse, William Guest, Michael Minor, Bruno George
Accroche: Tarzan le barbare !



Avec Marc Singer (Dar), Tanya Roberts (Kiri), Rip Torn (Maax), John Amos (Seth), Josh Milrad (Tal)

Résumé:
Dar, fils du roi Zed, est dans les temps barbares l'unique survivant d'un massacre perpétué par le sorcier Maax et les Juns. Devenu adulte, Dar communique par télépathie avec deux mangoustes, un tigre et un aigle. Il sauve la belle Kiri des sacrifices humains ourdis par Maax et va reconquérir son royaume sur les Juns.



Si " Conan le Barbare " ne fut pas le triomphe escompté par ces producteurs, il laissa néanmoins dans son sillage bon nombre de fils illégitimes nommé Thor, Athor, Yor, Kalidor,.... Tous prétendait ravir le trône du Cimmériens et une vague d'héroïc fantasy déferla sur nos écran. Cependant il faut bien l'avouer la plupart du temps ces films ne faisaient que recycler de vieilles recettes éculées, en fait le seul intérêt de ces productions résidait souvent dans leur superbe affiche et la plastique de leurs actrices (mmmm les zooms intempestifs sur les fesses de Sabrina Siani). Ainsi ce sous-genre s'épuisa de lui-même par manque d'ambition et surtout la médiocrité de nombreuse réalisation. Quelques films tirèrent néanmoins leur épingle du jeu, notamment " L'Epée Sauvage " d'Albert Pyun ou ce " Beastmaster " hautement sympathique et beaucoup moins prétentieux que son illustre modèle. Si le scénario reste très linéaire et typique du genre (lutte contre un tyran et reconquête du royaume), il introduit quelques petites astuces pour se différencier des autres productions. Le héros possède ainsi le pouvoir de communiquer par télépathie avec les animaux (d'où le titre anglais " le Maître des animaux) ce qui lui permet d'utiliser leurs facultés. Un don qui s'avérera particulièrement utile lorsqu'il sera aveuglé par un ennemi ou pour retrouver son chemin (spectaculaire séquence aérienne en camera subjective censée simuler le vol d'un aigle). Les armes comme d'habitude tienne une place prépondérante dans le récit, à côté de l'éternel épée / sabre (ici fortement inspirée par les films asiatiques), nous avons droit à un " gadget " pour le moins original une sorte de boomerang rétractable particulièrement efficace.
Tourné dans de magnifiques décors naturels [dont Tanya Robert(s)], le film nous entraîne dans un monde mystérieux et magique ou le héros et ces amis (un aigle, un tigre et deux mangoustes) vont devoir affronter, comme il se doit, de nombreux dangers. Ce succèdent ainsi pour notre plus grand plaisir, des hommes chauves souris, des sorcières aux corps de mannequin orné d'une tête affreuse (idée reprise dans le marrant " La Revanche des Mortes Vivantes "), une secte dirigée par un grand prêtre retors et sadique (Rip Torn excellent !), une armée de guerriers " Juns " tendance cuir,...
Esthétiquement réussit le film étonne en alignant idées intéressantes et recherche visuelle constante, comme la bague " espionne " avec un œil humain a l'intérieur, le suicide des gardes de Maax, le village de Dar sur pilotis ou la visite de la pyramide avec ces gardiens très particuliers (créature bardée de cuir au cerveau dévoré par une larve verte qui annihile toute sensation). Le tout accompagné d'une superbe partition musicale de Lee Holdridge pleine de d'entrain et d'efficacité.





Mais la ou le film se distingue des autres c'est par son final, en effet il est de coutume dans le genre de clôturer le film par une bataille et celle de " Beastmaster " risque de rester longtemps dans les annales du genre. La ou ces confrères déçoivent (et John Milius en premier !) Don Coscareli innove et nous livre une séquence d'anthologie particulièrement spectaculaire et visuellement magnifique ! Entièrement filmée de nuit (l'arrivée des " Juns " a cheval et aligné sur une colline est superbe !)et se déroulant prés d'un immense fossé de poix enflammé, nous voyons des cavaliers et des hommes en feu attaquer le héros sous une pluie ardente. Une séquence de toute beauté dans laquelle on retrouve toute la maîtrise visuelle de Coscarelli, aidé il est vrai par la superbe photographie John Alcott (Shining) et des cascadeurs à la limite de l'inconscience !
C'est le premier film " professionnel " du réalisateur Don Coscarelli, son œuvre précédente " Phantasm " avait coûté à peine 500.000$ mais en avait rapporté beaucoup plus. Le film acquit bien vite son statut d'œuvre culte et propulsa son réalisateur parmi les nouveaux maîtres de l'épouvante. On sent que ce dernier a du mal par moment à gérer sa première grosse production (6 millions $), cafouillage dans certains raccords et raccourcis hasardeux dans le script, mais il compense toujours en enchaînant sur une trouvaille visuelle originale ou intéressante. On peut aussi regretter l'interprétation limite de certains acteurs (sauf Rip Torn impeccable), quelques maquettes trop visibles et le nombre réduit de figurants dans les scènes de foule ! Mais ces remarques sont aussi valables pour la plupart des autres productions du genre. Certains seront peut être déçu par l'absence de sang, de tête arrachée ou de membres sectionnés. Pourtant le film n'en demeure pas moins violent comme le montre cette scène magnifique ou Dar de retour dans son village découvre les cadavres calcinés des habitants empalés. Ce genre de séquence est dispensée avec parcimonie dans le récit, le réalisateur préférant le fantastique et l'aventure, un mélange entre les films de samouraïs et Walt Disney dixit l'intéressé à l'époque !
Voilà une petite production pétillante, pleine de charme et de rebondissements qui n'a rien de transcendant, mais qui retrouve la simplicité et la naïveté des films d'aventures d'antan. Il fut d'ailleurs prévu à l'origine comme tel, c'est suite au succès de " Conan " que le scénario pris une orientation plus " héroïc fantasy ". Bien sûr les temps changent l'aventure et la romance s’accompagne maintenant d'un zeste d'érotisme et d'une bonne dose d'épouvante et si l'héroïne n'hésite plus à dévoiler sa poitrine, elle finit toujours par embrasser le héros sur un piton rocheux. La tradition est sauve !



Le succès du film engendra deux suites médiocres et surtout une série télé dans la lignée de Hercules et Xena.

[flint]

C'est vrai que les deux suites sont loin de valoir l'original. Une séquelle dans laquelle Dar se retrouve aux Etats-Unis de nos jours, et un troisième volet ayant plus l'aspect d'un téléfilm de seconde zone.
Dar l'Invincible, j'en garde un super souvenir. A l'époque je pratiquais le jeu de rôles avec une bande de potes et on s'était tapés tous les films d'héroïc-fantasy sortis dans l'année : Dar l'Invincible, Krull et l'inénarrable Le Choix des Seigneurs (avec encore Tanya "Gros" Roberts) !
Respect pour Don Coscarelli, qui a signé récemment un grandiose "Bubba Ho-Tep".
Sinon, Omega Man, en ce qui concerne John Milius, je trouve que la scène d'ouverture de Conan dans laquelle Thulsa Doom et ses hommes fondent sur le village des parents de Conan, dans la forêt, reste pour moi inégalée. Mais bon, cela n'engage que moi.

accroche : Oh ! C'est Dar !

[mallox]

Accroche: Dare Dar !

Pour ma part, le meilleur sous-conan qui est en fait meilleur que son modèle. plus de coeur et d'âme.
(ça n'engage que moi ).
bonne critique pour un film qui le méritait amplement.
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[The Omega Man]

[flint]

C'est vrai que les comics noir et blancs (si ma mémoire est bonne) de Buscema étaient excellents. Faudrait que j'en retrouve sur les brocantes, tiens !
Et qui connaît les Marada la Louve de Bolton ? Deux BD sorties au milieu des années 80. Cela aurait pu faire une super adaptation ciné (au lieu de se taper une pitoyable Red Sonja devenue Kalidor, Schwarzy étant plus côté que Brigitte Nielsen)

[The Omega Man]

En fait je connaissait le travaile de Bolton par ces couverture du magazinz "Epic", sinon tu viens de me donné envie de découvrir cette série !

Pour Conan C'est LUG a l'époque qui éditait ces aventures (1978 ça ne nous rajeunit pas tout cela)

[

Sinon les editions SOLEIL ont ressortit l'intégral en trois magnifiques (et chére) album grand format !





Pour Red Sonja c'est vrai que le film et une honte comparé au potntiel du personnage, dommage !

[flint]

Merci du tuyau en ce qui concerne les Conan.
Pour ce qui est de Marada, les albums ne sont pas évidents à trouver, mais présentent au moins le gros avantage de ne pas être côtés sur le BDM. (On peut donc les acheter à prix modeste).
Dans les années 80, avant la folie qui s'est emparée de la BD en matière d'héroïc-fantasy, on avait pu voir fleurir quelques BD très sympas, j'ai souvenir notamment d'une tétralogie appelée Manhawar, légendes du Chevalier Cargal. Aujourd'hui, en BD, et comme au cinéma, j'ai l'impression que la quantité noie la qualité.

[The Omega Man]

[flint]

Voici une affiche initiale du film très proche de celle retenue :

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- L'aigle passe en arrière plan
- Dar a quelques babioles, son épée est différente
- Les ennemis disparaissent sur l'affiche finale

Ce n'est pas du Frazetta, mais on n'en est pas loin...

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[pascalum]

rahhh, les Conan en BD. il m'en reste une ou deux dans ma cave...je vais aller les exhumer.
Quelqu'un a vu les versions réeditiées par Soleil, parce que ces gros faiseurs d'argent ont tout salopé les réeditions de Rahan (c'est moche, on dirait des photocopies couleurs)

Sinon pour Dar, ce qui faisait dresser le mien c'est les tétés de Tanya Roberts (aucun lien de parenté avec Eric et Julia)
Qui va nous pondre la critique de Sheena ????
(Omega Man à l'air spécialisé dans les films avec des gens torse nu ;)

Je ne peut résiter a vous monter la Bd sur qui (pour le gamin que j'étais) Conan avait tout pompé.

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Bande Dessinées uniquement à base de Zombis:
http://www.zombiblog.fr/
Mon Home studio :
http://pascalum.over-blog.com

[Bigbonn]

Dar est un bon souvenir, vu en salle à l'époque de sa sortie. Il n'est pas sorti en DVD en France par contre, si? Et les Phantasm d'ailleurs?

[Bigbonn]

Revu ce Dar l'invincible et le sentiment est mitigé.
D'un côté on a une noirceur et une atmosphère bien rendue : les corps empalés du village de Dar, le sacrifices humains, les sorcières à tête affreuse sur des corps de mannequin, les fous furieux aux yeux verts, etc.
de l'autre, on a un Dar gentillet qui fait figure de personnage presque enfantin, qui joue avec ses furets (ou belettes, ou mangoustes, je sais pas trop), qui semble avoir oublié que tout son village a été massacré dès qu'il voit la jolie Kiri se baigner topless, et qui s'acocquine avec un grand costaud et un gamin au jeu fadasse...

ce grand écart est un préjudiciable au film dont on a l'impression qu'il ne trouve pas réellement son ton en cherchant son public et en se mélangeant les pinceaux.

Dommage parce qu'il aurait pu être bien meilleur et qu'il reste de très bons moments (comme le final, mais aussi la séquence avec ces étranges créatures broyant leurs victimes, l'idée de la bague-oeil très bien réalisée).

Dans mon souvenir, le félin était une panthère noire mais il s'agit visiblement d'un tigre "coloré", noirci.
Une bonne idée difficile à exploiter car il est finalement assez en retrait alors qu'on imagine facilement qu'en BD il aurait été beaucoup plus actif (mais sur un tournage, il ne doit pas être évident de diriger un tel fauve).

[princesse.rosebonbon]

toi tu n'as pas vu Les Tigres
http://www.animalattack.info/wordpress/when-the-north-wind-blows

sinon moi non plus je n'ai pas trop aimé ce Dar malgré de bonnes idées par-ci par-là.
l'heroic fantasy, ça me plaisait beaucoup dans mon enfance, mais depuis que je l'âge et l'aigreur se sont installés, ça me laisse totelament de marbre.

[Bigbonn]

non, pas vu ces Tigres mais ça m'a l'air pas mal d'après la critique.
sinon, le Dar, je l'aime bien quand même mais il a vraiment pas mal de défauts (c'est de l'indulgence de ma part, parce que c'est un bon souvenir d'enfance - vu à l'Eldorado, et parce que j'aime bien Coscarelli)
c'est vrai que le genre héroic-fantasy me laisse assez de marbre et les histoires de prophéties et de grand guerrier roux à tresses (ah non, ça c'est Obélix) me laissent en général de marbre.
Bref...